Le Pont

Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)

"En apercevant Salpatrès, Léda comprit que ce n'était pas un homme qu'elle tuerait. Au contraire, c'est lui qui la tuerait. Qui la tuerait une deuxième fois."


Froid. Neige. Glace

Dans un monde désolé figé en un hiver arctique, le savant Salpatrès et ses deux assistants, enfermés dans une étroite capsule de métal, dérivent au gré des eaux glacées. Ils sont affamés, épuisés, désespérés. Repêchés par un navire, ils retrouvent la terre ferme d'une cité polaire où l'on ne circule qu'en traîneau. Salpatrès trouve de nombreuses sympathies dans son pays d'adoption. Et puis il y a Léda.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Octobre 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Pont © Futuropolis 2007
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)
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23/10/2007 | Spooky
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Que voilà un bien étrange conte… D’ailleurs, s’agit-il seulement d’un conte ou de l’évocation d’un amour impossible ? Une chose est sure, cet album m’a emmené ailleurs. Pour ce faire, Christian Durieux crée un univers singulier, monde de glace protégé de l’obscurantisme grâce à son isolement, ce qui est paradoxal, vous en conviendrez. Un univers au charme slave manifeste mais géographiquement indéterminable. D’ailleurs, les lois mêmes de la géographie et de la géologie telle que nous la connaissons sont ici modifiées. Ses personnages semblent eux-mêmes à part, tour à tour scientifiques obtus, rêveurs fous, amoureux passionnés ou esprits ouverts aux hypothèses les plus fantastiques (voire les plus délirantes). Dans cet univers, une histoire contée au coin d’un feu prend une dimension dramatique d’autant plus profonde qu’elle semble pleinement faire partie de la réalité ambiante (désolé, pas trouvé d’autres mots, mais même moi, j’ai du mal à me comprendre). La narration, très présente et joliment travaillée participe elle aussi au charme étrange de l’album. L’ensemble est donc agréable à lire et dépaysant. Alors pourquoi seulement un « pas mal » ? Parce que trop d’événements m’échappent. Christian Durieux n’explique pas tout et s’il semble créer des passerelles entre certaines histoires, celles-ci ne me sont pas apparues avec clarté. C’est le genre de récit par lequel il faut se laisser porter et j’avoue, cartésien que je suis, avoir du mal à ne pas chercher la logique d’un récit. Pas mal, donc (et merci à Pierig de me l’avoir fait découvrir).

06/11/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

"Le pont" est un récit mi-fantastique mi-roman graphique. L'histoire est dramatique et plus complexe qu'il n'y paraît. Il me reste quelques parts d'incertitude après cette plaisante lecture. L'univers de l'histoire est graphiquement superbe mais réduit. On ne sait pas ce qu'il y a autour de cette contrée. Trois personnages se retrouvent pris au piège des glaces avec une capsule et sont secourus par un bateau. Au préalable, ils ont récupéré 3 objets sur un corps glacé se trouvant sur un pont de glace. Les naufragés et les sauveurs ne sont pas de la même cité. D'ailleurs ils ignoraient leur existence mutuelle. Ensuite viendra se greffer une histoire d'amour. Le scénario devient alors plus flou, certains détails m'ont échappé et n'ont pas trouvé de réponses sauf si l'on se positionne dans le postulat de Salpatrès le héros principal. Pour lui tout tourne autour d'un point central que le final révèle. Ce récit est plus onirique que concret. Il fait la part belle à l'imagination. Je tiens à louer son cahier graphique simple au premier abord mais sublimé par de superbes couleurs. J'aurai aimé un plus grand développement mais le récit aurait pu y perdre de sa logique.

13/09/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai pas vraiment aimé cette histoire d'amour impossible sur une banquise d'un pays imaginaire qui ressemblerait étrangement à la Russie septentrionale. Déjà les personnages ont des noms pas très communs qui font tâche d'huile : Cartache, Nicomède et surtout le héros Salpatrès, un jeune savant qui a dû fuir son pays et qui va s'amouracher de la mélancolique Léda. On se dit qu'il va se passer enfin quelque chose et l'ennui guette très vite. Je ne vois pas où l'auteur a voulu en venir. C'est obscur. Dans l'enchevêtrement des glaces, il y aurait un centre ? Mazette ! Pourtant, la collection Futuropolis serait l'une de mes préférées à en croire les stats. Ce titre ne sera pas emblématique.

29/07/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'étais curieux de lire cet album car le résumé me paraissait bien mystérieux et le peu que j'en avais lu sur le net ne m'en avait pas appris beaucoup plus. Je suis cependant déçu car ce n'est pas mon genre de récit. J'aime bien le dessin et le décor. La couverture m'avait attiré au premier coup d'oeil. L'ambiance de neige et de glace est belle et j'aime beaucoup la ville où se déroule la majorité de l'histoire. C'est un monde imaginaire qui aurait vraiment pu me séduire et me plaire, quelque chose comme un décor de Jules Verne avec de la poésie en plus. Mais je n'ai pas accroché à l'histoire. J'attendais en permanence qu'elle démarre pour de bon, qu'il se passe quelque chose. Au lieu de ça, j'ai eu droit à des mystères qui n'ont pas su me charmer, à des relations vaines entre personnages, à une histoire d'amour spéciale mais qui m'a complètement indifféré et à une fin mi-poétique mi-fantastique que je considère comme étant une fin en queue de poisson. Les personnages, la frigide Léda en tête, ne m'ont pas paru attachants. L'ambiance poétique et métaphorique m'a très vite lassé. Et la conclusion m'a paru tellement prévisible qu'elle a donné le coup de grâce à une intrigue qui n'a jamais su décoller pour moi et n'a su me toucher à aucun moment. Il me parait probable que ce genre de récit puisse plaire à certains amateurs de poèmes et d'histoires d'amour mélancoliques et imaginaires, mais ce n'est pas mon cas.

