Nains

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)

Nains, la nouvelle grande saga Fantasy ! Une histoire des plus poignantes ! Une tragédie épique !


Lanfeust Mag Les Nains d'heroic fantasy ! Les Terres d'Arran Soleil

Redwin, fils d'Ulrog, a grandi auprès d'un père aimant et attentif à son apprentissage de la forge. Mais, autrefois admiré de tous, Ulrog ne veut plus créer d'armes runiques. À compter de ce jour, Ulrog le forgeron est devenu Ulrog le Lâche.? Humilié, fou de rage, Redwin est prêt à tout pour s'éloigner de son père et devenir un seigneur des runes : le maître forgeron et maître combattant de l'ordre de la Forge.? Contre la volonté de son père, il se rend à la forteresse-état retrouver son oncle, un Vénérable de l'Ordre qui accepte de lui enseigner le combat et la forge d'armes. Pourtant ses victoires ne lui apportent aucune paix, aucun répit, bien au contraire, sa haine envers son père grandit de jour en jour. Dévoré par sa propre colère, Redwin deviendra seigneur des runes. Loin d'être un aboutissement, ce sera le début d'un long calvaire...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2015
Statut histoire Une histoire par tome 25 tomes parus

Couverture de la série Nains © Soleil 2015
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)
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07/06/2015 | Pasukare
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

La meilleure déclinaison de l’univers sera donc pour les nains, je ne pensais pas accrocher autant à ces histoires de poilus. La référence des Terres d’Arran (ndlr quasi aussi bon que son whisky, rhaa le machrie moor ;) On retrouve le même concept que pour Elfes etc … des histoires en 1 tome qui explorent différents ordres. La bonne idée est de n’avoir qu’un scénariste à la barre, Nicolas Jarry régale, on sent son amour pour ces cognards et ses longues heures de rôlistes. Chaque ordre est confié à un dessinateur attitré, du très bon boulot dans l’ensemble. Ça rend le tout plus homogène. On aura ses préférences (ordre ou auteurs) mais c’est plus que bon en général, je n’ai pas descellé de maillon faible, ça va du bon à l’excellent. Forcément sur la longueur, certaines histoires deviennent un peu déjà vu, même ressort scénaristique … Malgré tout, à plus de 20 tomes lus, toujours du plaisir de lecture, un must pour les amateurs de la terre du milieu. J’attends impatiemment les nouveautés en médiathèque.

25/10/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur karibou79

Yes Yes Yes !!! Je suis à genoux devant l'œuvre monumentale de Jarry, ce gars doit avoir une porte spatio-temporelle dans sa chambre pour retranscrire ce qui se passe dans le vrai monde de la fantasy. Les nains, ces cognards dont on se fout du gueuloir dans les livres de trousse-pets, s'exposent ici pleinement comme ce qu'ils ont été, sont et seront toujours: des durs, des cupides, des passionnés, des bourrus... L'idée géniale est de présenter tout leur panel au travers des 5 ordres qui fondent leur peuple, à la fois soudé et furieusement axé sur le "chacun pour sa gueule". Et comment chacun de ces ordres a ses propres coutumes, héros et modes de fonctionnement, chaque lecteur y trouvera des affinités ou réticences. Approchez approchez, mesdames et messieurs, on a de tout: - la forge et ses légendes (le cycle culte de Redwin est devenu pour moi une référence, achat de la trilogie obligatoire!) - le talion et ses marionnettistes contrôlant le pouvoir (le moins emballant pour moi mais qui expliquent bien des choses sur le monde dans sa globalité) - le temple et ses apports mystiques (quelle galerie, on ne s'attend pas à autant de diversité) - les errants et ses servitudes (mais aussi ses libertés de choix même s'ils auront toujours un coût monstrueux) - le bouclier et ses batailles incessantes (se faire botter le cul durant tant d'années pour casser des peaux vertes durant des siècles, ça impose le respect) On s'attache aux personnes, les quitte à regret puis les retrouve avec plaisir lors d'un tome suivant, merveilleuses croisées de destins. Beaucoup d'histoires font du fan service pour d'autres types de lecteurs qui auront une bonne raison pour se lancer dans cette série (on y revit des scènes du film 300 ou Braveheart, de la série Game of Thrones, de livres fantastiques divers et variés. Seul reproche, les histoires devant se terminer en 1 tome, il y a parfois de grosses ellipses et la fin un peu vite expédiée. Mais ce n'est que pour mieux se réjouir de découvrir d'autres personnages le tomes suivants. Ah et autre chose, faut un peu vous calmer avec ces effets de colorisation numérique, on n'est pas aux States les gars. Reste maintenant à découvrir les autres séries de cet univers : Elfes, Orcs et gobelins, Mages... que de belles choses à découvrir, merci à vous !

