Leçon de choses

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)

Tranches d'enfance campagnarde.


Académie des Beaux-Arts de Tournai Enfance(s) L'Extravagante Comédie du Quotidien Les coups de coeur des internautes Petits villages perdus

A 8 ans, Jean-Pierre vit une existence épanouie, rythmée par la nature, dans un village qui fournit assez d'histoires et d'espace pour nourrir son imagination d'enfant. L'église au milieu du village, le monument aux morts, une seule classe de primaire, un instituteur autoritaire et moustachu, des bagarres de garçons, et des gifles de petites filles prétentieuses. Jean-Pierre est amoureux de sa maman, comme le sont tous les petits garçons et terriblement admiratif de son papa, son champion, pas assez présent. Cette année là, Jean-Pierre découvre la vie : elle est cruelle, impitoyable. En effet, ses parents se séparent. Après Corps à Corps et Victimes Parfaites, Grégory Mardon poursuit l'exploration intime et décalée d'un personnage contemporain nommé Jean-Pierre. .

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Leçon de choses © Dupuis 2006
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)
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19/09/2006 | ArzaK
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
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Mais pas de gypaètes barbus - Ce tome contient une histoire complète de 78 planches en couleurs. Il a été réalisé par Grégory Mardon (scénario, dessins et couleurs) et est paru la première fois en 2006. Il a bénéficié d'une réédition en 2011. Il a été intégré dans une cycle baptisé L'extravagante comédie du quotidien qui comprend 3 autres albums : Les poils (2011), C'est comment qu'on freine ? (2011), le dernier homme (2012). Il s'agit de la cinquième bande dessinée réalisée par Grégory Mardon. Jean-Pierre Martin est un enfant qui est en classe de CE1, dans un petit village rural. En tant que parigot, il se fait souvent traiter de tête de veau, mais il côtoie aussi les différents animaux de la ferme comme les vaches, les chiens, les chats, les poules, les lapins, les rats, les canards, les perdrix, mais par les gypaètes barbus. Il a un bon copain qui s'appelle Cyril, et il aide avec lui aux travaux de la ferme, dans celle des Gérard. Parfois, il leur faut s'acquitter d'une tâche pas très bien définie comme tuer un chaton parce que la portée était trop nombreuse. À l'école, toutes les classes sont réunies dans une seule salle, du CP au CM2, sous l'égide d'un maître sévère mais juste. C'est également lui qui distribue les bons points, les petites images (= 10 bons points) et les grandes images (= 40 bons points), et qui dirige l'étude. À la fin d l'étude, les enfants rentrent tout seuls chez eux Jean-Pierre ayant quelques rues à faire tout seul dans le noir, et devant passer devant le terrible calvaire, avec son Christ en croix. À la maison, il retrouve sa maman, son père ne revenant que tard du travail. Il a le temps de regarder un peu la télévision (un documentaire animalier) avant d'aller prendre son bain, de manger, et de réviser ses leçons. Il lui arrive ensuite de regarder la télé avec sa mère en attendant le retour de son père et d'aller se coucher. le week-end il voit passer les hommes qui s'entraînent au vélo, et il va faire office d'enfant de chœur pour la messe. Il peut assister aux combats de coqs quand il y en a d'organisés et même aux jeux d'argents dans la grange du cafetier Ulysse. L'après-midi, il joue à ses jeux dans sa chambre. Il va se promener tout seul dans la campagne en s'imaginant l'existence de bêtes sauvages, mais aussi de personnages fantastiques. La couverture annonce la couleur : suivre la vie d'un jeune garçon à la campagne. Grégory Mardon lui donne rapidement une personnalité, à la fois issue de son histoire personnelle (il vient de la ville), à la fois de sa situation familiale (une mère présente, un père absent) et de son amitié avec Cyril. Dans les premières pages, le lecteur a du mal à s'impliquer fortement pour ce personnage. Il le voit faire des choses très banales, et les cellules de texte sont rédigées comme s'il les avait écrites, dans un style très simple et direct, premier degré. En outre les dessins ont un air naïf un peu simpliste, ce qui ajoute encore à l'impression infantile. Pourtant dès la page 5 (la troisième page de bande dessinée), il apparaît également une forme d'ironie dans les propos de l'enfant, involontaire de sa part, mais faite sciemment par l'auteur. Jean-Pierre évoque les animaux qu'il croise, et les dessins montrent la réalité prosaïque : les vaches sont frappées à la badine pour avancer, le chien est retenu par une chaîne pour éviter qu'il agresse tout ce qui passe, le chat est noyé dans le puits, les poules sont tuées et vidées, le lapin est éventré la tête en bas, les rats sont empoisonnés par un raticide, les canards ont la tête coupée et les perdrix sont abattues par les chasseurs. Si l'histoire est racontée du point de vue d'un enfant de 7 ans, la réalité n'est pas édulcorée pour autant. du coup, le lecteur comprend que l'auteur s'adresse bien aux adultes. Le lecteur qui a vécu dans les années 1970 ou dans un village rural retrouve tout de suite les petits détails de la vie quotidienne. Même si elles sont dessinées de manière épurées, les tenues vestimentaires font authentiques, à commencer par les patchs sur les genoux des pantalons et aux coudes des pullovers. le salon de la maison des Martin contient des chaises dont le modèle atteste de l'époque, ainsi que la forme de leur téléviseur, sans télécommande qui plus est. Lors du long dimanche d'après-midi, page 33, le circuit électrique de petites voitures rappellera bien des souvenirs à ceux qui y ont