Betty Boob

Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)

Le parcours d'une reconstruction tout en tendresse et chargé d'espoir.


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Elle a perdu son sein gauche, son job et son mec. Elle ne le sait pas encore, mais c'est le meilleur jour de sa vie.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Septembre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Betty Boob © Casterman 2017
Les notes
Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)
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14/09/2017 | Mac Arthur
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
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La beauté est dans l’œil de celui qui la contemple. - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de tout autre. Cette bande dessinée est parue en septembre 2017, écrite par Véro Cazot, dessinée et mise en couleurs par Julie Rocheleau. Elle présente la particularité de reposer sur une narration visuelle, sans dialogues, ni bulles de pensée ou autres indications dans des cellules de texte. La scénariste est également l'auteur de Et toi quand est-ce que tu t'y mets ?, Tome 1 : Celle qui ne voulait pas d'enfant dessinée par Madeleine Martin. La dessinatrice a également illustré la série La colère de Fantômas, tome 2 : Tout l'or de Paris sur un scénario d'Olivier Bocquet. Élisabeth B. fait un cauchemar. Elle est allongée toute nue sur son lit, avec son conjoint, nu également. Une nuée de petits crabes s'avancent vers elle depuis les ténèbres de la chambre. Ils s'attaquent à son sein gauche qui est orné d'un piercing. Elle reprend connaissance dans une chambre d'hôpital, la tête rasée, une cicatrice là où devrait se trouver son sein gauche. Elle le cherche partout dans sa chambre, renversant les tiroirs et agressant l'infirmière qui arrive pour lui prodiguer des soins. Elle exige qu'on lui rende son sein et la menace avec un urinal plein. La cancérologue accède à sa demande et lui ramène son sein dans un bocal. Peu de temps après, le conjoint d'Élisabeth arrive pour venir la chercher. Il se sent mal au moment de toquer sur la porte de sa chambre. Il est pris de vertige en regardant l'endroit où se trouvait le sein gauche de sa copine. Il perd connaissance en voyant son sein dans la boîte ramenée par le médecin. Élisabeth et son copain rentrent dans leur appartement, mais le soir elle éprouve des malaises en voyant son conjoint (il n'est jamais nommé) couper une pomme. Elle ressent une intense solitude et un sentiment d'abandon quand il se tient à l'écart d'elle dans le lit. le lendemain elle retourne travailler aux grands magasins Traubon Pourtoy, et elle éprouve une forme d'appréhension et de honte à se changer devant ses collègues dans les vestiaires. Elle décide de se rendre chez une spécialiste en prothèse et réussit à en obtenir une, malgré son prix exorbitant, par un étrange concours de circonstances. Mais les relations avec son conjoint ne vont pas en s'améliorant, et en plus elle perd sa perruque, ce qui la conduit à se lancer dans une course-poursuite farfelue échevelée pour la récupérer. le postiche finit sa course au milieu d'une troupe de burlesque en train d'embarquer sur une péniche. Quelle étrange couverture, avec cette jeune femme presque nue, ce phénix sortant de son sein gauche, ce nippie sur son téton droit associé aux spectacles burlesques, et cet éclairage radieux en arrière-plan. le lecteur a pu être attiré par cette image étonnante, par le thème de l'histoire (s'adapter après une ablation mammaire) ou par la forme de la narration sans texte. Il plonge dans un récit très linéaire au cours duquel Élisabeth se réveille après l'opération, se rend compte que son conjoint est incapable de s'adapter, perd son emploi du fait de son changement d'apparence, et s'intègre dans une troupe de comédiens burlesques. La narration visuelle est impeccable, il n'y a pas de page incompréhensible. Julie Rocheleau réalise des dessins descriptifs, avec de