Blondin et Cirage

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

Deux jeunes amis, un Blanc et un Noir, entraînés dans de palpitantes aventures...


Albums jeunesse : 10 à 13 ans Jijé Les Pionniers de la BD

Blondin est un jeune garçon aux chevreux très clairs. Cirage, son ami, est Noir. Blondin semble être "celui qui sait", mais c'est surtout Cirage qui tire les ficelles. Ensemble, ces deux copains vont être entraînés dans de drôles d'aventures qui vont leur faire vivre mille et une péripéties. Mais le sens de la réflexion de l'un et la débrouillardise de l'autre -mises en commun- les feront se dépêtrer, avec humour, de tous ces sacs d'embrouilles.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1952
Statut histoire Une histoire par tome 9 tomes parus

Couverture de la série Blondin et Cirage © Dupuis 1952
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

12/09/2006 | L'Ymagier
Modifier


Par greg
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Blondin et Cirage est une bande dessinée née en 1939 (année chargée historiquement), et bien de son époque par certains aspects. Elle met en scène deux jeunes enfants, Blondin, un garçon blond, et cirage, un garçon d'origine africaine. Les deux sont placés sur un pied d'égalité, ce qui était franchement osé pour l'époque, pour mémoire Tintin au Congo fut publié seulement 9 ans auparavant. On peut penser que ce duo préfigure Bibi Fricotin et Razibu Zouzou, pourtant rien n'est plus faux. Si Cirage et Razibu sont tous les deux les plus emportés du lot, tandis que Blondin et Bibi sont plutôt la voix de la raison, Razibu sert de faire-valoir (et est parfois couard), alors que Cirage est finalement le personnage le plus sympathique car le plus humain des deux. Blondin est certes malin, mais incroyablement lisse, (trop) propre sur lui et un peu trop sûr de lui, ce qui ressemble un peu à de l'arrogance. Cirage a des défauts, dans lesquels chacun peut se retrouver, tout en ne manquant ni de courage, ni d'initiative, sauvant bien souvent la situation quand Blondin reste prisonnier de ses convenances. On sent clairement à quel personnage Jijé accordait sa préférence. Blondin et Cirage vont vivre des aventures policières, parfois flirtant avec la science-fiction. Les scénarios sont souvent originaux, même si pour certains tomes on sent que l'histoire a été changée en cours de route. C'est particulièrement vrai dans le dernier tome ; Blondin et cirage découvrent les soucoupes volantes, qui commence par une chasse au marsupilami, puis au yeti, et nous amène aux Ovni... Et pourtant cela se tient. Alors pourquoi ai-je dit qu'elle est de son époque ? Déjà, les dessins un peu caricaturaux, notamment cirage qui est affublé d'une belle grosse lèvre. Ensuite, on a deux enfants qui font un peu tout, mais sans que des figures parentales soient vraiment présentes (quand elle apparaissent, ce sont souvent des victimes de machinations à sauver par leurs enfants). Et parfois on a de bon gros clichés, notamment dans le fameux "le Nègre blanc" cité par Josq. Cela dit jamais de racisme ou autre, le seul moment un peu douteux est justement à la fin du Nègre blanc, où un sorcier, "B'akelit", voit sa croyance en un "grand okapi" tournée en dérision et présentée à un missionnaire (sous-entendu : représentant du seul Dieu qui existe) qui compte en faire un de ses plus fidèles disciples... Pourtant, dans le tome suivants, Jijé nous fait oublier cette fausse note en prenant un malin plaisir à nous montrer un B'akelit toujours imbu du grand okapi, et sauveur de la situation, face à une police ouvertement raciste, semblant indiquer que la fin du Nègre blanc n'était pas volontaire et que Jijé souhaitait mettre les choses au point (à noter aussi le stoïcisme de B'akelit traité de "chèvre sénégalaise"). En fait, Jijé est plus moderne qu'il n'y parait, puisqu'il détourne volontiers certains codes et clichés : 1) Si Blondin et Cirage sont des boy-scouts, cela n'est évoqué qu'une fois, et tourné en dérision, par l'énumération des règles du scoutisme par Cirage, qui explique notamment que le scout doit toujours faire une blague pour être de bonne humeur 2) Dans le Nègre blanc, le roi "Trombona-koulis" est présenté au départ comme un roi africain traditionnel (avec costume qui va avec) et superstitieux. Tandis que le premier ministre s'habille et vit à l'occidentale. Et pourtant, c'est bien le roi qui demande à B'akelit de "ficher la paix au grand Okapi", ou bien qui comprend le premier qu'un singe porte simplement les chaussures de Blondin quand le premier ministre est persuadé qu'il s'est changé en animal. Mon tome préféré reste "Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, car il met en scène un cousin du Marsupilami, le Marsupilami africanus, un marsupilami sans queue, pas très malin, relativement large, et qui ne pense qu'à manger, criant de "bahou" à longueur de temps. Il s'agit de la seule parodie autorisée du Marsupilami, un geste sympathique de Franquin vis-à-vis de son ancien mentor, poussant le beau geste jusqu'à dessiner quelques cases mettant en scène Spirou et le "vrai" Marsupilami. Inutile de dire que chaque intervention du Marsupilami africanus provoque de sacrés éclats de rire, la bestiole ayant un fort (mauvais) caractère et une vraie personnalité. Au final, une série assez originale, à mi-chemin entre tradition et innovation, un peu infantile, mais ayant du cœur.

30/07/2023 (modifier)