joué. Impossible aussi d'avoir oublié le papier tue-mouche qui apparaît dans une case muette de la page 66, ou les terribles Gauloises sans filtre de la page 77. Finalement, c'est bien volontiers que le lecteur se laisse emmener dans ce coin de France d'une autre époque, par un garçon gentil, avec une façon de penser et d'envisager de son âge, tout en étant dépourvu de niaiserie ou de condescendance. Jean-Pierre n'est pas parfait. Il n'hésite pas à essayer de tuer le chaton pour obéir à la consigne de la fermière et pour être à la hauteur de ce que fait son ami Cyril. Il est un bon élève, mais pas un élève modèle. Il mange une hostie piquée dans la réserve avant l'arrivée du curé, pour la messe. Il essaye de fumer. Il commet même une bêtise ayant des conséquences graves. Très rapidement, le lecteur se laisse également séduire par la capacité de l'auteur à le ramener dans l'enfance. Gréogry Mardon transcrit avec une rare sensibilité la manière dont les enfants rapprochent et associent des éléments hétéroclites, établissant un lien qui leur semble plus que logique, car il relève de l'évidence. Jean-Pierre ressent bien qu'avoir tué le chaton constitue un acte signifiant. La nuit même, son inconscient fait ressortir la dimension transgressive de l'acte au travers d'un rêve terrifiant. Lorsqu'il rentre de l'école à la nuit tombée, tous les sens du garçon sont aux aguets et il projette des fantasmagories sur ce qu'il ne peut appréhender clairement. Par exemple, il éprouve la sensation très réelle qu'il est capable de voir des gouttes de sang couler sur le front du Christ du calvaire, à partir des pointes de sa couronne d'épine transperçant la peau du front. Ces projections peuvent également revêtir une forme consciente, par exemple lorsqu'il se promène dans les champs et qu'il imagine que les vaches sont de dangereux minotaures, ou qu'un ver de terre dans une flaque d'eau peut être perçu comme le monstre du Loch Ness dans son lac. L'auteur utilise avec une rare pertinence cette spécificité des la bande dessinée qui permet d'établir ainsi des rapprochements entre ce qu'observe l'enfant et ce qu'il y projette, ce qu'il imagine. Au premier abord, le lecteur adulte peut ressentir une forme déception vis-à-vis de dessins un peu trop naïfs. Dans un premier temps, il constate rapidement que si les formes semblent simplifiées, la densité d'information dans chaque page s'avère élevée. Avec la page 3, il fait l'expérience de la maîtrise du média par Grégory Mardon quand les images donnent un autre sens au gentil texte sur les animaux présents dans le village. Avec la page 13, il découvre une autre facette du savoir-faire de l'auteur avec une planche de 12 cases de la même taille, dépourvue de texte, reconstituant avec une verve étonnante une journée en école primaire. 3 pages plus loin, il y a à nouveau 3 pages sans texte lorsque Jean-Pierre rentre chez lui de nuit, et le lecteur sent l'inquiétude monter en lui, au fur et à mesure que le garçon s'imagine des monstres et des horreurs tapies dans les ténèbres. le lecteur sourit en voyant une double page dessinée à la manière des comics de romance, occupant la moitié de la page 23. Il y a ainsi 21 pages dépourvues de texte et quelques autres avec uniquement un phylactère, ou un cartouche de texte. Grégory Mardon fait preuve d'encore plus de fluidité dans des pages muettes, en particulier les pages 52 et 66. Dans ces 2 pages il accole des vignettes de paysage ou de détail d'un décor, à nouveau sans texte, et dans la deuxième sans personnage, sauf dans la dernière case. La page 52 évoque l'arrivée du printemps au travers du temps changeant et les changements survenant dans les activités de tous les jours. La page 66 montre l'arrivée de l'été et de la chaleur. le lecteur ressent les sensations de Jean-Pierre observant chacun de ces détails, du vol d'hirondelles, au chien tirant la langue dans l'ombre de sa niche, en passant par le bourdonnement des insectes sous les frondaisons de la forêt. L'auteur fait passer au lecteur les sensations de cet été à la campagne, au travers d'impressions aussi fugaces que significatives. La dernière page est également muette et elle est d'une force peu commune dans sa couleur, dans les décors géométriques, et dans l'absence de personnages, donc de vie. Éventuellement, avec le recul donné par les années, le lecteur peut trouver que la narration ne transcrit pas la forme de vie très égocentrée des enfants et leur dépendance vis-à-vis des adultes. Mais ce n'est pas le propos de l'auteur, et cela ne diminue en rien la qualité de sa reconstitution de l'enfance, des impressions qui y sont associées et de l'acuité des enfants à percevoir ce qui se passe sous leurs yeux. En particulier, Jean-Pierre se montre des plus perspicaces pour comprendre le comportement de ses parents, et pour en percevoir le sens, en l'exprimant à sa manière, avec les éléments de langage à sa disposition en fonction de son expérience de vie à son âge. Grégory Mardon réussit un incroyable numéro d'équilibriste avec cette bande dessinée. Il ramène le lecteur à la vie de l'enfant, sans niaiserie ni sentimentalisme, en lui faisant percevoir la réalité comme Jean-Pierre, tout en lui montrant ce qui se passe de manière à ce qu'il puisse le comprendre avec ses yeux d'adulte. Dans un premier temps, les dessins semblent un peu trop naïfs et simplifiés pour un adulte, mais rapidement, leur charme opère au point que le lecteur se retrouve complètement immergé dans cette vie d'enfant insouciante, sans être dépourvue de drame. S'il souhaite y prêter attention, il se rend compte que de nombreuses pages racontent bien plus que l'histoire, faisant passer les émotions et les ressentis, avec une sensibilité d'une rare justesse.

