Folies ordinaires

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)

Adaptation de nouvelles de Charles Bukowski, tranches de vie dans une Amérique glauque du milieu du 20e siècle.


Adaptations de romans en BD Auteurs allemands

Adaptation de nouvelles de Charles Bukowski, tranches de vie dans une Amérique glauque du milieu du 20e siècle. A travers ces nouvelles, Charles Bukowski nous raconte son univers, celui de paumés dans leurs hôtels miteux qui ne savent plus quoi faire d'autre à part baiser et se saouler, ou encore celui des ouvriers qu'il cotoie dans les usines. Il nous présente des marginaux, des exclus, des prostituées dans un décor glauque d'Amérique profonde du milieu du 20e siècle. D'après les nouvelles de Charles Bukowski : Deux poivrots, la putain de 300 livres, du ring à l'abattoir, les tueurs, Henry Becket, ma mère gros-cul, New-York à 95 cents la journée, un job à la Nouvelle-Orléans.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1985
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Folies ordinaires © Glénat 1985
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)
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15/09/2008 | Ro
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L'avatar du posteur Agecanonix

Au début des années 80, j'avais lu Contes de la folie ordinaire, puis vu le film de Marco Ferreri en 1981 (où Ben Gazzara y était remarquable dans son rôle d'apôtre de la déglingue) et j'avais eu une sorte d'intérêt pour Charles Bukowski ; je me rappellerai toujours son numéro hilarant d'écrivain éthylique lors d'une venue sur le plateau d'Apostrophes, avec sa bouteille de mauvais vin rouge, ce qui ne semblait pas affecter Bernard Pivot ayant dû faire sortir le gars complètement imbibé. Ses romans et nouvelles sont à cette image : misère, médiocrité, taule, bordels constituent son quotidien dans un univers qu'il refuse autant qu'il le fascine, il boit et court les filles, mais aussi écrit des poèmes, devenant un peu le successeur de Kerouac, et tout est pratiquement autobiographique chez lui, il se met fréquemment en scène, même s'il donne des noms à ses personnages. Je rappelle le titre original du bouquin dont est tiré cette Bd : "Erections, éjaculations, exhibitions and general tales of ordinary madness" ; ça veut bien dire ce que ça dit, à savoir l'errance, l'ivresse, le sexe et la défonce. Le héros qui est donc à l'image de son auteur considère la vie comme "un carnaval merdique" ; à travers ces récits, Bukowski montre entre 2 boks de bière l'envers de la belle Amérique idéalisée, le côté opposé de l'american way of life, celui des rebuts, des tarés, des tueurs, des putains grasses, des laissés pour compte et des exclus d'une société qui ne pense qu'au fric. Alors oui, c'est glauque et pas toujours ragoutant, c'est pourquoi cet univers ne m'attire plus et que je ne porte plus tellement d'intérêt à Bukowski que je considère comme une pauvre loque pathétique malgré un aspect de désespoir profond. Son univers correspond tout à fait à celui du dessinateur Schulteiss dont le trait outrancier ne pouvait que retranscrire à merveille tout ceci, il accentue d'ailleurs la laideur et le côté sordide avec des gueules incroyables, c'est pas très joli et j'aime moyennement, mais je trouve que c'est un beau mariage entre 2 auteurs proches par leurs univers, et ça peut très bien attirer des amateurs de sensations fortes, un peu comme je l'ai été il y a 30 ans. Aujourd'hui, je n'ai simplement plus envie d'y goûter..

30/07/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Folies ordinaires est l'une des oeuvres les plus glauques que j'ai pu lire. S'il y a des amateurs, cette oeuvre est faite pour vous. J'aime la noirceur baroque et violente dans une oeuvre lorsqu'elle s'inscrit avec grâce dans une utilité. Ici, nous ne savons pas où l'auteur nous emmène. Ce sont des tranches de vies de pauvres gens paumés que la société américaine a rejeté. La pire nouvelle que j'ai pu lire est celle intitulée "la putain de 300 livres" où un homme tout menu et un peu pervers souhaite se taper la femme la plus grosse qu'il a rencontrée dans un bar sordide. Bien sûr, le lit finit par craquer... cela devient un problème pour lui auprès de sa propriétaire un peu mormone sur les bords. La préoccupation majeure, c'est le bon état du lit ! Il renvoie manu militari la pauvre dame. Je ne souhaite pas dévoiler les autres nouvelles qui sont dans le même mauvais genre. Les auteurs ont voulu démontrer que l'american way of life peut également revêtir l'aspect le plus négatif. Fallait-il en venir à ces destins alcoolisés au milieu des taudis ? L'empire agonise et se meurt. Le mythe est mort. Ces thèmes ne font plus recettes chez moi surtout quand ils sont aussi vite galvaudés. Reste le bon coup de crayon de Schultheiss avec un agréable dessin en noir et blanc hachuré.

07/03/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Note approximative : 2.5/5 Je ne connaissais pas Charles Bukowski. Ce dernier, auteur américain du 20e siècle, s'avère réputé pour ses nouvelles mettant en scène des marginaux et autres exclus dans un décor glauque d'Amérique profonde. Ouvriers qui se tuent à la tâche pour survivre, vagabonds, malfrats minables, prostituées hors d'âge, paumés désoeuvrés qui n'ont plus d'autres objectifs dans la vie que boire ou baiser. Cette ambiance moite et sordide correspond bien au style de Schultheiss qui, avec Le Rêve du requin, était déjà dans une atmosphère similaire, mêlée de violence, de sueur, de corps puants et laids. Il découle une vraie ambiance de ces tranches de vie sans réel début ni fin. Ce sont des portraits de personnages, des moments, tous plus réalistes et glauques les uns que les autres. L'humanité à outrance qui s'en dégage est presque dérangeante de saleté, de bestialité, de laisser-aller ou de mépris de la vie au profit de la survie. Malgré la force de cette atmosphère lourde, ce n'est pas ma tasse de thé. L'effet de répulsion recherché par les auteurs est réussi et m'a révulsé à plusieurs passages. Qui plus est, le dessin de Schultheiss accentue la laideur des personnages en leur donnant des traits variables mais souvent moches voire simiesques. Techniquement réussie par l'ambiance et la force des récits, ce recueil ne m'a cependant pas séduit et je dois dire que j'ai un peu lâché l'affaire avant la toute fin.

15/09/2008 (modifier)