Les Compagnons du Crépuscule

Note: 3.66/5
(3.66/5 pour 61 avis)

Angoulême 1991 : Alph-Art du public pour le tome 3 "Celle-ci dura, dit-on, cent ans". Ainsi commence les Compagnons du Crépuscule. La guerre répand son cortège d'horreur, et pille, brûle, tue... Un étrange trio parcourt les routes de la France médiévale : un chevalier sans visage, un lâche sans dignité et une rouquine sans maison ni amour. Entre rêve et conte, entre légende et quête, Bourgeon nous offre là une fresque complexe et obscure dans les terribles temps du Moyen Age.


1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Angoulême : récapitulatif des séries primées Cimoc Les années (A SUIVRE) Les Roux !

Celle-ci dura, dit-on, cent ans... Rien ne la distingue vraiment de celle qui l'a précédée, pas plus que de celle qui la suivra... Comme la grêle ou la peste, la guerre s'abat sur la campagne quand on s'y attend le moins. De préférence, lorsque les blés sont lourds et les filles jolies... Mariotte, la Roussotte, la sorcière, toujours humiliée, maudit les villageois qui la maltraitent. En un rien de temps, une petite troupe de soldats qui traverse le village accomplit sa malédiction. Un jeune lâche nommé l'Anicet a survécu et devient le valet d'un chevalier errant et déchu, sans visage. Marriote les suivra. Commence alors un long périple sans autre but que la poursuite d'un rêve... "Sont trois siérines soeurs, et qui trois ne font qu'un. Celle-ci est Vie, celle-ci est Mort, et la puinée s'en fut de Vie à Mort, et de Mort à Vie passe. C'en sont trois cavaliers qui les trois vont encontre. Ténèbres est le visage du premier. Absence est celui du second. Double, celui du troisième; Tant il est vrai qu'il est en chaque chose, ainsi que son contraire." Est-ce Mariotte, ou l'Anicet, ou le Chevalier, qui rêve que les deux autres sont dans son rêve? Dans Le Sortilège du Bois des brumes, Anicet se réveille le dernier. Dans Les yeux d'étain de la Ville glauque, c'est Mariotte au contraire. Et dans le dernier épisode, Le Dernier chant des Malaterre, les affaires de chacun et la mort, au passage, séparent les trois destinées, et distinguent leurs rêves. Mais s'agit-il bien de rêves? Est-ce la réalité qui les influence, ou l'inverse? Est-ce la réalité, est-ce le rêve qui nourrit la légende? "Trois parties dans le monde; trois commencements, trois fins, pour l'homme comme pour le chêne. Deux boeufs attelés à une coque; ils tirent, ils vont expirer; voyez la merveille. Pas de série pour le nombre un: la Nécessité unique; le Trépas, père de la douleur. Rien avant, rien de plus."

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1984
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Les Compagnons du Crépuscule © Delcourt 1984
Les notes
Note: 3.66/5
(3.66/5 pour 61 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

25/08/2001 | brunelle
Modifier


Par Charly
Note: 4/5
L'avatar du posteur Charly

L'histoire se déroule pendant la guerre de Cent Ans, entre juillet 1350 et le printemps suivant. Nous suivons les aventures d'un chevalier sans nom ni visage, accompagné de deux jeunes compagnons, Mariotte et l'Anicet, dans leur quête de rédemption. Ce récit nous emporte dans un voyage à la fois onirique et historique, où des éléments fantastiques se mêlent à la réalité. L'un des points forts de cette bande dessinée réside dans le souci du détail de l'auteur. François Bourgeon nous offre des dessins d'une qualité exceptionnelle, riches en détails, avec des décors, des costumes et des détails architecturaux minutieusement recherchés. Cela confère à l'histoire une crédibilité qui nous plonge entièrement dans cet univers médiéval. La narration complexe de Bourgeon nous tient en haleine tout au long des trois tomes. Les personnages sont bien développés et leurs interactions sont empreintes de profondeur. Les thèmes abordés, tels que la lutte entre le bien et le mal, la vie et la mort, sont explorés de manière subtile et captivante. J'ai été particulièrement séduit par le mélange habile de l'histoire médiévale, de la magie et des éléments fantastiques. Bourgeon parvient à équilibrer ces différents éléments avec maestria, créant ainsi une atmosphère unique qui nous transporte dans un monde à la frontière entre le rêve et la réalité. Cependant, il convient de noter que certains passages peuvent s'avérer complexes et difficiles à suivre. L'auteur peut parfois être un peu verbeux, ce qui peut demander une attention soutenue de la part du lecteur. Malgré cela, l'ensemble de la bande dessinée reste accessible et récompense les lecteurs patients.