04/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Des trois albums consacrés à ce pauvre Jean-Pierre (voir l’intégrale sortie aux éditions Dupuis dans la collection Aire Libre), c’est celui-ci qui m’aura le plus intéressé et touché. Grégory Mardon nous relate une jeunesse ordinaire, avec ses grands drames et ses petites victoires. Jean-Pierre figure le nouveau venu qui va devoir se faire des copains, et s’habituer à un nouveau milieu, très rural dans le cas présent. C’est assez bien raconté à mes yeux, et souvent amusant sans être hilarant. Techniquement, Grégory Mardon simplifie ici son trait, lui apportant de la sorte un soupçon de naïveté qui convient bien au sujet. L’album est bien construit et se lit avec plaisir. Vraiment pas mal.

08/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’album – probablement en grande partie autobiographique – se laisse lire agréablement et facilement (beaucoup de cases sont muettes, la narration est fluide et il y a finalement peu de textes). C’est une sorte de chronique de l’enfance d’un gamin vivant à la campagne, qui voit la vie – celle des « grands » – avec ses yeux de gamin, qui partage ses loisirs, ses découvertes avec un copain. On y retrouve aussi toute une époque (les années 1970). Mais, sur un thème proche, j’avais bien plus apprécié Le Petit Christian, de Blutch, dont les anecdotes, qui ne formaient pas forcément une histoire complète comme c’est le cas ici, m’avaient paru plus percutantes. Album à lire à l’occasion, qui rappellera sans doute certains souvenirs d’enfance à quelques lecteurs. Un album sympathique, mais qui m’a un peu laissé sur ma faim.