06/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Nains est une série spin off se déroulant dans le même univers que Elfes, autre série de Fantasy éditée chez Soleil. Sans trop m’étendre la-dessus (voir mon avis pour cela), je n’ai pas réussi à apprécier Elfes qui fonctionne trop sur courant alternatif à mon sens. Entre parenthèses, les scenarii écrit par Jarry sur Elfes sont presque les seuls que j’ai pu encadrer. Enfin bref, je n’ai pas eu cette appréhension craintive en abordant Nains qui propose quelque chose de rassurant pour une personne comme moi qui aime l’uniformité et la cohérence, avec un seul scénariste officiant sur les cinq albums de la saison une. Et pas n’importe quel scénariste, car Nicolas Jarry connaît son sujet avec déjà plusieurs histoires sur cette race (Nains ! Les Rois Forgerons), on sent aussi le gars qui a passé des nuits blanches sur Warhammer et autres jeux de rôliste, c’est un expert du nanisme qui se présente ici ! Tome 1 Redwin de la forge 4 étoiles Avec Redwin la série Nains démarre sur les chapeaux de roue. Je commence à le remarquer maintenant, Nicolas Jarry écrit des histoires profondément humanistes et touchantes que n’auraient pas reniées certains de mes écrivains favoris comme David Gemmell ou Anthony Ryan. Redwin de la forge est une tragédie familiale chargée d’émotions fortes où les reproches, les humiliations, la haine aveugle, l’orgueil, mais aussi la rédemption et l’amour, sont au programme. C’est une histoire entre un père surdoué dans son art mais à la philosophie dérangeante et méprisé car pacifiste, et son fils talentueux lui aussi mais aux idéaux contraires ; et de leur impossibilité à communiquer et donc se comprendre naîtra une défiance. Avec le temps et la maturité, Redwin comprendra-t-il la sagesse et les choix de son père avant qu’il ne soit trop tard, ou bien choisira-t-il la voie de la rancœur et de l’obscurité ? Je ne suis pas un père mais cette histoire m’a beaucoup émue, c’est typiquement le genre de récit que j’aime lire en Fantasy avec des personnages extrêmes dans ce qu’ils sont, ce qui cause leur perte; ainsi que des émotions fortes, du sang et des larmes, des sacrifices courageux et un héros sauvé (ou pas) de la damnation. Une bien belle saga superbement mise en image par Pierre-Denis Goux que j’avais déjà aperçu sur Mjöllnir (sympa mais sans plus (d’ailleurs on re-pompe les duels dans une arène)). Je pense qu’il a eu plus de temps qu’à l’accoutumé pour réaliser ce tome 1 car je ne saurais trop expliquer comment, je trouve le rendu plus « fini » que sur Mjöllnir. Il y a des dessins qui font vraiment baver comme la scène contemplative de Redwin devant l’académie de l’ordre de la forge, et surtout ce duel contre le mage noir qui vaudrait presque à lui tout seul qu’on dépense nos talions. La mise en scène des combats dans l’arène m’a bien fait « triper » avec ce côté « hokutonokeniesque » et les grosses giclées de sang. Vraiment, très bon choix de dessinateur. Et pour une fois je n’ai pas à râler sur les couleurs de Digikore Studios qui ont fait du bon boulot. En complément d’information pour connaître les moindres détails : - Pierre-Denis Goux a dessiné les couvertures des trois premiers tomes. - Jean-Paul Bordier et Nicolas Demarre ont respectivement dessiné la leur. - Le coloriste serait Diogo Saito même s’il y a un doute comme quoi Olivier Heban en aurait colorié quelques unes. - Les décors des illustrations de couvertures des tomes un et cinq sont directement réalisés tandis que les illustrations des tomes deux, trois et quatre sont tirés des pages des albums. Tome 2 Ordo du Talion 3 étoiles Dans ce second opus Nicolas Jarry poursuit sa croisade « fuck the system » avec un personnage élevé, torturé, formaté pour servir de bras armé à un ordre qu’il méprise pour lui avoir volé sa vie, mais dont la toute puissance dans les coulisses de la société naine empêche toute velléité de révolte. Jusqu’à ce qu’un soir Ordo trouve le moyen de faire d’une pierre deux coups en renversant le système établi et assouvir sa vengeance par la même occasion. Il monte une équipe constituée d’Héba sa rivale maître-assassin et de Panham le sang-mêlé roi de la voltige pour ce qui s’apparente comme le casse du siècle, cependant que l’ordre du Talion a des nains tapis dans chaque coins d’ombres ce qui risque de corser la difficulté de cette mission suicide. Encore une fois une chouette histoire sur le libre-arbitre et un héros repenti qui démontre qu’il n’est jamais trop tard pour faire le bien. On pourra néanmoins pinailler sur certains aspects qui font tâches comme Ordo : sixième fils né le sixième jour de la sixième lune et cédé à la loge noire le jour de ses six ans. Argh… oh non, pourquoi placer un tel cliché ? C’était vraiment inutile. On pourra aussi se dire « encore une histoire d’assassin en Fantasy », car le genre a suffisamment cumulé ces trente dernières années les récits mettant en scène des Assassin’s Creed adorant prendre la pause accroupi sur le toit d’un édifice le regard tourné vers la cité grouillante. Mais bon, quand c’est bien écrit il n’y a pas trop lieu de se plaindre, seulement que ça casse un peu l’excitation de départ. D’autant plus que cela a déjà été fait dans le cinquième tome de Elfes alors que l’on nous avait promis de la nouveauté et de ne pas céder au facile copier-coller… Le point qui divise le plus c’est malheureusement le dessin. On aime ou on n’aime pas Stéphane Créty, et même si j’ai plutôt apprécié ce qu’il a fait sur Masqué, c’est plus au niveau de ce choix de dessinateur que je m’interroge car c’est un dessinateur qui a un style très inspiré des comics américains. Le trait est épais, les cadrages sont serrés, la morphologie des personnages se montre indécise, les visages au second plan sont indistincts, et les décors dépouillés de fantastique. C’est un peu l’essence même du comics de faire dans la sobriété mais moi cela ne me fait pas fantasmer ce type de graphisme. Pierre-Denis Goux n’y est peut être pas étranger non plus car il est crédité à la conception graphique mais comme je ne sais pas qui fait quoi exactement ici, je me dis que les idées viennent