Griffu

Note: 3.06/5
(3.06/5 pour 16 avis)

Griffu se trouve embarqué dans une sombre histoire de magouille immobilière.


BD, l'hebdo de la BD Détectives privés Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Tardi

Griffu est conseiller juridique, mais son boulôt semble davantage s'apparenter à celui de détective privé un tantinet véreux. Chargé par une cliente de subtiliser un mystérieux dossier, il se retrouve mêlé à une sombre histoire de magouille immobilière. En effet, sa mystérieuse cliente disparaît, et Griffu se voit chargé de la retrouver par les personnes à qui il a volé le dossier. Attentats, tentatives de meurtres, incendies criminels...petit à petit, les fils de l'enquête s'emmèlent, et l'on ne sait plus bien qui mène la danse.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1978
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Griffu © Casterman 1978
Les notes
Note: 3.06/5
(3.06/5 pour 16 avis)
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01/03/2002 | Steril
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Par Benjie
Note: 3/5
L'avatar du posteur Benjie

Griffu Une sombre affaire de politiques véreux, de magouilles immobilières, c’est noir à souhait. Pas de surprise de ce côté-là. Une lecture sans prise de tête, dans laquelle l’intrigue rebondit de traquenards en cadavres et emmène le lecteur jusqu’au bout sans effort. Tardi est toujours aussi convaincant dans les ambiances de Paris et de sa banlieue, replongées dans une autre époque, en l’occurrence, les années 1970. On perçoit la tension, la peur, la mort qui rôde. C’est lourd, poisseux, gris. Et on se dit que ça va mal finir pour notre « conseiller-juridique-détective-privé » qui n’avait rien demandé mais qui persévère dans une enquête qui le dépasse et dont il ne peut ignorer qu’il risque sa peau… comme dans une sorte de sursaut d’orgueil, de courage ou de survie. Griffu est un personnage intéressant, tant il est banal au début de l’histoire. Notre héros est lâché et rien ne peut plus l’arrêter… Un bon Tardi/Machette se déroulant dans les années 1970.

21/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

un récit ancré dans l'actualité de la fin des années 70, que je viens de relire récemment, ça m'a rappelé le film Mort d'un pourri, sorti la même année en 1977, où Delon se débattait au sein d'un trafic d'influence pour essayer de blanchir un ami député assassiné. Manchette pondait là un de ses premiers scénarios de BD ; en tant que père du néo-polar, il développait un thème qui deviendra ensuite juteux dans le roman et à l'écran : la pourriture des milieux politiques et leur collusion avec les truands. Je me souviens quand j'avais lu l'album édité au Square en 1978 (réédité en 1982 par Dargaud, puis par Casterman en 1996), que j'avais trouvé le résultat vraiment bon ; à cette époque, j'étais en plein trip de roman policier, je dévorais tout. C'est un excellent récit politico-policier dans ces années 70 où le roman policier français était retombé dans une sorte de léthargie. Manchette bousculait tout ça par son écriture détachée, refusant l'émotion et appuyant le désenchantement dans le comportement des personnages ; on le constate dans "Griffu", ils sont tous de vraies crevures, et le héros est bien typé, on retrouve tous ces éléments dans cet album que Tardi illustre de façon superbe, dans un noir et blanc tout en grisé, avec son trait épais. C'est la première fois qu'il dessine un univers urbain contemporain, il y est sans doute moins à l'aise que dans le début de siècle propre à Adèle Blanc-Sec, mais il s'en sort pas si mal. Un polar très noir et tragique, qui se termine par un bain de sang, et qui vaut le détour..

18/05/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un bon vieux polar tout poisseux, noir, sans recherche de morale pour sauver ces bouts d’humanité qui pataugent dans leur mouise. Dans ce registre, Manchette est bien un digne héritier de Léo Malet (comme Pécherot d’ailleurs, dont l’œuvre n’a pas encore été reprise en BD à ma connaissance). Le scénario se laisse lire facilement et l’album est vite fini : on peut alors respirer en s’éloignant du tas de cadavres… Tardi a bien su retranscrire en images certains quartiers de Paris et de sa banlieue proche, dans un noir et blanc approprié à l’histoire. C’est donc un bon polar, qui m’a donné envie de voir ce que les deux auteurs ont produit ensemble depuis !

03/02/2014 (modifier)