11/09/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3.5/5 J'ai un ressenti inégal vis-à-vis des différentes productions de Gregory Mardon. Ma première lecture d'une de ses oeuvres, Vagues à l'âme, fut un vrai coup de coeur. Inversement, je n'ai pas été touché par Cycloman, Le Fils de l'Ogre et Les Poils. Et j'ai même été rebuté par Sarah Cole. Heureusement, "Leçon de choses" se trouve à mes yeux dans le haut du panier. Avant lecture et au vu du titre et de la couverture de l'édition originale, je m'imaginais l'histoire d'une relation entre un père et son fils. Au lieu de cela, j'y ai découvert le récit d'une enfance passée dans un agréable village du nord de la France. J'ai été très touché par cette vie rurale et tous ces souvenirs d'une jeunesse des années 70-80 qui se rapprochait beaucoup de la mienne. La vie vue par les yeux d'un enfant, le temps qui passe, les décors campagnards, les saisons, la vie villageoise, les jeux d'enfants, la nature, les bêtises plus ou moins graves, tout est raconté avec beauté et émotion. Je me suis senti transporté et j'y ressenti une bonne part de nostalgie. Malheureusement, je suis resté davantage sur ma faim en ce qui concerne le thème principal abordé en toile de fond, celui des problèmes conjugaux des parents du héros et de la façon dont il les ressent. J'ai trouvé que le sujet était à la fois trop superficiellement abordé et en même temps trop parasite par rapport à la simple vie rurale de ce jeune garçon. Insatisfaisante, la conclusion du récit m'a laissé un peu perplexe, comme si je m'attendais à autre chose, à quelque chose de plus conséquent ou de plus touchant. L'intrigue présente donc à mes yeux un côté un peu vain, inabouti. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir savouré ce retour en enfance et ce dépaysement tout au long d'une année scolaire ainsi passée à la campagne.

28/04/2011 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Après le superbe Le Fils de l'Ogre, j'ai voulu essayer d'autres bds de cet auteur. Malheureusement je n'ai pas vraiment accroché, ni à Vagues à l'âme et un peu moins encore à "Leçon de choses". Cette tranche de vie enfantine m'a plutôt ennuyée. La vie de gamins dans un petit village de campagne avec tout ce que ça comporte, les animaux, l'école, les villageois… le tout sur une narration elle aussi enfantine, n'a rien éveillé en moi. Cette bd ne m'inspire rien, elle est juste trop banale. Le dessin aussi est simple et très coloré. D'où ma question : à quel public s'adresse cette histoire ? A mon avis aux plus jeunes. Mes deux étoiles vont aux quelques traits d'humour que l'on trouve de-ci, de-là, au gré de quelques répliques ou de certaines situations. J'espère que Mardon nous gratifiera plus souvent de jolis contes avec un graphisme au moins égal à son dernier.

14/01/2009 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Je me suis un peu ennuyé, je l'avoue. Pourtant fan de Vagues à l'âme et Corps à corps, les tranches de vie proposées ici ne m'ont pas intéressées plus que cela. Et oui, aujourd'hui, des enfants de couples qui se séparent, on en croise partout ! Sujet malheureusement banal. Et comme le dessin est tout juste acceptable. Il n'y a pas de quoi fouetter (... ou éclater ;)) un chat.

15/08/2007 (modifier)
Par Quentin
Note: 3/5

"Leçon de choses" dresse un portrait sans fard d'une certaine période de l'enfance. La cruauté envers les animaux, le manque de confiance en soi, les conneries ayant des conséquences plus ou moins graves, la découverte progressive de l'hypocrisie des adultes, les premières cigarettes, les premières déceptions amoureuses, les premiers émois sexuels, les histoires qu'on exagère, celles qu'on invente par orgueil, celles qu'on s'invente pour s'échapper dans un monde imaginaire, etc. Le tout est très finement observé et présenté sans concession mais avec une bonne dose d'humour - qui fait souvent rire jaune. J'aime beaucoup ces albums qui se penchent sur l'enfance (comme dans la série Marzi, par exemple, bien que cette dernière soit beaucoup plus édulcorée), malgré la difficulté d'en maîtriser la narration (plus basée sur une collection de souvenirs de jeunesse présentés en désordre que sur une histoire bien construite). Je regrette cependant les dessins auxquels Mardon m'avait habitué (ce n'est pas parce qu'on raconte des histoires d'enfants que les dessins doivent nécessairement devenir naïfs et "enfantins"), ainsi que les couleurs crues.