principalement de Créty. Je pense que cela vient aussi des couleurs de Digikore Studios qui la pour le coup font vraiment informatique tellement elles aplatissent le dessin. Une impression mitigé mais j’ai plutôt passé un agréable moment Fantasy. Mise à jour 04/04/16 Tome 3 Aral du Temple 4 étoiles Lorsque Nicolas Jarry puise chez Tolkien et Lovecraft cela donne Aral du Temple, l’épisode le plus ésotérique de la saga Nains. Tolkien pour sa référence évidente au Hobbit car il y a chez Aral comme chez Bilbo ce côté récit initiatique et découverte de soi-même, ainsi que la grande aventure, au travers d’une expédition archéologique ici. Quant à Lovecraft, Jarry a décidé de ne pas jouer la carte de la subtilité lorsque est évoqué « celui qui patientait dans les ténèbres » dont on a presque envie de compléter la formule « Dans sa demeure d’Abu’kazan la morte, le gardien attend en rêvant ». Mais comme encore une fois tout cela est très bien écrit dans un one shot de 56 pages, on pardonne à l'auteur ces gimmicks littéraires. J’ai beaucoup apprécié ce mélange des genres avec Aral qui débute son histoire tel un Adso (Christian Slater) dans le Nom de la Rose en rédigeant ses mémoires. Tout de suite on sent qu’il y a anguille sous roche et que le bonhomme nous prépare une autobiographie des plus pessimistes. Une histoire qui commence sept siècles dans le passé et la découverte par un groupe de miniers d’un artefact renfermant un savoir proscrit. Mais en mettant à jour ce qui aurait dû resté oublié pour l’éternité, les nains ont par la même réveillé un mal ancien qui remonte aux origines de leurs ordres. Toujours beaucoup de références très cool pour meubler ce récit comme la course poursuite dans la cité possédée et cette échappée dans le téléphérique qui m’a rappelé au bon souvenir d’Indiana Jones et le temple maudit ainsi que la scène très jacksonienne en plan-séquence du Hobbit : Un voyage inattendu, avec les nains s’échappant du royaume des gobelins. On pensera de même très fortement à la partie de cache-cache entre Smaug et les nains dans les forges de la montagne solitaire. Le fan service est donc remplie et très bien mis en image par Paolo Deplano dont j’ai apprécié la technique d’encrage, assez profonde, tandis que sa mise en scène demeure efficace mais sans rien de bien spectaculaire (cela manque sévèrement de dessins en pleine page!). J’apprécie beaucoup ce que réalise la coloriste Elodie Jacquemoire chaque fois que je l’ai vue créditée sur une série, et même si ici le travail est bon, je me demande si cela ne serait pas plus agréable en noir et blanc. De quoi me demander si je ne vais pas tenter de me procurer l’édition spéciale à 500 exemplaires tirée à l’occasion du festival d’Angoulême. Cela dit, comme dans les précédents numéros, le plus kiffant reste le message délivré par Nicolas Jarry qui dénote par rapport aux autres. Cet Aral dans son parcours et sa conclusion se pose comme un antagoniste à Redwin qui balançait entre deux chemins pour finalement choisir la voix du côté lumineux. Deux fins opposées mais un même message utopique : que le bonheur est à notre porte alors cessons de courir après le « dragon »(comprenez une chimère). C’est la fameuse quête de Tanelorn de Michael Moorcock abordée dans son multivers et le Chaland d’or ! Que voilà de jolies références philosophiques. Vraiment une superbe histoire. Continuez comme ça monsieur Jarry. Mise à jour 05/06/2016 Tome 4 Oösram des Errants 5 étoiles Avec ce tome 4 Nicolas Jarry a peut être écrit son scénario le plus abouti ou en tout cas le plus percutant. Comme toujours en toile de fond il aborde une de ses thématiques chérie, celle du père et de la relation filiale et de la transmission de certaines valeurs humanistes. Mais à travers l’histoire d’Oösram, ce n’est plus un personnage en contestation contre le système mais toute une frange de la population naine qui sème les graines de la révolte. Oösram est bien placé pour savoir que rien ne changera jamais et que ceux situés en haut de la pyramide ont tout à gagner à maintenir le statu quo, lui qui fût un des leurs, gagné par l’avidité, l’ambition et l’obstination, jusqu’à ce qu’il trahisse son roi et par conséquent soit banni au rang des Errants, qui valent moins que des serfs alors qu’ils constituent le gros de la population. Et pourtant, c’est parmi ces sans-dents qu’Oösram apprendra à apprécier la simplicité de la vie, à aimer sa famille et être enfin en paix avec lui-même. Cependant, les Errants ne vivent pas en vase-clos et les abus dont ils sont victimes sont quotidiens, il en a toujours été ainsi. Alors lorsque l’injustice touche un membre de sa famille et qu’un drame se produit, Oösram le fermier, le père aimant, laisse tomber sa pioche pour s’armer de sa hache et déclarer la guerre aux quatre ordres régnant. C’est du grand Braveheart que nous offre là Nicolas Jarry ! Un vent de liberté souffle sur ce récit, on cite Churchill, et on jette des clins d’œil toujours nombreux à Tolkien et Warhammer (le soldat nain enfourchant un sanglier comme monture est typique de l’imaginaire Warhammer). Et un final modèle de bravoure et de sacrifice en hommage aux trois cents de Léonidas. Après cela, les jours de la ploutocratie naine sont comptées ! Vivement la saison 2 et la Révolution naine ! Quant au dessin de Jean-Paul Bordier, il est très net, riche, les paysages sont variés et collent parfaitement à l’esprit de ce que sont les Errants. Et le dessin sur la dernière planche, je ne sais pas si cela est volontaire ou non, mais la hache plantée dans le sol en gros plan est un formidable hommage à Didier Graffet et Druss la légende. Je regrette juste comme presque à chaque fois que les couleurs soient réalisées sous « ‘toshop », ce qui a tendance à rabaisser la qualité graphique tandis qu’avec une couleur directe on attendrai le must. Mise à jour 14/09/2016 Tome 5 Tiss du Bouclier 4 étoiles Nains - Season Final ! Nicolas Jarry clos son cycle par là où il avait commencé avec une saga familiale, du sang et des larmes. Le tome 1 racontait la rancune d’un fils, son imperméabilité face aux bons mots et la sagesse du père, jusqu’à la délivrance et