Paracuellos

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 12 avis)

Angoulême 1981 : Alfred du meilleur album ex æquo Angoulême 2010 : Prix du patrimoine L'enfance de Gimenez dans un orphelinat religieux sous le régime de Franco.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs espagnols Autobiographie Ecole Enfance(s) Espagne Fluide Glacial, le best-of Magazine Fluide Glacial Racisme, fascisme

L'enfance de Gimenez, orphelin à l'âge de 6-7 ans, réfugié dans un orphelinat aux règle les plus strictes. Ecole Buissionnière, vol de nourriture, escapade pour échapper à l'enfermement de l'orphelinat...tout l'ambiance du régime Franco à travers l'église s'y trouve. Poignant et touchant, avec sa dose d'humour justifiée.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1980
Statut histoire Histoires courtes (Tomes 3 à 8 disponibles seulement en intégrale) 8 tomes parus

Couverture de la série Paracuellos © Fluide Glacial 1980
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 12 avis)
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10/10/2001 | Ju-pascdm
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L'avatar du posteur Noirdésir

Même si cette série est classée en Humour, ne vous attendez pas en la lisant à pleurer de rire ! C’est plutôt la tristesse et la rage qui risquent de vous arracher des larmes. En effet, le sujet est des plus glauques, porte en lui un vent de révolte contre toute vision rigoriste de la société, et en particulier contre la morale et l’action castratrice de l’Eglise, surtout l’Eglise catholique espagnole (des années 1920 à la fin du régime de Franco en 1975). De nombreux scandales ont depuis éclaté à propos de la violence de cette Eglise (enfants volés à leur mère par des institutions religieuses…), sans bien sûr que personne ne soit renvoyé devant les tribunaux… La force des albums de Gimenez – qui se met en scène, car ayant lui-même vécu ce calvaire – est de ne pas faire d’attaque brutale, frontale. Bien au contraire, les petites historiettes (deux pages généralement chacune) sont toutes en nuance, usant d’une douceur froide, d’un réalisme glacial, d’une ironie mordante, avec des chutes à la fois simples et terribles. Qui peuvent parfois ressembler à de l’humour, certes. Mais un humour noir, tranchant, un rire jaune. Toutes ces histoires sont en tout cas émouvantes, prenantes. Le dessin de Gimenez est très bon, le Noir et Blanc convient parfaitement à ce qui s’apparente souvent à une chronique de la haine ordinaire, les institutions religieuses/orphelinats/pensionnats (il est vrai au cœur d’une société franquiste fasciste et castratrice par essence) ressemblant pas mal à des camps de concentration pour gamins. Quelle horreur ! (au nom de l’ordre, de Dieu ou de je ne sais quoi de bien-pensant évidemment). Un autre auteur de chez Fluide Glacial a aussi décrit, dans une vision finalement presque aussi noire, même s’il y a des différences (un peu plus de « vrai » humour), cet univers affreux des pensionnats catholiques : n’hésitez pas à lire L'Institution de Binet, pour compléter avec un exemple français le témoignage espagnol de Gimenez. Edifiant. Note réelle 4,5/5.

25/11/2017 (modifier)

Super ! J'ai sauté dessus en voyant la tronche des mômes sur la couv ... je ne suis pas déçu :D Elle a un air de Gotlib cette BD ! D'ailleurs il a fait la post face Gotlib, sur l'intégrale ré-éditée par Fluide Glacial. L'idée c'est de nous raconter la vie des garçons confiés à l'assistance publique sous Franco. Pour ça on suit la vie des mômes à travers des histoires courtes. A la lecture c'est plutôt tordant la vie de ces gamins. D'abord ils crèvent de faim donc c'est l'occaz de faire pas mal de blagues sur le sujet : Genre : "prête moi ta BD et je te donne ma ration de pain sec pour toute la semaine." ou alors : " Vas-y passe moi un bout de chocolat ! Moi j'en reçois pas car mes parents ils sont morts ..." En plus ils sont rasés de près comme des taulards, et ils ont des gueules pas possibles, ravagés qu'ils sont par leurs conditions de vies. Bref, même quand la situation ne prête pas à rire ca reste efficace tellement ils font peine à voir. Paracuellos, c'est un peu comme une cours de récré permanente en fait avec toute la cruauté et la sauvagerie dont sont capables des enfants de 10 ans. Et dès qu'un soupçon de solidarité émerge, dès que ca devient un tout petit peu humain... VLAN !! Une bonne paire de baffe (ou pire) !! ... Par les curetons de l'assistance publique, histoire de mettre tout ça dans le droit chemin. Parce que l'humanité, c'est péché, et que ça se paye comptant. Finalement on pleure de rire ... au lieu de pleurer tout court ..

03/02/2010 (modifier)