Comme un gant de velours pris dans la fonte (Like a Velvet Glove Cast in Iron)

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Après avoir assisté à la projection d'un film mystérieux intitulé Comme un gant de velours pris dans la fonte, un homme, en cherchant à retrouver les personnes à l'origine de ce film, va vivre une suite d'histoires de fous sans queue ni tête...


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Clay Loudermilk se rend dans un cinéma porno où un film intitulé "Comme un gant de velours pris dans la fonte" est projeté à la suite du film X. Intrigué et perturbé par ce film étrange, Clay va chercher à en retrouver la provenance... Dans les toilettes du cinéma, un fakir indique à Clay le nom d'une ville où serait établie la société "Interesting Productions", qui a produit "Comme un gant de velours pris dans la fonte". Clay décide de s'y rendre... En chemin, il est arrêté par deux flics qui le passent à tabac et lui gravent un petit symbole sur le talon. La tête d'un petit bonhomme nommé Mister Jones, et qui pourrait être, si toutefois j'ai compris quelque chose à cette histoire, soit le symbole d'une société secrète dont faisait partie Adolf Hitler, soit un énorme canular, soit Dieu.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Comme un gant de velours pris dans la fonte © Delcourt 1999
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
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13/05/2002 | Cassidy
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Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Il serait très facile de descendre cette BD en apparence sans queue ni tête, tant il semble que l’auteur fait tout ce qu’il faut pour échapper à la logique d’un scénario conventionnel, avec une détermination qui friserait presque l’inconscience voire le mépris pur et simple de son lectorat… Les cases comportent en outre de multiples symboles, références et autres clins d’œil (en tout cas j’ai cru le comprendre, à moins que, là encore, Daniel Clowes ait décidé de se jouer de nous). Et pourtant… Cette histoire façon polar fantastique se rapproche davantage d’un cauchemar lynchien (pour le coup, il y a ici des références assez évidentes à « Eraserhead ») qui sait vous mettre très mal à l’aise, car non seulement on n’y comprend pas grand chose mais en plus la folie y étale ses sourires grimaçants et ses névroses à chaque coin de page… Comme le croisement d’un surréalisme sous acide avec un univers SF des fifties US qui peut facilement rappeler de vieilles séries TV comme la « Quatrième dimension ». Le style graphique en noir et blanc est par ailleurs très proche de celui d’un Charles Burns au cerveau tout aussi « maladivement » créatif mais dont l’approche scénaristique semble plus cohérente. N’est-ce qu’un portrait au vitriol de plus de la société US névropathe par un de ses sous-produits ? Cela est bien possible, et il faudra non seulement de la patience (pour qui ne voit que par le scénario) mais des nerfs bien accrochés, car c’est tout de même une drôle d’expérience qu’une bd de Daniel Clowes… En ce qui me concerne, c’est la première fois que je lis quelque chose de cet auteur. Sur le moment, j’étais plutôt déconcerté (cette fin !) et me sentais frustré d’avoir trouvé si peu de clés (donc un peu agacé aussi), mais en même temps, j’en ressortais avec un sentiment de fascination qui fait que je récidiverai peut-être avec un autre de ses ouvrages. Peut-être ne faut-il pas chercher à tout comprendre du premier coup avec ce style de récit, mais simplement se laisser aller au gré des pages et attendre de voir, une fois le livre refermé, quelles images émergent selon le phénomène de persistance rétinienne. Et du coup, celui-ci ne laisse pas indifférent…

13/04/2013 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Le moins qu'on puisse dire c'est que cet album est très étrange. Jusqu'ici j'étais plutôt habitué à lire le Clowes mettant en scène des losers cyniques. Ici c'est un Clowes sous acide ? On commence et exactement 142 planches plus tard, on n'a pas tout compris. Au cours de la lecture on se dit que cet univers d'une petite ville américaine où évolue un homme qui semble être le seul à peu près sensé va trouver une réponse. C'est cela aussi qui m'a poussé à lire ce récit d'une traite. Est-ce un rêve ? Et en fait non, il n'y a pas de clé de décryptage. Pourtant on ne peut pas dire que j'ai détesté, déjà parce que j'ai été assez captivé pour le lire d'un coup justement, et puis Clowes arrive à créer une galerie de personnages "freak" assez réussie. On a l'impression que ça ne dérange personne de voir un chien sans tête ni orifice qu'on nourrit avec une seringue ou encore de venir pour une consultation de voyance dans les toilettes d'un cinéma porno. On pense à Lynch, mais aussi à Charles Burns, le dessin de Clowes , ici assez froid, nous rappelle Black hole. D'ailleurs on voit même à un moment une personne avec un appendice caudal. En fait c'est le même esprit que l'album Toxic de Burns paru en 2010. Bref pas du tout mon album préféré de cet auteur, c'est une histoire assez perturbante mais je n'y ai pas vu en quoi certains la trouvent génial.

11/09/2011 (modifier)
Par Thierry T
Note: 3/5

Moi qui avais adoré David Boring, et surtout Ghost World, j'avoue être resté un peu sur ma faim. Après un premier tiers prometteur, l'histoire hésite ensuite pour terminer de manière un peu confuse... Mais bon le dessin est superbe comme toujours chez Clowes. Et puis une BD qui suscite autant d'avis divergents ne peut être finalement qu'une bonne bd, non ? A lire.