petites exagérations dans la morphologie ou dans les expressions des visages pour les rendre plus expressifs, pur en accentuer la dimension comique, avec une bonne humeur communicative. de ce fait le récit n'est jamais déprimant ou triste, mais toujours plein d'entrain. L'artiste dispose également d'un nombre de pages conséquent, 179 pages, ce qui lui permet d'en consacrer plusieurs à des dessins en pleine page, ou à des séquences oniriques. Elle détoure les formes, avec un trait élégant évoquant la légèreté du crayon graphite. Elle ne détoure pas les cases par une bordure. La plupart sont de format rectangulaire, mais elle peut aussi utiliser d'autres formes et un agencement différent de celui de cases disposées en bande quand la séquence le justifie, pour insuffler plus de mouvement. Elle sait varier le degré de précision des dessins en fonction de la séquence, de très précis et détaillés, à des représentations plus esquissées pour insister sur une ambiance ou un ressenti. Elle utilise une palette de couleurs réduite pour chaque scène, installant une ambiance chromatique spécifique, avec souvent une teinte dominante. Ces changements de rythme et de forme induisent un rythme enlevé à la narration, augmenté par l'absence de texte. Il s'agit donc d'une bande dessinée qui se dévore, et le lecteur se surprend à plusieurs reprises, à freiner sa lecture pour savourer l'inventivité des pages, et leur dimension burlesque. Par exemple, il finit par connecter la métaphore filée de la pomme, découpée par le conjoint, croquée par une collègue de travail. C'est quand même une lecture parfois un peu bizarre. le lecteur apprécie la mise en scène des crabes venant s'en prendre au sein d'Élisabeth, comme une métaphore délicate et terrifiante du cancer. Il sourit en voyant Élisabeth mettre sa chambre d'hôpital sens dessus-dessous pour retrouver cette partie de son anatomie. Il est un peu décontenancé de voir que le bocal contenant son sein se trouve sur un tapis roulant, à côté d'un bocal de fraises. Il grimace devant l'efficacité de l'association entre la pomme découpée en tranche et la sensation de charcutage de son propre corps, ressentie par Élisabeth, à nouveau une séquence visuelle exécutée de main de maître. Par contre la scène de cambriolage dans le magasin de prothèses Au sein Graal semble délirante et forcée. La plastique de la commerçante met en avant l'opulence d'une poitrine symbolisant une fertilité hors norme. La course-poursuite après sa perruque dure une quinzaine de pages (pages 74 à 90) ce qui fait basculer la narration dans le domaine du dessin animé pour enfants, sortant totalement le lecteur de l'immersion dans un monde normal. Il y a encore plusieurs séquences tout aussi fofolles, très enlevées, mais aussi peu réalistes. Le lecteur doit alors faire un petit effort de mémoire. Véro Cazot a inclus quelques références discrètes dans son récit à Betty Boop dans le titre et dans une loge (personnage créé en 1930 par Grim Natwick pour les studios Fleischer), à Alberto Vargas (1896-1982, page 96) dessinateur de pinups , ou encore à Dita von Teese effeuilleuse contemporaine. Mais bien sûr, la référence la plus évidente est celle au burlesque. Un petit tour par une encyclopédie permet de se rappeler que ce terme recouvre plusieurs domaines. Il peut s'agir (1) d'une bouffonnerie outrée, (2) d'un spectacle basé sur le comique de la surprise et de l'outrance, souvent légèrement racoleur, et aussi (3) dans le contexte du cinéma muet d'un comique du geste. En ayant à l'esprit ces différentes dimensions du burlesque, le lecteur se rend compte que les auteures les utilisent toutes les 3 dans leur narration. Ce qui peut parfois paraître comme outré ou très agité trouve alors sa place dans l'un des aspects du burlesque et le lecteur comprend la cohérence de la narration, à commencer par la course-poursuite à la façon Buster Keaton. Emporté par la vivacité et l'inventivité de la narration, le lecteur peut effectivement lire cette bande dessinée pour sa bonne