Grand petit homme
Stanislas Rétif habite, avec son chat, un petit appartement sous les combles. Introverti, il rêve de devenir un grand homme mais sa timidité et son mètre cinquante-sept ne lui sont d’aucun secours quand il s’agit d’aborder une inconnue. Stanislas est pourtant un grand amoureux des femmes ! En travaillant dans un magasin de chaussures, rien ne le met plus en joie que d’habiller leurs pieds.
Un jour, lassé de ses déboires, il fait le voeu de devenir un « grand homme » tout en caressant sa paire de bottines préférée. Ce qu’il ignore, c’est que ces bottes en cuir de vache sacrée indienne ont un pouvoir immense ! La magie opère, mais à l’envers ! Le voilà réduit à la taille d’un pouce. Comment survivre dans cet environnement devenu hostile ? C’est le début d’une nouvelle vie dans laquelle les araignées deviennent des prédateurs et où les commérages n’ont plus de secrets pour Stanislas se faufilant, invisible, dans l’intimité des foyers. Capturé par une mamie sénile, il va bientôt se retrouver dans la maison de Fleur... jeune femme qui, à la vue de ses bottes pourrait être l’une de ses clientes... Au fur et à mesure, Stanislas va apprendre à connaître Fleur, et tomber éperdument amoureux d’elle... mais aussi la voir souffrir. Car Fleur est atteinte d’un mal qui la ronge. Que peut faire Stanislas du haut de ses 11 cm ? Peut-il devenir un grand homme par son courage, la beauté de ses actes et son don de soi ?
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| Date de parution | 06 Novembre 2024 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Avec Grand petit homme, Zanzim signe son premier album en solo après sa collaboration fructueuse avec Hubert sur Peau d'Homme. C'est un conte moderne mêlant fantastique et une touche de chronique sociale. Il met en scène Stanislas Rétif, petit vendeur de chaussures timide et complexé, dont le destin bascule lorsqu'il est réduit à la taille d'un marmouset par le cuir magique d'une bottine. Le dessin, simple mais coloré et agréable, n'est pas le point faible de l'album. C'est plutôt le scénario qui laisse mitigé. J'apprécie les contes modernes où le fantastique s'introduit dans le quotidien, et l'idée d'un homme soudain rétréci aurait pu être amusante. Je craignais un récit moralisateur sur le droit des femmes au plaisir ou la revanche sur la société patriarcale, mais cet aspect apparaît finalement peu. Pourtant, le ton hésite entre fantaisie légère et pathos forcé. La dimension voyeuriste du personnage principal, ainsi que son fétichisme pour les pieds et chaussures, ne le rendent pas attachant. L’intrigue enchaîne péripéties et changements de protagonistes autour de lui, mais rien de concret ne se met vraiment en place. Ce n'est jamais vraiment drôle et le récit ne dégage pas de message particulier. De plus, le dénouement, qui bascule encore plus dans le fantastique, est maladroit et abrupt, laissant une impression d'inachevé. L'album séduit un peu par son atmosphère rétro et son côté conte fantastique sur fond social, mais sur le fond, il reste mitigé, voire inabouti, et m'a laissé perplexe.
« Après Peau d’Homme, le nouveau chef d’œuvre de Zanzim », peut-on lire sur le sticker apposé en couverture. N’était-ce pas aller un peu vite en besogne de la part de l’éditeur ? Sans l’ombre d’un doute, oui, "Peau d’homme" est un chef d’œuvre, légitimement couronné par de très nombreux prix après sa sortie et consacrant ainsi ses deux auteurs. D’abord le regretté Hubert, scénariste émérite qui malgré une mort précoce, aura tout de même eu le temps de nous laisser quelques belles productions (notamment sa série mythique, Les Ogres-Dieux) et puis Zanzim, collaborateur fidèle dudit Hubert avec cinq projets communs au compteur. Alors quid de ce « Grand petit homme », première tentative de Zanzim de voler de ses propres ailes ? Pour ce faire, l’auteur a opté pour le registre du conte fantastique, qui se situe dans un Paris des années 70 à l’atmosphère délicieusement désuète. Sur un scénario simplissime qui évoquerait le film de Jack Arnold, « L’Homme qui rétrécit », ou celui de Richard Fleischer, « Le Voyage fantastique », nous suivons les mésaventures de Stanislas Rétif, un vendeur de chaussures célibataire et mal dans sa peau qui adore mater secrètement les talons des jeunes femmes. Désavantagé par sa petite taille (1m 57) qui l’oblige à porter des talonnettes, celui-ci va subitement, par un étrange sortilège lié à une bottine magique, rapetisser encore davantage. La vraie grosse poisse qui tabasse ! Désormais pas plus gros qu’une souris, il va se trouver confronté à mille dangers, mais très vite, il va prendre goût à sa nouvelle apparence qui lui permettra d’entrer à leur insu dans l’intimité de jeunes femmes qu’il convoite, en particulier de la jolie fleuriste dont il va tomber