Naoto

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Japon, 11 mars 2011. Un tsunami cause la fusion du coeur de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Une catastrophe de l’ampleur de celle de Tchernobyl.


Agriculture et élevage Catastrophe de Fukushima Environnement et écologie La BD au féminin

Japon, 11 mars 2011. Un tsunami cause la fusion du coeur de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Une catastrophe de l’ampleur de celle de Tchernobyl. Comme tous les habitants de la région, Naoto Matsumura est évacué. Mais ce fermier ne peut se résoudre à abandonner la ferme où sa famille vit depuis cinq générations... et ses bêtes. Prêt à tout pour sauver une vie, fut-elle animale, il retourne chez lui, en pleine zone interdite. Depuis, l’« homme le plus irradié du Japon » fait régulièrement entendre sa colère contre le nucléaire et manifeste sa résistance en retournant toujours sur sa terre, auprès des animaux qu’il a sauvés. Il voyage également dans le monde entier pour éduquer et mettre en garde sur le nucléaire.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Février 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Naoto © Steinkis 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

10/02/2022 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un album à hauteur d’homme, qui remet de l’humain, en tout cas de la vie – et un peu d’espoir – dans un univers qui semblait les avoir fait disparaitre, à savoir la région de Fukushima, frappée par un très violent tremblement de terre, puis un gros tsunami, les deux engendrant une catastrophe nucléaire avec l’explosion successive de plusieurs réacteurs. Au milieu des ruines, du désastre, des évacuations d’urgence et des mensonges de Tepco (l’opérateur du nucléaire au Japon), nous suivons un homme, Naoto, qui refuse de quitter la région irradiée, et va au contraire recueillir tout les êtres vivants (animaux sauvages, d’élevage et de compagnie qui avaient échappé au désastre, et que les autorités voulaient abattre pour éviter les contaminations. Au mépris des injonctions officiels, et des risques encourus, il poursuit sa lutte pour la dignité et la vie, devenant ensuite une sorte d’exemple, de porte-parole international, un militant pour l’arrêt du nucléaire. Mais cet aspect militant ne phagocyte pas l’histoire, qui reste vraiment axée sur Naoto et ses réactions épidermiques. Le dessin est simple, mais efficace, comme l’intrigue. Cela fait aussi réfléchir – devrait le faire en effet, à l’heure où, la crise aidant, et la propagande univoque du nucléaire en France l’accentuant, sans débat, le nucléaire semble avoir réussi à faire oublier les risques qu’il fait subir.

16/09/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

En mars 2011 un tremblement de terre a touché la côte nord de l'île de Honshu, au nord du Japon. Un tsunami a suivi, et la centrale nucléaire de Fukushima a explosé à plusieurs reprises. La population locale a été évacuée manu militari, laissant une zone désertique. Pourtant un homme a refusé de laisser sa ferme et tous les animaux qui s'y trouvaient, au mépris des risques de radiation. Ce qu'il s'est passé au Japon en 2011 est une tragédie. Nous l'avons vécu, à distance, quasiment en direct. Comme il le dit en avant-propos, Fabien Grolleau n'est jamais allé au pays du Soleil Levant, mais cela ne l'a pas empêché de se sentir solidaire de la population locale. Alors en entendant l'histoire vraie de Naoto Matsumura, il a eu envie de la raconter à sa façon, en bande dessinée. Mais en plus d'être un humaniste, c'est aussi une personne très concernée par l'environnement. Il a donc profité de l'occasion pour montrer le mal que la tragédie de Fukushima a pu faire sur la faune et la flore locales, sur la campagne. Pendant une bonne moitié de l'album Naoto est le seul être humain visible. On le voit s'occuper de ses animaux, puis de ceux de ses voisins, ceux qu'il recueille en allant chercher de l'eau minérale dans le village voisin, puis les animaux errants qui ont pu survivre... Au fil des années c'est presque une Arche de Noé que "l'homme le plus irradié du Japon" a constitué. Son histoire est bientôt connue du grand public, il devient un symbole, faisant entendre sa voix en faveur d'un arrêt total de l'industrie nucléaire, participant à des marches pour le climat... L'album était le premier dessiné par Ewen Blain, on sent encore un manque de maturité dans son trait, mais on voit également qu'il connaît la campagne japonaise, et sa mise en scène classique permet à l'album d'être lisible. C'est un album essentiellement contemplatif, avec peu de militantisme actif. Mais par la justesse de son portrait, par la densité de la nature dans son récit, il parvient à faire passer quelques messages simples, et à ne pas oublier ce que peut provoquer l'utilisation du nucléaire au quotidien.

10/02/2022 (modifier)