Le Rêve du requin

Note: 2.63/5
(2.63/5 pour 8 avis)

Afrique, chaleur, violence, Patrick Lambert traîne sa silhouette d'aventurier cynique dans les rues de Logos... du fric, il lui faut du fric pour échapper à l'emprise de cette métropole sordide.


Afrique Noire Auteurs allemands Circus

Afrique, chaleur, violence, Patrick Lambert traîne sa silhouette d'aventurier cynique dans les rues de Logos... du fric, il lui faut du fric pour échapper à l'emprise de cette métropole sordide. Avec l'aide de Shagart, un pirate new-look, il prépare l'abordage d'un bateau contenant une formidable cargaison. Mission impossible? Avec Schultheiss les tropiques s'excitent et la bande dessinée gagne un maître de l'hyper-réalisme. Après avoir travaillé dans l'Echo des savanes, ce dessinateur allemand explose dans les pages de Circus... baroque, coloré et puissant le rêve du requin; une bd choc...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Juillet 1986
Statut histoire Série terminée (Suite dans "Le Rêve du requin - cycle 2") 3 tomes parus

Couverture de la série Le Rêve du requin © Glénat 1986
Les notes
Note: 2.63/5
(2.63/5 pour 8 avis)
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11/09/2002 | ArzaK
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Par Yann135
Note: 3/5
L'avatar du posteur Yann135

Avec Matthias Schultheiss, aucune surprise à attendre. Ce dessinateur et scénariste allemand a un graphisme bien huilé hyperréaliste avec une colorisation reconnaissable entre mille. Il a d’ailleurs été récompensé pour son travail, par le prix Max et Moritz du meilleur auteur germanophone de bande dessinée en 1986. Nous sommes en Afrique. A Lagos plus particulièrement, capitale du Nigéria, une ville tentaculaire de quelques 20 millions d’habitants. Insalubrité, embouteillages, violence, urbanisation galopante … voici le décor de cette série dans lequel évolue Patrick Lambert – un blanc – sans foi ni loi. Il veut quitter ce bourbier nauséabond mais pour cela il lui faut du fric. Beaucoup de fric. Avec des comparses il entreprend donc de pirater les bateaux qui croisent au large des côtes nigériannes sous l’œil complice des autorités. Voulait-on dénoncer à travers ces albums la complaisance de certains politiciens ? Le dessin est magnifique. Belle prouesse graphique notamment pour les dessins des personnages. Le scénario n’est par contre pas à la hauteur. Le rythme est cependant soutenu. La violence est omniprésente. Une brutalité qui fait un peu la marque de fabrique de Matthias Schultheiss (« guerres froides »). Histoire sordide bien poisseuse pour les amateurs avisés.

18/09/2020 (modifier)
Par BDenis
Note: 4/5

(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Cette BD, sortie à la fin des années 80, est étonnante, dérangeante, à ne pas mettre entre toutes les mains, mais ô combien captivante. C'est l'histoire de pirates modernes (enfin, des années 80, quoi, c'est pas l'époque de Barbe Noire, je veux dire), d'un en particulier, qui commettent leurs forfaits au Nigéria dans les environs de Lagos, au large de Lagos et dans le golfe de Guinée. Un blanc, Lambert, le fameux pirate en particulier, le héros – appelons-le plutôt le personnage principal – est parmi ces pirates noirs. Il est d'un racisme primaire qui nous débecte, d'une violence animale qui nous écœure, d'un machisme désuet qui nous est incompréhensible. Mais c'est un putain de personnage marquant, sans foi ni loi, dont j'ai pris plaisir à lire les aventures, ça n'est que de la BD, que diable ! N'allez pas chercher un sens moral à cette série, il n'y en a pas. On suit son évolution au sein du gang, où il prend sa place à coups de gueulante pour impressionner, à coups de coups, à coups de bastos. Son monocle, qu'il porte en collier, fait peur. Autour de lui, tout n'est que misère, tueries, putes, gros coups, sales coups, esbroufe, magouille, corruption. Et amour. C'est incroyable, cet homme est capable d'aimer, et une femme est capable de l'aimer ! Lui, cet être qui nous révulse. Les plus hautes sphères de l'état nigérian sont sur le qui-vive, les services secrets français sont aux affaires, en embuscade. Des cargaisons de la plus haute importance sont menacées, entre autre par ce Lambert qui commence à salement déranger. Il vit à 100 à l'heure, sans pitié, dangereusement. Le dessin, réaliste, est atypique avec ses couleurs faites à la peinture comme pour exécuter une toile. Mais tout cela rend bien cette ambiance africaine oppressante, les scènes d'action, les atmosphères parfois nauséabondes. A partir du 2e tome, ces couleurs sont d'ailleurs beaucoup moins travaillées, plus contrastées donc moins nuancées. Les arrière-plans sont aussi moins détaillés. Tout cela contribue grandement à une nette baisse de qualité dans le graphisme, qui fait presque amateur à mon goût. Mais l'histoire est lancée et je l'ai suivie avec empressement jusqu'au bout. En refermant le livre je suis un peu chamboulé et reste un moment sous le coup de l'émotion. 15 / 20

