Anatomie du désordre

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Paris, 1904. Eugène Pigot, jeune peintre sans le sou essaie de vivoter en vendant une toile de-ci, de-là.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Folie Format carré Milieux artistiques Peinture et tableaux en bande dessinée

Philipe Lechat, critique d'art avisé et acheteur attitré de la galerie Stern se rend un jour à son atelier. Il tombe par hasard sur une peinture curieuse qui attire toute son attention. Ne ressemblant à rien de connu, elle semble préfigurer le cubisme, que nos héros ne connaissent pas encore, et pour cause. Mais le plus étrange dans cette affaire, c'est que Pigot ne se souvient absolument pas avoir peint cette toile. Et il trouve ça bien meilleur que ce qu'il fait habituellement. Et Pigot se dit alors qu'il est mûr pour l'asile. Même plus capable de se souvenir de ce qu'il a peint. C'est l'histoire de ce peintre sombrant peu à peu dans la folie, entre schizophrénie et paranoia, que nous invite à suivre Emmanuel Moynot dans ce superbe album. Anatomie du Désordre est le premier titre de la collection "Carrément Broché", subdivision de "Carrément BD" qui permet à des auteurs talentueux de s'exprimer toujour au format carré, mais en format souple et sur 120 pages.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 2003
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Anatomie du désordre © Glénat 2003
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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25/07/2006 | Ro
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Par Ems
Note: 3/5

Il s'agit du type de BD que j'apprécie de lire mais que j'aurai regretté d'avoir acheté. J'aime le côté historique et artistique bien retranscrit. On y découvre un peintre passé dans l'anonymat le plus complet. Pourtant il avait des prédispositions pour réussir. La vie d'artiste était difficile pour ceux qui ne vendaient pas. Mais elle regorgeait d'excès : femmes, alcool, drogue... Le dessin évolue sur la longueur. Il correspond bien au sujet abordé. La colorisation informatique est sans effets. Les peintures ont le droit à un traitement plus technique. La lecture se fait d'une traite et globalement, elle ne demande pas trop d'efforts.

08/04/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Troisième BD d'Emmanuel Moynot que je lis dans cette même collection après Monsieur Khol et Oscar et Monsieur O, nous restons ici dans le même univers, le Paris de fin 19e, début 20e, dans le milieu des ouvriers et artistes. J'avoue ne pas avoir reconnu le dessin de Moynot sur le coup. Mes deux précédentes lectures m'avaient habituée à une peinture sans encrage. Ici, ce n'est pas exactement le même style. L'aspect peinture laisse la place à un encrage très fin, presque hésitant, mais dans un style maîtrisé que j'aime beaucoup. Les personnages sont expressifs, les planches sont claires, la narration très fluide. Un style de dessin tout simple mais que je n'ai presque jamais vu avant et qui me plait bien. Le récit est assez long (120 pages) mais je suis très vite entré dedans car la narration est bonne et les personnages attachants. Nous y suivons Eugène Pigot, jeune peintre qui se cherche encore. Avec lui, nous allons fréquenter les expositions et les bars d'artistes Parisiens où se retrouvent Appolinaire, le jeune Picasso, et d'autres plus ou moins connus. Nous allons suivre ses amours compliqués, ses relations avec les autres artistes et ses amis. Mais surtout, avec lui, nous allons nous poser la question de savoir dans quelle condition il a peint un tableau très différent de son style dont il ne se souvient absolument pas et dont il n'arrive pas à retrouver la technique quand il cherche à l'imiter. Et peu à peu, Eugène va sombrer dans le trouble et la folie. C'est un récit sur la création et la recherche artistique et cette folie qui mène certains artistes à dépasser leur temps et leurs contemporains. Autant j'ai bien aimé la première moitié de ma lecture, autant j'ai un peu décroché au fil des chapitres car le récit perd sa linéarité, car les personnages changent et l'ambiance tourne d'une simple vie difficile en début d'album à une psychologie tourmentée vers la fin. Certains passages restent inexpliqués, symboles de la folie de l'artiste sans qu'on sache bien ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Le héros perd peu à peu son côté attachant à mes yeux et je n'ai pas su rester assez proche de son âme pour bien comprendre ses tourments et les choix de vie et artistiques qu'il fait par moment. Cependant, c'est une lecture agréable sur un sujet sympathique et plutôt bien traité, le tout servi par un dessin et une narration que j'apprécie.

25/07/2006 (modifier)