Seules contre tous (We are on our own)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

2008 : Prix ACBD. D'aprés ses souvenirs d'enfance et avec l'aide du témoignage de sa mère, Miriam Katin nous raconte, son année de clandestinitée en Hongrie pendant l'année 1944-1945. Miriam et sa mère sont juives, contraintes à la fuite de Budapest pour éviter d'êtres parquées et emprisonnées.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Drawn & Quarterly Europe centrale et orientale Grands prix de la Critique ACBD La BD au féminin Nazisme et Shoah Racisme, fascisme

Dans ce récit envoûtant, Miriam Katin relate son parcours avec sa mère en Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale, alors que toutes les deux fuient les persécutions nazies. Tandis que son père est enrôlé dans l'armée Hongroise, Miriam et sa mère sont contraintes de quitter Budapest, refusant d'être parquées avec les autres juifs promis à la déportation. Elles se font passer pour une servante russe et sa fille illégitime, vivent dans la clandestinité, croisent des officiers allemands, une ribambelle de traîtres et de collaborateurs, des paysans dépassés et des soldats soviétiques sans foi ni loi. Dans cette fuite éperdue, certains d'entre eux vont pouvoir les aider. Avec Seules Contres Tous, c'est la première fois qu'un témoin direct de la Seconde Guerre mondiale se livre en bande dessinée. Miriam Katin avait trois ans à l'époque. Elle en a aujourd'hui soixante-trois. Soldat dans l'armée israélienne puis dessinatrice pour MTV et Disney, Miriam Katin vit aujourd'hui à New York. Ce livre est son premier roman graphique. Retranscription du texte des éditions du Seuil.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Seules contre tous © Futuropolis 2006
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
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01/12/2006 | JJJ
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L'avatar du posteur Noirdésir

Sur un sujet douloureux, et déjà maintes fois traité en BD (le struggle for life des Juifs dans l’Europe de l’est durant la seconde guerre mondiale), j’ai trouvé que cet album sortait quelque peu du lot (même s’il peut paraitre mesquin de faire son blasé face à une « banalisation » d’un sujet scandaleux). La lecture en tout cas est fluide, agréable. Grâce à une narration claire et aérée. Et à un dessin proche du crayonné amélioré parfois (quelques rares passages en couleurs, mais l’essentiel est en Noir et Blanc), mais dont j’ai bien aimé le rendu, avec un trait gras et faussement brouillon. La volonté de cette femme juive pour se sauver et sauver sa petite fille (qui est en fait l’auteur de cette histoire), au moment même où les Juifs hongrois sont en train d’être exterminés systématiquement, en 1944, est impressionnante. Au milieu de l’horreur, de rencontres malheureuses (profiteurs de guerre ; antisémites faux-cul – mention spécial au logeur, qui n’hésite pas à retourner sa veste plusieurs fois ; soldats allemands), quelques personnes croisées permettent de ne pas désespérer de l’homme. Et les deux femmes vont survivre (petit miracle pour une juive hongroise à l’époque !). Un récit poignant, bien servi par un dessin que j’ai bien aimé. Note réelle 3,5/5.

27/11/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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L'auteure nous raconte ce qu'elle a vécu durant son enfance lorsque vers la fin de la guerre elle et sa mère se sont enfuies en Hongrie. On voit ce qu'elles ont subi de la part des Nazis et ensuite de la part des Communistes. J'ai trouvé ce témoignage qui montre les horreurs de la guerre intéressant (surtout que la Hongrie n'est pas un pays que je vois souvent en bd) quoique je mentirais si je disais que j'ai trouve le tout passionnant à lire. J'aimais bien lorsqu'il y avait des gens qui étaient prêt à aider deux Juives et donc le titre est un peu mensonger car il donne l'impression qu'on va lire une histoire où tout le monde est contre l'auteure et sa mère. J'aime aussi comment l'auteure montrait sa naïveté d'enfant (notamment lorsque le soldat allemand va voir plusieurs fois sa mère). J'aime bien le dessin et particulièrement comment l'auteure mélange les pages en noir et blanc et les pages en couleur pour différencier les époques. C'est un très bon procédé.

25/12/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
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Formidable. J'ai eu la chance de lire la réédition magnifique réalisée par les Editions Futuropolis, et je trouve que l'ouvrage de Miriam Katin aurait tout à fait sa place aux côtés de Maus et L'Histoire des 3 Adolf, pour ne prendre que les titres qui me viennent immédiatement à l'esprit. Miriam Katin y raconte l'espèce d'odyssée pour la survie d'une mère -sa mère- et sa fille dans la Hongrie envahie et occupée par l'armée nazie. Cette histoire permet de voir de nombreux aspects de cette époque : les privations, la traque, l'aisance et les abus commis par les nazis. Le récit est découpé en deux styles bien distincts ; en noir et blanc, au crayon, Miriam, alias Lisa et sa mère luttent contre le destin ; le dessin est alors "brut", parfois confus, mais toujours très travaillé afin de retranscrire au mieux les sentiments de ces années grises. En couleurs ce sont les années plus heureuses, lorsque Miriam, désormais à New York, revit certaines réminiscences du passé. L'espoir est donc toujours là, à travers le temps, malgré la désespérance. Un album précieux.

