Sangre

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)

Une nouvelle grande série de planet-fantasy d’Arleston avec Adrien Floch au dessin


Christophe Arleston Lanfeust Mag Planet Fantasy

Sangre, petite fille, voit sa famille massacrée et sa mère enlevée par la compagnie des Sombres Écumeurs. Seule survivante, elle grandit dans une institution où on lui apprend à maîtriser un pouvoir qui lui permet de figer le temps quelques secondes, avant de poursuivre son éducation à l’école de la rue. Sangre ne rêve que d’une chose, retrouver sa mère et se venger des sept pirates qui ont tué les siens. Elle doit en premier lieu retrouver le complice qui a permis aux écumeurs de sévir. Il mérite d’être châtié, mais surtout, il est le seul à pouvoir renseigner la jeune fille sur l’identité de ceux qu’elle recherche….

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Octobre 2016
Statut histoire Série en cours 4 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Sangre © Soleil 2016
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

04/11/2016 | PAco
Modifier


L'avatar du posteur Le Grand A

J’ai grandi dans les années 90 et comme beaucoup de gens de mon âge j’ai du respect pour monsieur Arleston qui a contribué à l’essor de la fantasy française grâce à Lanfeust De Troy. Pour la suite, je n’ai pas tout suivi, peut être a-t-il mérité certaines critiques acerbes mais le gars est comme tout le monde, faut bien qu’il bouffe et qu’il rembourse son hypothèque, et il n’a jamais mis le couteau sous la gorge des lecteurs pour acheter sa nombreuse bibliographie. Il est au 9ème art ce que Michael Bay est au cinéma grand public en quelque sorte. Tous deux produisent, réalisent ou créent des divertissements dont le cœur de cible sont les enfants et les adolescents. Il faut l’accepter et juger son œuvre en tant que tel ou bien passer son chemin. Pour en venir à Sangre, je ne pense pas qu’on puisse parler « d’arlestonerie » pour le coup car sans prendre pour autant de vrais risques, Arleston sort un peu de sa zone de confort habituelle pour s’aventurer dans une fantasy susceptible de séduire aussi un public adulte. Héroïne adolescente égale en général public adolescent, mais le ton est volontairement plus sombre pour permettre à deux types de lectorat de se rejoindre. Dans cette nouvelle octalogie il y a une chose qui frappe, c’est qu’on rigole beaucoup moins, le ton se pose dès l’entame: Le récit s’ouvre sur le massacre d’une famille tout ce qu’il y a de plus pépère. Sangre dont le nom semble annoncer la destinée, coule des jours heureux. La vie est belle et tandis qu’elle folâtre avec un camarade, sa famille et leurs amis se font exterminer par des pirates venus dérober leur marchandise alors que la petite troupe se rendait vers la cité prospère d’Ovraches afin d’écouler leur récolte annuelle de vin. Sangre sera sauvée in extremis par son frère assassiné sitôt après. Sa mère elle, n’aura pas autant de chance et se fera capturée. Seule et encore sous le choc, la jeune orpheline est recueillie par Dame Ydrelène qui la confie au magistère d’Elm dont elle deviendra une pensionnaire assidue. Mais subissant les brimades de ses camarades et bien trop marquée par ce traumatisme d’enfance qui lui vaudra un bégaiement persistant, Sangre part en chasse des 8 assassins pour se venger et sauver sa mère. Huit tomes : un album, une vengeance. There will be blood… Les amateurs d’Arleston le savent, l’auteur ne joue jamais avec ses propres billes, mais comme il connaît sur le bout des doigts ses classiques, cela marche. En grand fan de Jack Vance, Arleston s’est emparé de l’histoire de la Geste des Princes-Démons qui racontait sur cinq romans la traque du héros Kirth Gersen de cinq criminels. Entre références aux classiques (il y a du Comte de Monte Cristo là-dedans) et auteurs cool du moment, Arleston multiplie les clins d’œil à ses précédentes séries, preuve que l’auteur conserve malgré tout un contact avec son lectorat de base, grâce notamment à ce pouvoir dont dispose Sangre et qui lui permet d’arrêter le temps. Les joueurs de Prince of Persia : les Sables du temps et les lecteurs de Légendes de Troy - Tykko des Sables sauront apprécier. Mais l’emprunt le plus flagrant, celui qui saute aux yeux, c’est bien Sangre elle-même, copie conforme d’Arya Stark de la saga fantasy Le Trône de Fer de George R.R. Martin (ou bien est-ce Fitz de L'Assassin Royal de Robin Hobb ? ). La fillette orpheline de la maison Stark qui est baladée à travers Westeros par ses ravisseurs avant de se faire oublier dans la cité libre de Braavos où elle suit l’enseignement des Sans-Visage, une secte d’assassin. L’apprentissage est ardu dans les rues dangereuses de la cité et la fillette a beau se montrer vaillante, l’appel de la haine et de la vengeance est plus fort encore. Elle décide donc de tout plaquer pour trucider ceux qui ont complotés et fait assassiner les siens. Et si en plus on y ajoute un loup en guise d’animal de compagnie ainsi que le twist de l’héroïne aveugle, le mimétisme est des plus troublant... J’ai adhéré à l’univers planet-fantasy, les portails ouvrant sur d’autres mondes (coucou Jack ! ), qui reste certes dans le déjà-vu/déjà-lu, mais la mise en image d’Adrien Floch est accrocheuse, je ne le connaissais pas, il possède un trait net qui me plaît bien. Il faut dire aussi qu’il est bien aidé par un Fred Blanchard qui s’occupe de la partie design et que j’ai trouvé bien inspiré notamment dans la conception des personnages qui dégagent beaucoup de charisme. Il faudra néanmoins remédier aux visuels putassiers de l'héroïne à poil aux courbes d'une ado de 13 ans. On voit cela dans la majorité des séries estampillées Arleston mais à la longue, ça gave. Format standard couleur ou version large en noir et blanc ? Eh… difficile de répondre car Claude Guth offre un travail tout à fait séduisant, ses couleurs ont un côté engageant. Voilà les auteurs y ont mis de la bonne volonté, le challenge pas évident du créteur de s’attirer un lectorat plus mature est partiellement rempli. Au moment où le tome 2 sort (MAJ au 03/11/2017), je suis toujours emballé. Néanmoins, si ma notation a légèrement baissée c'est dû au côté redondant du scénario avec un album = un assassinat, et au fait que les intrigues ne sont pas très solides et disons-le, tirées par les cheveux. Bien que le scénario du tome 2 résonne drôlement avec l'actualité, #balancetonporc. J'attends plus de rebondissements. Valar Morghulis

26/11/2016 (modifier)