Les Aigles de Rome

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 44 avis)

Enrico Marini nous propose une série ancrée au cœur de l’Empire romain, avec au programme tous les ingrédients des meilleurs récits d’aventures : combats, obstacles, rivalité, amitiés, amour…


Au temps de Rome et de l'Empire Romain Auteurs suisses Rome

743 urbe condita (11 avant J.C) De tous les peuples de l’Empire, les Germains sont les plus braves, aurait pu déclarer Drusus, à qui a été confiée la délicate mission de soumettre les irréductibles barbares de Germania. Le combat terminé, le Prince Sigmar -offre- son fils Ermanamer en otage aux Romains. César confie l’éducation de ce jeune barbare chevelu au fidèle Titus Valerius Falco, qui a justement un fils du même âge, Marcus, qui lui aussi aurait bien besoin d’une éducation digne de ce nom. Entraînement complet et discipline de fer : les deux jeunes garçons affrontent ensemble les terribles épreuves auxquelles les soumet leur entraîneur, ancien légionnaire. Au fil de ces expériences éprouvantes, le jeune Romain insolent et le Germain au sang chaud transforment leur haine réciproque en profonde amitié. Surtout quand ils découvrent ensemble les charmes irrésistibles de la gent féminine…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Novembre 2007
Statut histoire Série en cours - cycle(s) terminé(s) (un cycle de 5 tomes terminé) 6 tomes parus

Couverture de la série Les Aigles de Rome © Dargaud 2007
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 44 avis)
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03/11/2007 | iannick
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Par ethanos
Note: 2/5
L'avatar du posteur ethanos

Pour un premier avis sur le site, je suis malheureusement amené à ne pas dire beaucoup de bien de ces aigles de Rome, malgré tout le respect que j'ai pour le talent de Marini. Certes, si le trait de ce dernier, comme la mise en scène graphique, sont globalement inattaquables, sans pour autant être renversants d'audace ou d'inventivité, cette série fait état de bien trop de défauts à mes yeux pour que je puisse m'y attacher, et avoir envie de la lire dans son intégralité. Comme j'ai pu le lire dans un autre avis, précédemment rédigé : "Le scénario n'est pas franchement original mais le pire est sans doute la vulgarité des dialogues ainsi que les multiples planches consacrées aux orgies de l'un ou l'autre des protagonistes qui finissent par être assommantes. Bref, cette BD ne m'a pas du tout plu et je l'ai aussitôt revendue". Je ne peux effectivement guère dire mieux, si ce n'est que les nombreuses facilités scénaristiques, comme le recours massif aux bonnes grosses ficelles les plus éculées hérissent le poil dès les premières pages. On a un peu l'impression d'être pris pour un adolescent boutonneux (no offense) en lisant ça. Au final, il m'est d'ailleurs arrivé la même mésaventure que celle décrite dans la citation recopiée : bd achetée, lue une fois, et remise immédiatement en vente malheureusement. Je mets malgré tout deux étoiles pour la qualité des dessins, et pour une relative richesse historique comme cadre à cette histoire, les deux seuls réels intérêts de cette bd pour moi. Je ne me prononce évidemment pas sur l'ensemble de la série, puisque je n'ai lu qu'un seul tome. Pour le reste, désolé, c'est peut-être l'âge qui veut ça, mais je retourne à Murena....(même si je sais, comparaison n'est pas raison, d'une part. Et, d'autre part, non, je ne m'attendais à un calque de Murena en ouvrant les premières pages de ces aigles romains). En espérant que le prochain avis sera nettement plus positif ! ?

08/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Enrico Marini s'est saisi d'une bataille majeure de l'histoire européenne pour construire une bonne série . Marini ne s'écarte pas de la genèse et de la probable réalité de la bataille de la forêt de Teutobourg où les Legio XVII, XVIII et XIX furent anéanties par une coalition de peuples Germains. Arminius dont la mémoire perdure en Allemagne a changé l'histoire européenne pour de nombreux siècles ces jours là. La série reprend fidèlement les récits romains de ce désastre (pour eux). Les dessins sont admirablement réussis pour les scènes de batailles et les ambiances sombres des forêts ou des marécages. Il en est de même pour les temples et les rues romaines. La rivalité avec Marcus n'est là que pour apporter une touche romanesque à la trame historique qui oppose Varus et Arminius. L'incorporation de cet élément romanesque légitime ne trouble pas la réalité historique et c'est bien. Par contre, Marini aurait pu se passer d'un langage ordurier anachronique connoté fin du XXème siècle. Cela n'apporte rien à mon sens d'abîmer le langage par des facilités de cet ordre. Les scènes de sexe ne me dérangent pas même si je les trouve un brin racoleuses par les positions proposées et l'importance par rapport au récit. Une série très intéressante pour découvrir des personnages historiques peu connus en France à travers des éléments romanesques bien construits. Les aigles furent récupérés par les Romains quelques années après mais les trois légions ne furent jamais reconstituer.