26/01/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Seules contre tous n’est pas un titre réellement approprié. Autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup apprécié ce témoignage réel de l’une des survivantes juives de la répression nazie qui sévissait partout en Europe. L’action se situe en Hongrie en 1944 où l’auteure qui avait trois ans au moment des faits se souvient du combat de sa mère pour sauvegarder sa vie. C’est vrai qu’il y avait la lâcheté des habitants qui soutenaient l’envahisseur en spoliant impunément les biens de cette communauté martyrisée. Cependant, il y avait aussi ceux qui faisaient preuve d’humanité en les recueillant chez eux au péril de leur vie. Donc, on ne peut pas dire qu’elles étaient seules contre tous. Il y avait des hommes bons et des hommes mauvais dans chaque camp sans tomber dans de la démagogie à deux balles. Ainsi le soldat soviétique ne s’est pas comporté de façon admirable avec sa mère dans un épisode pour le moins glauque. Bref, le titre souligne un effet victimisation du plus mauvais effet. Pourtant, l’auteure a su faire la part des choses dans son œuvre. C’est quand même bizarre ! L’éditeur lui a-t-il imposé cela ? Ce témoignage est marquant car c’est du vécu. On ne verra pas les camps de concentration mais on sait qu’ils ne sont pas loin. On assiste à une véritable fuite qui aura des implications d’un point de vue familial. Fort heureusement, on en tirera quelque chose de très positif au final.

05/08/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

C'est toujours difficile de juger de telles BD car l'empathie est le moteur de la lecture. Il faut rester rationnel et ne pas oublier le facteur historique. L'histoire de ce one shot est tirée de faits réels que l'auteur a vécu mais c'est sa mère qui est à l'origine des témoignages. (l'auteure était très jeune au moment des faits). Le récit raconte comment cette fille et cette mère juives vont se cacher en Hongrie de 1944 à 1945 pour fuir les nazis. La narration est propre, le contenu est bien structuré. Il n'y a pas de mots pour décrire ces épreuves inhumaines, il y a comme une loterie dépendante des rencontres bénéfiques ou néfastes. Quoiqu'il en soit, le facteur chance jouait mais il fallait de l'aide pour avoir une chance de s'en sortir. Cette BD est un témoignage édifiant sur ce passé trouble de la seconde guerre. Le dessin noir et blanc est proche de l'esquisse mais retranscrit bien le propos, on dirait qu'il est volontairement non finalisé pour retranscrire les souvenirs avec une marge d'erreur d'interprétation. Je regrette le choix de l'éditeur de choisir une couverture épaisse ressemblant à un feuilletage cartonné fragile et son dos toilé : le prix est augmenté artificiellement pour un rendu insuffisant, rendant cette BD moins accessible. A lire tout simplement.

01/11/2010 (modifier)
Par Tetsuo
Note: 3/5

Encore un récit qui dépeint avec conviction les horreurs de la guerre. Nous suivons donc ici Miriam Katin et sa mère dans leur échappée à la barbarie nazie. La fuite éperdue d'une femme pour simplement survivre... Et le moins que l'on puisse dire est que son chemin est parsemé d'embuches... humaines. Nous voyons vraiment différentes facettes de l'humain, de celui qui va aider, quitte à mettre en péril sa vie et celle de ses proches, à celui qui s'enrichira de la détresse des gens. La guerre est une chose horrible et cette persécution des Juifs est un des aspects les plus ignobles de cette Seconde Guerre Mondiale. Quand on lit ce récit (authentique !), on se désespère de la nature humaine. Quelle souffrance, quelle dureté, quel gâchis... et tout cela pour quoi ? Pour rien. Une idéologie extrémiste qui place un être humain comme les autres au-dessus de tous... Cette horrible idéologie ayant fait des millions de morts... et bouleversé nombre de destins. L'histoire est présentée de façon brute, allant directement aux épisodes essentiels, les plus marquants de la cavalcade de nos deux héroïnes. Difficile de rester insensible à la lecture de ce récit. Effectivement, c'est poignant et courageux de livrer les souvenirs d'un épisode si difficile. Le graphisme est également surprenant, hachuré et variant sur des teintes de gris. L'aspect crayonné reflète bien cette urgence et la dureté des propos. Témoignage convaincant d'une survivante.

18/03/2008 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
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Un récit sur la vie durant la seconde guerre mondiale, la fuite face aux nazis d'une mère juive et sa fille. Ce n'est certes pas le premier ouvrage sur le thème mais le même contexte que celui du célèbre Maus de Spiegelman et ce sujet est propice à un "bon" récit, poignant. L'auteur Miriam Katin est la petite fille qui s'illustre dans ce récit fort même si elle ne parle pas à la première personne et a changé les noms des protagonistes. On sent qu'elle admire sa mère, le courage dont elle a fait preuve et pose différentes questions à travers son imaginaire de petite fille. Par exemple comment croire et vivre sa religion après avoir vécu de telles épreuves ? Le dessin crayonné est très agréable, principalement en noir et blanc, avec quelques touches de couleur sur certaines planches à l'image de la couverture. L'ouvrage de format carré est plutôt de bonne facture, j'ai été étonné de la découpe assez grossière du contour des pages, je ne sais pas si c'est fait exprès par l'éditeur ou si le massicot avait du mal. En tout cas un très beau bouquin, à lire, d'autant que comme précisé en quatrième de couverture, c'est le récit direct d'une rescapée qui réalise cette bande dessinée à 63 ans. Ce n'est pas un récit reporté, ni vraiment témoignage, il s'agit plus des faits sans parti pris et sans haine.

