Stevenson, le pirate intérieur

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

Le romancier britannique Robert-Louis Stevenson, non content d'avoir livré quelques-unes des œuvres majeures de la littérature du XIXè siècle, fut aussi un grand voyageur.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Aire Libre Biographies Documentaires Robert Louis Stevenson Rodolphe Romanciers et Monde littéraire

Les parents du jeune Robert-Louis Stevenson le destinent à devenir constructeur de phares, comme presque tous les hommes de sa famille depuis trois générations. Mais Robert-Louis, de santé fragile, préfère coucher ses rêves sur le papier et devient un écrivain reconnu. Il voyage en Europe, en Amérique du Nord, puis à travers le Pacifique, poursuivi par son "pirate intérieur", qui l'inspire et le terrorise…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Septembre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Stevenson, le pirate intérieur © Dupuis 2013
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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25/09/2013 | Eric2Vzoul
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Par Puma
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Je ne raterais plus aucun Follet, depuis qu'il s'est mis à la couleur directe ! Il a commencé la couleur directe avec d'emblée un opus réalisé à la peinture à l'huile : Terreur. Une merveille graphique unique dans la BD, une splendeur iconographique absolue. Le très médiocre scénario de Terreur en comparaison de la qualité du visuel, semble juste servir de prétexte à l'élaboration de ce saphir. René Follet doit être un bourreau du travail pour persévérer dans cette voie graphique sans concession, et qui lui va si bien. La lecture de ce nouvel opus, sur un scénario fort correct de Rodolphe, nous conte la vie du romancier d'aventures Robert-Louis Stevenson, luttant contre ses démons, ses cauchemars (la faucheuse qui le hante dans son sommeil est ici un pirate de l'île au trésor), et une maladie des poumons récurrente qui l'emportera. Les scènes de cauchemars couchées par Follet sont dantesques, absolument incroyables d'intensité graphique ! L'émotion est immédiate, et le texte du scénario superflu ! Si vous lisez la bande dessinée, en général, aussi pour l'art graphique qu'il est bel et bien, faites-vous plaisir avec cette oeuvre unique, et où en s'attardant à chaque case, l'on se prend avec plaisir au piège du visuel, de contempler éberlué chacune de ces cases comme l'on ferait des toiles dans un musée ... Si vous vous contentez le lire la BD, en général, juste pour la bonne histoire qu'elle peut vous apporter et puis ... basta, càd en lecteur de texte aveugle au dessin, vous passerez à côté du cœur de cet ouvrage, et cet oeuvre du 9ème Art avec le plus grand A, ne sera pas pour vous. Parce que le scénario reste tout de même en-dessous du talent immense du peintre, je ne mettrai pas les 5 étoiles, un peu avec regrets d'ailleurs ... Mais quelle claque, et coup de cœur, graphiques !

25/09/2013 (modifier)
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D'abord, il y René Follet, le roi René, et son coup de pinceau reconnaissable entre mille. A 82 ans, ce surdoué de l'illustration nous offre une fois encore un album dont chaque case est un tableau ciselé que l'on aurait envie d'encadrer. Ses personnages aux silhouettes longilignes, aux mouvements gracieux, animent les planches dans un tourbillon de couleurs chaudes. J'ai toujours aimé le trait de Follet, depuis que je l'ai découvert tout gosse dans le "Journal de Mickey" pour lequel il dessinait Les Zingari. A l'époque, il travaillait en noir et blanc et son style original sortait nettement du lot des séries pas toujours géniales que publiait ce magazine. René Follet est un auteur de bandes dessinées discret, d'abord illustrateur de romans et nouvelles pour adolescents, il s'est mis au service d'autres auteurs, en réalisant des crayonnés pour ses amis "Mitacq" et "Vance (William)". Il suffit de regarder les dessins de Jacques Le Gall (Mitacq) ou de Marshal Blueberry (Vance) pour comprendre à quel point l'apport de Follet est fondamental, même s'il a rarement été crédité pour son travail. Cela fait quelques années que le grand public peut enfin lire des albums entièrement dessinés par ce génie de l'ombre. Son talent est intact, son sens de la composition, de la mise en scène, du mouvement se sont bonifiés avec l'âge, sa main ne tremble pas, il n'utilise plus que la couleur directe et le résultat est superbe. Chapeau l'artiste ! Rodolphe scénarise ici la biographie du romancier britannique Robert-Louis Stevenson, auteur mondialement connu pour ''L'Ile au trésor'' et "L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hide", dont la vie faite de lutte contre la maladie, de voyages lointains et de rêveries couchées sur le papier s'avère suffisamment originale pour faire l'objet d'un récit en album. Bien sûr, l'exercice est un peu convenu et l'histoire se résume à une succession de scénettes retraçant quelques épisodes fondamentaux de l'existence de Stevenson, mais l'ensemble se lit sans déplaisir. Rodolphe imagine un Stevenson rongé par la maladie dont la vie n'est qu'une longue agonie. Et le pirate intérieur qui le ronge est aussi la principale source d'inspiration de cet écrivain forcené. Le bel album publié par Dupuis dans sa collection "Aire libre" est complété par un cahier graphique comprenant une carte des voyages de Stevenson. Mais, s'il vous plaît, Messieurs de chez Dupuis, quand vous imprimez un planisphère sur une double page, évitez de placer l'Europe, où Stevenson a beaucoup voyagé, en plein dans la pliure ! En résumé, parce qu’il y a les dessins de Follet, mais aussi parce que Rodolphe a su trouver un angle d’attaque relativement original pour narrer la vie de Robert-Louis Stevenson, cet album est mon coup de cœur du moment.

25/09/2013 (modifier)