20/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Marini a choisi un angle d’attaque différent de Murena (qui s’impose comme la référence du genre), en évitant les intrigues de cour, et en se focalisant, au tournant du premier siècle, sur deux personnages, au départ adolescents que tout oppose, l’un fils de patricien, l’autre otage chérusque romanisé. Rapidement ils se rapprochent, même s’il ne faut pas trop d’imagination pour deviner ce qui peut les séparer par la suite. Le début est relativement bon, mais je n’ai vraiment pas compris pourquoi Marini abuse du langage vulgaire, dont le ton et les termes sont souvent incongrus et clairement maladroits (même si ce défaut s’estompe quelque peu dans les albums suivants). Autre bémol, je trouve que Marini abuse parfois des scènes de cul, qui ne sont pas toujours justifiées par autre chose que du remplissage. En tout cas, pour ce qui est de l’intrigue, dès le deuxième tome ça s’accélère. L’âge de la maturité pour nos deux héros, des risques à prendre, des choix à faire, pour des chemins qui se séparent. A partir du troisième tome, l’histoire s’éloigne de Rome et de ses intrigues, pour renouer avec la boue et le sang des conquêtes romaines en Germanie (c’est dans ces décors que je trouve meilleur le dessin de Marini), même si là aussi les intrigues et autres trahisons pullulent. Au quatrième et surtout au cinquième tome, les choses s’éclaircissent, comme les rangs des Romains d’ailleurs, au fur et mesure qu’ils s’enfoncent dans les forêts germaines. Le dessin est bien fichu, mais le scénario s’est aussi réduit à la portion congrue dans ce dernier tome, plus quelconque – même si les scènes de batailles sont bien rendues. Il serait temps que Marini conclut cette série, qui me semble un peu s’étirer, sans qu’il n’y apporte suffisamment de renouvellement d’intérêt.

09/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Erik

Nous vivons une époque bien puritaine. Je ne trouve pas choquant qu'il y ait une bd plus B.N. et les sept petits adultes qui nous montre les moeurs d'une autre époque. Si je pouvais vivre à l'époque romaine, je ne dirai pas non. Mais bon, les combats de gladiateurs avec toute cette sauvagerie, cela donne quand même à réfléchir! Que les dialogues soient triviaux, cela fait partie de toute façon du langage militaire toute époque confondue. Le latin devait 'il être de rigueur? Je classe Marini parmi mes meilleurs dessinateurs sinon le meilleur. Le fait qu'il réalise intégralement une bd ne me déplaît pas, au contraire! Je trouve qu'il ne s'en sort pas si mal comme scénariste car c'est parfaitement soigné et documenté même si cela n'égale pas le niveau atteint par Murena. On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable. C'est vrai que la thématique des frères ennemis dont les rapports deviennent amicaux à mesure que les épreuves se multiplient n'est pas nouvelle. Mais c'est si savamment orchestré ! On s'attache véritablement aux personnages dès le premier livre. Par ailleurs, pourquoi bouder le plaisir des yeux devant toutes ces très jolies courbes féminines. C'est de toute façon pour un public averti. :8 Le livre II ne fait confirmer que mon impression première. Il y a là tout ce que j'aime dans la bd et on ne peut renier sa nature par snobisme ou par suivisme. La qualité est au rendez-vous et on est véritablement immergé dans l'Histoire de Rome. Le livre III se passe entièrement en Germanie et il nous fait découvrir une perspective assez intéressante des différentes tribus soumis à l'envahisseur romain. C'est également le tome où les deux frères vont emprunter des chemins différents et se combattre à nouveau pour notre plus grand plaisir. Le livre IV confirme la trahison d'Arminius qui se révèle être un grand stratège. Le pauvre Marcus sera malmené. Pourtant, on arrive à comprendre les faits et geste de son rival. Ce tome sera particulièrement violent. Le sexe a pratiquement disparu. L'heure du combat a sonné. Marini maîtrise à merveille le cheminement au coeur de la bataille ainsi que la palette graphique. Bref, c'est encore un sans faute ! C'est incontestablement sa meilleure série ! Le livre V nous réserve encore une fois le meilleur au terme d'une grande bataille dans les forêts et les marécages de Germanie. Les légions romaines vont avoir fort à faire face aux tribus barbares. Il y a également un grand tournant dans le récit. Au début de la saga, il y avait deux héros bien distinct. Désormais, il n'y en a plus qu'un qui démarque nettement dans l'héroïsme et ce n'est pas forcément sur lui qu'on aurait misé au départ. Je profite également de ce cinquième tome pour faire passer cette série dans la catégorie culte. Il est clair que j'ai tout de suite aimé le récit. D'un point de vue subjectif, c'est le genre de bd que j'adore et qui me fait réconcilier avec cet art. C'est culte pour moi mais cela ne le sera pas forcément pour les autres lecteurs. Jusqu'à présent, je ne décernais cette note qu'avec également l'assentiment de la majorité comme on peut dire qu'Astérix est une série culte. J'ai envie de différencier cette série car je n'ai absolument rien à lui reprocher et elle me procure un plaisir de lecture maximale comme rarement atteint. En résumé, une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