la rédemption. Cette fois-ci les rôles sont inversés, c’est la fille qui donne la leçon au père. Lorsque suite à un drame son dernier né Dohan devient un boitard et qu’il comprend qu’il ne pourra jamais servir dans le noble ordre du Bouclier, le capitaine Brahm tombe dans l’alcoolisme et la haine aveugle. Sa fille Tiss qu’il a toujours ignorée, est triste pour son jeune frère mais voit également là un moyen de redorer le blason familial et de montrer ce qu’elle vaut à son père et par la même occasion à toute cette société naine phallocrate. Tenir ou Périr ! Une fois de plus l’auteur démontre qu’il maîtrise les ficelles pour séduire les easy readers fantasy et nous offre moments épiques sur moments d’émotions entre : la strong independant woman qui bataille plus que les autres pour réussir jusqu’à devenir un modèle pour ses frères d’armes, les petits soldats insignifiants qui deviendront des valeurs sûres, la formation d’une ligue des vieux briscards cabochés et des estropiés sur le retour pour le décompte final, l’indéboulonnable classique mais efficace Fort Alamo fantasy (remember Légende de David Gemmell ? La bataille du Gouffre de Helm chez J.R.R. Tolkien ? ). Et l’auteur kiffe toujours autant 300 pour mon plus grand plaisir (remember Léonidas et ses derniers hoplites pour l’ultime percée ? Ou bien sont-se les 300 polonais de la bataille de Wizna ? ^^ ). Sur Nains c’est presque un album sur deux qui se termine en tragédie, p’tain, j’en ai presque chialé. Mais toujours l’histoire se termine sur une note d’espoir. Bien aimé le dessin de Nicolas Demare, surtout sur les paysages et les décors forestiers. Question de goût mais je regrette que ce ne soit pas un brin davantage détaillé. Mon plus grand regret reste ces couleurs informatisée de Digikore Studios dont je n’arriverai décidément jamais à me faire. Peuvent pas faire à cela à l’ancienne chez Soleil ? On atteindrai le truc d’exception. Mise à jour 14/02/2017 Saison 2 - Tome 6 Jorun de la Force 4 étoiles Les choses bougent tout en conservant la même formule. Pour entamer cette nouvelle saison on reprend là où tout a commencé avec une histoire de père en écho à celle des forgerons Ulrog et Redwin, cette fois-ci entre Redwin et son fils cadet Jorun. Toujours les mêmes ressentiments de colère qui virent à la haine, de regrets, de remords et de fierté mal placée qui donne une impression de redite qui ne ferait pas beaucoup avancer l’histoire. Mais c’est là qu’on se trompe car si le tome 1 racontait l’antagonisme de deux êtres doués dans leur art et qui finissent pas se retrouver, cette suite se penche sur un perdant qui n’est pas du tout à l’image de son père. Jorun est un raté, moins doué que son frère aîné dans la forge des armes, il ne se trouve aucun talent et finit par se déconsidérer. C’est l’histoire d’un nain qui, ne parvenant à marcher dans les pas de son père, essaie tant bien que mal (et plutôt mal) de suivre sa propre voie. Mais comme il porte le poids de ses échecs comme un boulet, il entraîne tous ceux qui l’approche vers un néant auquel il aspire inconsciemment. Nicolas Jarry l’explique bien à un moment donné, Jorun est incapable de donner. Incapable de donner, il ne peut donc recevoir. On aurait envie de lui citer ces mots de la résistante Germaine Tillion, histoire de le guider : « Il n’existe pas de gens médiocres, mais seulement des êtres qui n’ont pas rencontrés les événements qui les auraient révélés ». Jorun trouvera un salut temporaire parmi les mercenaires de la Légion de Fer où il pourra s’appuyer sur le pilier Orss, la fidèle Fey, le sage Gurdan ou encore le guide Fodhron. Autant de bouées de sauvetage qui l’empêcheront de couler au moment du grand final. Redwin sauvera-t-il son fils de l’autodestruction tout comme Ulrog son père l’avait fait en son temps en un ultime sacrifice ? Comme je l’ai dit en introduction, les événements se répètent mais Jarry est suffisamment malin pour ne pas tomber dans le doublon inutile et le récit s’achève sur des destinées contraires. L’air de rien Jorun est probablement le personnage de l’univers Nains que j’ai trouvé le plus intéressant et complexe. Le dessin de Pierre-Denis Goux est du même bock que celui de la première saison. Ces compositions très détaillées en mettent plein la vue dans les scènes d’action. Toujours beaucoup de changements de décors, gros travail de recherche graphique, bref, visuellement le dessinateur est au rendez-vous et nul doute que les amateurs de fantasy y trouveront leur compte. Quelques remarques cependant, car l’œuvre parfaite n’existe pas : si on entend souvent parler des limites de la sacro-sainte pagination en 48 planches, je constate également les limites sur la pagination en 64 planches car j’ai senti que parfois le récit méritait davantage de développement mais qu’en raison de ces contraintes, on a droit à une ellipse ou un truc condensé en une page. On bascule un peu trop vite à mon sens des années d’apprentissage de Jorun vers la défense d’un village qui manque de mise en contexte. J’ai l’impression parfois qu’il faut avoir lu Elfes pour tout comprendre des invasions des royaumes nains. La relation amoureuse entre Jorun et la naine Siblis aurait également mérité quelques pages supplémentaires, histoire que ça touche au plus profond, que là ça manque de passion et d’intérêt. De même qu’on aurait aimé voir la retraite courageuse de Redwin vers la forteresse, et plus que 3 planches consacrées à la défense de ladite forteresse (même si c’est très beau encore une fois). Ultime remarque qui rejoint ce problème de pagination : autant je parvenais à comprendre les ressentiments de Redwin sur le tome 1, le cheminement de ses pensées sombres, le comment du pourquoi, autant j’ai eu du mal sur le caractère de Jorun qui est d’emblée dans son personnage de gros connard alors qu’il n’est encore qu’un marmouse. Ceci étant dit, c’est une très bonne entame, sur le devenir de Redwin on a déjà envie d’être à la saison 3 ! Mise à jour 11/05/2017 Tome 7 - Derdrh du Talion 3 étoiles « On ne change pas une équipe qui gagne » dit le proverbe, ni même qui perde… Déjà lors de la première saison le binôme Jarry – Créty