humeur, sa gaieté, et le plaisir des images, complètement oublieux du thème développé à partir de la mastectomie totale subie par Élisabeth. Mais au fil des séquences, les auteures évoquent bien le traumatisme de l'amputation, la réaction des proches confrontés à quelqu'un qui est sortie de la norme corporelle, le travail de deuil à effectuer pour Élisabeth, la norme sociale totalitaire (pour sa cheffe, Élisabeth ne présente plus les caractéristiques attendues pour effectuer son travail), la monétarisation des prothèses (une médecine réparatrice accessible uniquement aux bons salaires), la panique irrépressible à l'idée de perdre ce qui rend normale (la course-poursuite avec la perruque), d'autres écarts physiques par rapport à la norme (le surpoids, mais aussi un appareil génital masculin de a taille d'une cacahuète), etc. Ces traumatismes alimentent un cauchemar saisissant (pages 154 à 158) rendu très impressionnant par des dessins qui s'envolent vers l'expressionnisme. La fin reste dans une optique optimiste et souligne à quel point un phénomène de mode peut changer le regard de l'opinion. Le plaisir de cette lecture provient également de l'absence de méchanceté des auteures. Elles mettent en scène le phénomène de rejet de la société normale qui s'exerce sur Élisabeth, mais sans pointer du doigt un individu ou un groupe de personnes. le conjoint est incapable de dépasser la mutilation, mais ce n'est pas intentionnel de sa part. Sa réaction n'est pas dictée par le mépris vis-à-vis d'une personne qu'il juge imparfaite, incomplète ou infirme. Les dessins montrent qu'il s'agit d'une réaction physique qui va jusqu'à la perte de connaissance. Il est incapable de contrôler ou de dominer sa réaction corporelle qui relève de la phobie, et pas du mépris ou de la répugnance. Les membres de la troupe burlesque ne sont pas monstrueux ou difformes. Ils présentent des caractéristiques physiques ne répondant pas aux critères de la perfection tels que véhiculés par les publicités de toute sorte. À nouveau la manière de les représenter fait ressortir leur bonne humeur et leur joie de vivre, les rendant bien plus agréables et plus sympathiques au lecteur qu'un personnage doté d'une simple séduction physique. La remise en cause des idées reçues va plus loin avec la mise en scène d'une femme tatouée, et d'une mangeuse d'hommes au cours du spectacle burlesque. Ces numéros reposent sur la surprise du renversement des rôles, sous-entendant l'artificialité des conventions comportementales attribuées au genre. le lecteur apprécie d'autant plus Élisabeth qu'elle refuse le rôle de victime. Elle n'accepte pas s'enfermer dans la façon dont elle est décrite et classée par le reste de la société, rejetant l'identité qui lui est ainsi imposée. En refermant ce tome, le lecteur se dit que les auteures ont tenu toutes les promesses faites par la couverture. Il a apprécié un récit très divertissant, avec une verve comique et une joie de vivre épatantes, s'exprimant au travers des émotions des personnages et des péripéties. Il s'est retrouvé entraîné dans des endroits et des situations inattendus, avec une lecture d'autant plus ludique qu'elle s'effectue sans le recours aux mots. le niveau de coordination entre Véro Cazot et Julie Rocheleau le laisse ébahi par sa fluidité, comme si l'album avait été réalisé par une seule et même personne. En outre les auteures mettent en scène le traumatisme de l'amputation et l'ostracisation banale de l'individu qui ne répond pas aux critères implicites de la normalité sociale. Il voit les petits rituels qui permettent d'acter une évolution, un changement, représentés avec sensibilité et humour, comme l'incroyable cérémonie d'enterrement. Enfin il s'agit d'un hommage à la tradition burlesque dans ses différentes manifestations, qui ne tombe jamais dans le plagiat. le lecteur en ressort rasséréné quant à son droit à la différence, réconforté d'avoir pu côtoyer une femme aussi pétillante qu'Élisabeth, et émerveillé par un spectacle drôle et surprenant.