17/11/2007 (MAJ le 10/11/2016) (modifier)
Par Mitch
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Les Aigles de Rome est LA série de référence pour un passionné de l'Antiquité romaine comme moi. Précision dans les costumes et les uniformes, contexte historique respecté à la lettre, intrigue palpitante même si les grandes lignes de la fin de la série sont déjà connues: rien ne manque. Le tout servi par le dessin de Marini, à mes yeux le meilleur artiste de sa génération. Alix prend du coup un gros coup de vieux, même si cette série reste mythique à mes yeux car elle a eu le mérite de largement contribuer à installer le péplum dans le neuvième art.

02/02/2015 (modifier)

« Touch me, touch me, I wanna feel your body » … oups pardon. Je ne sais vraiment pas pourquoi mais j’ai cette chanson qui me tournicote en tête sans vraiment savoir le pourquoi du comment, et ça c’est grave ! Sinon ça va ? Comment allez-vous ? Moi perso je suis complètement ratiboisé et mon rhume m’asticote sans cesse le peu de neurones qu’il me reste. À ce propos, on se fait un petit contrôle surprise histoire de se réchauffer ? Hop on sort fissa son cahier Clairefontaine (oui vous savez le cahier avec la couverture glacée que même quand on fait tomber son café dessus ce n’est pas grave paske le liquide il glisse sans pénétrer). Vous vous souvenez du « Gipsy », du « Scorpion » et des « Aventures d’Olivier Varèse » ? Quel est leur point commun ? Hummmm ? Je vois déjà des mains qui se lèvent et d’autres avec des regards interrogateurs, on sèche ? C’est bien entendu le dessinateur Enrico Marini ! Et justement il vient de nous pondre une série bien en jupette et caleçon digne d’une saga en phase de maturation. Ier siècle après JC (pas le rappeur américain, ça c’est Jay-Z), en plein règne sous l’empereur Auguste, l’Empire Romain s’étend inextricablement de l’Orient à l’Occident et rien ne semble pouvoir freiner cette avancée inexorable, même pas le petit peuple de Gauloises à moustache qui résiste vaillamment. Leur nouvelle victime après la Gaule ? La Germanie qui est maintenant sous le joug de l'Empire Romain mais qui est surtout avide de liberté et prête à se battre pour la reprendre. C’est sous ces hospices on ne peut plus orageux que deux jeunes garçons, Arminius, jeune Germain fraichement intégré et le jeune Romain, Falco, vont grandir. Ensemble ils vont apprendre le maniement des armes, l’art de la guerre, la futilité de la vie, les plaisirs charnels et ses rancœurs. Mais leur destinée va vite les rattraper afin de mieux les tourmenter car la guerre gronde et Arminius et Falco sont appelés à jouer des rôles primordiaux. Ce 4e opus va nous montrer un nouveau visage pour Arminius, celui d’un fin stratège meneur d’hommes qui réunira les peuplades germaines afin de les conduire vers LA révolution. Comme vous l’aurez compris, « Les aigles de Rome » c’est avant tout une fresque romaine sur le soulèvement du peuple germain contre l’oppresseur du jour, j’ai nommé les Romains ; le tout, vu, raconté et vécu à travers le prisme des deux personnages clés : le Germain Arminius et le Romain Falco. Deux personnages, deux vies, une histoire. On suivra l’évolution de l’amitié entre nos deux amis/ennemis, leurs rivalités jusqu’à devenir frères/ennemis de sang. L’auteur, Marini, est cette fois-ci seul aux commandes de la série, c’est-à-dire aussi bien au dessin qu’à la papote et ce, pas forcément pour le meilleur. Suivez-le guide, c’est par ici ! Graphiquement, Marini frappe fort, même très fort (aïe pas sur la tête) car le travail est vraiment superbe. Il n’y a pas à dire, c’est fichtrement bien dessiné, dynamique, coloré, vivant, même le découpage est là pour servir l’histoire ; à tel point que l’on a parfois l’impression d’avoir un découpage