La Brigade du rail

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

À la fin des années 1950, les agents de la Surveillance générale, la « SUGE », sont chargés des affaires criminelles qui ont lieu sur le domaine de la SNCF. Ils sont appelés à enquêter quand les morts se multiplient autour de la gare de Bellegarde-sur-Valserine.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autour du rail

Hubert Granville, ancien résistant et flic cabochard, quitte la Brigade criminelle parisienne après avoir été accusé à tort d'avoir commis une bavure. Il rejoint alors la Police des Chemins de Fer, la SUGE. Il est rapidement envoyé aux confins de l'Ain, non loin de la frontière Suisse, car plusieurs meurtres ont lieu sur la ligne Lyon-Genève. Un tueur en série sévit autour de Bellegarde-sur-Valserine et les morts s'accumulent, obligeant les agents de la SUGE à plonger dans un passé trouble pour découvrir ses motivations.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Janvier 2014
Statut histoire Une histoire par tome 4 tomes parus

Couverture de la série La Brigade du rail © Zephyr BD 2014
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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18/01/2014 | Eric2Vzoul
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Par Ro
Note: 4/5
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Note : 3,5/5 D'ordinaire, je n'aime pas trop les polars, encore moins les polars français, mais cela ne m'a pas empêché de trouver que cette série frôlait le franchement bien. Il y a d'abord son originalité de prendre pour héros la police du rail, même si le héros principal vient de la criminelle en ce qui le concerne. On sent un véritable intérêt pour le monde ferroviaire et une envie de parler aux passionnés du thème. L'abondance de détails techniques, de noms de trains, de locomotives et d'anecdotes précises est presque surprenante mais on s'y fait et, moi qui ne m'intéresse pas du tout au monde du rail, je trouve ça assez amusant au final. Il y a ensuite cette mise en scène réussie de l'ambiance des années 50 et 60 en France. Sans être vieillot, on se sent bien transporté à l'époque. C'est à la fois vivant et intéressant. Tout cela est mis en image de belle manière, dans un trait réaliste mais fluide et à la narration claire. Et puis, selon les albums, les auteurs nous permettent de visiter de manière plutôt agréable les différentes régions de France où se déroulent les enquêtes. En ce qui concerne ces dernières, elles sont intéressantes et bien menées. Les personnages sont assez sympathiques, avec un héros principal moderne pour l'époque avec son air débraillé, son t-shirt et son blouson noir contrastant avec le côté moustachu à la Hercule Poirot de son collègue. Là où le bât blesse, c'est que le rythme de ces investigations est un peu inégal. Parfois on est complètement pris dans l'histoire, d'autres fois ça stagne un peu et on ne s'attache que moyennement aux agissements du héros. Bref, il en faudrait peu pour que je trouve cette série franchement bien mais je n'arrive pas à y accrocher totalement.

29/02/2016 (modifier)
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Voilà de la BD qui fleure bon l'époque qu'elle décrit ! Après avoir épuisé jusqu'à la lie le filon des récits d'aviation, les éditions Zéphyr se sont lancées dans les récits de sous-marins, avant d'attaquer les aventures ferroviaires. Comme dans Combattants du rail, les auteurs puisent leur inspiration dans l'évocation nostalgique de l'époque des locomotives à vapeur, des chefs de gare omniprésents sur le quai, et des « buffets touristiques » accueillant les voyageurs entre deux trains. La Brigade du Rail, c'est un peu comme si les revues la Vie du Rail version vintage et Faits divers se télescopaient. L'atmosphère de la fin des années 1950 est plutôt bien rendue, tant dans l'évocation ferroviaire qu'en ce qui concerne l'atmosphère des rues de Paris ou d'une petite cité de province. On sent que les auteurs s'appliquent à créer une ambiance nostalgique qui évoque la France de Robert Doisneau. Au scénario, Marniquet fait son boulot consciencieusement. Il parvient à bâtir une intrigue qui se laisse lire sans déplaisir, même s'il ne faut pas s'attendre à des rebondissements époustouflants. Les situations sont souvent convenues, et les personnages extrêmement stéréotypés ; tout est bien à la place où l'on s'attend à le trouver. Les dialogues lorgnent vers Michel Audiard, avec quelques saillies qui ne portent guère. La langue d'Audiard supporte mal le passage à l'écrit, Philippe Chanoinat s'y est déjà essayé, parfois avec Marniquet, dans des séries comme Les Teigneux ou Les Affreux, sans réellement produire de chef d'œuvres, reconnaissons-le. Sans la voix et le débit goguenard de Bernard Blier, de Jean Gabin ou de Lino Ventura, il faut bien admettre que la verve d’Audiard, faux argot mais prose très littéraire, sonne bigrement artificiel. Marniquet s’applique pourtant, comme à son habitude. Ses héros sont très bavards, mais les dialogues interminables (voir la dernière planche de l’album) finissent souvent par être redondants et ralentissent le rythme du récit. Marniquet a aussi la bonne idée de confier le dessin à un autre, ce qui nous épargne le style « sous-E.P. Jabobs » qui est le sien. Olivier Jolivet s’applique lui-aussi dans un style réaliste, un peu froid et figé, comme s’il fixait des photographies avec sa plume ; pas très moderne, mas ça ne colle pas si mal au récit. Je trouve que la couverture est plutôt réussie puisqu'elle m'a donné envie d'ouvrir, puis d'acheter cet album. Les personnages bougent efficacement, même s’ils semblent parfois flotter dans des décors correctement rendus, pas très fouillés dans la plupart des cases, mais suffisants pour servir le récit. Les acteurs de cette histoire, presque exclusivement masculins, manquent un peu de personnalité car ils ont un peu tous la même tête, du genre moustachu émacié. Le scénario n’est pourtant pas très subtil et en fait des types caricaturaux. Le dessinateur aurait pu forcer le trait pour les rendre mieux identifiables. En résumé, je ne m’avance guère en affirmant que la Brigade du Rail ne sera clairement pas la BD de l’année 2014. Pas très moderne ; aucun prix à attendre à Angoulême (mais beaucoup d’auteurs, et non des moindres, y survivent parfaitement)… Cependant, l’histoire tient la route, sans surprise mais sans temps mort. Elle est servie par un dessin très classique, sans personnalité particulière, mais qui restitue efficacement son ambiance de polar à la grand-papa. Tout cela n’est pas déplaisant. J’ai lu cet album comme j’aurais regardé un bon vieux Maigret. La Brigade du Rail mérite un 2,5≈3/5.

18/01/2014 (modifier)