24/12/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Le rêve du requin met en scène un homme extrêmement violent et sans aucune moralité dans le genre pirate moderne. Il doit faire face à des gens encore plus horribles que lui. Cela sent la crasse et la sueur. Dans les années 80, cette série dénotait totalement du reste par son côté résolument adulte. Près de 25 ans après, l'auteur allemand Matthias Schultheiss remet le couvert pour une seconde saison. Son trait graphique a nettement évolué et plutôt en bien. Nous avons droit à des planches de toute beauté. Pour autant, au niveau de l'histoire, cela piétine entre une scène de torture horrible et un voyage tragique en mer déchaînée. L'auteur a fait une pause pour reprendre sa saga. Je l'avais déjà découvert dans le pernicieux Sois vicieux ainsi que dans le polar Woman on the river qui marquait son retour à la bd après avoir été scénariste pour des feuilletons allemands. La folie dévastatrice n'est guère ma tasse de thé et je déteste les requins. Est-ce une raison suffisante pour rejeter cette oeuvre ? Il me semble. Trop sauvage et trop gore.

06/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Patrick Lambert est un anti-héros atypique, que j'avais découvert dans Circus en 1986, un personnage négatif et nihiliste qui m'a aussitôt rebuté ; seul Blanc à évoluer dans une Afrique qui n'est plus celle de Tarzan, il devient pirate qui, à l'aide d'une bande organisée, vole des cargaisons, une activité truffée de dangers qui le confronte à des personnages souvent impitoyables, et aussi à de belles femmes Noires qui succombent à son charme énigmatique et cynique. C'est vraiment un récit glauque aux scènes de violence extrême qui s'adresse à des lecteurs avertis, et qui donne une vision moite et déglinguée d'une Afrique urbanisée, minée par la piraterie, les trafics sordides, la corruption, les viols, les meurtres sanglants, sans compter la décadence du pouvoir et des dirigeants. On est donc très loin de l'Afrique coloniale du style Tintin au Congo et des "oui bwana", c'est une plongée répugnante dans la violence et le sexe, servie par un dessin hyperréaliste au graphisme agressif, surchargé et aux couleurs explosives. Cet aspect graphique très perturbant, cette ambiance nauséabonde et cette violence racoleuse n'avaient donc rien pour m'attirer. Pour ceux que ça tente, préparez-vous à être surpris.

25/10/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Pas trop aimé le postulat, celui d'un mec qui -sans argent- fait alliance avec des pirates modernes pour se refaire ; le tout sous l'oeil apathique (ou intéressé) des autorités de la région. Mwouais... j'ai alors eu affaire à des massacres, des attaques de villages, des viols, des meurtres. Qui plus est, le dessin de Schultheiss n'est pas ma tasse de thé. Le style est haché, agressif ; le tout mis au "service" d'histoires violentes, "trash" même, dont le postulat -quand même- voudrait dénoncer et/ou faire prendre conscience de la complaisance de nos "politiques" et autres financiers profiteurs. Je ne sais pas. Il y a une sorte de goût de "noir", de glauque, dans cette série dont la façon de décrire la violence des ces "affreux" m'a rebutée. Faudra que je relise ça un jour. Peut être...

03/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai lu cette BD alors que je devais être trop jeune, il faut croire. J'en ai gardé une impression de malaise, de violence exagérée et inutile. C'est noir, c'est brutal, les êtres humains n'ont aucune valeur dans cette BD. Alors ça se veut peut-être réaliste, mais je trouve que ce n'était pas fantastique de mettre ça en BD, d'autant que le scénario ne m'a franchement pas intéressé.

12/12/2003 (modifier)
Par Régis
Note: 4/5

Pour sur, cette BD moi, je ne l'ai pas oubliée. Schulteiss est vraiment très fort. Son dessin excellent est encore plus agressif que dans le théorème de Bell. La violence du personnages est extrème. Le personnage n'a aucune morale et ne suit que ce qui lui est positif sans penser aux conséquences. Du pur egocentrisme, mais qui fait des ravages vu la complexité du personnage. La logique est parfois dure à suivre mais on sent que l'auteur n'a pas voulu rentrer dans des schémas classiques et se laisse aller selon sa propre volonté et c'est ce qui donne sa force à la BD. C'est encore une BD qui dérange, mais si vous accrochez, c'est vraiment une superbe réussite.

04/10/2002 (modifier)
Par ArzaK
Note: 2/5

A l'époque (1986), Glénat présentait cette bd allemande comme un pur chef d'oeuvre. Aujourd'hui, elle me parait complètement oubliée. L'auteur travaille depuis quelques années, avec succès d'ailleurs, dans le comics américain. Il est vrai que c'est un fameux dessinateur, presque aussi talentueux qu'Hermann pour mettre en scène des ambiances malsaines et poisseuses, mais il n'y a rien à faire, je ne suis pas arrivé à entrer dans son délire. Les motivations et le comportement du personnage principal, peu recommandable, sont pour le moins opaques et il m'est impossible de m'y attacher. Du coup on suit toute une série d'évênement de manière assez passive, sans grande passion, juste réveillé par l'extraordinaire violence de certaines scénes (viols, meurtres, tortures...). Violence qui ne me paraît pas justifiée et purement gratuite.

11/09/2002 (modifier)