était celui qui fonctionnait le moins bien à mon sens, question de goût, mais les dessins d’inspiration comics et les sempiternels couleurs informatiques dégueulasses qui vont de pair n’ont jamais été ma tasse de thé. Bis repetita donc : le trait est pâteux, les graphismes n’ont rien d’enivrant (un défaut majeur pour une bd fantasy), idées assez bateau, service minimum, ce n’est assurément pas dans ce genre de bd que j’investirai mes brousoufles. Un scénario difficile à la comprenette, nettement plus bavard et usant qu’à l’accoutumé. Jusque là les intrigues étaient riches, pas dénuées de réflexions tout en nouant avec des sentiments sincères et s’écoulant de manière fluide dans mon esprit. Ici j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour essayer de saisir les enjeux et la mécanique du complot qui se trame. Le scénariste ne nous avait pas habitué à un tel niveau de complexité et sincèrement, je n’ai pas tout capté, mais les dessins peu avenant ne m’ont pas invité à revenir sur mes pas. Sinon l’histoire en elle-même est plutôt intéressante et résonne avec l’actualité. On avait évoqué en fin de saison 1 les prémisses d’une révolution par le bas à venir. Cependant ici on traite de la « révolution » par le haut avec une tentative de renversement des ordres en faisant basculer le pouvoir nobiliaire et royal en faveur d’une ploutocratie nouvelle (inspirée de la Révolution française ? ). Corruption, sombre tractation, pacte de non-agression éphémère, coups-bas… quels que soient les coups tordus et techniques d’étrangleur ottoman, c’est toujours la banque qui gagne ! Les retournements sont bien amenés à tel point qu’on en oublie que l’album ne s’intitule pas « Ordo », du nom du protagoniste de la saison 1 de l’ordre du Talion ici sur le retour ; mais Derdhr, la plus grande des salopes manipulatrices. The Rains of Castamere ! Mise à jour 26/09/2017 Tome 8 Sriza du Temple 4 étoiles De retour dans la section épouvante / sorcery de la série Nains. Sriza est un nain qui mène une double vie : au quotidien c’est un prêtre au grand cœur et bon conseiller avec ses ouailles, mais il demeure cependant celui à qui le Temple fait appel lorsque les forces obscurs remontent sur le monde depuis l’enfer de Hej. À ce moment Sriza troque sa tunique de ministre du culte pour celle d’exorciste. On lorgne doucement du côté de L’Exorciste, cependant que Sriza a des méthodes plus musclées et n’est pas du genre à psalmodier des incantations le nez dans un bouquin lorsqu’il est confronté au démon. On se rapproche davantage des méthodes de traque et de pistage d’un Van Helsing. Action et aventure sont garantis au programme. En même temps que se déroule une histoire de chasse au démon, on est plongé par petits flash-back sur l’enfance du personnage principal et ses années d’apprentissage. Et lorsqu’on mélange enfance et horrifique cela déboule sur une histoire classique mais néanmoins bien menée de croque-mitaine qui poursuit le héros durant toute sa vie. Des gamins traumatisés par un épouvantail qui devront y faire face à l’âge adulte, tout de suite on pense à Ça de Stephen King (les choses sont bien faites avec le film qui vient de sortir). Mais également à l’inénarrable Berserk, chef d’œuvre de la dark fantasy, lorsque la Bête a déposé sa marque sur le front de Sriza, tout comme Guts, lui rappelant inlassablement que les créatures de la nuit viendront sans cesse le chercher et que son combat n’aura de fin qu’à sa mort. Nicolas Jarry poursuit la construction de son univers en procédant de la même façon que les précédents tomes en rappelant les anciens de la saison 1, qu’il adore maltraiter visiblement. Après un Redwin qui termine façon Roi Liche dans Warcraft III, un game over pour Ordo qui l’a eu dans l’os, il rappelle Aral dont je lui trouve graphiquement un petit côté Luke Skywalker SW7 et qui… mais vous connaissez déjà son sort si vous avez lu le T3. Toujours plein de petites références fantasy, de clins d’œil sympa et de personnages dont on se demande s’ils ne sont pas tirés de la réalité comme le cinglé Orban qui œuvre seul à la reconstruction d’une ancienne forteresse. Personnage à mi-chemin du Radagast de Tolkien et, ce n’est que mon ressenti, de Justo Gallego Martinez. Ce vieux moine autodidacte a entrepris seul en 1961 la construction d’une cathédrale dans sa ville natale de Mejorada. Une entreprise pharaonique ! Il y a aussi cet ours polaire géant utilisé comme « chien de traîneau », tout droit inspiré des Panserbjornes de À la croisée des Mondes de Philip Pullman. Graphiquement toujours aussi beau je trouve. Paolo Deplano est peut être l’artiste que je préfère sur cette série. J’aime son encrage (qui mérite bien encore une fois une édition N&B), ses idées (même si par Yjad cela manque de dessins en pleine page ! ), mentions spéciales pour la forteresse p. 29, le backstab p. 53 et le combo magique p. 54. En revanche, parce qu’il faut apporter un bémol, ça fait toujours aussi chier les limitations de la pagination française comme ce moment que je trouve hyper épique p. 42, avec la confrontation ultime entre Sriza et Ar’Az’Erm qui est complètement passée en ellipse. Alors qu’il y avait tout dans cette scène avec le lettrage façon enluminure lorsque Sriza récite les mots consacrés. Une ch’tite page en plus pour montrer le duel n’aurait pas été de refus. Autre critique : je trouve qu’avec les phases « apprentissage à la dure » du héros, on commence à tourner en rond. On a déjà vu cela, album après album, et je trouve que ce serait pas mal si le scénariste pouvait, je ne sais pas, proposer autre chose que l’histoire en flash-back du personnage qui en a bavé et tout… Mise à jour 25/10/2017 Tome 9 Dröh des Errants 4 étoiles Des années ont passé depuis le sacrifice d’Oösram pour son peuple et même si le statut des Errants a sensiblement évolué, ceux-ci n’en demeurent pas moins une classe sociale défavorisée et méprisée par le reste de la société naine. Dröh, le fils d’Oösram, est de retour parmi les siens après avoir roulé sa bosse, parcouru le monde, appris le métier des armes, et tel le William Wallace de Braveheart les raisins de la colère grondent toujours