Viva pâtàmâch !

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)

Rien ne va plus au pays de la pâte à mâcher...


Bichromie Cornélius Ecole Duperré One-shots, le best-of

Imaginez un monde entièrement régi par la pâte à mâcher, un monde envahi de rose bonbon qui ne connaît plus qu'un seul produit et qu'une seule valeur... Un rêve? Un cauchemar plutôt... Vous n'aviez même pas osé en rêver, Killoffer et Capron l'ont fait...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2001
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Viva pâtàmâch ! © Cornélius 2001
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)
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22/05/2002 | ArzaK
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L'avatar du posteur Noirdésir

Capron et Killoffer nous livrent là une histoire assez originale, sur un thème qui l’est un peu moins. En effet, il est question ici d’une société totalitaire, dont la population s’en remet depuis pas mal de temps à un sauveur-guide suprême, qui s’entoure d’un culte de la personnalité efficace. Mais cet univers très noir se colore de rose, puisque les citoyens de cet Etat se doivent de mâcher, d’utiliser, de vivre chewing-gum, donc cette pâte à mâcher qui donne son titre à l’album et qui est omniprésente, dans une version immanquablement « rose bonbon ». Comme de bien entendu, une certaine révolte sourd, même si la fin de l’histoire n’est pas très optimiste (on passe du rose au vert…). Sur une esthétique guimauve et une ambiance de fête foraine permanente, les auteurs dressent un réquisitoire bien sombre des sociétés modernes (la série anglaise « Le prisonnier » usait déjà d’une esthétique équivalente pour sa critique d’une société oppressante et totalitaire). Le dessin de Killoffer est intéressant, généralement en Noir et Blanc (qui fait ressortir le rose de la Patamâch et le vert des sucettes). Certaines planches sont assez proches des tableaux de Fernand Léger. Je possède la version du Seuil, mais je pense que la réédition récente chez Cornélius est à l’identique. En tout cas c’est un album qui est vraiment à découvrir – et que la récente réédition rend moins difficile à rencontrer.

02/02/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Cornélius nous gâte en cette rentrée 2013 avec la réédition d’un récit apprécié mais peu connu et reconnu illustré par l’unique trublion Killofer sur un scénario de Capron, un des fondateurs de la maison Cornélius par ailleurs. « Viva Patamach » est un peu l’équivalent du film Brazil à l a sauce franchouillarde. En effet le récit possède quelques relents orwelliens de tout premier ordre avec cette dictature basée sur la consommation du chewing-gum, pardon de la pâte à macher Rosemou en tant que pensée unique. On y traite également de malbouffe façon Tricatel de l’Aile ou la Cuisse et c’est finalement sur ce ton léger et doux-amer que les auteurs tissent leur implacable fable dont la conclusion en guise de boucle y est des plus savoureuses. Quoi de mieux que le style outrancier et déconneur de Killofer pour illustrer de tel propos ? La satire sociale y est poussée à l’extrême dans un découpage par chapitres aux pages inégales mais des plus sympathiques. On y suggère également plusieurs strates sociales conférant un monde finalement plus crédible qu’il n’y parait. La narration y est réellement agréable et les dessins tout en rondeur gagnent beaucoup de charme avec l’utilisation de 3 couleurs à dominance rose malabar !!! L’ascension de Roger qui voue un culte au Patamach au point d’y perdre lui-même ses propres repères puis surtout sa chute s’effectue sur plusieurs époques distinctes et on sourit souvent à cette histoire hors normes de grande qualité. Alors pourquoi seulement 3 étoiles (avec coup de cœur) ? Un léger sentiment de déjà vu parsème cette œuvre malgré quelques rebondissements de bon aloi (je pense à l’exil des égouts, passage savoureux dont les tentatives de fuite sont excellentes. Quelques découpages brusques m’ont fait revenir quelques cases en arrière histoire de bien saisir le fil narratif, tout au juste quelques défauts de jeunesse qui n’entament pas le plaisir d’une œuvre fort divertissante et à la réalisation exceptionnelle (merci une fois de plus à Cornélius pour nous offrir un bouquin à la hauteur de sa conception) mais qui ne laissera je le crains peu de souvenirs impérissables. Dans tous les cas, une œuvre à découvrir ou redécouvrir….

11/11/2013 (modifier)