Les Aventures de Julius Chancer

Angleterre, fin des années 1920... Le jeune aventurier et archéologue Julius Chancer se lance à la recherche d'une orchidée légendaire jusqu'aux confins des Indes.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Les archéologues Les petits éditeurs indépendants Ligne Claire
Le jeune Julius Chancer est un aventurier-archéologue qui fait des recherches pour le compte d'un historien spécialisé dans la recherche d'objets oubliés. Mais il s'ennuie un peu dans la société britannique de l'entre-deux-guerres. De son côté, lord Lawrence risque de perdre sa fortune et ses titres à la suite d'un pari stupide : s'il ne remporte pas le grand concours d'orchidées de Wembley. Sa fille, la belle Lily, actrice hollywoodienne demande réussit à convaincre Julius de l'aider à trouver une mythique orchidée arc-en-ciel. Mais sur la route des Indes, nos héros devront affronter la sinistre Evelyn Crow, l'âme damnée de l'homme d'affaire Urkaz Grope, prête à tout pour les empêcher d'atteindre leur but.
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Date de parution | Mars 2013 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (premier cycle de 3 tomes terminé, puis une histoire en un tome) 4 tomes parus |
Les avis


C'est en jouant à un jeu de société que j'ai découvert cette bande dessinée ! En effet, j'ai été très séduit par les dessins de l'excellent L'Expédition perdue, et quand j'ai su que Garen Ewing avait également fait de la bande dessinée, cela m'a paru une évidence, j'ai donc voulu découvrir ce dont il était capable. Et c'est à mon avis plutôt une réussite. Le récit d'Ewing est vraiment sympathique, il sait très bien reprendre les codes d'histoires comme Indiana Jones ou Les Aventures de Tintin en étant bien dans l'hommage et l'inspiration, jamais dans la redite. Cela donne une histoire d'aventures tout ce qu'il y a de plus classique, dans laquelle les amateurs d'ambiance vintage comme moi se retrouveront totalement. Bien sûr, je suis d'accord avec à peu près tout ce que dit Eric2Vzoul sur le rythme du récit, qui met un peu trop de temps à démarrer, ou sur le manque flagrant de charisme du personnage principal. Néanmoins, je trouve que le scénario est assez solidement construit, et que les trois tomes nous emmènent dans divers arcs narratifs qui fonctionnent tous bien. C'est donc très classique, et très plaisant à lire, le suspense est là et l'action est efficace. Maintenant, je dois bien admettre avoir rencontré par moments quelques difficultés à lire de manière fluide cette bande dessinée. J'attribue cela à deux raisons. Outre le trait un peu épais du dessin, qui ne donne pas au récit la finesse qu'il aurait pu avoir, le choix d'une police de caractère prédéfinie dégage beaucoup moins de caractère que dans un lettrage classique. Peut-être est-elle juste mal choisie, mais j'avais régulièrement du mal à m'impliquer dans ce que disaient les personnages, car j'avais plus l'impression qu'un ordinateur me parlait au lieu d'un humain. L'autre point va être beaucoup plus sanglant... J'aime beaucoup les éditions BD Must, elles font un travail d'édition assez formidable et surtout, elles savent ressortir et mettre en valeur des auteurs et des récits oubliés comme personne. Ici, le travail éditorial est plutôt joli, là n'est pas la question. Le problème est qu'on est dans un récit traduit de l'anglais, et que BD Must n'avait visiblement pas les moyens de se payer un traducteur ou un relecteur convenable. Outre certaines tournures de phrase très alambiquées, ou trop proches de l'anglais... le texte est truffé de fautes d'orthographe !!! Qu'on en laisse passer une de temps en temps, ça peut se comprendre, mais là, j'ai relevé plus d'une vingtaine de fautes par albums ! Et des fautes faciles ! Un -s oublié au pluriel, un verbe à la 2e personne du pluriel qui se termine en -er... Même si je peux comprendre le manque de moyens d'une petite structure comme BD Must, là, c'est quand même assez honteux, je suis désolé de devoir le dire malgré tout l'amour que je leur porte. On pourrait se dire que c'est du détail, mais ça a gâché toute ma lecture. On se demande à chaque phrase si elle va être correctement traduite et si elle sera bien française... C'est vraiment dommage, car cela nuit terriblement à la lecture d'albums qui, sans cela, auraient probablement été bien plus agréables à lire. Et honnêtement, je pense que sans cela, j'aurais été bien plus immergé dans le récit, et j'aurais mis une 4e étoile. Malheureusement, le problème est bel et bien là. Cela ne gâche heureusement pas complètement la qualité de l'histoire, et je le redis, j'ai beaucoup apprécié cette plongée dans un récit d'aventures à l'ancienne, qui sait trouver sa propre voie sans jamais se laisser étouffer par les références. C'est une bonne histoire qui a sa propre originalité, même si quelques péripéties passent trop vite. Dans l'ensemble, on sent que Garen Ewing est vraiment un auteur de bon calibre, qui mériterait juste d'être un peu plus ou un peu mieux entouré pour que sa bande dessinée puisse avoir la même qualité que celles des professionnels du genre.


