Opus 4

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Science-Fiction foutraque.


Séries avec un unique avis

"Ah, Candide Lecteur, attache ta ceinture, tous les ingrédients que tu savoures d'avance parce qu'ils te sont familiers sont là, en place... Cet album n'est pas un album de science-fiction, de fantastique, il est tellement plus que cela ! C'est un piège, un miroir qui réfléchit la condition humaine !..." (quatrième de couverture: extrait de la préface de Robert Gigi)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1985
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Opus 4 © Artefact 1985
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

16/10/2022 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Poivet est un des pionniers de la BD française (comme le souligne le titre de sa série phare). Il a surtout publié des séries assez classiques. Mais il y a quelques exceptions. L'Échiquier cubique tout d’abord, qui m’avait fait découvrir un aspect original de son œuvre, et cet « Opus 4 » donc. J’ai bien aimé le travail graphique de Poivet, qui use ici d’un dessin brouillon, qui laisse souvent apparaitre les traits préparatifs. Un dessin nerveux, taillant sa route dans les cases à coup de hachures, comme dans « L’échiquier cubique » justement, et qui m’a souvent fait penser à celui de Buzzelli. Proche de l’esquisse ou du dessin de mode, il évacue les décors, peu présents, pour se concentrer sur les personnages, et surtout les dialogues, assez copieux. Ce verbiage peut dérouter certains lecteurs. L’histoire est assez foutraque, improbable. Deux jeunes femmes débarquent d’un vaisseau sur une planète lointaine, et tombent sur divers groupes humains. Elles viennent d’un futur proche, pour comprendre pourquoi la planète a disparu, a été détruite. Cette capacité à « revenir en arrière » n’est pas expliquée. Et de toute façon on s’en fiche, tant ça part un peu dans tous les sens ensuite. Les deux jeunes femmes (la « chef », un peu rondouillarde – ses formes seront mises en avant dans les dernières planches –, s’éloigne des canons habituels – ce qui est original et pas plus mal !) utilisent une flopée de mots totalement inventés, au milieu d’un vocabulaire habituel. Mais ce sont surtout les « humains » qui surprennent. On apprend qu’ils sont arrivés ici venant du début du XVIIème siècle, trois vagues successives venant de régions françaises différentes (ils ne s’entendent pas, se font le guerre). Au milieu d’un univers SF a priori, on a donc des personnages vêtus comme au XVIIème siècle (et encore de façon totalement inexpliquée, le premier personnage à croiser le chemin de nos deux donzelles est habillé comme un soldat japonais du XVIème ou XVIIème siècle !?), deux ou trois l’étant de façon contemporaine. Intrigue loufoque donc, qui est surtout remplie de dialogues entre les deux femmes et l’un des « dirigeants » des français expatriés. Ces dialogues sont sans doute trop abondants, mais ils permettent à Poivet de faire passer quelques critiques de la société moderne, quelques réflexions sur la démocratie. L’ensemble est un peu « aride ». Voilà un album qui semble avoir été oublié (je suis étonné, Poivet ayant quand même connu son heure de gloire – il est vrai assez ancienne maintenant), à l’histoire assez improbable, avec une pirouette finale que j’ai trouvé un peu trop facile. Note réelle 2,5/5.

16/10/2022 (modifier)