12/09/2005 (modifier)
Par samo
Note: 5/5

"Comme un gant de velours pris dans la fonte" est la meilleure bande dessinée que j'ai jamais lue. Si vous aimez David Lynch, lisez Daniel Clowes. Ce bouquin est un véritable O.V.N.I. Enfin un livre où le spectateur n'est pas pris par la main pendant tout le récit. Proche de l'univers de Kafka, ce livre n'est ni un polar, ni un thriller, ni un road-movie, ni un livre fantastique. Il offre un regard sans complaisance sur la société américaine, sans pour autant tomber dans un moralisme prétentieux. Un univers très proche du cinéma ou de l'univers d'un Charles Burns ou de Mezzo & Pirus (voir Le Roi des Mouches). A lire absolument !

07/08/2005 (modifier)
Par commun
Note: 4/5

Je vois que les avis sont partagés... J'aurais bien mis 5/5 en note, car pour moi cette bd est la meilleur de Clowes, lui-même un des meilleurs auteurs actuels. Mais en même temps, je comprends qu'on ne puisse pas l'apprécier, à vrai dire, j'aurais été plus attristé si certains étaient resté indifférents devant elle. Il n'y a pas d'humour, pas de logique, je l'ai lue avec sans cesse une impression de malaise, voire de désespoir... Et c'est ça que j'ai adoré. Peut-être suis-je masochiste? Alors, oui, une bd à acheter, mais pas les yeux fermés: prenez le temps de la regarder un bon moment avant, pour éviter les mauvaises surprises...

05/01/2004 (modifier)

On a le droit de mettre 0 ? Personnellement un homme qui se balade avec des crevettes dans les orbites en lieu et place des yeux pour soigner je ne sais plus trop quelle maladie ça me fait grincer des dents et fermer immédiatement cette BD après une dizaine de pages sur environ 150 ! Disons que je n'ai pas ce genre d'humour. Si vous voulez connaître Clowes, lisez plutôt David Boring, bien plus abordable...

07/11/2002 (modifier)
Par fourmi
Note: 4/5

Un album qui ne laisse pas indifférent ... On s'y perd, on se demande où Clowes veut nous emmener. C'est à la fois lent et pourtant il y a un rythme assez soutenu. Une BD tout en paradoxe, étrange ... Et pourtant on (enfin je) y prend gout, on se laisse balader (il est très fort pour cela D.Clowes) et c'est pas si mal. Pour les amoureux de ces bd où l'on en ressort, comment dire, avec une sensation diffuse, flou ... (je remarque que mon commentaire est pareil ...). Pour les autres, à découvrir !

02/10/2002 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

Houlà ! Apparement Cassidy n'a pas du tout apprécié cet album. On peut le comprendre, Daniel Clowes n'a jamais plu à tout le monde, et personne n'oblige personne à aimer ça. Mais moi, je serais plutôt du côté de ceux qui aiment. Même s'il ne s'agit pas ici de son meilleur album (je lui préfère Ghost World). P.S. : J'aime aussi beaucoup David Lynch même si cela "n'a ni queue, ni tête..."

23/05/2002 (modifier)
Par Cassidy
Note: 1/5

On ne le répétera jamais assez : aujourd'hui, quand on est un lecteur de BD branché à la pointe de la tendance, il FAUT lire du Daniel Clowes et trouver ça géniââââââââl. Si, si, je vous assure ! Un mec qui a droit à une planche par semaine dans ce haut lieu de la branchouillitude qu'est la revue "Les Inrockuptibles", qui dessine en noir et blanc, et qui fait des BD tantôt autobiographiques, tantôt à la David Lynch, on peut pas trouver plus branché en ce moment (là, j'en fais des tonnes rien que pour embêter Seb Floc'h). Ici, ce n'est pas de l'autobiographie (ou alors Clowes a une vie passablement étrange), c'est du Lynch en BD. À savoir que ça n'a ni queue ni tête, qu'on ne comprend rien, que c'est rempli d'images laides et bizarroïdes (un homme qui a des crevettes dans les yeux, une femme-batracienne avec une jambe de bois, un chien sans tête, un homme avec une verrue de 20cm de long sur le nez, un type qui se fait couper les bras et les jambes...), mais qu'à la fin (c'est à dire au bout de 140 interminables pages de grand n'importe quoi), il faut à tout prix dire qu'on a a-do-ré, sous peine de passer pour un ringard, un beauf, un lecteur de Superman ou d'Astérix, bref un béotien, auprès de lecteurs qui n'auront pas plus compris que vous, mais qui savent qu'il FAUT dire que Daniel Clowes, c'est géniââââââââl, puisque Zinrock le dit. Comme il est de toutes façons déjà établi que je suis un ringard, un beauf, un béotien, et que je lis Superman et Astérix, je peux me permettre de le dire sans crainte : pour moi, ce bouquin est une grosse daube.

13/05/2002 (modifier)