Fils du Soleil

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)

Une libre adaptation fiévreuse de deux nouvelles de Jack London, Fils du Soleil et Les Perles de Parlay.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adaptations de romans en BD Jack London L'Océan pacifique Les prix lecteurs BDTheque 2014 Vieux gréements

David Grief est un entrepreneur français en exil qui a fait fortune dans l'exploitation de caoutchouc. À bord du Wonder, il voyage entre les îles Salomon où il a établi son commerce. On le dit l'homme le plus riche des mers du Pacifique. Grief est un homme d'affaire impitoyable mais honnête, il n'exige que ce qu'on lui doit, quitte à risquer sa vie lorsqu'il réclame une dette impayée ! Une mystérieuse vente de perles amène Grief et son équipage à faire route vers l'île de Hikihoho, où vit en reclus le vieux Parlay, auto-proclamé roi d'une communauté indigène... [Texte de présentation de l'éditeur]

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Octobre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fils du Soleil © Dargaud 2014
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)
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17/11/2014 | Eric2Vzoul
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L'avatar du posteur bamiléké

En lisant avidement cette série je me suis retrouvé adolescent dévorant les récits de Henri de Monfreid dans ces aventures sur la mer Rouge. Je suis fan de Jack London même si je ne connais pas ses écrits sur ses aventures maritimes des mers du Sud. J'ai retrouvé dans le scénario de Nury cette ambiance unique d'aventuriers gentlemen-brigands qui ont sillonné les mers du Sud au tournant du siècle précédent pour y faire fortune ou y trouver la mort. Au delà du profit et des trafics (perles, drogues, armes, essences rares...) c'est surtout l'adrénaline et ce sentiment de liberté que l'on retrouve chez Grief et ses alter ego qui ont donné sens à leurs actions. Dans son excellent scénario qui mêle trahison, loyauté, honneur et amour Nury transcrit à merveille la personnalité de ces seigneurs des mers mi pirates mi aristocrates. L'ouvrage m'a d'autant plus touché qu'il est porté par le formidable graphisme de Henninot. Il ne manque que l'odeur du sel et la brulure du soleil pour sentir le roulis des cotres. Le trait réaliste est fin, précis et dynamique. Les émotions des marins sont palpables et la dramaturgie du récit est soutenu par ces images impressionnantes de la tempête qui oeuvre sur l'île mais aussi dans les coeurs et les esprits des personnages. Une excellente lecture pour les amoureux d'aventures où la fiction et la réalité sont imbriquées.

12/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cette BD combine en une unique adaptation des portions de plusieurs nouvelles du recueil Un fils du soleil, de Jack London. Je n'avais jamais entendu parler de ce livre là mais je suis immédiatement tombé sous le charme. Nous sommes plongés dans le même cadre que Corto Maltese dans sa Ballade de la Mer Salée, à savoir le Pacifique Sud et plus précisément les îles Salomon au tout début du 20e siècle. Les mers y sont parcourues par les petits voiliers, ketchs et autres schooners aux équipages indigènes, d'aventuriers commerçants qui se connaissent tous en tant qu'amis et rivaux. Parmi eux, le héros, David Grief a fait fortune par son esprit d'entreprise mais aussi son audace et la réputation qu'il a su se bâtir. Le jour où il apprend qu'une célébrité locale met en vente sa gigantesque collection de perles et qu'il a pris soin de prévenir tous les autres aventuriers sauf Grief, il va forcément être piqué au vif et ne pas se laisser faire. D'autant que vu la personnalité de ce "vendeur de perles", cela cache forcément quelque chose de bien plus gros qu'une simple vente. J'ai adoré cette ambiance et la manière dont l'excellent dessin la soutient. C'est un trait ultra maîtrisé qui fonctionne à merveille tant pour représenter des personnages pleins de vie que des vieux gréements parfaitement réalistes ou des paysages ensoleillés et exotiques. J'ai été complètement plongé dans ce petit univers marin où tout le monde se connait et où les lieux pittoresques rivalisent avec les aventures à chaque nouvelle escale. Fabien Nury a su parfaitement condenser l'essentiel de ces nouvelles pour former un récit autonome qui tient grandement la route, avec ce qu'il faut de profondeur et de mystère pour donner corps à son monde imaginaire et captiver le lecteur tout en lui offrant une belle dose d'action, de grand spectacle et un soupçon de mysticisme. Bravo aux auteurs !