Ca sent la peur ça pue la mort. J'aime bien c' t' ambiance pas vous ? Renaud et son Gérard Lambert auraient pu lire Manchette, l’album pue la mort, les magouilles douteuses, la nuit trouble, les trafiquants de différents calibres, les corrompus et autres petites frappes. Tout cela pourrait se laisser couler, un peu comme si l’on pouvait lire du polar noir sans avoir de gout amer dans la bouche, cette envie de mettre un vieil imper et de se promener près de néon plus ou moins glauques sous la pluie. Tardi arrive à faire ressentir au lecteur ce sombre milieu. On se demande pourquoi ce pauvre bougre prend un tel soin à découvrir ce qui ne devrait pas l’être, on voit ce genre de bougre souvent méprisé car trop petit, aller chercher la reconnaissance dans l’autodestruction un peu bête de s’en prendre à quelqu’un de trop puissant pour soi. Il refuse la réalité, il refuse ce trop simple rôle de bouc émissaire que l’on voudrait lui faire endosser. Alors c’est le drame, un homme poussé à bout trouvera des forces insoupçonnées. L’art de la guerre avertit le stratège de se méfier de l’homme se sachant perdu, notre Griffu va donc faire un massacre parmi les vilains qui pourtant avaient bien maitrisé leurs risques… Graphisme, texte et scénario se mêlent pour du polar qui sent la poudre humide. Tout élément crédibilise son voisin pour faire de ce one-shot un très bel exercice. Paris et sa banlieue une fois de plus admirablement croqué Il existe parfois une certaine poésie dans les moites ambiances pesantes de malfrats, ce tome fait partie des bons crus.

03/05/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot qui vaut surtout pour son ambiance. En effet, l'intrigue n'a rien d'exceptionnel et j'ai un peu l'impression que Manchette se foutait un peu de l'enquête et qu'il préférait décrire un monde immonde avec des gens sans scrupule. Et ben moi j'aime ça ! J'adore comment sont décrits les protagonistes de l'histoire, particulièrement le 'héros'. Les dialogues sont excellents et me donnent envie de découvrir l'œuvre de cet auteur de polar. Le dessin de Tardi est excellent comme d'habitude et la fin est géniale. Pas un chef-d'œuvre, mais à lire si on est fan de polar et/ou de Tardi.

28/05/2011 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

Ce n’est pas le meilleur de Tardi, mais Griffu est une bd intéressante pour son graphisme et son atmosphère glauque. Le suspens n’est pas insoutenable mais Griffu vaut surtout pour son personnage principal (Griffu) : parfois naïf souvent courageux, il n’hésite pas à s’investir totalement pour découvrir la réalité. Une enquête de Griffu sur les magouilles immobilières dans un monde peu reluisant. J’aime l’ambiance que Jacques Tardi peut installer via son graphisme bien que pour Griffu ce ne soit pas vraiment le top, le dessin de Tardi excelle dans les scènes du début du siècle précédent.

12/01/2011 (modifier)
Par Tomeke
Note: 3/5

Je continue ma découverte de Tardi et de son univers, savoureux de noirceur ! Encore une fois, nous suivons Griffu, détective privé - il dirait « conseiller juridique » - embarqué dans une magouille qui le dépasse. Les personnages sont exécrables de noirceur : traîtres et amoraux. Tardi apprécie particulièrement adapter les personnages de Jean-Patrick Manchette, auteur du récit. Le lecteur est baladé entre les protagonistes, en s’y perdant un peu, avant de découvrir la fin de ce récit criminel, noir et bien situé socialement. Que dire encore du trait de Tardi ? Caractéristique, il plaît ou pas. Dans les scènes d’action, les personnages semblent parfois souffrir d’immobilisme. Par-contre, j’apprécie toujours autant son talent à dessiner les lieux de ses aventures. Au final, Tardi nous offre une adaptation de Manchette à nouveau réussie ; et dire que cet album a déjà soufflé ses 32 bougies ! Cela me semble dingue, et l’album n’a pas pris une ride !

03/01/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

"Griffu" est un bon roman noir en BD. L'ambiance y est exécrable avec ces personnages tous aussi fourbes les uns que les autres. Les dialogues sont bien amenés et l'ensemble offre un rythme vif et un plaisir de lire. Le dessin y est efficace mais moins fouillé que dans les Nestor Burma. Cette histoire mérite le détour par ses personnages atypiques, son scénario sans concession et son final bien trouvé. Tardi sait s'entourer et semble être la référence pour les BD policières.

11/07/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Un vrai bon polar bien pourri. L’intrigue est alambiquée et les personnages tous plus détestables les uns que les autres. Coups bas et trahisons se succèdent tout le long du récit, pour notre plus grand plaisir sadique. Les soliloques du héros sont particulièrement savoureux, tant le personnage paraît blasé. Mais les dialogues, dans leur ensemble, sont d’un excellent niveau. Le trait de Tardi convient à merveille pour ce genre de récit au cynisme omniprésent. En plus de 30 ans, il n’aura pas pris une ride et rend le présent album tout simplement intemporel. Dans cette catégorie, c’est vraiment de la belle ouvrage, digne des meilleurs Nestor Burma. A découvrir.

06/04/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je suis plutôt étonné par le fait que je note aussi bien un one-shot datant de 1977. Généralement, je trouve le graphisme de ces vieilles bd ainsi que les récits très dépassés. Or, je n'ai rien ressenti de tel dans cette lecture. Nous avons un polar avec tous les codes du genre mais qui se tient et qui a plutôt bien vieilli. J'ai même apprécié tous les détails qui rappellent incontestablement le Paris de la fin des années 70 (les affiches de film et de publicité genre "la vache qui rit", le tourne-disque...). Les dialogues ainsi que l'intrigue sonnent très actuels. Griffu est incontestablement un anti-héros moderne comme on en voudrait de temps en temps.

13/01/2008 (modifier)