La Famille Fenouillard

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

La petite bourgeoisie française vue en... 1889.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Les petits éditeurs indépendants Les Pionniers de la BD

Nous faisons la connaissance de la famille Fenouillard avec, à sa tête, Agénor. Agénor ?... un petit bourgeois au caractère suffisant et vaniteux. Lui et sa famille ont décidé de se rendre à Paris visiter l'exposition universelle de 1889. Tous débarquent à Paris. Agénor est accompagné de Léocadie, son épouse, et de leurs deux filles : Cunégonde et Artémise. De visites en visites, ils embarqueront au Havre en direction de l'Amérique qu'ils se chargent de découvrir à leur manière. La famille vivra moult aventures où la bonne humeur sera de mise. On les retrouvera en 1937 à une autre Exposition UNiverselle. Les deux filles sont mariées et ont deux fils : Sosthène et Polydore. Les accompagnent aussi leurs animaux de compagnie : la chatte Tristapatte et le chien Poc. Mais à part ces changements, rien n'a absolument changé dans le caractère d'Agénor Fenouillard. Il est toujours aussi imbu de sa personne et moraliste dans sa sottise.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1893
Statut histoire Série terminée 1 tome paru

Couverture de la série La Famille Fenouillard © Armand Colin 1893
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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09/09/2007 | L'Ymagier
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Par Ro
Note: 3/5
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Deuxième album de Christophe que je découvre après L'Idée fixe du savant Cosinus, La Famille Fenouillard m'a laissé une impression plus mitigée, notamment en raison de son éloignement relatif des codes traditionnels de la bande dessinée. Il faut dire que ma lecture s'est faite à partir d'une édition de poche, présentant une image par page, ce qui accentue l'effet de lecture d'un livre illustré plutôt que d'un véritable récit en cases. Le constat s'impose rapidement : il est quasiment impossible de suivre l'histoire en ne s'appuyant que sur les images. L'intrigue, les dialogues, les ressorts comiques reposent avant tout sur le texte, tandis que l'image joue un rôle secondaire, parfois seulement en contrepoint ironique ou humoristique. Ce choix donne certes à l'album une saveur particulière, mais l'éloigne de ce que l'on pourrait attendre d'une bande dessinée, même dans le contexte de sa naissance au XIXe siècle. Cela étant dit, les textes valent le détour. Pleins d'un humour pince-sans-rire et d'un comique de situation savoureux, ils évoquent parfois l'esprit de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, paru à la même époque. Christophe se permet même quelques fantaisies stylistiques, glissant ici ou là des rimes avec un certain panache. J'ai ri à plusieurs reprises, tant la verve reste étonnamment vivace malgré les 130 ans qui nous en séparent. En revanche, l'ensemble n'est pas toujours égal. Certains gags tombent à plat, se révèlent redondants ou un peu trop faciles, notamment ceux centrés sur les deux filles de la famille, dont les ressorts comiques s'épuisent vite. Et surtout, sur le plan formel, l'ouvrage accuse clairement son âge. Il lui manque la modernité ou l'audace graphique que l'on retrouve déjà dans d'autres productions contemporaines plus proches des canons de la bande dessinée naissante. Une lecture globalement amusante, souvent charmante, parfois un peu poussive, mais qui laisse l'impression de feuilleter une curiosité historique plus qu'un album véritablement marquant en tant que BD.

08/05/2025 (modifier)
Par Chéreau
Note: 4/5

C'est en découvrant mes "trophées Bédéthèque" que j'ai découvert que je n'avais encore noté aucune série d'avant 1940 (à part Tintin et Spirou bien sûr...). Ce sera maintenant chose faite, grâce à Christophe, dont j'ai dévoré, gamin, les quatre fameuses séries : le sapeur Camember, la famille Fenouillard, le savant Cosinus et les Malices de Plick et Plock. Même si j'ai un faible pour le savant Cosinus, ancêtre et inspirateur d'innombrables savants lunaires, du professeur Tournesol au vicomte de Champignac, j'ai beaucoup apprécié aussi ce récit de voyage de ses cousins (car M. Fenouillard est parent du fameux savant). Si Cosinus est l'ancêtre de Tournesol, Fenouillard est clairement celui de Séraphin Lampion. Petit bourgeois médiocre et content de lui, nanti d'une épouse acariâtre et de deux filles aussi cruches l'une que l'autre, il entreprend un tour du monde calamiteux, sans jamais perdre son enthousiasme. Le récit est plein de savoureuses litotes, en général démenties par le dessin qui les surmonte. Le tour du monde de Fenouillard inspirera vainement le cousin Cosinus qui ne parviendra jamais à franchir les limites de Paris...

16/09/2012 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Vraiment surprenante cette BD. En effet, hormis les oeuvres de Töpffer, il s'agit probablement de la première du genre en France. Elle date de 1889, mais fait preuve d'une incroyable modernité. Il y a un rythme, une maîtrise narrative vraiment surprenantes, des cadrages parfois osés, avec une mise en scène digne des meilleurs auteurs actuels. Ce qui m'a surpris plus que le reste, c'est l'humour. Il est incroyable. Bien que très "cultivé", il est vraiment très fort, jouant sur le ridicule de situation. L'aplomb d'Agénor Fenouillard est tellement gros qu'il en est attendrissant. Ses filles sont aussi laides qu'idiotes, et sa femme est un monolithe de mépris. J'adore les personnages comme ça ! :) Autre point qui m'a plu, l'auteur ne se contente pas de décrire platement -comme dans Bécassine, par exemple- mais au contraire se permet un petit décalage vers le futur, ce qui fait qu'on a envie d'aller voir la vignette suivante. Et le commentaire est souvent drôle, doté d'un humour à froid de bon aloi. Au niveau du dessin, c'est vrai que ça fait presque amateur, mais globalement il y a peu de fautes de perspectives ou de proportions, et même si parfois c'est un poil confus, c'est vraiment pas mal. Bref, une BD qui plaira certainement aux amateurs de vieilleries de qualité, car elle possède beaucoup d'atouts.

13/09/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Un monument de la BD française qui -doucement- va sur ses... 120 ANS !... Non mais, vous vous rendez compte ?... C'est en effet en 1889 que débutent -dans "Le Journal illustré"- les sympathiques aventures de cette famille "bien mise". Bon, c'est vrai que si un auteur passait maintenant chez un éditeur avec ce type de BD, il se ferait éjecter dans la minute. Mais à l'époque, c'était une véritable découverte. Nos aïeux s'esbaudissaient de bon coeur à la lecture des pitreries d'Agénor et de sa famille. Et avec Christophe, on découvre déjà un style proche de "notre" BD actuelle. Des cases avec un texte explicatif qui décrit l'action en cours, une vraie mise en scène des intervenants, des plongées, contre-plongées, une profondeur de champ, une mise en page assez élaborée (bien que très sage) forment un attrait de lecture certain. Le trait graphique est simple, semble parfois hésitant, mais l'ensemble est de belle facture ; Christophe créant une sorte de "nouveau langage", celui d'une histoire dessinée où le lecteur rencontre l'imaginaire d'un auteur et participe avec lui à un art nouveau que l'on appellera plus tard le "neuvième".

09/09/2007 (modifier)