04/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Un album plutôt épais, mais vite lu, car il est quasiment muet. L’histoire est sympathique, développe de beaux messages. Elisabeth/Betty perd un sein suite à un cancer, et son monde s’effondre, elle n’arrive pas à assumer cette « mutilation », ce manque – et elle perd son amoureux dans la foulée. Mais, après moult périodes de déprimes et de tentatives pour « contourner le problème » (jusqu’à glisser dans son soutien-gorge une pomme pour remplacer le sein manquant), Betty va trouver la sérénité au sein d’une troupe de music-hall, et surtout va justement jouer sur ce sein manquant, va en faire sa « signature », et va presque devenir un « modèle ». Une histoire sympathique donc. Et le dessin de Rocheleau est à la fois simple et dynamique, il accompagne très bien le récit. Mais un récit qui souffre quand même de quelques longueurs. Et qui aurait sans doute dû rester totalement muet pour garder rythme et force. Je suis moins enthousiaste que nombre de mes prédécesseurs, mais ça reste quand même une lecture plaisante.

11/01/2024 (modifier)
Par pol
Note: 1/5
L'avatar du posteur pol

Je me suis laissé tenté par cette lecture car j'avais vraiment apprécié le travail de la dessinatrice dans La Colère de Fantômas. Je savais que le thème était le cancer du sein. Je ne m'attendais donc pas à me marrer, mais à lire à un roman graphique traitant de la douleur psychologique pour les femmes amputées. Me voilà embarrassé pour écrire cet avis, et mettre une mauvaise note à cet album qui semble avoir été unanimement apprécié, mais moi il m'est tombé des mains et je n'ai pas réussi à aller au bout :( Le début ressemble à de courtes scènes de quelques pages où notre protagoniste principale s'approprie le fait de n'avoir plus qu'un sein. Elle se confronte au regard de son mari, de ses collègues de travail, des vendeuses en magasins, elle s'en inquiète, place une pomme dans son soutien gorge... Bref un enchainement de petite saynète ni drôles ni tristes. La BD étant muette tout passe dans le visuel. Si ça fonctionne plutôt bien, il y a rapidement eu des cases où je n'ai pas compris ce qu'on voulait me raconter. Gênant. Une case de temps en temps c'est pas grave, mais quand ça arrive plusieurs fois de manière rapprochée c'est un problème. il y a des cases que je n'ai pas réussi à interpréter. Je n'ai pas compris pourquoi elle se fait licencier. Pourquoi sa patronne gesticule dans tous les sens ? La raison m'échappe. C'est un motif pour virer quelqu'un d'avoir été soigné du cancer du sein ? Une fois qu'elle a perdu ses cheveux, son sein, son job et son mari, elle part vers de nouvelles aventures qui commencent par la poursuite de sa perruque qui s'envole. La voici donc sur les toits courant après. Et au moment de la récupérer, nouvelle bourrasque qui la repousse un peu plus loin... J'avais l'impression de regarder un comique des années 20 façon Laurel et Hardy. Autant dire que ça ne m'arrache aucun sourire. Absolument aucun. Vraiment pas ma came. J'ai continué à suivre ces pérégrinations encore quelques pages pour finalement abandonner vers la centième. Ce que j'ai lu ne m'a rien appris sur la douleur de ces femmes, cela ne m'a pas ému, cela ne m'a pas fait rire. Bref je suis passé totalement à coté de cet album. Au vu des autres avis j'en suis désolé et je me demande presque si il ne faudrait pas essayer de relire un jour ce Betty Boop pour voir si je suis juste passé à coté de cette première lecture ou si c'est vraiment pas fait pour moi.