02/06/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Que voilà un magnifique album! Tout concours ici à nous embarquer. Dés les premières pages une ambiance et un climat s'installe qui ne nous quitte plus jusqu'à la dernière planche. Nous voyageons dans les îles Indonésiennes, en Malaisie dans la deuxième moitié du XIXème siécle ou les grandes puissances par l'intermédiaire de négociants qui y établissaient des comptoirs mettaient en coupe les richesses de ces pays et leurs populations. D'emblée les auteurs nous plongent dans cette ambiance des comptoirs ou les seules distractions sont le jeu et la boisson Henninot au dessin fait des merveilles, il retranscrit la chaleur des îles, l'âpreté d'une partie de cartes, la violence de l'ouragan, des navires sur lesquels ont a envie de tenir la barre; bref son trait est vif, dynamique et parfaitement adapté au récit. Très féru d'histoires maritimes j'avoue que j'ai découvert cet album avec un esprit un peu dubitatif. En effet après ce qu'en a donné Riff Reb's dans Hommes à la mer, Le Loup des Mers et "A bord de l'Etoile Mathutine", je trouvais que la marche était haute. Et bien non, divine surprise! Outre le dessin il faut donc ici saluer le talent de Nury qui brasse, mixe des nouvelles de Jack London et en ressort un récit d'aventure, de vengeance, d'hommes mais avec également un beau personnage de femme. Au passage il nous questionne sur l'avidité, la quête de puissance, de pouvoir, la place de la femme dans cette société dure. Il n'y a qu'à voir cet homme réfugié sur son île tel un potentat qui rêve d'une société dont il est le maitre absolu. Echec. Ce que nous montre les auteurs au travers de cette histoire ou nul n'est épargné, c'est le miroir de nos travers. Ils nous offrent des portraits d'hommes qui ont beaucoup à perdre, et qui perdent beaucoup, ici personne ne ressort indemne. Voilà donc une histoire forte, magnifiquement mise en images qui nous parle d'un monde révolu, brut, violent et qui ne s'embarrassait pas de ronds de jambes. Sans nul doute cette BD fera partie de mon top 10 de l'année.

23/11/2014 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Avouons le tout de suite, Fabien Nury nous a concocté un scénario plus que réussi à partir des nouvelles de Jack London, auteur que l'on connait beaucoup plus par son intérêt pour les grands froids que par son tempérament d'aventurier sous le soleil. Il faut dire qu'à la lecture de cette bande dessinée, l'histoire m'a immédiatement replongé dans les meilleurs films "maritimes" d'Hollywood, des "Contrebandiers de Moonflit" à "La perle noire", que l'on découvrait dans la désormais mythique "Dernière Séance" Même le dessin d'Eric Henninot conserve un aspect assez rétro qui peut faire songer à celui de William Vance (avec " Bruce J. Hawker"), et dans un premier temps, les couleurs employées m'ont un peu rebuté; à tel point qu'une version en noir& blanc aurait suffi à mes yeux. Et pourtant, avec les pages consacrées à la tempête, cet album est d'une beauté incroyable. Amateurs d'aventures, embarquez vite à bord du vaisseau "Wonder", vous ne regretterez pas votre voyage, même s'il sera évidemment mouvementé. Un des meilleurs albums de cette rentrée 2014, sans aucun doute.

20/11/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

De la grande aventure dans les mers du Sud : ça sent les embruns et la testostérone… Dans ce bon gros one-shot Fabien Nury délaisse – provisoirement j'espère – les à-côtés de la grande Histoire pour nous gratifier d'une belle adaptation des romans d'aventures maritimes d'il y a un siècle. Deux récits de Jack London en une seule BD ! Il nous transporte aux antipodes, les vraies, là où les voiliers des aventuriers excentriques et vénaux glissent sur des mers aussi turquoises que vicieuses, entre des îles paradisiaques peuplées d'indigènes occasionnellement cannibales ou de joueurs de cartes capables de tirer sur le marin qui oserait mettre pied à terre sans avoir pris la précaution de changer son pagne pour un pantalon… Toute une époque révolue depuis que l'on a implanté un aéroport sur le moindre îlot, que les déchets plastiques s'échouent sur toutes les plages de la planète, que les autochtones ont cessé de boulotter les missionnaires pour boire du Coca, et que Google Earth offre aux quidams la possibilité de naviguer d'îles en îles sans souffrir du mal de mer, de l'humidité ni des fièvres malignes. Sans sombrer dans la nostalgie… je trouve que le bout du monde était plus beau quand il était vraiment inaccessible au commun des mortels. La lecture de Fils du Soleil apporte néanmoins une fraîcheur et un dépaysement réels. Quelque part entre l'aventure exotique à la Jules Verne et l'onirisme des premières planches de la La Ballade de la mer salée (Corto Maltese n°1), Nury invente cette belle histoire de négociants aventuriers rendus fous par la perspective d'une vente de perles. Le scénario est magnifié par le trait nerveux d'Éric Henninot, qui a déjà prouvé son talent pour la représentation des scènes maritimes dans la série Carthago. Il se montre aussi à l'aise pour dépeindre l'ambiance classique de cet album que dans l'univers fantastico-écologique de Christophe Bec. Ses dessins de marine sont dignes du travail de Jean-Yves Delitte sur la série Belem, et il est bien plus à l'aise que ce dernier dans la représentation des personnages, lesquels ont une souplesse de mouvement qui me rappellent dans certaines cases l'immense René Follet. Autant dire que le dessin de cet album est excellent. C'est le genre d'album dont on termine la lecture à regret. Seul bémol : les personnages manquent un peu de charisme, bien qu'ils soient de vrais durs. Peut-être que si le “Fils du Soleil” était amené à vivre d'autres aventures, sa personnalité y gagnerait en densité. Une suite au one-shot… pourquoi pas ? S'il est un scénariste qui est capable de donner une suite à Jack London sans être ridicule, c'est bien Fabien Nury.

17/11/2014 (modifier)