genre « hollywoodien ». Chaque épisode a un thème au niveau des couleurs et a son propre ton qui évoluera selon le récit. Visuellement on sent la recherche et la documentation avec une bonne pointe vers le détail. Évidemment le dessin de Marini est parfois racoleur et il nous balance quelques scènes érotiques de derrière les fagots qui choqueront les âmes les plus puritaines… mais qui va vraiment s’en plaindre ? (c’est mon côté pervers pépère qui parle) Quant à l’histoire, Marini la maitrise et nous balance un scénario ma foi assez classique mais diablement solide qui a pêché lors des deux premiers épisodes (T1 essentiellement) par un langage hors du temps et des scènes « hot » un peu trop gratuites. Marini n’étant pas sourd à la critique, il a bien écouté les remarques et a corrigé cela dans les 3e et 4e tomes où l’on sent que l’excès est beaucoup plus « contrôlé »… un peu trop même puisque la désinvolture romaine se fait beaucoup moins sentir et les dialogues sont devenus beaucoup plus « techniques », on est presque inondé de termes romains. J’avoue qu’à la lecture du 4e tome, puisque c’est de celui-là qu’on cause, je regrettais presque mon je-m’en-foutisme au cours de latin. Mais oh-làààààààà, qu’à cela ne tienne il y a un glossaire à la fin du bouquin (si si) mais qui aurait mieux été au tout début (cela m’aurait évité une certaine frustration^^) En dehors de cela, on est bien loin de Rome et de ses fastes et on se les gèle grave dans les steppes humides des contrées germaines (mais qui est Germaine ?) ; bref une histoire sans aucun répit, sanguinaire, violente comme on aime. À noter que l’intérêt réside dans la globalité de l’œuvre qui nous offre pour notre plus grand plaisir une vraie épaisseur et profondeur à la psychologie des personnages au fil des épisodes. Au final, une œuvre qui est une incontestable réussite graphique, qui à chaque épisode prend de plus en plus de maturité et où l’on sent que Marini commence à vraiment maitriser tous les pans de l’histoire et notamment le dialogue. Malheureusement, l’équilibre n’est toujours pas présent à son grand dam. Dans tous les cas, c’est avec un certain plaisir que Marini sait nous faire mariner (ok, je sors) et nous immerge dans cette histoire et cette vision sans concessions. Si vous aimez les belles histoires épiques, les bonnes batailles, les histoires de trahison et d’amour, cette histoire est pour vous mais attention, un certain effort sera à faire pour en profiter pleinement (en dehors de l’aspect visuel). Marcus Falco arrivera t-il à relever la tête malgré toutes les embuches qui lui tombent dessus ? Arminius, qui accumule sans vergogne les succès, rendra t-il la liberté à son peuple opprimé ? À suivre dans les aventures des « Aigles de Rome ». Sur ce, Alea Jacta est, morituri te salutam et Scrotum est (ou ouest) ! (j’en perds mon latin)

17/02/2014 (modifier)
Par scaph
Note: 5/5

Attention ami bédéphage, si ta jeunesse a été marquée par les péplums médiocres des années 70, si tu penses que Russel Crow botterait le cul d'Achille dans Troie et que Leonidas n'est pas seulement du chocolat alors cette bande dessinée est pour toi. Marini (Monsieur Marini), dessinateur et scénariste de la série nous livre ici une œuvre graphique et historique en concurrence directe avec Murena. Violence, sexe, action, suspense tout y est. Les scènes de batailles cadrées au cœur des combats et le découpage de l'action immergent totalement le lecteur au sein même de l'histoire. Le travail effectué sur les couleurs renforce les ambiances si différentes entre les bois humides du nord de l'Europe et le climat méditerranéen de Rome. On notera également une accélération du rythme dans le quatrième tome où les combats ont remplacé les scènes d'orgies. Vivement la suite.

