Laïka

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Le 4 octobre 1957, l’Union soviétique met en orbite Spoutnik 1, le tout premier satellite artificiel. Pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution d’Octobre, un deuxième satellite est lancé à peine un mois plus tard, un délai record. Celui-ci est habité. Par un cosmonaute ? Non ! par un… chien. Ou plutôt, par une chienne. Elle s’appelle Laïka.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Chiens Conquête de l'espace Moscou Russie

Le 4 octobre 1957, l’Union soviétique met en orbite Spoutnik 1, le tout premier satellite artificiel. Pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution d’Octobre, un deuxième satellite est lancé à peine un mois plus tard, un délai record. Celui-ci est habité. Par un cosmonaute ? Non ! par un… chien. Ou plutôt, par une chienne. Elle s’appelle Laïka. Son destin tragique – les scientifiques, faute de temps pour préparer son voyage, l’ont envoyée dans l’espace pour un aller sans retour – va bouleverser le monde entier et la faire entrer dans l’Histoire… Cet album pour le moins original raconte l’histoire de Laïka, mais aussi, à travers elle, celle de la conquête de l’espace par les Soviétiques, sur fond de guerre froide et de communisme triomphant. Grâce à un impressionnant travail de recherche, Nick Abadzis signe un récit qui tient à la fois de l’épopée, du documentaire et du drame humain. Récompensée par l’Eisner Award du Best Teen Graphic Novel – l’équivalent du Fauve d’or décernés à Angoulême –, cette histoire de 200 pages, qui se dévore d’une seule traite, portée par un trait d’une grande lisibilité et habitée par la figure exceptionnelle de Laïka, propose une réflexion stimulante sur les rapports entre science, politique et conscience personnelle individuelle. Nick Abadzis est né en Suède et a grandi en Suisse, puis en Angleterre. Artiste et écrivain, grand amateur de bande dessinée, il a signé une œuvre d’une grande diversité, s’adressant aux enfants comme aux adultes. Il est l’auteur, entre autres publications, de The Trial of the Sober Dog, Millennium Fever (avec Duncan Fegredo) ou encore Children of the Voyager (avec Paul Johnson). Ce créateur de « romans graphiques » intervient aussi comme consultant éditorial et a participé au lancement de plusieurs magazines pour la jeunesse. Nick Abadzis vit à Londres avec sa femme et sa fille.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Mai 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Laïka © Dargaud 2009
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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23/08/2009 | Erik
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L'avatar du posteur Guillaume.M

En 1947 commence une guerre opposant le bloc occidental contre le bloc soviétique : la Guerre Froide. C’est une guerre d’un genre nouveau, d’où son nom. En effet, chaque camp est empêché d’attaquer l’autre sous peine de provoquer une guerre nucléaire générale qui aurait sûrement mis fin à une grande partie de la vie sur Terre. Faute d’en découdre sur un champ de bataille, les deux blocs ont mené une guerre psychologique sans répit et ce jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989 puis l’indépendance des pays de l’est en 1991. Course à l’armement (notamment nucléaire), sport (boycott des jeux olympique de Los Angeles ou de Moscou), mobilisation des troupes, espionnage et course à l’espace, entre autres, ont été les batailles symboliques de cette guerre. C’est la course à l’espace qui nous intéresse ici et où la bande dessinée « Laïka » prend racine. Le 4 octobre 1957, la fusée russe de l’ingénieur Sergueï Korolev met en orbite le premier satellite artificiel de l’histoire de l’humanité : Spoutnik 1. C’est un coup de tonnerre dans le monde entier. Les soviétiques fêtent la supériorité du national socialisme sur le capitalisme. Les Américains perdent donc la première bataille dans la course à l’espace (qu’ils gagneront finalement en envoyant des hommes sur la lune en 1969). Fort de ce succès, Nikita Khrouchtchev, le premier secrétaire du parti communiste, demande à Korolev l’envoi d’une seconde fusée en orbite pour le 3 novembre 1957, soit le 40ème anniversaire de la révolution d’octobre. Cette fusée, Spoutnik 2, ne se contentera pas de transporter un vulgaire émetteur radio comme Spoutnik 1, mais un être vivant, le premier être vivant à voyager hors de notre atmosphère. Le petit animal choisi pour cette expérience et cette démonstration technologique est une petite chienne : Laïka. Ce one shot nous raconte avec beaucoup d’intelligence son histoire ainsi que certains aspects de la vie de Korolev et de Yelena Doubrovski, vétérinaire et responsable des chiens du centre spatial. Autant le dire tout de suite, j’ai adoré cet album ! Je suis encore sous l’émotion qu’il m’a procurée. Le dessin est de bonne facture et assez simple. Mais ce qui fait sa force, c’est son découpage très efficace délivrant une impression de confinement et parfois de liberté lorsque l’on explore les rêves de Laïka. Les couleurs sont simples également mais bien choisies. Le scénario est le gros point fort de ce one shot. J’ai été emballé par cette histoire fataliste et finalement assez triste. En effet, conformément à l’histoire, Laïka mourra... les ingénieurs russes n’ont eu qu’un mois pour préparer le vol et le retour du chien n’était pas envisageable faute de temps. Grand amoureux des animaux, j’ai eu plus d’une fois les yeux embués par le destin funeste de la si gentille et intelligente Laïka. Bien sur, l’histoire a été quelque peu romancée mais Nick Abadzis a su en capter les fondements pour les retranscrire avec talent. Au fil des pages, on sent le lancement de la fusée approcher et l’inéluctable arriver... une certaine tristesse m’a progressivement gagné. Le plus révoltant dans cette expérience, ce sacrifice, c’est que la mort de Laïka n’a servi à rien d’autre qu’à la propagande communiste russe. Quasiment aucun enseignement n’a été retiré du lancement de Spoutnik 2. Faute de temps, les ingénieurs russes ont simplement envoyé une fusée dans l’espace. Ce premier vol habité n’a pas vraiment préparé les futurs voyages des hommes... Une fois de plus l’homme a sacrifié une innocente victime sur l’autel de la science. J’ai longtemps hésité à mettre la note maximale à « Laïka » tant le récit m’a touché et intéressé. Je mets finalement un 4/5 en attendant une future relecture. Je recommande chaudement l’achat et la lecture de ce petit chef d’œuvre. Je pense cependant qu’un minimum de connaissance historique est nécessaire pour savourer pleinement la lecture proposée par Nick Abadzis. Une simple petite prise de connaissance des événements avant de lire « Laïka » pourrait bien changer du tout au tout votre plaisir, raison pour laquelle je me suis permis de rappeler rapidement le contexte historique au début de mon avis. Cette petite bête valait bien un coup de cœur !

10/09/2009 (modifier)