05/06/2023 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
L'avatar du posteur Solo

Oh bah mince alors... J'ai pas réussi à finir ! Mais ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit : j'ai pourtant plutôt bien aimé. Voire très bien aimé. Mais cette BD elle peut te bouffer si tu la bouffes pas avant! J'ai un niveau grammatical correct et j'apprécie l'idée de l'auteur d'avoir retranscrit le langage d'époque. C'est clair que pour entrer dans l'univers, associé avec ce dessin, on peut pas avoir mieux. Oui mais l'écriture prend tout de même des tournures complexes, il m'est difficile de parcourir l'histoire sans trébucher à plusieurs reprises. Et j'ai forcé pour ne pas me casser la gueule. Cette BD m'a mis dans tous les états. In fine, je m'arrête au tiers du tome 3, l'épaisseur m'a mis K.O. C'est essentiellement une question de période et d'humeur, et pour moi ça demandait trop de rigueur. C'est dur d'avouer sa défaite hein. Alors je vous répète un conseil que j'ai pu lire ici (et que je n'ai donc pas respecté moi-même) : ne lisez pas à toute berzingue, posez vous confortablement et plutôt en forme, ça ne se lit pas dans n'importe quelles conditions. Et peut-être un second conseil : ne cherchez pas absolument le fil rouge entre les 3 tomes. Je ne dis pas qu'il n'y en n'a pas, j'en sais fichtre rien (la quête m'a finalement paru plutôt accessoire, par exemple ?), c'que j'dis c'est qu'on peut tout à fait interpréter chaque histoire comme une fin en soi (vous pensez pas ?). Mais cela reste à lire dans l'ordre ! D'ailleurs, en parlant d'histoire, j'ai lu les avis et même si, par principe, on évite de spoiler les futurs lecteurs avec nos avis, je trouve que tout le monde commente sans donner d'explication concrète au(x) récit(s). Un partage de compréhension serait intéressant, je ne serais pas étonné de lire de nombreuses interprétations différentes. Je ne peux pas donner moins que 3/5. Il y a trop d'excellents éléments. L'univers est super riche, on est dans une ambiance très proche du réel mais avec cette ambiance fantastique étrange, et ça j'aime beaucoup. Le dessin est dans son jus, ça vieillit mais c'est la graaaande classe. Tout le monde ou presque a pu profiter des retranscriptions et c'est clair que les châteaux, paysages et costumes font tout le charme de cette série. Tout ce travail colossal mérite de tenter le coup, vraiment. Pour ma part je ne suis pas pressé, je possède ce triptyque et je me le garde pour plus tard.