01/05/2008 (MAJ le 01/05/2008) (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
L'avatar du posteur iannick

Ce sont les avis de bédéphiles qui m’ont encouragé à lire « Le pont ». En effet, après un rapide coup d'oeil sur le contenu de l’album, le traitement graphique ne me plaisait pas. Je trouvais le dessin trop épuré, les décors ne me semblaient pas assez détaillés. Mais, après lecture, ma vision sur le graphisme de cette bd a nettement évolué. Le trait de Christian Durieux m’est apparu finalement bien adapté au récit. La narration est excellente. En tout cas, je n’ai pas de remarque particulièrement à faire sur une éventuelle incompréhension du sens de lecture dans ce one-shot. Les personnages sont très expressifs, la mise en couleurs reproduit bien l’ambiance glaciale dans laquelle évolue l’histoire. Au commencement du récit, le lecteur découvre un univers glacial qui ressemble très fortement à l’arctique et l’antarctique. En fait, il y a aucune indication de lieu ou d’époque, peu importe car c’est très secondaire… Dans une banquise, trois hommes se sont égarés, ils ont trouvé refuge dans une sorte de capsule mais ces naufragés n’ont plus aucun espoir de s’en tirer. Un jour, lors d’une sortie, nos trois « robinsons » vont découvrir un pont de glace avec à son sommet une forme gelée représentant un homme… Peu de temps après, un navire va les recueillir et les emmener dans une ville… Le scénario comporte une ambiance fantastique qui m’a captivé. Je précise : fantastique au niveau de l’ambiance puisqu’il n’y a aucun monstre, fantastique parce que l’histoire effleure l’irrationnel. J’ai été également charmé par la philosophie de ce récit dont je vous laisse découvrir le thème. En tout cas, l’histoire m’a vraiment intrigué, le scénario m’est apparu très bien construit et j’ai ressenti qu’une hâte au dénouement : c’est de relire ce récit ! D’albums en albums, Futuropolis s’impose de plus de plus comme mon éditeur préféré. Avec « Le pont », il nous propose encore une fois un récit qui a su me passionner, intriguer et m’interroger. Ne vous laissez pas démotiver par le dessin assez basique de Christian Durieux, au contraire, il m’est apparu très bien adapté au dessin. La mise en couleurs et le découpage sont, à mon avis, excellents. Bref, à mon avis, « Le pont » est incontestablement une réussite… comme la plupart des bds qui sont parues chez Futuropolis !

25/11/2007 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

L’avis enthousiaste de Spooky a titillé ma curiosité. Sans partager pareille ferveur, je dois reconnaître que cette bd sort de tout conventionnalisme. Le récit déconcerte, captive, intrigue . . . Il possède un magnétisme certain dont les dessins ne sont pas étrangers à ce constat. Il y a effectivement un peu de Bonhomme, de Blutch, de Peeters aussi dans le trait de Durieux. Le récit est dérangeant quelque part car il bouscule notre esprit cartésien en basculant dans l’irrationnel, l’impalpable, l’improbable. C’est aussi ce qui fait son charme. Un charme slave qui, bien que nordique, ne laissera pas le lecteur de glace. Une œuvre métaphysique qui mérite d’autres lectures pour mieux l’appréhender.

29/10/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Cet album aurait pu s'appeler "Confluences". Confluences parce que c'est l'histoire de deux destins qui se rencontrent. Salpatrès, un peu savant fou, passionné, avec Léda, solaire, mystérieuse, insaisissable, diaphane. Confluences parce que le titre évoque un lieu où l'on se croise, où l'on s'arrête parfois pour regarder autour de soi. Un lieu qui joue un rôle particulier dans l'histoire (on s'en serait douté, sinon l'auteur l'aurait titrée "pas le pont"). C'est un lieu qui forme une boucle, curieusement, mais je ne peux en dire plus, il faut lire l'album pour comprendre. Confluences parce que le style graphique de Christian Durieux est aux confins de celui d'autres auteurs connus : Leo, Bonhomme, Andreas, Blutch... des auteurs dont j'apprécie le style, et dont la parenté me fait aimer celui de Durieux, que je découvre à l'occasion de cet album. Certaines planches ont une qualité presque hypnotique, le regard très particulier de Salpatrès n'y étant probablement pas étranger. Confluences enfin parce que c'est la rencontre d'un auteur méconnu et d'un éditeur qui trace un sillon très particulier, mais remarquable, dans la BD contemporaine. "Le Pont" comporte des éléments de fantastique, ainsi qu'une romance dévorante, brûlante, mais c'est avant tout un formidable voyage vers des contrées inconnues, autant que vers la folie et l'oubli.

23/10/2007 (modifier)