Zaroff

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 18 avis)

Adaptation du roman de R.Connel lui même adapté au cinéma sous le titre "Les chasses du comte Zaroff"


Adaptations de romans en BD Auteurs canadiens Coupés du monde... Jeux mortels L'Océan pacifique Signé

Fiona Flanagan est l'héritière d'un gang criminel de Boston, elle mets en place un stratagème pour venger la mort de son père, le responsable étant le comte Zaroff. Sur une île pas si déserte Fiona et ses hommes sont confrontés au comte Zaroff, grand chasseur devant l’éternel. Alors que la tempête fait rage les protagonistes s'affrontent dans un déchainement de violence.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Mai 2019
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Zaroff © Le Lombard 2019
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 18 avis)
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09/06/2019 | sloane
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Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Un très bon album qui revisite le film « Les Chasses du comte Zaroff », c’est bien écrit et on reste captivé jusqu’au bout par cette histoire menée à un rythme effréné avec un suspens qui ne faiblit pas. On est totalement immergé dans une nature sauvage qui réserve les pièges habituels de la jungle aux acteurs de cette double chasse à l’homme. Seul bémol pour moi, le manque d’approfondissement des personnages, manque de charisme, de leur histoire personnelle, de leurs liens passés. Le duel de ces deux chasseurs-chassés, psychopathes tueurs en série, aurait gagné en tension dramatique. On peut y ajouter quelques facilités scénaristiques malvenues et quelques raccourcis agaçants. Le dessin réaliste est très beau, précis et dynamique. François Miville-Deschênes réalise, là, une très belle performance graphique. Un très bon moment de lecture, à recommander…

05/10/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

L'enthousiasme de notre ami Agecanonix était tel que je ne pouvais pas passer à côté de cette bande dessinée ! Après avoir découvert le merveilleux film de 1932 récemment, je me suis donc lancé dans cette suite dessinée, et indéniablement, c'est du très, très bon boulot ! Faire revivre ce personnage détestable et fascinant n'était pas chose aisée, mais Sylvain Runberg a trouvé un excellent point de départ, permettant de renouveler les bases du scénario original tout en perpétuant l'univers dans la grande continuité de ce qu'instaurait le film de Pichel et Schoedsack. Cette idée d'opposer au général Zaroff une autre psychopathe permet de mettre en scène un nouveau duel où, cette fois, il devient difficile de déterminer qui, des deux adversaires, est la proie et qui est le chasseur. Les personnage sont très bien dessinés, et surtout très nuancés, par leurs actes et leurs dialogues, joliment écrits. Ainsi, Zaroff se découvre une âme en étant obligé de sauver la famille de sa sœur, mais pour autant, il ne devient pas un "gentil". Cela reste un psychopathe, un chasseur qui aime le goût du sang, mais au fond duquel sommeille toutefois un homme loyal. Heureusement, le scénario nous offre donc également les personnages de la sœur du général russe et de ses enfants, auxquels on aura moins de scrupules à s'attacher qu'au personnage principal. Le récit est raconté sur un ton très réaliste, et prend le temps de développer chacune de ses péripéties, malgré quelques raccourcis narratifs vraiment pas méchants (genre la civière qui surgit de nulle part sans précision d'une quelconque ellipse temporelle ayant permis sa confection). Ainsi, la crédibilité est de mise dans ce duel entre deux esprits tout aussi tordus l'un que l'autre, à la fois terrifiants et envoûtants. Surtout, le récit est parfaitement servi par le dessin de François Miville-Deschênes, d'une précision ahurissante et donc d'une beauté stupéfiante. Vraiment, chaque case est un pur plaisir à regarder. J'aime rarement quand le dessin est hyper-réaliste (à la Bergèse dans les "Buck Danny de 2005-2006, par exemple), mais ici, Miville-Deschênes réussit à faire quelque chose de très fluide. Notamment, l'alchimie entre les personnages et les paysages (élément essentiel dans les histoires mettant en scène le comte Zaroff) est admirable, il n'y a pas le côté trop statique qu'on trouve souvent quand le dessin essaye d'être trop réaliste. Ici, pas un trait en trop, l'équilibre est parfait ! Seul (très) léger reproche : il est peut-être un peu trop propre par rapport au ton du récit. Quand ça devient vraiment sanglant, on a parfois un petit peu de peine à ressentir l'impact d'une blessure ou d'un coup de griffe. Ou encore le visage blessé du général Zaroff est bien trop lisse par rapport à ce à quoi on aurait pu s'attendre. Mais bon, ça n'entame pas la qualité incroyable du dessin. Ainsi, alors que le pari de reprendre la nouvelle initiale et le film de 1932 avec la même intensité semblait perdu d'avance, Runberg et Miville-Deschênes réussissent pourtant à créer un résultat à la hauteur des œuvres initiales. Rien n'est édulcoré, aucun élément de base n'est trahi, et la continuité est parfaitement entretenue jusqu'à une conclusion qui sait être sombre sans l'être à l'excès. Une conclusion qui résume parfaitement l'esprit de cette bande dessinée : ne rien trahir, trouver le juste équilibre. Clairement, c'est une mission accomplie pour les deux auteurs !

