Modesty Blaise

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Une "James Bond" en jupons qui n'a rien à envier à son illustre confrère...


Histoires d'espions

Sa fiche signalétique indique que son âge est de 26 ans et son éducation excellente. Son passe-temps favori ?.. sculpter des pierres précieuses... Mais elle est aussi soupçonnée d'avoir un passé masqué, dans le milieu du crime international... Cette aventurière au passé douteux va devenir l'un des plus fidèles agents secrets de la reine d'Angleterre. Modesty, peu scrupuleuse, va évoluer au sein de milieux plus que louches, son seul ami étan William Garvin, un mercenaire "reconverti" à la bonne cause. A l'instar de James Bond, dont elle a hérité le don de se mettre dans de drôles de situations, cette jeune et jolie femme va connaître une carrière bien mouvementée...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1975
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Modesty Blaise © Hachette/Glénat 1975
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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06/10/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur bamiléké

Modesty Blaise est une anti Jane Fonda. Jane a tout fait pour faire arrêter les massacres au Vietnam allant même visiter Hanoi en plein conflit. Modesty, elle avec ses copains de la CIA et du MI5 va casser du Viêt-Cong sans aucun état d'âme. Désolé messieurs les auteurs de cette série mais l'histoire a montré à quel point vous vous êtes trompés. C'est en ça que j'aime les BD de ces périodes, cela nous montre comment on peut perdre son discernement pour verser et entretenir la propagande patriotique. Même en démocratie. Pour le reste un découpage en strip fait pour les journaux. Un dessin réussi, axé sur les visages, sans beaucoup de décors ni d'ambiances. Un scénario très manichéen qui ne se pose pas de question: les Services Secrets de sa Majesté et de l'Oncle Sam sauveront le monde du péril de la drogue et du communisme. Cela ferait presque sourire si il n'y avait pas eu autant de morts et si beaucoup de Viets n'avaient pas ramené des produits défendus dans leurs bagages afin d'oublier les horreurs vécues.

08/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après avoir collaboré avec Peter O'Donnell sur Romeo Brown, Jim Holdaway crée avec ce dernier en 1963 "Modesty Blaise" en strip quotidien dans l'Evening Standard, alors qu'il avait été refusé par le Daily Express pour son audace. Ce personnage était directement inspiré par la littérature populaire d'espionnage de l'époque. Décrite d'abord comme une aventurière au passé criminel, Modesty devient ensuite détective puis se met au service de l'Intelligence Service sous les ordres de sir Tarrant. Véritable James Bond au féminin, l'héroïne continuera d'évoluer dans un milieu trouble au sein duquel elle a pour ami l'ex-mercenaire William Garvin, et où ses aventures tumultueuses constituent un cocktail explosif d'action. Son charme, son aptitude au combat rapproché sont très utiles dans ses missions, et elle contribuera à donner aux personnages féminins des années 60 encore soumis aux hommes, des rôles plus consistants et du caractère. Le succès du strip magnifiquement dessiné par Holdaway sera si foudroyant en Angleterre qu'il incitera O'Donnell à exploiter le personnage sous forme de romans dès 1965, qui ensuite devient un film célèbre réalisé par Joseph Losey l'année suivante, avec Monica Vitti ; au contraire de la bande, ce film ne jouait pas trop la carte de l'action, mais visait plutôt un public intellectuel par son esprit légèrement surréaliste, ce qui explique son demi succès qui fut loin de rivaliser avec les Bond de Sean Connery. A la mort de Holdaway en 1970, la bande est reprise avec talent par le dessinateur espagnol Enrique Romero qui travaillait alors pour l'Angleterre ; son graphisme approchant, mais dans une formule moins sexy, sera apprécié. Ceci est paradoxal quand on sait que Romero dessinera plus tard Axa, une bande au fort pouvoir érotique. Je crois que j'ai dû lire quelques strips dessinés par Holdaway dans le quotidien L'Aurore quand il en traînait un dans la famille, mais lire chaque jour un strip de 2 ou 3 images, ça m'ennuyait vite à l'époque. Sinon, j'ai vraiment lu cette Bd par les 2 albums édités chez Glénat dans les années 80, où le dessin est de Romero, et où les strips sont alignés à la suite : c'était pas mal, mais je n'en raffolais pas tant que ça. En tout cas, il est sûr que "Modesty Blaise" fut une des bandes anglaises d'espionnage les plus appréciées un peu partout et qu'elle fera le tour du monde des quotidiens (en France, ce fut dans L'Aurore).

12/12/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Inspirée par les romans d'espionnage des années 60, Modesty Blaise fait son entrée en 1963 dans le quotidien anglais "The Evening Standard". Fait curieux et chose rare : des romans qui traitent de ce personnage seront écrits par la suite et paraîtront dès 1965. J'avoue avoir une certaine sympathie pour la BD en elle-même. Les scénarios sont bien construits, d'une grande lisibilité malgré le grand nombre d'actions diverses qui s'y passent. Mais quand j'écris "action" il s'agit plutôt de jeux psychologiques subtils entre les divers intervenants. Modesty Blaise effectue plutôt un travail d'investigation mentale, jouant également de son sens de la déduction et de la persuasion. Et c'est là que, pour moi, le grand art graphique intervient. De ces histoires, réalisées en un magnifique trait noir et blanc, je n'ai -de prime abord- pas constaté qu'il n'y avait pour ainsi dire JAMAIS de décors. Les personnages se suffisent à eux-mêmes, meublent les cases. Impressionnant dans le sens où le dessinateur interprète une histoire en ne jouant que sur l'aspect des intervenants. Il parvient ainsi à créer une véritable atmosphère faussement feutrée. Très bonne série, dont on tirera un film -en 1966- avec Monica Vitti et Terence Stamp. Jim Holdaway meurt début 1970. Mais la série se poursuivra sous la plume de Enrique Romero, John Burns et Neville Colvin. Trois albums seront édités en langue française : le premier chez Hachette en 1975 ; les deux suivants chez Glénat en 1981. Une très bonne série, bien construite, très bien dessinée, au véritable style du début des "sixties".

06/10/2006 (modifier)