Lone Sloane 66

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Les débuts de cette fantastique saga qui allait révolutionner la BD de Science-Fiction française...


Péchés de jeunesse

An 800 de la Nouvelle Ere, sur la Vieille Terre... Dans une cantine de New Chicago, port spatial d'une ville gigantesque, Lone Sloane -jeune aventurier de l'espace-, retrouve son ami Yearl. Soudain victime de la folie meurtrière d'un Acturien, il l'abat. Il est néanmoins obligé de s'enfuir devant l'arrivée de la police galactique ; en réalité des humains réduits à l'état de zombies... Il est sauvé par un des derniers prêtres d'Ankhora, une planète du fond de l'univers, qui lui demande son aide. La princesse immortelle qui règne sur ce monde a été enlevée par une entité du Mal. D'après la légende, seul un humain pourra défaire ce qui a été fait par les dieux. Trésors et richesses sont promis à Sloane qui accepte... Quelle sera la quête de Sloane ?...Qui est réellement cette princesse ?... Quels monstres ou dieux anciens devra-t-il affronter ?... Sera-t-il éventuellement aidé dans cette périlleuse, et quasi mortelle, mission ?...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1966
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lone Sloane 66 © Les Humanoïdes Associés 1966
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

15/12/2006 | L'Ymagier
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

N’ayant jamais eu en main l’album d’origine publié par Losfeld (inaccessible autant financièrement que physiquement), j’avise l’album paru quelques années plus tard chez les Humanos, qui reprend l’histoire d’origine, « Le mystère des abîmes », auquel s’ajoutent 3 histoires courtes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette histoire fait bien son âge. Je parle de l’époque de création/publication (milieu des années 1960), mais aussi de l’âge de Druillet, alors auteur débutant – et ça se voit (autant que se devine son potentiel). Disons-le tout de suite, c’est bourré de défauts. Graphiquement, des erreurs de proportions parfois, un trait hésitant, avec des personnages peu expressifs (Lone Sloane lui-même semble porter un masque en permanence). Et Druillet est encore un peu tributaire du gaufrier classique. Pas de planches déstructurées, comme ce sera souvent le cas par la suite. La narration est souvent plombée par un texte trop abondant, un peu lourd, et l’histoire elle-même semble portée par une forte improvisation, l’intrigue est très linéaire et très peu « creusée », une suite d’aventures SF dans lesquelles le héros, Sloane, est ballotté, loin du personnage dominateur et plus charismatique que développera Druillet dans les aventures futures de Lone Sloane. Ceci étant dit, c’est quand même une œuvre intéressante. Sur des bases très classiques, vaguement inspirées de Flash Gordon (comme le sera Buzzelli dans Zasafir la prisonnière - un certain trait rageur le rapproche aussi de ce premier Druillet), Druillet part sur quelque chose de plus personnel, même si c’est inabouti et brouillon. Même ressenti au niveau du dessin. J’ai parlé des défauts, mais son trait nerveux, visiblement au Rotring, est à la fois maladroit et intéressant. Souvent épuré pour les décors (donnant l’impression – renforcé par l’utilisation d’une sorte de stylo – de simples crayonnés), son dessin se révèle parfois baroque, foisonnant (ces passages annoncent la forme que prendra son travail à l’avenir). Les deux petites histoires qui suivent sont assez moyennes, mais on y décèle quelques petits changements, plus en phase avec l’époque (plus d’arrondis virant parfois au psychédélique, totalement absent de la longue histoire originelle, apparition d’un personnage aux traits de Salvador Dali). Quant à la dernière histoire, elle est très différente du reste. Visuellement plus forte, colorisée, avec un dessin fortement inspiré par Moebius, on y retrouve le Druillet « classique », celui de La Nuit, du reste de Lone Sloane, de Salammbô, avec des cases faisant voler le gaufrier traditionnel (la couverture de l’édition des Humanos en est l’illustration, même si, du coup, elle n’est pas représentative de la majorité du contenu de cet album, qui est intéressant pour connaître les débuts d’un grand auteur, mais qui est encore plein de défauts et qui n’est pas encore habité par les envolées plus ou moins délirantes qui « signeront » l’œuvre de Druillet. A lire à l’occasion, et peut-être à réserver aux amateurs de cet auteur singulier. Ma note tient compte de l'aspect quasi historique de l'album. Note réelle 2,5/5.