20/04/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je crois n'avoir jamais mis de 5 étoiles à une Bd récente, mais voila c'est fait, je n'ai pu résister à cet album qui m'a en plus replongé dans des souvenirs de jeunesse exaltants ; j'ai en effet vu très jeune, alors que j'étais ado ou pré-ado le film de Shoedsack et Pichel au ciné-club de la 2 que présentait Claude-Jean Philippe à la fin d'Apostrophes chez Pivot, c'est vous dire si ça remonte. Mais le souvenir est tellement vivace, ce film m'a tellement marqué, c'est un chef-d'oeuvre du cinéma fantastique, et je me souviens que dans la semaine qui suivit je voyais aussi le Frankenstein de James Whale et le King Kong de 1933 car le ciné-club consacrait un cycle au ciné fantastique des années 30. D'un coup, je faisais mon éducation ciné avec 3 énormes classiques. Les Chasses du comte Zaroff (the Most dangerous game) a été tourné en 1932 par la même équipe que King Kong ; on y retrouvait Shoedsack à la réalisation avec Merian C. Cooper, puis la même actrice Fay Wray, et la musique était signée aussi par le légendaire Max Steiner ; les décors utilisaient le même plateau, avec des décors de jungle issus de Skull Island, les scènes de King Kong étaient tournées le jour par Cooper, et la nuit Shoedsack prenait le relais et tournait celles du Comte Zaroff qui visiblement était une petite production de la RKO devant servir de test au prestigieux projet mené par Shoedsack et Cooper : King Kong. Mais ce soi-disant petit film possédait d'indéniables qualités artistiques et techniques où la traque, la forteresse vaguement gothique, les marécages brumeux, la forêt dense constituaient une atmosphère hostile et angoissante, et qui faisait de Zaroff un aristocrate raffiné et cruel tout à fait fascinant. D'où le fait que ce film a fait date et qu'il a inspiré plusieurs remakes ; j'en citerai 2 qui présentent des qualités intéressantes : la Chasse sanglante en 1974 qui revisitait le mythe de façon plus bestiale et beaucoup plus violente, et la même année, la Comtesse perverse, un film espagnol de Jess Franco, le maître de l'érotisme et de l'horrifique bis, où sa comtesse chassait nue des vierges sur son île, un film qui je me souviens, avait émoustillé ma libido de très jeune adulte au début des années 80. On peut y ajouter Chasse à l'homme, remake moderne et premier film américain de John Woo qui lançait le cogneur belge Jean-Claude Van Damme chassé par d'horribles riches oisifs en Louisiane. Après ce cours d'histoire cinématographique, parlons de la Bd de Runberg et Miville-Deschênes, un album qui m'a entièrement ravi et où j'ai retrouvé plein de sensations. En fait, c'est une extrapolation d'un film mythique, lui-même adapté fidèlement d'une nouvelle, puisque Runberg imagine ce qui se passe après le film, c'est donc un prolongement librement interprété ; les auteurs résument le film dans les premières pages en une sorte de noir & blanc, qui permettent de comprendre la chronologie des événements précédents. Ce qui fait la force de ce scénario, c'est bien évidemment le dessin de Miville-Deschênes que j'avais déjà tellement admiré sur Reconquêtes, précedente Bd d'antic-fantasy du duo Runberg-MD. Ce dessin est toujours aussi somptueux et saisissant, MD crée un background hyper consistant qui donne une force incroyable à ce récit, à tel point que ça en devient presque immersif. Le décor de cette île maléfique constitué d'une jungle luxuriante, d'affrontements, et d'animaux sauvages (déjà MD se régalait avec ses bêtes monstrueuses dans Reconquêtes), tout ceci forme un univers extraordinaire et fantasmé. Certaines images renvoient à l'imaginaire des romans d'aventure du XIXème siècle, c'est proprement fabuleux. Au final, ce récit qui revisite le film avec 2 groupes de chasseurs qui se chassent mutuellement, et tout aussi psychopathes l'un que l'autre, est non seulement haletant, mais surtout parfaitement construit et bien conduit, quelle idée formidable de réinventer cette trame et de n'avoir pas cherché simplement à faire une banale adaptation du film, l'ambiance est parfaitement recréée, ça sera sans doute moins probant pour ceux qui n'ont pas vu le film évidemment, je pense qu'ils perdent beaucoup, mais je peux vous assurer que pour un gars comme moi qui a baigné dans cette atmosphère très jeune qui plus est, je suis tombé à la renverse devant tant d'excellence. Un album sensationnel à lire absolument !