en lui. Les chiens ne font pas des chats. Cependant les révolutions d’antan sont oubliés, trop de sang a été versé et les plaidoyers guerriers ne sont plus de mode parmi les Errants. Janssen, le beauf de Dröh, est davantage un partisan de la négociation, plus lente mais aussi plus paisible. Ses ambitions étant trop grandes et dangereuses pour ce microcosme paysan, Dröh part jouer les Renaud en mode Germinal sur un chantier d’autoroute, un terreau plus propice aux révoltes avec sa main d’œuvre bon marché facilement remplaçable. L’air de rien cette branche de la série Nains est celle que je préfère sur le plan scénaristique. Une fantasy très politique, avec des intonations révolutionnaires, on n’a pas souvent l’habitude de lire ça. Notre Dröh est un sacré baroudeur et il fera ici des rencontres inattendus, je dois bien avouer que j’ai été surpris par la tournure du scénario qui part un moment donné sur autre chose de complètement différent. D’une histoire qui démarre sur une quête d’égalité et de justice, on termine sur un récit hyper introspectif et une quête de soi, une ébauche d’histoire d’amour qui s’écoule à travers les vies et les âges, une dénonciation de la guerre perpétuelle entretenue par la folie des êtres (comme briser cette putain de roue ?! ), en passant par un duel judiciaire (big up à Tyrion Lannister) et un classique blockhaus style Fort Alamo/Dros Delnoch/Gouffre de Helm. C’est très bien écrit, les textes sont beaux dans le sens touchant et sages. « Ne sois pas triste, Nain, si je n’ai changé qu’une âme… alors mon combat n’aura pas été vain... » C’est néanmoins un peu dommage de faire durer le plaisir sur ces digressions alors qu’on nous promettait les grands soirs fin du tome 4 et de la saison 1 en général. Espérons de ne pas devoir attendre 8 saisons pour qu’enfin… Bref, vivement la saison 3 avec Dröh en mode David Carradine dans Kung Fu. Les dessins de Jean-Paul Bordier sont plaisant mais accrocheurs que par intermittence (ça manque de pleine et double-page), comme la bonne idée du mont Rushmore orc, très cool. En ce qui me concerne, toujours la même rengaine contre les couleurs numériques de Digikore Studios… Mise à jour 28/01/2018 Tome 10 Abokar du Bouclier 3 étoiles Oh non ! Pas ça Nicolas Jarry, il nous refait le coup du mur d’Hadrien. Défendu par les rebuts de l’armée naine : les courtards, les déserteurs, les têtes brûlés, les lâches, les voleurs, les assassins, et les ennemis au-delà de la barrière sont des nains sauvageons, n’en jetez plus, c’est le Mur du Trône de Fer quoi… Je n’ai rien contre le TdF mais j’en ai un peu marre de ces références là. Certes, le TdF n’a pas le monopole du dernier rempart à défendre mais là la ressemblance est frappante. Peut-être est-il temps de conclure la série dans la saison 3 avant que cela ne devienne un long fleuve tranquille sans surprises qui ne ferait que singer les classiques. Dohan, un capitaine boiteux de bonne volonté mais trop bonne poire sert de bouc émissaire suite à la mort de leur général Abokar lors d’une bataille décisive face aux hordes orcs. Sauf qu’Abokar n’a pas trépassé, il a choisi de disparaître pour ne pas pas que ses hommes remarquent sa dégénérescence physique et mental qui le gagnait. C’est Dohan qui paye les pots cassés en se montrant fidèle au général : à ce dernier une gloire immortelle, pour l’autre l’opprobre et l’exil. Mais en fin de compte le destin pourrait décidé de refaire se croiser les deux officiers pour un ultime baroud d’honneur… L’histoire est sympa, c’est un truc pour les bonhommes. On est dans un récit très militaire où ça cause disciple, mater les récalcitrants à coups de taloche, tactique, expédition, reconnaissance, mais aussi d’honneur perdu… Et puis soudain on bascule dans l’ésotérisme type T3 et T8 consacré au Temple, et ce n’est pas la première fois que Jarry prend les lecteurs à contre-pied. J’ai adoré les idées apportées dans cette seconde partie : on dirait du Pacific Rim fantasy :) . En bref, c’était plutôt cool, avec quelques clins d’œil en prime, il y a du suspens avec ce général aussi taré que Nivelle frisant l’irresponsabilité d’un Grouchy mais doté du génie stratégique de Turenne ; mais au-delà du simple divertissement je ne vois pas ce que ça apporte à l’univers Nains. C’est vrai on retrouve Dohan, souvenez-vous, c’est le frère de Tiss du Bouclier (Tome 5), et son histoire très touchante agrandi la toile de l’univers Nains mais c’est au niveau de l’histoire en général qu’on ne progresse plus je trouve. Les dessins : « mmmmouais, ok » ça fait le taf mais les couleurs, toujours pareil : « c’est fait à l’informatique et ça se voit ». Grrrrrrrrr ! Mise à jour 17/09/2018 Saison 3 Tome 11 Torun de la Forge 4 étoiles Avec Torun de la Forge s’achève la trilogie Redwin (quoique…). Les thèmes demeurent les mêmes, se référencer à mes avis des tomes 1 et 6 pour les connaître. Un album passionnant malgré le phénomène de répétition. Lorsqu’un journaliste faisait remarquer à Angus Young, guitariste solo du groupe rock AC/DC, qu’ils avaient sortis 10 albums mais qu’on ne pouvait pas les différencier les uns des autres, Angus lui répondit : « Faux ! Nous avons déjà 11 albums qui sonnent comme un seul. » Les albums de la série Nains fonctionnent à mes yeux un peu de la même façon, c’est toujours plus ou moins la même chose, mais c’est tellement bon qu’on en redemande. Ce numéro est toutefois intéressant car on ne fait que s’attarder sur l’enfance du héros. Cette-fois l’histoire entière est consacrée à celle-ci. Du coup on se demande un peu pourquoi l’illustration de couverture montre un Torun dans la fleur de l’âge alors que le récit se déroule durant sa 13ème année. Mais plus intéressant encore on se demande si Torun est le véritable héros de cette histoire, tout comme Anakin Skywalker / Darth Vader est le véritable personnage principal de Star Wars, car à travers lui c’est le dernier baroud d’honneur de Redwin qui nous est raconté ici. Le dernier ? Cela reste à voir, mais pour une fois on aimerait tellement que les choses se terminent bien, laissons-le finir sa vie du bon côté de la Force, lui que l’on avait laissé en héritier du