Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

En se basant sur la vie réelle d’Alexandre de Humboldt, célèbre naturaliste qui explora la planète au 19e siècle, Étienne Le Roux nous entraîne dans un voyage fantastique, aux confins du réel… un récit digne des romans d’aventures à la Jules Verne, la fantaisie débridée en plus !


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Les prix lecteurs BDTheque 2010

Le Dernier voyage d’Alexandre de Humboldt mettent en scène l’un des plus grands naturalistes du 19e siècle. De manière jubilatoire, Étienne Le Roux et Vincent Froissard renouent avec les grands récits d’exploration du temps où la terre recelait encore des espaces inexplorés. Nous sommes le 22 décembre 1847. Alexandre de Humboldt, célèbre naturaliste à la retraite, doit se rendre au repas annuel de l’Académie des sciences, lorsque une jeune fille se présente à lui avec le carnet du dernier voyage de son défunt père, Aymé Bonplant, disparu dans la jungle amazonienne. À la lecture de ce carnet, Humboldt décide de partir immédiatement de l’autre côté de l’Atlantique sur les traces de celui qui fut un confrère estimé mais surtout un ami. Ce départ précipité fait sensation à l’Académie. Pourquoi le vieil homme, qui n’est plus parti en expédition depuis si longtemps, a-t-il tout laissé pour, une nouvelle fois, explorer le monde ? Son grand rival à l’Académie, subodorant une découverte sensationnelle, part à sa suite…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Février 2010
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt © Futuropolis 2010
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
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15/02/2010 | roedlingen
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Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Joli projet que ce "Dernier voyage d'Alexandre de Humboldt"... Etienne le Roux s'essaye pour la première fois à l'écriture pour un autre. C'est son compère d'atelier Vincent Froissard qui est l'heureux élu, lui qui a un style si particulier. Pour réaliser leur histoire, les deux auteurs se sont saisis de la méthode Stan Lee/Jack Kirby, dite "Marvel way" : le scénariste raconte à voix haute, avec minutie, la séquence, et le dessinateur jette sur le papier ce qu'il en a retenu. C'est donc un travail d'écriture mutuel, entre conception et interprétation, qui s'enrichissent mutuellement. Et cela permet à Vincent Froissard, qui oscille merveilleusement entre réalisme, onirisme et caricature, de livrer des images incroyables, à la puissance d'évocation quasi hypnotique par endroits. Le dessinateur prend tout le temps nécessaire pour construire son imaginaire et ses ambiances, du coup il y a de temps en temps des pleines pages et même des doubles pages magnifiques. Le Roux lui-même dit avoir été régulièrement scotché par les planches de son dessinateur. Il y a un petit côté Winsor Mc Cay aussi dans cette histoire, tant les atmosphères oniriques y sont présentes. Il faut dire que le récit s'y prête. A l'instar d'un Au Coeur des ténèbres de Conrad, c'est une sorte de périple initiatique dans des contrées sauvages, sombres, touffues... Mais pour enrichir ce récit, le Roux nous met dans la peau de trois narrateurs différents, chacun des discours étant identifié par une mise en scène différente. Cette subtilité ne se remarque pas tout de suite, mais au fil du récit elle permet de ne pas provoquer de rupture. Un ouvrage magnifique donc, à recommander totalement. Ce dernier voyage risque de me marquer durablement...

22/02/2010 (MAJ le 09/03/2014) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Après lecture des deux tomes, Ouaah!! Alors là on tient vraiment du grandiose. Tout y est, une aventure onirique qui nous entraîne dans des mondes de l'autre côté du miroir ou chaque protagoniste, ( Louise, le professeur et le chevalier) va vivre une expérience si intense qu'elle changera le reste de leurs existences. Respect à Etienne Leroux qui au scénario nous balade, nous perds, mais sait retrouver le chemin (cette mine, allégorie de l'âme humaine?). L'histoire est fluide mais pas si simple (on ne nous prends pas pour des benêts) mais est en fait astucieuse, nous tenant en haleine pour poursuivre notre lecture. Du coté du dessin, j'avoue avoir été assez bluffé; des parties assez classiques et puis d'autres ou on a l'impression de se trouver face ces vignettes de vieux muséum. Enfin des doubles pages qui donnent de l'ampleur au récit, tout cela avec des couleurs en demi teintes qui renvoient à l'ambiance du récit ou l'état d'esprit des personnages. Donc oui j'ai parfois eu l'impression d'être avec Stevenson, Conrad et Jules Verne. Un grand et beau voyage ou les grands et petits horizons se côtoient au sein de nos désirs, nos lâchetés, nos forces, bref ce qui nous rends humains, parfois..