05/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Tome 1 : Le Sortilège du Bois des Brumes - 3 / 5 Paru à la même période que le tome 5 des "Passagers du vent", Le Sortilège du Bois des Brumes a la même finesse dans le dessin. Là où les personnages de La fille sous la dunette ou Le ponton me paraissaient un peu mal dégrossis, ceux de ce tome 1 sont déjà fort jolis. Ainsi la Mariotte passerait presque pour une version plus aboutie de Mary. Sur le côté documenté et historique, oui, là encore tout "sonne vrai", et l'utilisation du vieux français - si elle alourdit la lecture - y contribue aussi. Quelques pages en fin d'album expliqueront au lecteur patient l'origine de l'idée des créatures étranges que l'on rencontrera ici. Même si elles ont un peu un goût de Petit détective, elles sont plutôt intéressantes. Côté histoire, elle se veut intriquée et mystérieuse en mêlant rêve et réalité d'une part, et en proposant une opposition entre trois forces - vie (rouge et blanc) / mort (noire) - mais au final, même si ces 50 pages sont denses, elle est assez simple. C'est donc plutôt pour l'ambiance et la découverte du passé du chevalier mystérieux que j'ai trouvé ici un intérêt. Tome 2 : Les yeux d'étain de la ville glauque - 3,5 / 5 Histoire à part entière mais dans la continuité du sortilège du bois des brumes, on y retrouve les mêmes personnages. Le chevalier aura ici un rôle mineur, et c'est plutôt la Mariotte qui sera importante. Il y a trois parties dans le monde, trois commencements et trois fins, serait-ce que chacun de nos trois compagnons aura son tome ? L'histoire est, tout le monde, l'a noté, compliquée. A tel point qu'on peut la trouver incompréhensible. Là où le tome 1 était finalement assez simple, avec un mélange entre (royaume du) rêve et (royaume de la) réalité, ce tome 2 mélange en plus les temporalités. Les événements d'il y a plus de 1200 ans influent directement sur le présent de nos compagnons. On peut le voir dès le début quand Mariotte se réfugie sur le rocher, et une relecture permettra de distinguer les détails qui séparent le passé du présent. Cela est très bien fait tout au long de l'album, mais pourrait évoquer du Shyamalan : un artifice de mise en scène qui trompe le spectateur. Sauf que là, les conséquences sont très tangibles. Une fois ces deux temporalités distinguées, une partie du mystère est dissipée, mais il en reste encore bien suffisamment qui ne sera pas expliqué et sur lequel on ne pourra émettre que des hypothèses. A noter la présence en fil rouge de Ar rannoù (Les séries, ou Les Vêpres des grenouilles), qui confère un aspect mystérieux et hypnotique à l'ensemble. Sans être déçu par cette histoire, je ne suis pas non plus plus convaincu que cela. Certes elle est agréablement complexe. Mais ne l'est-elle pas un peu en vain ? Comment s'inscrit-elle dans la construction globale de la série ? Et pourquoi revoit-on ces personnages du tome 1 qui ne sont là que pour mourir au bout de quelques pages ? Et d'où sortent ces gros monstres reptiliens qui mettraient en joie n'importe quel dentiste ? Et pourquoi Bourgeon dénude-t-il toujours ses personnages féminins en milieu aquatique ? Bref, si je suis tout de même content d'avoir lu ces deux tomes, cela n'est pas suffisant pour me faire investir dans le troisième.

04/05/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 3/5
L'avatar du posteur Yann135

Je vais faire grincer des dents, mais pour moi François Bourgeon c’est « Les passagers du vent » et point barre ! Avec le temps et peut être un peu de sagesse, je me suis dit pourquoi ne pas essayer de découvrir d’autres œuvres de cet illustre auteur. Je me suis donc mis en quête des albums « Les compagnons du crépuscule ». Petite déception… je vous dis pourquoi. L’histoire se déroule durant la guerre de 100 ans. Un chevalier sans nom, sans visage, qui a connu ses heures de gloire dans les tournois, emmène Mariotte et Anicet dans sa quête de rédemption dont lui-même distingue à peine le sens. Mariotte est rejetée par sa communauté. Elle vit seule avec sa grand-mère à l'écart du village. Sa chevelure rousse est aussi une cause d'exclusion. Anicet est un jeune paysan un peu niais qui, contraint par les événements, accompagne bon gré mal gré le Chevalier. Dans le premier tome, ces trois personnages s'endorment dans le bois des brumes et entrent dans un rêve où il est question de lutins étranges et d'une malebête à combattre. De justesse, cette première quête onirique est un succès. Dans le second opus, les lutins du bois des brumes appellent à l'aide pour les délivrer des Dhuards, sortes de monstres maléfiques, qui les oppriment. À nouveau, l'essentiel du récit se passe en rêve mais ce n'en est pas moins important et dangereux. Les compagnons arrivent enfin dans le dernier épisode à la ville de Montroy où ils décident de passer l'hiver. Dame Neyrelle, seigneur du château n'est pas indifférente à l'arrivée du chevalier dans sa ville, et manigance pour que les compagnons soient hébergés au château... Même si j’apprécie le dessin et la patte de François Bourgeon, ses histoires fantastiques de lutins en tout genre, ou de monstres hideux, ben ce n’est pas du tout ma tasse de thé. Les mythes d’antan en BD ce n’est pas pour moi et ce n’est pas parce que beaucoup de lecteurs crient au génie que je vais suivre le même chemin. Désolé. Je dis donc oui pour cette série pour le graphisme, mais non pour l’histoire.

