Peindre avec les lions

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

L'art pariétal est fascinant. Qui étaient ces artistes d'avant l'invention de l'écriture ? Pour quelles raisons ont-ils peint ces oeuvres ? Comment ont-ils acquis cette maîtrise, ce pouvoir d'évocation dont ils ont imprégné leurs dessins et qui ont conservé toute leur force et leur fraîcheur en traversant les millénaires ? De quoi était faite leur existence ?


La BD au féminin Peinture et tableaux en bande dessinée Préhistoire Spiritualité et religion

Peindre avec les lions nous narre la vie d'Ellé, de son enfance à sa mort, au sein d'une tribu de chasseurs-cueilleurs, les cornus, dont elle deviendra l'une de celles et ceux qui peignent les animaux sur les murs. Si Fabien Grolleau s'est évidemment appuyé sur les dernières découvertes scientifiques pour concocter son histoire, c'est bien un souffle romanesque qui court tout au long de cette aventure préhistorique, portée par le dessin doux et poétique d'Anna Conzati, qui signe ici son premier roman graphique pour Dargaud. Marylène Pathou-Mathis, préhistorienne réputée, autrice de L'homme préhistorique est aussi une femme, signera la préface.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Février 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Peindre avec les lions © Dargaud 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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13/03/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Axer la thématique d’un récit se déroulant dans la préhistoire sur la spiritualité et l’art est assez culotté tant nous, lecteurs de bandes dessinées, avons été habitués à des récits plus tournés vers l’aventure. Mais Fabien Grolleau maîtrise son sujet et s’est manifestement beaucoup documenté avant de se lancer dans cette histoire. Son récit a beau désarçonner, le contenu est plausible et éclaire la préhistoire sous un angle différent. Exit l’incessante lutte pour la survie face à une nature implacable et aux tribus hostiles, bienvenue dans un univers où la spiritualité et le besoin de donner un sens à la vie, une raison à la mort, des origines à la terre et aux animaux (dont l’homme) sont au centre des réflexions. Le personnage central du récit est une femme que nous allons suivre depuis sa naissance jusqu’à ses 37 printemps. Sur ce laps de temps, elle va s’initier aux techniques picturales et les perfectionner. Surtout, elle va chercher à insuffler à ses dessin un sens divin, marquée par des visions, désireuse d’évacuer ses craintes ou de raconter l’origine fantastique de la vie. J’ai trouvé la narration quelque fois assez obscure mais la démarche de l’auteur a le mérite de l’originalité et, comme il s’appuie sur des recherches récentes, sa vision de la préhistoire est très instructive au niveau du lien qui unit art et spiritualité. Le dessin d’Anna Conzatti est très agréable à l’œil. Facile d’accès, avec beaucoup de rondeurs, il illustre bien cette période. Il faut dire que ce récit dispense plus d’un passage contemplatif dans lequel la nature reprend ses droits. Même si ce n’est pas toujours facile de suivre les personnages dans leurs pensées (il m’a souvent fallu relire certains passages pour bien en comprendre le sens), je trouve que c’est une bande dessinée à lire. Elle est instructive et joliment illustrée. Par contre, très objectivement, il m’a manqué le souffle épique et si je ne regrette pas ma lecture, il n’est absolument pas dit que je relirai cet album, ne m'étant pas spécialement attaché aux personnages.

13/03/2024 (modifier)