07/03/2014 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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La surprise est de taille, je connaissais Etienne Leroux le dessinateur que j‘adore, me voilà bluffée par son talent de conteur, on ne pouvait rêver de meilleure prose pour décrire cette aventure, et quelle aventure ! À mi-chemin entre le conte, l’Histoire et le rêve, on se retrouve immergés dans un univers éthéré, fait de brouillard, de bateaux fantomatiques, de personnages théâtraux, de décors vaporeux, avec une toute petite touche de réalisme, venue d’on ne sait où, à moins que ce ne soit l’attachement presque irrésistible que l’on éprouve pour nos deux voyageurs Alexandre et Louise. On est inéluctablement happés dans cette course folle à l’insaisissable secret, dont on ne sait absolument rien, mais qu’importe, ce voyage nous est devenu vital, à eux comme à nous. La complicité qui unit ce couple atypique est d’une tendresse absolue, agrémentée parfois de quelques piques bien mérités. Je n’oublie pas le méchant de l’histoire, dont le nom m’échappe, petit pourceau arrogant qui malgré tout, et grâce à son humour corrosif, n’en est pas moins attachant. Gare à celui qui prendrait la voie de la distraction lors de sa lecture, car les auteurs font tout pour nous perdre, mais ce n’est que chimère que d’essayer, une fois pris dans le récit, on le suit pas à pas, sans en perdre une miette et en savourant chaque goutte. Ah ! Et toutes ces couleurs merveilleuses qu’il n’y a pas et que l’on est obligé d’imaginer ! Quel fabuleux plaisantin ce Vincent Froissard qui nous offre du rêve décoloré et tout à fait hypnotique, je ne sais plus si je viens de me réveiller ou de lire un livre magnifique, le souffle coupé par certaines apparitions à la limite du magique. On attend pas la suite, on la veut ! Et vite ! Excusez mon insolence mais le plaisir ne sait être patient.

01/10/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Décidément, Futuropolis a le don de dénicher les perles rares ! Et ce "dernier voyage" a su m'envouter tant par son graphisme que par son histoire. Moi qui fût bercé dans mes premières lectures par l'imaginaire de Jules Verne, j'avoue avoir littéralement fait un bond dans le temps à la lecture de cette BD. Je me suis revu il y a bien longtemps, planqué sous la couette, à attaquer frénétiquement ces montagnes de pages (A cet âge là, passé les 150 pages, on attaque forcément l'Everest...) de "L'Ile Mystérieuse", "L'Etoile du Sud", Voyage au Centre de la Terre, ou encore "Michel Strogoff". Avoir un père féru de vieux bouquins, et la chance de lire ces ouvrages dans des éditions du XIXe ne fait qu'ajouter à ce plaisir ! De là à voir dans mon amour de la BD un atavisme il n'y a qu'un pas... mais je m'égare ! Un effet "madeleine de Proust" sans doute dû à ce fabuleux voyage proposé par Etienne Le Roux et Vincent Froissard. D'emblée, l'objet lui même séduit. Une couverture qui vous interpelle, une qualité de papier appréciable, et au feuilletage, un graphisme et une composition qui attisent la curiosité ! Restait à savoir si ces mises en bouches allaient tenir toutes leurs promesses... Et la réponse est OUI. Etienne Le Roux que je ne connaissais qu'à travers L'Education des assassins, se révèle un merveilleux conteur. Et son histoire croisée, qui tourne autour de la quête d'un naturaliste européen en Amérique du Sud, vire au rêve éveillé. Si la narration construite autour de trois personnages n'est pas simple au début, une fois intégré les codes développés par l'auteur, on se laisse embarquer par son histoire et ses débordements oniriques. Et cela d'autant plus facilement grâce au soin porté à l'écriture. Certaines tournures de phrases et répliques sont savoureuses à souhait ! Côté dessin Vincent Froissard sort l'artillerie lourde ! Cet inconnu (pour moi) m'a conquis. Quelle évanescence dans ses cases, quelle grâce dans sa composition, et quel subtil jeu entre les traits appuyés et ses cases impressionnistes ! L'alternance d'un super-réalisme et de pages ou tout n'est que taches et suggestion m'a fasciné. Surtout que cela se fait en gardant une cohérence parfaite et sans entacher la narration. On se délecte de cette histoire fabuleuse d'explorateurs tant les ambiances et les décors font impression et retranscrivent à merveille cette ambiance du XIXe siècle. Vous l'aurez compris, ce petit bout de voyage m'a émerveillé et j'attends la suite avec beaucoup d'impatience. Car si elle est du même tonneau, il est clair que je le boirais jusqu'à la lie et que ce sera pour vous tournée générale tant pour moi cette lecture fût une ivresse.