14/07/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Bourgeon a réalisé en solo trois séries superbes, que j’adore, et que j’ai relues de multiples fois. Et ce dans des univers très différents, avec la SF pour Le Cycle de Cyann, l’aventure maritime du XVIIIème siècle avec Les Passagers du vent, et donc du médiéval fantastique avec « Les compagnons du crépuscule ». De ces trois séries, « Les compagnons du crépuscule » est sans conteste celle qui est la moins facile à appréhender, qui nécessite le plus d’efforts pour entrer – et rester ! – dedans. D’abord parce que le texte est très abondant, très riche et dense, mais aussi parce que certaines parties de l’intrigue sont un peu plus obscures : c’est avant tout le cas du deuxième album, clairement le plus complexe, avec certains passages peut-être moins fluides – et jouant davantage sur le fantastique, la poésie, l’imaginaire. Mais, si vous vous accrochez, vous découvrirez une histoire à la fois riche et belle, prenante, que j’aime en tout cas beaucoup. Comme pour toutes ses productions, Bourgeon s’est documenté, et cela se voit. Dans les dialogues d’abord, abondants et riches, comme signalé plus haut, mais aussi remplis de termes moyenâgeux (cette force est aussi une des difficultés déjà signalées). En plus des dialogues, ce sont les décors qui font « que l’on s’y croit ». En effet, que ce soit les habits, les habitations (ville et châteaux), mais aussi les paysages, le dessin de Bourgeon est très bon et très beau, et en plus est très crédible. C’est une belle reconstitution de l’Europe de ces temps troublés. En cela le dernier tome (deux fois plus épais que les précédents avec près de 130 pages !) est vraiment superbe, alliant un scénario aux petits oignons à un dessin franchement très bon. Ajoutons que, fidèle à son habitude, Bourgeon a su créer des personnages féminins très forts - et très beaux (dans tous les sens du terme d'ailleurs), comme Mariotte. C'est une série exigeante, mais que je vous encourage à découvrir si ce n’est pas déjà fait !

12/07/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5
L'avatar du posteur Ro

Depuis longtemps, les Compagnons du Crépuscule était une série que je considérais comme culte. Néanmoins, je ne l'avais pas lue depuis au moins quinze ans et j'appréhendais de la redécouvrir aujourd'hui, craignant de trouver qu'elle avait trop vieilli ou de découvrir des défauts que mes yeux désormais plus acérés en matière de bande dessinée pourraient trouver. Je suis heureux de pouvoir dire que mon avis reste inchangé, c'est une bande dessinée véritablement excellente. Les Compagnons du Crépuscule, c'est une série médiévale fantastique. Rares sont celles qui mettent autant l'accent sur le terme médiéval car François Bourgeon a effectué un formidable travail documentaire pour redonner vie au Moyen-Âge français de l'époque de la Guerre de Cent Ans. Décors, costumes, architecture, état d'esprit et coutumes sont parfaitement respectées et bien rendues. Cela va jusqu'aux dialogues qui sont écrits en grande partie en vieux français, les rendant parfois un peu plus compliqués à comprendre mais ajoutant nettement à l'ambiance du récit. Quant au fantastique, il s'insère à des degrés divers de tome en tome. Globalement, il s'inspire des légendes médiévales, essentiellement d'inspiration celtique avec des influences druidiques et l'apparition d'un discret Merlin dans le dernier tome. Mais nous sommes loin d'un récit d'heroïc-fantasy, même si le second tome va un peu plus loin que les autres dans ce domaine. Chaque tome forme une histoire complète, avec chacun une ambiance assez différente. L'ensemble est relié par les personnages évidemment, par un fil rouge narratif évoquant un mystérieux conflit entre des puissances immortelles et symboliques, Noire, Rouge et Blanche, mais aussi par quelques moments clés se répétant de tome en tome tels que le texte d'introduction, certains dialogues et scènes comme les différentes fois où l'Anicet essaie un casque et se fait successivement traiter de chaudron, marmite et casserole. Le premier tome met en scène la rencontre entre les 3 personnages principaux. On y trouve d'abord la Mariotte, jolie rousse rebelle et pas toujours très chanceuse. Puis l'Anicet, beau gosse mais très lâche, égoïste et assez détestable. Et enfin le Chevalier, défiguré et sans domaine, poursuivant une folle quête inspirée par ses rêves. L'intrigue de ce tome n'est pas passionnante mais met en place l'ambiance de la série, entre réalisme médiéval et légendes fantastiques à la croisée du rêve. Le second tome est nettement plus orienté vers l'imaginaire et la poésie. Son récit, aventureux et débridé, est proche de la fantasy avec des créatures surnaturelles et un monde caché. Très beau, j'aime la façon dont il se raconte en parallèle un récit plus druidique, très celtique. Il y règne en outre une légère ambiance hippie tant au niveau des personnages que de certains costumes comme celui de la dame blanche. Le troisième tome est le plus gros et le plus abouti. C'est le final grandiose de la série. Nos héros arrivent cette fois dans un décor urbain, celui d'une ville et d'un château pleins de vie, de dangers et de personnages divers et variés. Le Dernier Chant des Malaterre est un chef d'oeuvre ne serait-ce qu'au niveau du dessin, de la recherche historique, de la beauté et du réalisme ultra-fouillé de ses décors. Bourgeon a fait un travail de documentation énorme afin de construire cette bande dessinée. Mais au-delà de cette justesse du détail et du réalisme, l'histoire en elle-même est captivante et envoûtante. Le scénario est complexe car il concrétise des notions acquises dans les deux premiers tomes et ne s'offre pas tout cru au lecteur. Il y a une part de fantastique, de magie et beaucoup d'humanité dans cette oeuvre. Et le final de toute cette aventure médiévale est tout simplement beau et intelligent. Une pièce maîtresse dans toute bédéthèque à mes yeux.

