Le Père Goriot d'Honoré de Balzac

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)

Adaptation du Père Goriot de Balzac.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Adaptations de romans en BD École européenne supérieure de l'image Honoré de Balzac

Dans une pension miteuse de la rue Neuve-Sainte Geneviève, la maison Vauquer, se côtoient des habitués du quartier. Parmi eux, Eugène de Rastignac, d'une famille noble et désargentée venu faire son droit à Paris. Il rêve de s'introduire dans la bonne société. Dans sa quête des hautes sphères, il découvrira le secret du père Goriot et toisera alors la largeur de la misérable vanité des hommes.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Avril 2009
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Père Goriot d'Honoré de Balzac © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)
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29/05/2009 | Miranda
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L'avatar du posteur Steftheone

Une très belle adaptation du classique de Balzac! Autant vous le dire, j'ai du m'y reprendre à deux fois pour bien cerner qui sont les nombreux personnages qui prennent part à l'histoire du Père Goriot. Le scénario est riche, les dialogues denses et les personnages secondaires nombreux. Ce n'est donc pas le genre de BD que l'on ouvre un soir, fatigué après le travail, en se disant que l'on va lire ça rapidement, sans trop réfléchir... Ce diptyque reprend bien les principaux passages de l’œuvre de Balzac et traduit parfaitement l'hypocrisie, l'arrivisme et la vénalité de la noblesse de l'époque. Seule la détérioration de l'image du Père Goriot entre les 2-3 première pages et la suite qui se déroule six ans plus tard est un peu rapide et mal amenée selon moi. Pour le reste, c'est vraiment agréable à lire et la fin ponctue de très belle manière l'histoire. Au niveau du dessin et de la colorisation, rien d'original, mais les personnages sont bien croqués et très différents les uns des autres permettant de rendre plus claire la lecture. Une jolie BD à posséder selon moi et qui permettra à certains, réfractaires aux romans, de se plonger plus facilement dans la comédie humaine de Balzac. Originalité : 3/5 - Histoire : 4/5 Dessin : 3,5/5 - Mise en couleurs : 3/5 NOTE GLOBALE : 13,5/20

09/12/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je trouve cette adaptation du Père Goriot de Balzac vraiment très réussie. J'ai lu le roman dans mes années lycée à une époque où cela aurait été presqu'un crime de lèse-majesté que de toucher ainsi une si grande oeuvre. Les temps ont changé heureusement. Le défi pour les auteurs, c'est d'être au niveau. Ils ont brillamment réussi. Que ce soit Lamy et Thirault pour le scénario ou Duhamel pour le dessin, c'est du A+++. Le scénario est bien sûr cadré par l'oeuvre originale mais il reprend à merveille l'esprit de la Comédie Humaine. Le découpage, la mise en scène, la montée de la dramaturgie, le mystère de Vautrin, tout concourt à la capture du lecteur. Un gros bravo au choix des dialogues à la fois accessibles mais délicieusement colorés de la langue du XIXème siècle. Je finis par le super qui est le dessin de Duhamel. Je suis public conquis tellement je suis fan. Ici encore c'est un régal. La pension Vauquer, les extérieurs, les salons et surtout les costumes, bijoux ou porcelaines. Quelle documentation et quel travail. Un travail colossal comme savait en produire le grand écrivain. Quelle superbe lecture.