La trilogie de L'orchidée arc-en-ciel constitue un hommage aux héros de l'âge d'or du magazine Tintin. Hommage revendiqué par l'auteur lui-même, qui se réclame de Jules Verne et d'Arthur Conan Doyle pour le scénario, de Hergé, d'Edgar P. Jacobs et d'Yves Chaland pour le dessin. Bonnes références en ce qui me concerne. Le résultat est plutôt convaincant. • Le scénario nous entraîne dans un voyage en forme de course poursuite de Londres aux montagnes de l'Hindou Kouch, avec son lot attendu de scènes d'action, d'accidents et de coups de théâtre. De nombreux personnages sont mis en scène, avec là aussi l'apparition convenue de savants érudits, de journalistes fouineurs, de majordomes zélés, de méchants cinglés, et bien sûr de héros sans peur et d'une méchante bien perverse. • Quant au dessin, il s'inscrit clairement dans la ligne claire d'inspiration Tintin (Les aventures de) et Blake et Mortimer. Le style de l'auteur rappelle fortement le travail des auteurs néerlandophones comme Henk Kuijpers (Franka) ou Eric Heuvel (Jennifer jones), qui se situent dans la lignée de Bob de Moor. Garen Ewing ne dépare pas dans cette école au classicisme assumé, tant pour les décors que pour les personnages, même si les gestes de ces derniers sont un peu figés (mais c'est souvent le cas dans la ligne claire). Je n'attribue cependant pas plus de 3 / 5 à cette première "saison" des Aventures de Julius Chancer (l'auteur anglophone a débuté un nouveau cycle intitulé The Secret of the Samurai non encore traduit). J'ai en effet quelques reproches à formuler à l'encontre de cette série : • D'abord l'histoire qui s'étend sur trois albums met du temps à vraiment démarrer et l'action est particulièrement lente dans le premier volume. Les héros de l'âge d'or mettaient beaucoup moins de planches avant de se lancer dans des aventures au bout du monde. Ça va mieux ensuite, mais l'histoire aurait gagné à être condensée. Quand l'histoire s'emballe dans le tome 3, tout va au contraire trop vite, et il faut faire un effort pour suivre certaines explications, surtout que les protagonistes du monde perdu [ben oui, il y a un monde perdu ! j'ai prévenu que c'est une histoire classique : qu'attendiez-vous ? je ne dévoile tout de même pas un élément crucial de l'histoire…] tiennent des discours interminables dans une langue incompréhensible… Le scénario souffre donc d'un problème de rythme. • Ensuite les personnage manquent cruellement de charisme, surtout le héros, Julius Chancer. Ce jeune homme est sensé être un aventurier sans peur, ancien combattant des Dardanelles mais physiquement, c'est un androgyne juvénile doté d'une étrange bouche purpurine et de mèches en accroche-cœur, avec une carrure de danseur mondain. Bref il manque de cette virilité assurée qui vous pose un héros classique. Même Tintin est plus crédible dans ce rôle. Peut-être que Julius devrait se mettre à la musculation et se laisser pousser la barbe… Je sais, ça fait cliché, mais le genre tout entier repose sur les clichés, à charge pour les auteurs de savoir où s'arrêter pour éviter le ridicule ou la parodie. • Les éditions BD Must font du bon travail, mais leurs albums souffrent d'une diffusion confidentielle et sont toujours très difficiles à trouver, surtout dans des versions qui ne sont pas en tirage limité. Lesdits albums restent toutefois un peu chers, particulièrement si l'on considère leur nombre de planches : le cycle de L'orchidée arc-en-ciel n'en compte que 117, ce qui aurait parfaitement tenu en deux albums. Bref, le rapport quantité-qualité / prix de cette trilogie n'est guère avantageux. Pour toutes ces raisons je recommande la lecture des Aventures de Julius Chancer aux passionnés de ligne claire et aux nostalgiques de Barelli. Les autres pourront y jeter un regard curieux, mais je leur conseille d'attendre une réédition en intégrale à prix plus abordable.
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