21/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Le sujet de « Betty Boob » est éminemment sérieux et profond. Une jeune femme découvre qu'elle souffre d'un cancer du sein et doit subir une ablation. Dans la foulée, elle perd son compagnon, incapable de faire face à sa nouvelle apparence, et son emploi... et pourtant... l'héroïne se bat et ne ferme aucune porte pour se reconstruire. Ces trois pertes successives et traumatisantes auraient pu être une fin. Elles seront une renaissance et un épanouissement. Adieu vie conventionnelle. Adieu compagnon superficiel. Adieu métier vide de sens. Bonjour panache, bonheur et partage ! Les thèmes de la perte, de l'acceptation de soi, de l'amour et de la recherche de sens sont traités avec justesse et surtout sans tomber dans le drame larmoyant. Cet album est porteur d'espoir et montre qu'il est possible de se relever de tout. L'héroïne est pétillante, naturelle, spontanée, ouverte et tout simplement magnifique. Elle donne envie de la rencontrer ! Le dessin est le point fort de l'album. Très imagé, il permet au lecteur de comprendre toutes les situations instantanément, sans l'aide de texte (ou presque), puisque « Betty Boob » est une bande dessinée quasiment muette. Le trait est expressif, souple et vif. Les couleurs sont chaleureuses et accueillantes. Du grand art. Deux éléments viennent malheureusement ternir le tableau. Le premier est le rythme de l'album. La première moitié est bien amenée et fluide. Les événements s'enchaînent, tenant le lecteur en haleine. Malheureusement, dans la seconde partie, le scénario commence à tourner un peu en rond. L'histoire reste intéressante, mais j'ai été moins captivé, moins convaincu. Peut être aurait-il fallu terminer plus vite ? Le second est le faux choix de la bande dessinée muette. Je m'attendais à un album sans texte et c'est comme ça qu'il débute. Grâce à un dessin redoutable d'efficacité, le texte n'était ni nécessaire, ni souhaitable. Et pourtant, par moment, il refait surface, ici et là. Quel dommage de venir casser ainsi le parti pris ce joli conte. Cela dit, ne vous y trompez pas. « Betty Boob » est un album qui vaut la peine d'être découvert, offert et partagé. C'est une belle leçon de vie et de résilience. Note réelle : 3.25/5

27/01/2020 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ju

Je crois que c'est la première vraie bd sans texte que je lis. Bien sûr, j'avais déjà lu quelques planches muettes, ou des bds sans textes pour enfants (Petit Poilu par exemple) mais jamais de bd adulte entière sans texte. Et cette première est une réussite. Le sujet ici est assez lourd : notre héroïne vient de perdre son sein et ses cheveux suite à un cancer et nous allons suivre son adaptation à sa nouvelle vie : le regard des autres, l'acceptation de soi.. Si le début est réaliste, on part assez vite dans du loufoque, mais du loufoque qui reste attaché à la réalité. Pour compenser l'absence de texte, les situations sont exagérées au possible, et c'est très imagé (comme lorsque l'héroïne court après sa perruque). Mais je ne me suis jamais dit à aucun moment que les auteures en faisaient trop, mais au contraire que c'était bien vu. Le choix du muet pour parler de ce sujet est très pertinent, mais encore fallait-il le réussir, et c'est le cas. Humour et sérieux se succèdent avec maestria et c'est un message plein d'espoir que véhicule cette bande dessinée. Et tout cela est magnifiquement servi par un dessin aux petits oignons. Les expressions des personnages sont un gros point fort de la bd, les émotions de "Betty boob" sont toujours bien retranscrites et touchantes, et celles de se sentir tourmenteurs sont également parfaitement dépeintes, du désespoir du petit ami à la méchanceté de la patronne. J'ai également beaucoup aimé la colorisation, entre noir et blanc et couleur, qui est assez atypique, tout comme cette bande dessinée en général. Atypique, mais réussie.

25/04/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Voila une histoire qui, sur un thème qui est tout sauf comique, donne la patate. C'est joyeux, débridé, émouvant, ça tourbillonne grâce au très beau coup de crayon de Julie Rocheleau. Le parti pris du muet, s'il accélère la lecture, permet une distanciation sur les événements, sur le thème un peu plombant, mais qui paradoxalement en dit beaucoup plus que de longs discours. Pas de pathos donc et c'est heureux mais voila une BD qui même si l'on n'est pas touché par cette maladie arrive à faire passer la pilule. Désolé de finir par une petite note rectificative mais Erik dans ton avis on a l'impression que tu crois que Betty Boop est un personnage réel dont s'inspire le nom de notre héroïne. En anglais BOOB peut ce traduire par nichons, jeux de mots!!