25/02/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

C'est l'histoire de Myriam, une petite fille qui a fui -en compagnie de sa mère- les persécutions nazies durant la Seconde Guerre Mondiale. Elles ont vécu dans la clandestinité, ont croisé des Allemands, des collabos, des traîtres, des paysans, des soldats russes... Myriam avait trois ans à l'époque. Et pour ce livre, elle a rassemblé ses souvenirs de petite fille, le récit de ses parents, des photos jaunies. Curieux graphisme, mais peut-on encore -ici- parler de dessin ?... J'ai ressenti une sorte de douleur face à ce crayonné rageur dont le mouvement porte le caractère des souvenirs "jetés" sur la feuille. Un album solide, qui "fait" faussement usé. Epais aussi : 122 pages qui accrochent, qui m'ont dit quelque chose... des mots et des dessins que je n'oublierai pas. Un 3,5/5 mérité.

31/01/2007 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5

Seules Contres Tous, revisite un thème maintes fois exploité en BD et surtout ailleurs. De ce fait, quand sort un ouvrage de ce type, il est légitime de se demander si sa lecture en vaudra la peine. Plusieurs des aspects de la Seconde Guerre mondiale on déjà été présentés, romancés, et parfois même brillamment analysés, en BD Maus fait office de référence, il y a aussi d'autres oeuvres de bonne qualité comme Yossel 1945 par exemple. Pourquoi, en tant que lecteur, se sentir titillé, chaque fois que paraît une BD prenant pour cadre la Seconde Guerre mondiale. La réponse me parait simple, cette période fascine, son souvenir marquant résonne encore assez, à mon avis, dans l'inconscient collectif, pour que l'on se sente interpellé par les oeuvres s'y rapportant. Seules Contre Tous, au travers de son témoignage, montre un des aspects assez peu exploité de cette guerre. Seules Contre Tous est construit en trois actes distincts, la fuite brusquée de la ville, la dure vie de la campagne, et l'incertitude mêlée de soulagement qu'annonce la fin de la guerre. Dans cette histoire, magnifiquement narrée, on voit uniquement des évènements de la vie de Miriam Katin et sa mère. Aucun des faits de guerre n'est montré, aucune date n'est donnée, les mots que sont déportation ou libération ne sont pas utilisés, on ne cite même pas le nom d'Hitler. On voit surtout la peur et la confusion qui régnait dans les esprits à cette époque, plus encore peut-être dans les campagnes où se déroule l'action. Les gens vivaient dans l'ignorance totale de ce qui se jouait dans les sphères internationales, ils se méfiaient de tout et de tous. Ils craignaient les bombardements et les armées, quelle qu'en soit la couleur ou le drapeau. Ce sentiment de peur et d'inquiétude est incroyablement retranscrit. Dans cette atmosphère de vie difficile mais assez monotone, quelques drames ponctuaient parfois le quotidien, les visites inquiétantes d'officiers du Reich et les pillages barbares en tous genres, perpétrés par les soudards qu'étaient les soldats russes, sont de vrais moments de frayeur. Quand le danger se présentait, la mère de Miriam faisait tout ce qu'il était humainement possible pour protéger sa fille. Après le calvaire, une magnifique et émouvante dernière partie nous est offerte, ce récit est captivant de bout en bout, c'est un témoignage touchant et intime qui nous est livré ici. Les crayonnés font honneur à l'histoire, le trait précis et fin de la première partie fait place à des croquis qui semblent plus approximatifs pour la période de la campagne, comme si ils étaient chargés d'émotion, pris sur le vif de souvenirs flous et pénibles... La fin se refait doucement plus nette. De rares pages en couleurs présentant des moments de la vie d'après guerre font parfois une apparition et contrastent fortement graphiquement, mais aussi avec le contexte. Ce sont d'autres souvenirs, plus joyeux, mais rappelant parfois tristement les plus durs. Seule Contre Tous est un vrai roman graphique, même s'il inscrit son histoire dans le cadre de l'Histoire. Le destin d'une fillette et de sa mère dans les sombres heures de l'histoire de l'humanité. Il est bon de lire ce type de livre et se dire que cette guerre aura laissé sa trace noire sur les champs de batailles, dans les camps d'extermination mais aussi dans l'esprit des gens qui l'ont vécue de plus loin, avec certainement moins de souffrances mais tout autant de peurs. Au vu de la conception étrange de cet album et de son prix élevé (comme souvent aux éditions du Seuil!) je ne conseille pas l'achat de cet album. En revanche, je recommande chaudement sa lecture. JJJ

01/12/2006 (modifier)