12/04/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Le Père Goriot est l'un des romans essentiels de l'oeuvre de Balzac au sein de la Comédie Humaine, c'est un récit rempli de personnages hauts en couleur, tel l'inquiétant Vautrin (copié sur la figure de Vidocq que Balzac admirait), un roman basé sur l'ambition effrénée, celle que vise le jeune Eugène de Rastignac pour entrer dans le grand monde. La dédicace du dessinateur Duhamel remercie l'équipe du musée Balzac au château de Saché (que je connais très bien et que j'ai pris plaisir à visiter).. En dépit du fait qu'on a réussi à me détourner de Balzac tant on m'en a fait ingurgiter en période scolaire, j'ai étrangement développé une sorte d'intérêt pour son oeuvre, c'est très paradoxal. J'ai été marqué à tel point que j'ai eu envie de visiter assez jeune les différents musées balzaciens installés dans les endroits où il a vécu comme Saché ou la maison de Passy à Paris. Ce qui m'intéressait, c'est surtout de comprendre l'homme Balzac, car derrière ses personnages, se profile toujours l'écrivain qui a fréquenté la société parisienne telle qu'il la décrit ici. Dans le Père Goriot, il dresse un portrait absolument édifiant et très représentatif de cette société du XIXème siècle. La pension Vauquer qu'on découvre dans ce roman est à ce titre une microsociété extrêmement réussie d'une population hétéroclite de ce temps. C'est autour de ce pauvre père Goriot, personnage autant attachant que pathétique, que va se nouer l'intrigue, le drame d'une déchéance progressive d'un homme que ruine, financièrement et psychologiquement, l'amour passionné qu'il porte à ses 2 filles (et qui ne lui rendent pas), épouses de 2 aristocrates dédaigneux et aussi méprisables l'un que l'autre (le comte de Restaud et le banquier Nucingen). Le pauvre vieux mourra dans un état de misère avancé dans les bras de Rastignac qui, après les obsèques, depuis les hauteurs du Père-Lachaise, décide de conquérir Paris. Ce roman est donc formé de 2 lignes directrices parallèles : la tragédie paternelle de Goriot et l'éducation sociale et sentimentale d'Eugène de Rastignac, la plus vivante et la plus sympathique figure de jeune homme qu'ait dessinée Balzac. Son portrait est planté de belle façon, c'est l'étudiant en droit sans y croire qui ne vit que pour s'introduire dans le monde, digne dans sa pauvreté, intelligent, idéaliste, impétueux, dévoré par l'appétit de gloire... Le Paris impitoyable est là, avide de luxe et de femmes, avec le scintillement de ses convoitises et de ses tentations, l'étudiant désargenté flaire la Parisienne à qui il voudrait plaire, mais il lui faut de l'argent (on constate encore et toujours que le fric est le moteur de tout). Il tombe d'abord sur madame de Beauséant, type même de la grande bourgeoise consciente de l'amoralisme de sa classe, et pour qui l'amour est un jeu, mais qui lui révèle les secrets de la réussite rapide : le calcul froid, cacher ses sentiments vrais, se hausser du col sans pitié... Rastignac voit vite le cynisme de cet environnement mondain, la corruption, le ton hautain, la férocité qui se donnent libre cours sous le vernis de la bonne société, c'est une jungle impitoyable dans laquelle l'idéalisme est broyé. Parmi les romans de Balzac que j'ai lus, ce Père Goriot est sans aucun doute celui qui m'a donc le plus marqué et fait le mieux connaitre de façon réaliste cette société détestable des grands salons, avec bien plus de talent que les formules ampoulées, précieuses et insupportables de Stendhal. Et dans cette adaptation dessinée, j'y ai retrouvé tout ce que je viens de décrire. Arriver à condenser le fond de ce roman et de ses dialogues très riches dans cet album (j'ai lu l'intégrale) relève d'une sorte de prodige, c'est véritablement impressionnant : la fidélité au livre, le ton qui reste très verbeux (on ne pouvait pas faire moins je crois), et surtout l'atmosphère du roman bien restituée m'ont ôtée toute appréhension que j'avais au départ pour me lancer dans cette lecture. Il fallait certes élaguer et ne garder que l'essentiel sans nuire à la compréhension pour s'adapter au mode BD, la tâche était ardue au risque de faire vaciller l'édifice si bien construit par Balzac, mais c'est une vraie réussite, et d'ailleurs, c'est assez long à lire, si on s'y intéresse vraiment, il faut bien rentrer dedans.. Le dessin semi-réaliste est agréable, c'est un choix très judicieux, les personnages sont très identifiables, les décors parisiens et les salons parfaitement reproduits, bref c'est un travail magnifique auquel se sont livrés les auteurs sur le plan graphique et scénaristique, bravo à eux !

30/08/2015 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

La belle ouvrage que voilà !… La lecture de ce diptyque m’a plongé… euh… dans la mémoire de mes jeunes d’années où la lecture –obligée- de cette œuvre de Balzac m’avait passablement ennuyé. Ce n’est pas le cas ici. Lamy et Thirault ont, d’une certaine façon, ciselé le texte original pour en donner une mouture dont l’adaptation en BD ne souffre en rien de certains « raccourcis ». Au contraire, le textuel s’en trouve allégé, vivifiant même et est –surtout- bellement mis en images par Duhamel. Il travaille ici dans un semi-réalisme de la meilleure veine, ce dans vrai souci du détail. Un graphisme bien enlevé, minutieux, remplit souvent les cases ou fourmillent des détails. Et des détails, il y en a ; fruits d’une très bonne documentation. La mise en page est attirante et engage le lecteur à suivre de bon cœur les pérégrinations des intervenants. Joliment écrit, bellement mis en images par un graphisme raffiné ; que voilà deux très bons tomes à lire… et posséder.