Roi Liche à la fin du tome 6. Plutôt bien apprécié les graphismes de Pierre-Denis Goux, surtout dans la deuxième moitié du livre, lorsqu’il y avait plus d’action et de combats. Y a pas à dire, ce mec sait donner de la vie et du rythme à son dessin. Le combat titanesque entre le plus grand guerrier nain de son temps et le plus grand guerrier nain de tous les temps est époustouflant, mode serious business. Moins séduits en revanche par les tronches cartoonesques et de manière générale de l’héritage « comics » dans son trait. Mais bon… question de goût. Je me demande ce que nous réserve les Héritiers de la Forge (huhuhu ! ) dans la quatrième saison. Mise à jour 01/11/2018 Kardum du Talion 3 étoiles Retour vers l’ordre du Talion, pas le plus exaltant des cinq ordres régnants, néanmoins le plus intéressant pour comprendre qui dans l’ombre tire les ficelles de nous autres, simples marionnettes entre les mains des puissants. Kardum est un seigneur de guerre, un vendeur de mort, marchand d’armes partie de rien et devenu une des plus grosses fortunes d’Arran. À priori il possède le profil type de l’enfoiré individualiste prêt à vendre père et mère pour amasser un peu plus de fortune. Cela c’était le profil de Derdhr vu dans la saison 2. Kardum est en quelque sorte l’autre face de la même pièce. Si leurs ambitions restent les mêmes, les moyens pour y parvenir diffèrent car en dépit d’un trait d’individualisme forcené, Kardum possède un certain code d’honneur, l’argent n’est pas un fin en soi à ses yeux. Il apprécie la notoriété qu’il lui confère mais l’argent n’est qu’un instrument servant à de plus grandes ambitions. Le pouvoir demeure la finalité de toute chose. Les questions de fonds sont également très intéressantes via les scènes entre Kardum et sa mère. Cette dernière lui reprochant de s’être renié et d’avoir trahi les idéaux familiaux, et ne désespère pas de le voir un jour revenir dans « le droit » chemin. Mais Kardum s’est-il vraiment renié ? Duperies, fausses promesses, parties d’échec, tout en continuant à s’attacher aux choses qui comptent vraiment dans la vie : sa famille, ses amis. Kardum est ce qu’il est, ses méthodes ne sont peut être pas très honorable, mais le constat demeure implacable : il œuvre de façon général pour le bien commun. Toujours pas très emballé par les graphismes de Stéphane Créty, c’est comme ça. Et ces couleurs... beurk ! Du « à l’informatique et ça se voit ». Sérieux les gars, faut arrêter là. C’est vraiment dommage, c’est le mauvais point qui justifie le 3 étoiles. La conclusion est assez intrigante. La citadelle de Gabaradas deviendra-t-elle le futur bastion et Éden de la résistance naine ? Mise à jour 06/12/2018 Tome 13 Fey du Temple 4 étoiles Encore une bien jolie histoire signée Nicolas Jarry, tout à la fois personnelle on le devine et qui en même temps résonne dans notre actualité. Le récit met en avant Fey, un second couteau apparu dans les tomes précédents et que je ne soupçonnais pas pouvoir jouer les premiers rôles. Je ne pouvais plus mal me tromper, cet album met en avant la « strong independant woman » qui demeure en chaque femme. C’est cool, même si le récit demeure violent et guerrier, l’histoire est un peu plus taiseux qu’à l’habitude, sans le bruit et la fureur habituelle mais avec davantage de réflexions et un message clairement porté sur l’amour qui relie les êtres avec cette jolie métaphore du pont à rebâtir coûte que coûte. En plus il y a une révélation surprenante sur les origines de Fey, les lecteurs de la première heure apprécieront. Toujours de superbes planches de Paolo Deplano accompagné cette-fois de Benoît Dellac au story-board, un dessinateur à suivre avec attention lui aussi. Mise à jour 14/04/2019 Tome 14 Brum des Errants 3 étoiles Voilà une histoire qui met en avant un personnage secondaire de la série mais aperçu à de nombreuses reprises désormais, il fait parti des meubles, et au charisme suffisamment badass pour mériter son propre album. J’ai nommé : Brum des Errants, commandant de la légendaire Légion de Fer. On connaît désormais les gimmicks d’écriture de Nicolas Jarry, le récit s’ouvre sur le héros qui revient sur son lieu de vie d’enfance, la fange et les quartiers misérables où il a grandit, pour se rappeler à ses vieux souvenirs, comment lui Brum est parti de rien pour devenir le plus grand guerrier de son temps. La formule est désormais classique et on a cette impression de « déja-vu » mais cela marche toujours pourtant. Le héros qui se hisse en haut de l’échelle sociale sans pour autant oublier ses amis, les conflits familiaux avec Brum qui se trouve un père de substitution et vice-versa, etc. J’ai l’impression que les albums passent et les avis se répètent… Comme les histoires de Nicolas Jarry sont comme les romans de David Gemmell ou les albums d’AC/DC, ils sonnent comme un seul (et c’est ça qu’est bon), j’attends désormais des surprises dans le choix des dessinateurs. Car la aussi le casting se répète et je trouve cela un peu dommage. J’aime bien globalement Jean-Paul Bordier mais il ne me transporte pas plus que cela. Et les couleurs de Digikore Studios n’aident pas non plus… De la nouveauté, please ! Tome 15 Oboron du Bouclier 3 étoiles L’histoire est convaincante, pas d’ennui comme toujours avec Nicolas Jarry. Cet épisode est truffé de références pop culture comme le fait qu’Oboron soit condamné par les habituels salopards de service à vivre enfermé dans cet armure flippante façon Anakin Skywalker lorsqu’il devient Darth Vader, « Scellez l’armure ! Elle sera ta dernière demeure, Oboron ». On en apprend plus sur la mythologie de monde des Nains avec un récit tourné vers les berserkers, ces redoutables guerriers invincibles dont on a déjà observé deux phénomènes : Redwin le plus grand guerrier de tous les temps et Brun le seigneur de la légion de fer, dont le pouvoir ne relève pas d’une lignée maudite mais qui en fait… Chut, je ne vais pas spoiler la révélation. ^^ Le dessin de Nicolas Demare est très agréable, lisible et fluide. Ouaich… j’ai passé un bon moment. Bon, c’est quand qu’on passe aux choses sérieuses et le grand final ? Tome 21 Ulrog de la Forge 5 étoiles