04/03/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas régalé comme ça à lire une BD ! Une histoire originale et palpitante avec un graphisme somptueux. Quoi demander de plus ? Tous les ingrédients sont là pour un bon moment de lecture. En 1932 le long métrage « les chasses du comte Zaroff » d’Irving Pichel et Enerst B. Schoedsack - tourné dans les décors de King Kong - allait marquer l’histoire du cinéma. Avant la tragédie du grand singe, Zaroff apportait une incarnation plus radicale de la cruauté humaine. Déjà, l’homme ne sort pas grandi de King Kong, longue agonie du primate martyr, sacrifié au nom de l’appât du gain et pour la grandiloquence du spectacle. Dans « les chasses du comte de Zaroff » c’est encore pire ! Là, l’humain devient jouet, lâché dans la jungle, pour assouvir la passion essoufflée du chasseur. Le comte Zaroff a tout du héros sadique, au sens littéral, toujours en quête de nouvelles sensations à pourvoir à un corps émoussé. Avec cet album, Sylvain Runberg au scénario, nous propose ce qu’aurait pu devenir ce comte russe aimant citer Marc Aurèle durant ses chasses à l’homme. Chaud devant … mais cette aventure bestiale palpitante au final, est juste magnifique. Elle bénéficie de tous les éléments pour un bon thriller avec une multitude de rebondissements. François Miville-Deschênes contribue efficacement à la réussite de cet album. Les dessins sont particulièrement réussis. Coup de chapeau particulier pour les traits du général Zaroff. Le russe y exhale un mélange subtil de raffinement et d’animalité, de distinction et de sauvagerie primitive. Un aristocrate éclairé sous le vernis policé duquel se révèle une bête de sang obsédé par sa proie. Un régal pour les yeux. J’ai même trouvé ce personnage immonde par moment sympathique. Coup de chapeau également aux décors. Nous sommes sur une île tropicale façon Jurassic park. Les paysages sont merveilleux. Vous plongez allégrement dans une jungle particulièrement luxuriante. Les animaux sauvages sont parfaits. C’est époustouflant. Je ne vois pas de défauts. Tout pour moi est remarquable. Mon coup de cœur du moment.

