Lapérouse 64

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Le nageur de combat François Guérin est missionné pour une opération secrète qui vise à retrouver l'épave de La Boussole, le mythique vaisseau amiral de Lapérouse, disparu en 1788 dans le Pacifique.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs italiens Expédition de La Pérouse Séries avec un unique avis

A bord du patrouilleur français La Lilloise, François se montre prudent. L'équipage semble en effet prêt à tout pour découvrir la frégate.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Septembre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lapérouse 64 © Glénat 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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23/11/2023 | grogro
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Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Lapérouse 64, ça sonnait a priori comme Blade Runner 2049. C'est ça qui m'a fait tilter, cette sorte d'instinct, car j'avoue que s'il avait fallu m'en tenir à la couverture assez terne (bien qu'énigmatique), je serais sans doute passé complètement à côté de cette petite pépite. Disséquons un peu le titre. Lapérouse est belle et bien une allusion à Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, plus connu sous le nom de Lapérouse, le fameux navigateur et explorateur. 64, c'est tout simplement l'année où la France affréta un navire de la Marine Nationale afin de retrouver l'épave de la Boussole, le second navire de l'expédition disparue corps et âme en 1788 aux abords de Vanikoro. Que dire de cette BD si ce n'est que, toutes proportions gardées, elle est aussi passionnante que le récit de l'expédition Lapérouse lui-même. Déjà, ça commence comme un récit d'espionnage. Ensuite, c'est mené à la manière d'une enquête policière. Il y a des pistes, des retournements, du suspens. Enfin, il s'agit d'une course contre la montre avec une Dead line aléatoire puisque les recherches doivent se terminer avant l'arrivée imminente de la saison des pluies qui risque fort de compromettre les chances de succès. Bref ! On est complètement dedans. Et puis surtout, les scénaristes établissent un parallèle filé entre l'histoire de Lapérouse et celle qui est racontée ici. Il y a notamment comme une folie qui s'empare de l'expédition partie à la recherche de la Boussole. A un moment, le lecteur se demande même si nos gars ne vont pas finir par perdre le Nord. Finalement, au milieu de cette foule testostéronée, le seul personnage qui parvient à garder la tête froide est l'unique personnage féminin : Viviane. Mais je reviendrai sur les personnages un peu plus loin. L'ambiance est bien retranscrite : on est immergé dans l'univers militaire avec sa hiérarchie, son vocabulaire, ses mythes (et le mystère de la disparition de Lapérouse en est un, un gros même), son attitude méfiante à l'égard des civils venus se joindre à leur équipée... Mais tout cela ne serait pas grand chose sans des personnages forts. Or, cette histoire en regorge. D'abord François Guérin, notre protagoniste principal. Le gars est un colosse à la musculature de demi-dieu, plongeur militaire d'élite de son état, et surtout soucieux d'accomplir sa mission avant toute autre chose. Il y a également le commandant du navire, un type rigide mais passionné par le mystère qui entoure Lapérouse et que le caractère obsessif va amener à déborder le strict cadre du protocole militaire. On trouve également Viviane Lacan, une jeune femme libérée, mère seule (on est en 64 !), journaliste acharnée et indépendante d'esprit... Enfin, le tout est servi par un dessin somptueux, en tout cas un dessin qui me plait tout particulièrement : celui de Vicenzo Bizzarri que je découvre. Le trait oscille entre un classisme de bon aloi et un aspect tout à fait moderne dans les points de vue. En outre, le choix des couleurs est pertinent. Tout cela m'évoque le travail de Matthieu Bonhomme sur Le Marquis d'Anaon, ou, dans une moindre mesure, la collaboration de Blanchard et Tanquerelle sur Le Dernier Atlas. Superbe, vif, dynamique et très juste dans les proportions et les gestuelles. Après le titre, c'est le trait qui a achevé de me convaincre de repartir avec cette BD sous le bras. Conclusion : on a quand même bien raison de suivre son instinct !

23/11/2023 (modifier)