15/03/2016 (MAJ le 14/04/2019) (modifier)
Par Bouriket
Note: 4/5
L'avatar du posteur Bouriket

Dans l’univers des terres d’Arran, la série Nains se distingue de son aînée Elfes par un scénariste unique : Nicolas Jarry. On peut également noter que chaque tome forme une histoire complète qui peut se lire de manière indépendante même si nous sommes en présence d’un univers cohérent sur l’ensemble de la série (liens de parentés et apparition de personnages communs notamment dans les albums d’un même ordre). Dans l’ensemble, une uniformité de ton se dégage : des histoires riches et denses, des personnages charismatiques au profil psychologique fouillé et au caractère affirmé, les tomes dépassant souvent - et parfois allègrement - les 48 pages habituelles de la Franco-Belge). Côté dessin, rien redire. La charte graphique est signée Pierre-Denis GOUX (qui s’occupe personnellement des albums de la Forge) et le rendu global est cohérent, avec peut être un léger bémol du côté de Stéphane CRÉTY au style un peu plus délié. En bref : c’est carré et solide, comme une construction naine, et si vous connaissez un amateur de courtes-guiboles, vous aurez peu de chance de vous tromper en lui faisant découvrir cette série.

24/08/2018 (modifier)
Par Puma
Note: 3/5

Bonne série qui a l'avantage (et l'inconvénient) d'avoir un seul scénariste pour cinq dessinateurs successifs. Les scénarios de Jarry sont consistants, denses et parfois trop (tant que l'on vire par moments dans du roman imagé). Il sont également très bien élaborés, originaux, avec psychologie soignée des personnages. Mais ces traits, aussi positifs qu'ils puissent être, à la longue et avec ce type de narration que l'on reconnaît assez vite, peuvent installer une forme de répétition et lassitude du lecteur. La diversité des scénaristes (même parfois moins imaginatifs) dans la série Elfes donnait plus d'imprévus dans la scénarisation ce qui était rafraichissant à sa lecture. Comme pour la série Elfes, graphisme plutôt bon dans l'ensemble avec des petites variations propre à chacun des cinq dessinateurs comme des coloristes, et avec parfois des mises en couleur vraiment sublimes. Dans l'ensemble, série aux scénarios solides et excellemment bien ficelés et munie d'une très belle présentation homogène. Comme pour la série Elfes, certains opus sont aussi des réussites absolues dont on aurait tort de se priver.

19/08/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Voici ce qu'on peut appeler le pendant de Elfes en version nain ! Oui pourquoi pas ? le concept est attirant, et je connais un ami qui commence à râler contre Soleil parce que ça copie un peu trop Elfes... mais bon, moi je suis plus ouvert et j'accueille favorablement cette nouvelle série qui avec ce premier album m'a séduit suffisamment pour que je continue. La mythologie des nains est sensiblement étudiée de la même façon que celle qu'on a vue pour les elfes , c'est un peuple de forgerons et de bâtisseurs, mais aussi de combattants acharnés, et cet aspect de gros bourrins qui s'étripent dans une arène comme des gladiateurs dans des combats sanglants, m'a plu car ça n'avait pas tellement été montré dans d'autres Bd ou même au cinéma. On insistait surtout sur leur tempérament de gros buveur de bière, sur leur solide appétit et sur leur habileté à forger le métal. En plus, on y voit des femmes-nains, c'est une très bonne idée, on sait à quoi elles peuvent ressembler.. Ce premier album dispose d'un scénario bien construit, avec le personnage fort de Redwin, déterminé à se faire un nom par sa farouche volonté. Tout ceci est bien illustré par un dessin grossier et massif qui convient très bien au physique des nains, sans oublier des mots pittoresques du langage des nains (repris dans un lexique utile), comme "joufflu", "viandar", "renifloir", "pisse-lait" ou "trousse-pêt" qui typent de façon picaresque cette Bd. Le tome 2 m'a fait aussi bonne impression, c'est aussi sanglant, il y a même un peu d'érotisme, et le dessin continue d'être musclé, vigoureux et très séduisant, convenant très bien à ce type de fantasy, certains sont même saisissants tel Fort Draz, à l'architecture élancée, et les scènes avec les dragons sont réussies. Pour l'instant, je n'ai pu lire que ces 2 tomes, mais j'en lirai d'autres avec joie...

18/11/2015 (MAJ le 14/04/2016) (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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Voilà un premier tome, "Redwin de la forge", qui peut très bien se lire comme un oneshot ce qui n'est pas désagréable déjà. Je sors de cette lecture assez conquis par cette histoire qui se tient très bien tant graphiquement que du point de vue du scénario. Même si la trame est classique, c'est plutôt bien mené et tenu de bout en bout. Le dessin de Pierre-Denis Goux est agréable et j'ai beaucoup apprécié sa réalisation des créatures qui parsèment cet univers de fantasy, surtout les nécromanciens. Je relèverait juste un point que j'ai trouvé un peu trop appuyé au fil de l'album : la frustration de Redwin qui est la clé de voute de sa vie et sa raison tout court. On le comprends rapidement, ce n'était peut être pas la peine de remettre une couche sur ce sujet aussi souvent. En attendant cet album est plutôt une agréable surprise, qui grâce à un graphisme appliqué et un scénario qui se tient, nous fait passer un agréable moment de lecture. 3.5/5 en attendant de voir la suite venir

09/06/2015 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5
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Après les Elfes et les Elfes - saison 2, Soleil démarre une nouvelle série d'héroïc-fantasy consacrée aux nains. Et elle ne met pas n'importe qui à la plume et aux pinceaux et propose un tome 1 dense, prenant et graphiquement au top. Dense ça oui ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de temps pour lire un album de BD de chez Soleil : Redwin fait sa thérapie en nous racontant son histoire, qu'est-ce qu'il cause ! Redwin c'est le héros, fils d'Ulrog à la mauvaise réputation de lâche et d'incapable, il accumule rage et frustration tout au long de son adolescence, regardé de haut par ses congénères et avide de connaissances sur les runes et sur les armes alors que son père ne veut pas lui prodiguer cet enseignement. Alors lorsque son oncle vient lui proposer de lui enseigner tout cela, Redwin voit son destin chamboulé. C'est une histoire sombre et pessimiste presque jusqu'à la dernière page. Un premier tome de qualité pour cette nouvelle série, dont j'attends la suite.

07/06/2015 (modifier)