26/03/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Et une pépite de plus chez Futuropolis !!! Certes, il ne s'agit que du tome introductif mais le charme opère déjà. Le scénario d'Etienne Le Roux semble fait pour Vincent Froissard. Ce dernier avait déjà montré un style étonnant dans Felicidad qui n'avait pas un scénario aussi intéressant et que l'éditeur avait fait abréger faute de ventes. Vincent Froissard utilise les mêmes techniques mais se fait des petits plaisirs ravivant sans cesse la partie graphique. L'histoire est surprenante, dès le début du récit le personnage Alexandre de Humboldt nous avertit de l'irrationalité du récit qui va suivre. J'attends beaucoup de la suite de cette série en espérant qu'il ne s'agira pas que d'un feu de paille. En l'état, je conseille vivement la découverte de cette BD unique et sublime.

18/02/2010 (modifier)

Les récits de voyage peuvent donner lieu à de somptueuses créations mettant en valeur des univers narratifs et de fantastiques milieux graphiques. Ce premier tome met le lecteur en éveil et initie une œuvre très prometteuse. Futuropolis nous donne souvent à lire des œuvres curieuses dans lesquelles les auteurs se dispensent des codes et recettes marketing pour faire une BD qui se vende. La qualité matérielle se signale une fois de plus : 80 pages d’un beau format avec des épaisseurs de pages agréables. Sur la forme, maintenant, le dessin se caractérise par de longue formes noires souvent longilignes, posées telles des ombres sur des couleurs d’outre terre. Des détails précis contrastent avec une grisaille ambiante, la fièvre rode dans ces terres, imaginaire et réel se mélangent pour le plus grand plaisir d’un lecteur acceptant le voyage dans des terres peu sures où les certitudes n’ont pas de place. La colorisation fait planer ces ombres sur le fil de leur chimère, révélant le par delà de leur être tels un scanner ne retenant que la substantielle moelle. Le scénario nous fait voyager en des terres étrangères au milieu du XIXème siècle. Place aux aventuriers, aux explorateurs, aux chercheurs de trésors, aux rêveurs, aux chimères… Ce premier tome nous permet de rentrer au cœur des personnages tout en leur laissant leur intimité par cette narration type journal. A cheval entre l’aventure, le fantastique, le rêve et le récit de voyage, le récit nous présente différents personnages tous aussi intéressants les uns que les autres. Evidemment à première vue ils sont superficiels, et plutôt passifs devant leur aventure, mais des détails du récit viennent leur redonner toute leur identité forte et saugrenue. Cette gifle magistrale lors des retrouvailles entre l’aventurier et la fille du disparu, cette déchéance du noble dans le groupe de pionnier américain… Il vient toujours un événement pour intéresser le lecteur, l’interroger, le lier à l’histoire en lui faisait presque croire que lui aussi supporte une fièvre fantasmagorique. Que dire de cet épisode avec le cadre ! La poésie graphique se mêle à l’histoire à de nombreux moments du récit pour faire rêver le lecteur. Amateurs de détails techniques, technocrates de l’aventure, il faut passer votre chemin, ce récit n’est pas votre. Il se passe en effet finalement plein de chose (naufrage, tsunami, révolution…) sans que l’on comprenne vraiment l’évolution logique des événements, certains personnages semblent même se tirer de situations par une activité scénaristique claire. Il faut se rapprocher de Les Somnambules pour retrouver l’esprit du récit. Pas question ici de détails pratiques, chaque personnage en situation hostile se retrouve face à ses vides, ses rêves, témoins ce rationaliste américain à la fin du récit qui ne comprend décidément pas toute cette agitation pour un livre et des bouts de manuscrit. Cet opus m’a transporté, et là me parait l’essentiel, j’ai hâte de connaître la fin dans le second opus qui je l’espère fera passer ce diptyque parmi les meilleurs récits de voyages, en attendant tous les ingrédients présents nous font espérer le meilleur pour un voyage au cœur de territoires hostiles révélant le pire et le meilleur des qualités humaines : l’espoir, la folie, l’amour et la jalousie.

15/02/2010 (modifier)