03/07/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Une bien belle chronique de et sur l'enfance. J'ai ainsi suivi Jean-Pierre Martin qui, arrivé de Paris, a dû faire son trou dans ce petit village où les "Parigots" sont regardés et considérés comme des extra-terrestres. Mais sa force morale lui permettra de surmonter cette sorte de "handicap" et il aura vite sa place sur les bancs de sa classe, pourra vivre avec les petits copains en pleine campagne. Mais si sa vie avec les gamins de son âge sera une réussite, la cohabitation avec les adultes ne sera pas aisée. J'ai vraiment bien aimé cet album, construit comme une BD d'il y a quelques dizaines d'années ; avec plein de petites cases qui embellissent un récit "tout simple". Chouette récit d'ailleurs, où je me suis retrouvé dans cette insouciance "de quand j'étais môme", avec les franches parties de rigolade (souvent pour un rien), les découvertes, les moments de courage "comme des superhéros"... Un excellent opus où la vie de Jean-Pierre m'a séduit tant par sa candeur que par sa construction. Un récit "qui sent le vrai" et qui m'a vraiment permis de me retrouver dans mon passé, dans ma prime jeunesse ; et ce à la place de ce petit gars.

29/03/2007 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

De Grégory Mardon, je n'avais lu que Cycloman qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, mais aucune de ses BDs réalisées en solo. Intrigué par la couverture de celle-ci, je me suis laissé tenter, et je ne regrette pas. Je précise avant de continuer que si je n'ai pas coché la case "Oui" pour "Achat conseillé", c'est parce que comme le dit Arzak, ce n'est pas une "grande" BD, c'est juste une bonne BD très plaisante à lire, mais pas forcément une pièce indispensable à avoir dans sa collection. Le propos n'est pas très original : l'enfance, la vie à la campagne, les couples en crise... Rien de nouveau sous le soleil. Avec ce genre de choses on pourrait même craindre d'avoir affaire à une de ces petites chroniques nostalgico-provinciales insipides chères à Jean-Pierre Pernaud. Sauf que plutôt que d'opter pour le traitement "comme c'était bô et doux la vie dans nos petites villes de la France d'en-bas où il faisait bon vivre", Grégory Mardon opte pour un ton doux-amer, parfois mélancolique mais jamais larmoyant, parfois rigolo, que je comparerais plutôt au Petit Christian de Blutch, un livre que j'aime beaucoup. Les petites scènes se succèdent, et parfois on est un peu agacé par l'usage sans vergogne de vieux poncifs (le papa-qui-rentre-tard-du-travail-délaissant-sa-très-jolie-femme, la famille-qui-fait-peur-à-tous-les-villageois-alors-qu'en-fait-c'est-des-braves-gens, le héros-forcément-amoureux-de-la-jolie-blondinette-aux-yeux-bleus), mais souvent on est surtout séduit par la simplicité et la finesse avec laquelle Mardon donne vie à son petit monde. La qualité de la mise en scène alliée à un sens de l'économie de mots sont pour beaucoup dans la légèreté de ce "double expresso" qu'on sirote d'une traite avec grand plaisir.

18/11/2006 (modifier)
Par okilebo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Une fois de plus, Gregory Mardon nous offre, ici, un album de toute beauté, chose à laquelle l'auteur nous avait déjà habitués auparavant. En lisant cette bd, j'ai eu l'impression de revivre un peu mon enfance tellement la justesse et le réalisme sont au rendez-vous. Jean-Pierre et Cyril, les personnages principaux, nous font vivre des aventures qui ont un je ne sais quoi de familier. Les parfums de ma jeunesse me sont soudain revenus, pour mon plus grand bonheur. Avec cet album, on partage les joies et les angoisses de ces gamins, on participe a leur découverte et on sourit à leurs bêtises. Le scénario est pourtant très basique. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire, mais on le laisse bercer au fil des pages par le ton sensible et non dénué de poésie du récit. Niveau dessin, Mardon nous offre un graphisme réaliste, idéal pour ce genre d'histoire. Cette "Leçon de Choses" est écrite avec pertinence, intelligence et sensibilité, une recette qui nous offre un album de toute beauté. A conseiller et à lire !

24/10/2006 (modifier)