07/12/2018 (modifier)
Par Puma
Note: 4/5

Exercice délicat et difficile que de réaliser une BD sans texte ; le dessin doit absolument tout raconter. La prouesse est pleinement réussie, et très joliment. Le scénario aborde de façon enjouée des thèmes pourtant graves tels l'échec, l'abandon, et le problème de l'acceptation de l'image de soi après une ablation d'un sein à la suite d'un cancer. Le scénario imagé semble être monté sur des ressorts tant il repart sans cesse avec drôlerie, humour, bonne humeur, et positivisme. La fin est splendide. A lire ... euh, puisqu'il n'y a pas de texte, disons plutôt plutôt à regarder !

08/08/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est une histoire qui commence un peu tristement mais qui se termine en apothéose de fantaisie. Quelle revanche sur la vie alors qu'elle avait perdu son sein gauche, puis son homme et son emploi ! C'est une manière de se réapproprier sa féminité avec un certain panache. La bd est muette mais très expressive dans le mouvement. Tout va très vite dans une fluidité quasi parfaite. Les couleurs sont chaudes. Il y a l'humour et la fantaisie à chaque page avec de grandes envolées presque lyrique. Pour autant, je n'ai pas été plus touché que cela par ce style coloré et vibrant. Sans doute trop de fantaisie dans cette fable urbaine. Le sujet n'est pas nouveau mais traité de manière assez originale avec beaucoup de légèreté. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai fais un lien douteux avec la célèbre sex symbol des années 20 Betty Boop, question de ressemblance entre ces deux femmes. On ne me l'a pas pardonné.

11/03/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'irais pas jusqu'à crier au chef d'oeuvre, mais c'est un bon album qui réussit à parler d'un sujet grave (le cancer du sein) sans tomber dans le mélodramatique. J'ai aussi eu l'impression que les auteurs voulaient aussi aborder le sujet du culte de la beauté avec cette pauvre femme qui devient au début indésirable parce qu'elle n'a qu'un sein. L'histoire est pratiquement muette et donc l'album se lit plutôt vite. Les auteures communiquent bien les émotions des personnages et c'est facile de deviner ce qui se passe alors qu'il y a aucun mots. Le personnage principal est attachant et il y a des moments émouvants qui ont bien fonctionné sur moi. Le dessin est vraiment sublime et j'ai bien aimé l'admirer.

15/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Sans aller jusqu’à l'enthousiasme des autres posteurs, je reconnais que c'est là une bien belle BD qui a beaucoup d'atouts pour elle. Notamment son dessin, qui a une belle patte. Notamment dans les couleurs agréables. Pour tout le reste, on est dans quelque chose de très doux à l’œil, et aux graphisme plutôt beau. L'histoire est bien ficelée, une histoire muette qui prend son temps pour parler du corps et de notre rapport à celui-ci. Et puis du burlesque, univers que j'aime beaucoup pour l'avoir connu via une amie, c'est pas ce qu'on voit le plus représenté, mais c'est exactement comme dans cette BD : humoristique et très diversifié. L'univers du burlesque est ce mélange de délires et de costumes, de danse et de présentation, le tout encadré par des personnes souvent très amusées de ce qu'elles font. Et cette ambiance passe à travers la BD, donnant envie d'aller s'en regarder un spectacle un de ces jours. Je regrette un peu que la BD se lise aussi vite, malheureusement (le désavantage de la BD muette), mais le message est pas mal du tout, et l'ensemble fait plaisir à lire. C'est une belle sortie, je suis content de l'avoir découverte.

11/12/2017 (modifier)