Hors d'atteinte (Onde ninguen pode chegar)

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Sa tasse de café à la main, Ana écoute d'une oreille distraite les dernières nouvelles à la radio : toute la ville ne parle plus que des faits et gestes d'un fantomatique Justicier masqué. Ana n'est pas heureuse ; elle paye avec sa tristesse et sa solitude une existence dorée, à côté d'un homme plus âgé qu'elle. Soudain, la sonnette retentit. Ana, se lève et ouvre la porte, le Justicier est là, devant elle, il enlève lentement son masque... le sol se dérobe sous les pieds de la jeune femme, ses souvenirs lui font remonter le temps onze ans plus tôt.


Auteurs espagnols Super-héros

En manipulant avec maîtrise le thème du super looser, en le croisant en filigrane avec les archétypes de la tragédie grecque, David Rubín développe avec beaucoup de sensibilité une nouvelle intimiste qui parle d'amour et de solitude. Les pages de Hors d'atteinte légères et élégantes, chargées de symboles et de poésie, nous touchent droit au coeur et nous invitant à réfléchir sur le sens même de notre existence. Repères : Hors d'atteinte a gagné en 2006 le prix "Castelao de Cómic" décerné par la ville de La Coruña en Espagne.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Mai 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Hors d'atteinte © Rackham 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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29/07/2008 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Étrange, cette histoire. J’ai plusieurs fois hésité en la lisant, pensant y trouver des sautes, des trous dans la construction, des manques dans le scénario. Mais en fait non, je pense que les ellipses, la fragilité de l’ensemble, sont voulues par l’auteur, et que le malaise du personnage principal, qui ne trouve pas de résolution acceptable, et qui est au cœur du sujet, se lit en parallèle de ce scénario saccadé, un peu léger, mais pas inintéressant. Les nombreux flash-backs hachent un peu cette narration, mais cela passe quand même bien ici, c’est bien fichu. Si le thème du super héros (dans sa version « bizarrerie rejetée et traquée » – comme dans Prestige de l'uniforme) n’est pas au centre, et n’est finalement qu’effleuré, c’est en fait autour de l’amour, impossible pour toutes sortes de raisons, que tourne cette histoire, qui recèle une noire beauté. Petit album à découvrir. Note réelle 3,5/5.

23/05/2021 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Enfin j'arrive à trouver un titre intéressant dans la faune de toutes ces petites productions au label indépendant qui sortent des sentiers battus des grandes maisons d'édition. Le format est petit mais l'histoire est passionnante. Le style graphique est proche du comics. Normal car il est également question d'un super héros masqué qui a trouvé dans ce subterfuge un moyen de fuir sa tristesse. Il y a une belle histoire d'amour dont on sent l'intensité entre Ana et ce boxeur mélancolique. Il y a énormément de flash-backs mais distillés de manière professionnelle. Le découpage de ces moments semble parfait pour maintenir une cohérence dans ce récit aux accents de tragédie grecque. On se souviendra longtemps de ce petit avion en papier qui vole dans les airs.

08/08/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Ce petit album souple de 64 pages mélange deux thématiques, celle du super-héros et celle du roman graphique intimiste. Et c'est essentiellement cette dernière qu'il favorise. C'est une histoire d'amour brisée entre une femme et un ancien boxeur. Ce dernier n'arrive jamais à trouver le bonheur et se complait dans la tristesse, même auprès de celle qui l'aime sans hésiter. Huit ans après qu'il l'ait quittée, prétextant un amour impossible, la femme, désormais mariée à un autre, ouvre sa porte et découvre, ensanglanté, son ancien amant dans le costume du super-héros masqué dont toute la ville parle depuis des mois. Ces retrouvailles sont ponctuées de flash-backs permanents et plutôt bien amenés. C'est une lecture bien construite, plaisante à lire et assez simple à suivre. Le dessin, s'il fallait le comparer à un autre, me rappelle un peu celui de Frederick Peeters. Il est plaisant sans être marquant. Malgré un scénario dont l'ensemble se révèle un peu vain à mon goût, il a su instiller en moi de belles émotions, un peu de tristesse, de l'attachement, de la compréhension ou plutôt de la compassion. C'est un récit assez beau même s'il est plutôt sombre. Et son contenu est original, surtout pour raconter une histoire d'amour ou plutôt son impossibilité.

29/07/2008 (modifier)