23/09/2003 (MAJ le 19/03/2016) (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Je dirais en premier lieu que voilà une série qui se mérite. Il vaut mieux prendre son temps si l'on veut en comprendre tous les aspects. Tout d'abord le dessin de Bourgeon tout simplement excellent et qui fourmille de détails, tant au niveau des costumes , des architectures et des paysages. N'oublions pas le travail de recherche que cela à coûté, par exemple en ce qui concerne le langage. Il faut prendre son temps pour tout intégrer. Ne boudons pas notre plaisir mais c'est tellement riche qu'une seule lecture ne suffit pas. L'histoire se passe au moyen âge, période trouble s'il en est mais riche, puissante, propice à tous les imaginaires. C'est justement là que les choses pêchent un petit peu . Comme déjà dit auparavant, nous avons là deux tomes plus un. Les premiers introduisent une dose de fantastique qui si elle n'est pas malvenue, déroute lorsque l'on regarde l'ensemble. Au final ce n'est pas une série que je conseillerais à des néophytes de la BD, peut être trop dense et ardue mais personnellement j'y reviendrais justement à cause de ces défauts.

06/09/2014 (modifier)
Par Tomeke
Note: 1/5

Et bien cette série n’est vraiment pas pour moi. Entre l’opaque et l’anecdotique, le récit tombe rapidement dans l’inintérêt. L’histoire est convenue de lourdeur et le rythme est…. Le rythme, quel rythme ? Alors certes, la narration a ceci d’originale qu’elle emploie le vieux français. Le dessin fait quant à lui preuve d’une certaine précision et finesse dans le trait mais rien n’y a fait, j’ai abandonné ma lecture pour arrêter de me forcer et ainsi éviter d’enfoncer un peu plus ma lassitude vers l’ennui complet.