amoureux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet est plus que scabreux, et Zanzim ne se prive pas de laisser libre court à ses fantasmes les plus polissons. Et puis, inutile de se mentir, qui n’a pas rêvé de se rendre invisible pour admirer en douce un être à qui l’on n’aura pas eu le cran de déclarer sa flamme ? Reste que le véritable enjeu est la manière de traiter la question, parce que mettre le lecteur, à travers le personnage de Stanislas, dans la position de voyeur peut légitimement donner lieu à un profond malaise. Pourtant, il serait difficile d’y voir de la part de l’auteur des intentions lubriques, celles-ci étant désamorcées très vite par son style graphique « innocent ». D’une tonalité minimaliste et poétique, le trait n’a rien d’érotique et encore moins de pornographique, même si l’on aperçoit la bistouquette de notre héros, aux proportions par ailleurs très modestes. Et pour les plus pudibonds, qu’ils se rassurent, la seule scène un peu licencieuse est celle où l’on voit un Stanislas miniature dans le plus simple appareil s’endormir sur la toison pubienne de Madeleine. Pas de quoi fouetter une chatte, si je puis dire… Non, ce qui pêche davantage dans « Grand Petit Homme », c’est cette narration improbable, peu convaincante à force d’être sommaire, et au final, on ne sait pas trop ce que son auteur a voulu exprimer dans ce conte un brin gentillet qui semblerait presque destiné à un public jeunesse, si ce n’était le thème quelque peu libertin… Et puis cette histoire de bottine qui tient son pouvoir magique de la vache sacrée dont elle est faite, on n’en saisit pas trop le lien, si encore le récit avait un rapport quelconque avec le cuir et ses propriétés érogènes… Mais le plus agaçant sans doute est le pathos appuyé vers la fin du livre où l’on découvre que la jeune Fleur, sorte de double d’Amélie Poulain dépourvue d’aspérités, est atteinte d’une grave maladie. Quant à la stratégie de Stanislas pour sauver sa bien-aimée, on tombe carrément dans le grotesque. Il y a vraiment quelque chose qui ne fonctionne pas ici, et c’est bien dommage de la part du co-auteur du magnifique « Peau d’homme », même si l’on sent chez lui une volonté de bien faire. « Grand Petit Homme » nous laisse avec cette impression de coquille vide. Force est d’admettre que Zanzim à lui seul n’aura pas réussi à combler l’absence de feu Hubert avec ces personnages un peu vains et cette narration bien trop inconsistante.
Zanzim, qui a souvent collaboré avec le regretté et talentueux Hubert, revient tout seul aux manettes avec un ouvrage très réussi ! Difficile de classer cet album tant les genres abordés sont variés : conte moral, récit d'aventure, d'apprentissage, chronique sociale, tantôt comique, tantôt mélancolique, " Grand petit Homme ", c'est tout cela à la fois ! Employé modèle et consciencieux, Stanislas Rétif est un vendeur de chaussures qui a un coup d'oeil à nul autre pareil pour aider les jeunes femmes à trouver la paire de chaussures idéale. Hélas, sa petite taille et sa discrétion le desservent et ses collègues, jolies créatures à la silhouette élancée, l'ignorent superbement ou à l'occasion le manipulent. Sa patronne ne lui accorde que peu d'intérêt et le pauvre petit homme n'a d'autre choix que de mener une vie terne en compagnie de son chat. Jusqu'au jour où un événement va venir bouleverser la routine du petit vendeur... Zanzim nous offre pour cette fin d'année une histoire malicieuse, un récit vif et et réconfortant. En refermant l'ouvrage, j'ai pensé à des films de Noël à la Franck Capra, le côté comédie sociale attendrissante sans doute. L'auteur évoque lui l'influence de Truffaut notamment et s'inspire des traits de Charles Denner, l'acteur de " L'homme qui aimait les femmes " pour donner vie à son personnage. L'écriture soignée, les dialogues brefs mais percutants, les jeux de mots employés avec parcimonie au début du récit participent au style alerte qui plonge rapidement le lecteur dans l'univers de Stanislas. Le dessin dynamique et coloré est un régal, Les silhouettes féminines des années 60 sont ravissantes et certaines planches pleine page viennent ponctuer l'histoire et souligner l'habileté d'une narration enlevée et enjouée. Les aventures que va vivre Stanislas évoquent des scènes cultes du septième art et s'imbriquent parfaitement. Elles jalonnent le parcours de ce grand petit homme qui, sous les yeux du lecteur amusé, va mûrir, évoluer et comprendre ce qui fait la véritable grandeur de l'homme. La fin pourra peut-être paraître un peu abrupte, mais pour ma part, la conclusion logique de ce tome est également une réussite. Un coup de coeur pour l'esthétique, le plaisir de lecture à chaque page, les genres multiples. Bref, chaudement recommandé !
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