26/11/2012 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

C’est en visitant la demeure de « villégiature » de Balzac à Saché que j’ai découvert cette BD, et, alors que je venais de lire la version originale, ma curiosité a été aiguisée par une exposition mettant en valeur les planches des auteurs au sein même de ce lieu de mémoire, très charmant par ailleurs. Car il faut le dire, cette adaptation a reçu un satisfecit des amis de Balzac… La reconstitution des décors et des costumes est irréprochable, et si l’approche ne peut être qualifiée d’audacieuse, elle est tout à fait louable de par son attachement à respecter l’histoire originale et l’ambiance de l’époque. Quelques adaptations et raccourcis ont bien sûr été nécessaires pour coller au mode de lecture dynamique imposé par la BD (notamment la scène ajoutée du duel entre Vautrin et le frère de Victorine), mais de façon mesurée, les auteurs n’ayant pas tenté d’être plus royalistes que le « roi » Balzac en imposant à tout prix leur patte. Mise en couleur soft et graphisme sobre et précis conviennent tout à fait bien au récit. Les dialogues tirés du roman mêlés à des onomatopées propres à la BD prouvent que la belle écriture peut très bien s’accorder au 9ème art. Cela n’a pas dû être une mince affaire que d’adapter un classique de la littérature du XIXème siècle à un mode d’expression qui commence tout juste à obtenir la reconnaissance du monde des arts. J’en mesure l’ampleur et je trouve que c’est plutôt réussi. Je suis certain que Balzac lui-même aurait été satisfait du projet. Et l’idée de faire revivre ces classiques sous une forme inattendue et a priori incompatible est plus que passionnant.

10/09/2011 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

Le Père Goriot, roman d’Honoré de Balzac (épisode de la comédie humaine), est très bien raconté par Thierry Lamy et Philippe Thirault. L’histoire, très fidèle à l’originale, décrit les rouages de la noblesse et de la haute bourgeoisie à Paris au 19ème siècle. La longue descente aux enfers du Père Goriot est très bien relatée (et sûrement bien résumée) par les auteurs, les personnages sont animés souvent de mauvais travers tels l’avarice, l’égoïsme, l’ingratitude.. Ces deux tomes se laissent lire avec beaucoup de plaisir et ces classiques de la littérature en BD ne sont pas pour me déplaire. Le dessin de Bruno Duhamel, style tuniques bleues, est très agréable.

19/07/2010 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai entendu parler de Balzac et de sa comédie humaine. Cet univers me semble intéressant, mais je n'ai jamais réellement commencé un de ses romans parce que les histoires où ça prend 10 pages pour décrire un type qui rentre dans une maison, ça m'ennuie et me coupe toute envie de continuer la lecture. Les seuls romans de ce genre qui font exceptions sont Les Trois Mousquetaires et Les Misérables parce que je devais les lire pour l'école. Donc, quand j'ai appris l'existence de cette adaptation, j'étais très content parce que je pouvais enfin lire du Balzac sans ces passages chiants. Je ne fus pas très déçu et j'ai bien envie de lire la suite. L'histoire est très intéressante car Blazac a le sens des détails et nous décrit parfaitement toute l'hypocrisie de la haute société. Ses personnages sont très bien imaginés et on pourrait presque croire qu'ils ont existé pour vrai. J'aime surtout les passages avec le mystérieux Vautrin. J'ai vraiment envie de savoir comment il finit.

19/10/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Cela fait bien trop longtemps que j'ai lu le roman de Balzac et je n'en ai gardé que très peu de souvenirs, si ce n'est surtout un père Goriot très attendrissant. Sur le peu de souvenirs qu'il me reste, notre bon père Goriot est resté tout aussi attachant. Par contre je trouve l'adaptation plus gaie que l'originale, à moins qu'encore une fois ma mémoire ne me fasse défaut. Dans tous les cas j'ai pris autant de plaisir à lire la bd que le roman, j'avais une petite appréhension quant à l'adaptation de cette œuvre magistrale de Balzac, et c'est une vraie réussite, bravo aux auteurs. Le dessin est tout à fait en adéquation avec l'histoire, les décors d'époque sont fouillés et précis, les personnages sont tous très différents et extrêmement expressifs. C'est un style graphique qui est plus adapté à l'humour, mais ici il se mêle parfaitement au drame et lui donne une petite légèreté vraiment bienvenue. L'histoire est bavarde, très bavarde, et l'on prend plaisir à rester un long moment avec tous ces personnages.

29/05/2009 (modifier)