07/04/2014 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'ai du mal à trancher pour cette BD qui est très particulière, et disons-le tout net, difficile à lire. Mais vraiment, la lecture de ces trois tomes vous prendra pas mal de temps. En un sens, on en a pour son argent. J'avoue aussi que, comme beaucoup d'autres posteurs, j'ai eu du mal à trouver le liant entre les différents tomes, les deux premiers qui se concentrent sur un aspect fantastique et le troisième qui est clairement réaliste. Mais je prend l'ensemble de la série comme une vision du Moyen-Age, et dans cet aspect là je pense que la série est juste parfaite. Le trait de Bourgeon est quelque peu exceptionnel, mariant les architectures, les paysages et les portraits dans tout les sens sans qu'on ne décroche. Pour un reproche, je dirais que c'est un peu chargé dans certaines cases, mais sinon c'est excellent. Notamment les reproductions de villes, et de ce que je sais de cette période, la recherche documentaire fut impressionnante. L'histoire, comme dit, est très particulière. Elle se divise en deux partie, l'une sur les deux premiers tomes qui lie le fantastique avec l'aspect médiéval, l'autre qui reste dans le réalisme pur et nous invite dans un huis-clos (ou presque). C'est beaucoup plus dense, et ce dernier tome m'a paru très long, mais aussi très prenant car je ne savais pas du tout la façon dont il se terminerait. Le tout est lié par son texte, important et omniprésent, mais dans un style vieux français qui se marrie tellement bien avec le reste. Sans parler de toutes les parties déclamés, les textes liturgiques, bref tout est fait pour mettre dans l'ambiance. Rien que dans la façon dont les gens s'interpellent, on sent la recherche de Bourgeon, et j'ai adoré cela. Le tout est, comme dit, très long à lire et très dense. Je me perdais parfois dans les termes et les noms, et certaines bulles sont restées un mystère pour moi. Mais le reste est excellent et j'ai passé un excellent moment dans ce Moyen-Age recrée en réalisme, dans ce que pouvait être cette atmosphère d'une ville ou d'un village, ces bandes de soldats battants les campagnes et les superstitions de tout a chacun. Bourgeon à fait, selon moi, un tableau du Moyen-Age sous plusieurs aspects plutôt qu'une véritable BD avec un scénario qui se tisse dans les trois tomes (même si l'histoire du chevalier dans le troisième tome avait des pistes déjà présentes auparavant). C'est pour cela que je ne met pas la note maximale, mais pour le reste la lecture m'a impressionnée. Cela dit, je ne peux que vous conseiller de le lire avant de l'acheter, parce que ce n'est pas une BD si accessible que ça.

04/01/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai découvert cette trilogie dans le mensuel A Suivre en 1983, et je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à la comprendre. Je m'y suis repris à 2 fois en bibliothèque, mais rien à faire , je peine à y voir clair dans ce récit qui pour moi reste nébuleux. Et pourtant, il me tardait de retrouver Bourgeon revenir au genre médiéval comme il l'avait fait dans Brunelle et Colin, je me réjouissais de lire une série médiévale; médiévale oui, mais au parfum fantastique envoûtant et complexe, si complexe que j'étais à deux doigts de décrocher. Je trouve que l'absence d'un scénario linéaire nuit à la compréhension de cette histoire où je n'ai pas appris grand chose de plus sur la guerre de Cent Ans que je ne savais déja. Il faut s'immerger totalement pour entrer dans cette histoire qui mélange l'élément fantastique, la brutalité, la cruauté et la sensualité, et ne pas la lire d'un oeil distrait. D'un point de vue graphique, j'étais heureusement satisfait, encore plus impressionné que dans Les Passagers du vent. Bourgeon atteint ici un style réaliste d'une grande maturité, étourdissant dans ses décors de châteaux et d'intérieurs, notamment les charpentes, le tout faisant preuve d'une documentation pointue. D'autre part, son dialogue d'époque ne m'a pas du tout gêné, au contraire, ça donne une authenticité et une grande justesse qui m'ont peut-être aidé à "tenir" sur cette lecture si difficile, mais je reconnais que pour les non-initiés, ça peut rebuter. Ce qui m'a le plus ennuyé, c'est l'abondance de texte. Je suis sorti de cette lecture étrillé, et je ne sais pas si j'y reviendrai un jour, mais ma note est quand même positive en regard du talent graphique de Bourgeon. Comme quoi, le graphisme peut quand il est magistral, me faire supporter une Bd au scénario insignifiant ou incompréhensible. Inversement, si un dessin est pourri et que le scénario est un pur bijou de narration, je ne lirai pas la Bd. Je ne conseille pas l'achat non plus, car il faut d'abord essayer en biblio ce triptyque très singulier.

05/07/2013 (modifier)