14/01/2014 (modifier)

Avis après lecture du tome 3 Marini se lance dans la fresque antique façon Murena avec cette histoire de 2 frères adoptifs qui se retrouveront fatalement un jour ou l'autre face à face. Sur une intrigue relativement simple mais toujours accrocheuse de meilleurs ennemies, il nous délivre une série plaisante, fluide, toujours aussi bien illustrée que ses autres œuvres et diablement efficace dans ses rebondissements, trahisons et rapprochements de protagonistes. Le tout sans se montrer trop graveleux gratuit, ce qui est bienvenu. Moins axé sur les complots de palais que Murena pour se porter plus sur les armes et exils de chacun, Les aigles de Rome propose une alternative intéressante, plus orienté entertainement (sans atteindre la décérébrée série Z le Scorpion sur ce point), sans temps morts ni ennui, et qui n'hésite pas à avancer dans la chronologie pour raconter des choses prenantes.

09/07/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après avoir collaboré avec 2 grands scénaristes (Dufaux sur Rapaces, Desberg sur Le Scorpion), Marini a dû se sentir solide pour signer seul une série au sujet fort et exigeant, où son écriture est aussi brillante que son graphisme. Rome est si fertile en complots, rivalités, politique retorse, personnages troubles et solides caractères, que son décor ne pouvait qu'attirer le dessinateur du Scorpion, tout en se démarquant de Murena, autre série "romaine" du même genre. Certes, Marini puise dans des sources historiques réelles et utilise un glossaire en fin d'album pour éclairer le lecteur, mais "Les Aigles de Rome" diffère de Murena, d'abord par son époque (le règne d'Auguste), puis son aspect plus politisé et tourné vers la guerre, Murena lorgnant surtout vers des intrigues de palais, le pouvoir et les combats de gladiateurs. Ici, deux jeunes garçons l'un Romain de souche, Marcus Valerius Falco, l'autre un Chérusque, Ermanamer qui devient Arminius, sont élevés ensemble sous le même toît avec une discipline de fer. Au fil des épreuves, l'amitié et le respect succèdent à la haine tenace, ils grandissent et gravissent les échelons de la hiérarchie sociale et militaire, mais leur fraternité est mise à rude épreuve par les évènements, la politique et la passion amoureuse. Il est clair que cette intrigue qui évolue au milieu du massacre des légions de Varus par les tribus de Germanie (tragédie qui assombrit les vieux jours d'Auguste, répétant sans cesse, selon Suétone: "Varus rends-moi mes légions"), va sûrement mal finir, en opposant deux frères de sang tiraillés par leurs racines (surtout Arminius dont le coeur bat encore pour son peuple) et leur ambition, et l'on devine un peu sa conclusion. Ceci dit, cette bande est en tout point superbe, Marini se surpasse avec son trait magique, à la fois souple et puissant, agrémenté de belles couleurs; le seul bémol est dans la crudité anachronique du dialogue (non, même les expressions latines les plus outrées n'étaient pas aussi triviales), ici, ça fait dans le langage de zonard, parce que ça veut ressembler à la série TV Spartacus (mais c'est des Ricains, on peut leur pardonner). Sinon, la progression est assez lente et permet au lecteur de bien comprendre tous les rouages de cette histoire bien documentée, de même que certaines scènes érotiques viennent aussi égayer une intrigue tendue par endroits. Cette série est donc bien partie pour devenir encore un nouveau classique de Dargaud.

11/06/2013 (modifier)
Par bab
Note: 3/5
L'avatar du posteur bab

On se situe ici dans un contexte beaucoup plus romancé que Murena. Ce qui est bien aussi ! L’histoire est bien menée, on s’attache au personnage et le ton est plutôt juste. Car les écueils pourraient être nombreux et si les ficelles sont plutôt connues dans cette histoire d’amitié fraternelle et fratricide, elles sont tirées avec une certaine habileté. On se laisse entrainer dans les frasques des deux principaux protagonistes et les turpitudes de la vie politique romaine. Côté dessins, le travail est soigné et certaines planches sont vraiment belles. Le trait s’affine au fil des tomes. Et ce qui ne gâche rien, les femmes sont belles et elles étaient peu vêtues à l’époque… Et que les lectrices se réjouissent, les hommes sont aussi à l’honneur.

06/03/2013 (modifier)