25/10/2020 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Une bande dessinée dans la collection Signé est souvent gage de qualité et en l’occurrence, avec "Zaroff", le lecteur, que je suis , est une nouvelle fois comblé. J’avais repéré ce titre depuis quelques mois dans les prévisions de sorties, grâce à la superbe couverture qui cristallisait le crime, la moiteur d’une forêt vierge et un héros haut en couleur. A la lecture, je ne m’étais pas trompé. Certes Zaroff est le personnage ignoble et cynique que j’attendais, mais au-delà de la galerie des personnages présents, le rôle principal de ce récit reste à mes yeux cette île, je dirai presque cette île mystérieuse qui regorge de pièges, et d’une faune sauvage parfaitement mis en relief par François Miville-Deschênes, que j’avais découvert avec sa série Millénaire. Il faut avouer que son dessin est superbe et restitue l’atmosphère de cette forêt tropicale de manière magistrale. Passionné de cinéma, en particulier de la période 1927-1939, je connaissais l’existence du film de 1932 sur le comte Zaroff, et Sylvain Runberg s’en est habilement et intelligemment inspiré pour construire une chasse à l’homme qui tient en haleine sur près de 80 pages. Un dessin très soigné, un récit haletant, bref une bande dessinée que je recommande vivement

13/06/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Quel bonheur anticipé quand il y a quelques temps j'ai vu que les éditions du Lombard s’apprêtait à publier "Zaroff". Pour moi ce nom faisait écho au film de 1932 de Irving Pichel et Ernest Schoedsack ( ce dernier plus connu pour avoir réalisé le premier "King Kong" ). Souvenir du cinéma de minuit.... A l'arrivée ce "Zaroff" se veut être une sorte de suite au film. Le général Zaroff ayant fui la Russie au moment de la révolution bolchevique est un homme cultivé qui cite Marc Aurèle. C'est également un homme passionné de chasse qui s'est construit un petit paradis sur une île au large du Venezuela ou il peut s'adonner à son sport favori. Sa forteresse est décorée de ses multiples trophées mais depuis quelques temps Zaroff apprécie de chasser une autre espèce, celle des bipèdes. Il y a peu il a tué le chef d'un des gangs irlandais de Boston. Son héritière Fiona Flanagazn ayant le sens de la famille, elle kidnappe la sœur de Zaroff et ses enfants et les place dans l'île au cœur de l'affrontement. Dans ce récit ce qui est particulièrement intéressant c'est l'inversion des rôles le chasseur devient chassé et le chassé devient chasseur, les protagonistes ne sont pas forcément ce qu'ils sont censés être, les uns et les autres se déchirant. Quand la nature s'en mêle peuplée de crocodiles, des jaguars qui rôdent et si en plus la tempête arrive tout concours à nous donner une histoire cruelle et violente ou chacun sort transformé de l'affrontement. A ce titre il faut rendre hommage au scénario de Sylvain Runberg que l'on ne présente plus. En ce qui concerne le dessin et la colorisation, là aussi c'est du tout bon avec François Miville-Deschênes déjà rencontré sur Millénaire et Reconquêtes. Sa représentation de la jungle et des animaux qui l'habite est tout simplement exceptionnelle. Et cette couverture ou le comte nous fixe avec cet air de cruauté et de grande classe. N'oublions pas la couleur qui joue un rôle d'importance dans le récit, ce fascinant parallèle entre la chevelure de Fiona et la robe de chambre du comte dans les sous-bois de la jungle est d'une grande pertinence. Personnellement j'ai bien du mal à rester objectif tant le travail de ces deux auteurs me plait, avec un petit zeste d'avantage au dessin de F. Miville-Deschênes. Forcément un coup de cœur et faites tourner.

09/06/2019 (modifier)