29/09/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Pourquoi franchement bien pour un album très ancien et qui plus est pas franchement abouti tant en ce qui concerne le dessin que la couleur. En effet une des premières bandes de Druillet et le moins que l'on puisse dire et que le garçon est encore en recherche. Proportions parfois bizarroïdes, récit finalement assez simpliste. Mais car il y a un mais, tout le Druillet ultérieur est là, le foisonnement des décors, le trait est encore retenu, mais je trouve pour ma part fort intéressant de voir celui qui deviendra un maitre dans son style, balbutier encore son dessin. Peut être est ce un album, fort rare à dégotter, qu'il faut réserver aux seuls fans, cependant si l'occasion vous en est donnée un petit coup d’œil permettra de vous faire une idée sur un genre et un style en gestation.

17/10/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette histoire fantastique et baroque emmène le héros vagabond intergalactique surgi du cosmos dans un cauchemar infini, à la recherche de la planète Terre, en parcourant d'étranges univers peuplés de guerriers sanguinaires, de démons vicieux et de sorciers démoniaques. C'était un personnage totalement novateur et avant-gardiste en 1966, ça a beaucoup surpris à cette époque, ce qui obligea Druillet à le mettre un peu en attente. Le personnage est apparu dans "le Mystère des abîmes" chez l'éditeur Eric Losfeld ; cet album est aujourd'hui très recherché ; puis il est réédité en 1977 aux Humanoïdes Associés sous le titre de "Lone Sloane 66". J'ai eu l'occasion de lire cette réédition, et c'est carrément le genre de Bd que je déteste au plus haut point, d'abord parce je n'y comprend rien, ensuite parce cet univers ne m'apporte rien, aucun plaisir, aucune joie de lecture, et en plus, ça n'est pas fait pour m'attirer vers la SF, déjà que je n'aime pas vraiment ça. Mais, il faut bien reconnaître (car je ne suis pas bêtement borné) que c'est du lourd. Un de mes oncles m'a raconté qu'à l'époque, on sentait le fort potentiel et le talent d'un créateur prêt à bousculer le cadre classique du graphisme et de la narration en bande dessinée. Et surtout, on sentit une approche de la science-fiction différente des Bd américaines, une SF résolument visionnaire. Bref, c'est pas mon truc du tout, mais ça fait partie de l'histoire de la BD, on ne peut l'ignorer.

28/11/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Pourquoi un Lone Sloane à part de la série initialement avisée ? Parce que je l'aime beaucoup, ce gars-là, et j'estime -humble avis personnel- que Sloane a "deux vies", deux périodes bien distinctes. La seconde est celle qui a débuté dans l'hebdo Pilote, dès 1970, et qui connaîtra la grande carrière que vous savez. Puis il y a celle-ci, la vie quasi inconnue de Sloane, parue presque "en douce" aux Editions Losfeld en 1966. Cet album est une réelle rareté et est quasi introuvable sur le "marché". J'ai donc préféré aviser ce "Lone Sloane 66", paru en 1977 aux Humanoïdes ; album qui reprend même deux inédits (et dont la couverture est vraiment très belle). Cet album, que j'aime beaucoup, reprend le début d'une incroyable aventure dotée d'un graphisme novateur ; ce dans le milieu des années 60. Druillet conte ici, de bien belle façon, la geste d'un aventurier de l'espace plus souvent victime de faits que décideur. Ses aventures vont révolutionner l'art de la mise en scène, du découpage, des couleurs, du lettrage. Mais tout cela n'éclatera qu'au début des années 70. Druillet en est ici à ses débuts. Le trait est haché, simple, les personnages -bien campés pourtant- ont des positions corporelles malhabiles, des expressions simplifiées. Le tout est en bicolore bleu et blanc. Mais j'ai déjà ressenti l'incroyable richesse des personnages et décors qui vont se sublimer dans les années à venir. Le début d'une très longue saga qui fera que la BD de science-fiction française ne sera plus jamais la même. Si vous devez avoir un album de science-fiction, c'est celui-ci ! Non pas pour ses qualités graphiques -Druillet se "cherche" encore- mais parce qu'il représente l'explosion d'un nouveau style dont nombre de dessinateurs et scénaristes s'inspireront...

15/12/2006 (modifier)