Le Cahier à fleurs

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)

Il y a 95 ans, le génocide arménien...


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Paris, 1983. Le concert d’un jeune violoniste turc est interrompu par le malaise d’un spectateur. Alors que les secours sont attendus, le vieillard prononce quelques mots qui attirent vivement l’attention du musicien. Dès le lendemain, il se rend au chevet de Dikran Sarian, septuagénaire arménien. Le vieil homme se lance alors dans un long récit : celui du premier génocide du 20e siècle, le génocide arménien. Anatolie, 1915. Dikran a neuf ans. Sur ordre d'Istanbul, les Arméniens doivent être éradiqués. Partout, l'armée ottomane rassemble les hommes et les supprime sommairement. Femmes, vieillards et enfants sont évacués et contraints à une longue marche vers la mort. Le jeune musicien écoute avec intérêt le récit de Dikran… Et cette histoire va provoquer un véritable bouleversement dans ses croyances et ses convictions. (texte : Bamboo)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Avril 2010
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Cahier à fleurs © Bamboo 2010
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)
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25/03/2010 | Spooky
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Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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A ma connaissance, aucune bande dessinée ne s’était encore penchée sur le génocide arménien, perpétré en 1915 en Turquie. Laurent Galandon, scénariste qui s’intéresse aux périodes sombres de l’histoire, s’y est donc attaqué, basé sur de nombreuses recherches. Pour ma part je ne sais rien de cet épisode, et c’est avec une grande curiosité que j’ai ouvert cette première moitié de diptyque. Comme souvent, le scénariste a décidé comme angle de vue le petit bout de la lorgnette, en l’occurrence l’histoire de ce garçon et de sa grande sœur, des Arméniens d’Anatolie qui se retrouvent, comme des milliers d’autres, déportés jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le gouvernement turc a en effet décidé d’éradiquer cette ethnie chrétienne dans le silence. Un silence terriblement pesant dans les pages de Viviane Nicaise, qui adapte son découpage à ce rythme. Des grandes cases quand l’action n’avance pas, des cases plus serrées lors des scènes d’action (qui sont parfois violentes). Une violence abjecte, sans nom, qui s’exprime au travers de pillages, de tortures, de viols… Mais le scénariste a décidé de ne pas se complaire dans cette violence, et simplement d’utiliser le regard de Dikran et Mayranouche, victimes muettes et innocentes. Loin cependant de stigmatiser les Turcs dans son ensemble, le scénariste s’efforce, au travers de la confrontation, ou plutôt du dialogue –pour l’(heure ténu- entre Dikran et le violoniste près de 70 ans plus tard… La construction est intéressante, mais je me pose la question de la durée de la série. Deux tomes, cela me semblait un peu juste pour raconter une telle histoire, mais Galandon réussit à y faire tenir beaucoup de choses, le second tome complétant de belle façon le premier. Nous avons plusieurs sauts dans le temps dans ce second tome, afin de bien clarifier la chronologie, et surtout le calvaire de Dikran qui souhaitait retrouver sa soeur. A ce titre, la fin, même si elle était relativement prévisible, m'a ému dans sa simplicité et son message d'espoir. Côté dessin, c’est Viviane Nicaise, « vieille routarde » de séries policières et fantastiques chez Glénat, qui change de registre avec cette courte fresque historique. Son trait élégant et fin, dans une certaine tradition de la ligne claire, permet une lecture aisée des cases. Je soulignerai toutefois un côté un peu trop dépouillé sur certaines cases, ainsi qu’une petite erreur : en 1983, les télécommandes universelles n’existaient pas, me semble-t-il... En définitive, un nouveau diptyque sur une période trouble de l’histoire de l’Europe (au sens large), joliment illustrée et racontée.

25/03/2010 (MAJ le 15/03/2011) (modifier)