La Disparition de Josef Mengele

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

La fuite de Joseph Mengele, médecin nazi surnommé l’ange de la Mort.


Adaptations de romans en BD Auteurs allemands Ecole Emile Cohl Nazisme et Shoah

1949 : Josef Mengele débarque à Buenos Aires. Caché sous divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie. L’Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et il doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Octobre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Disparition de Josef Mengele © Les Arènes 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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10/10/2022 | Noirdésir
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Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Adapté du roman d’Olivier Guez « La Disparition de Joseph Mengele (prix Renaudot 1987), cet album raconte la cavale d’un des hauts responsables des horreurs commises par les Nazis : le tristement célèbre « médecin d’Auschwitz ». Resté dans l’histoire comme celui qui a pratiqué des expériences médicales souvent mortelles sur des hommes, des femmes et même des enfants, Mengele a réussi à passer à travers les mailles du filet et à fuir en Amérique Latine. L’histoire commence alors que Mengele alias Helmut Gregor débarque en Argentine, pays d’accueil des Nazis en fuite. Le récit est très bien construit, avec des flash-backs très noirs qui rappellent le rôle qu’il a joué à Auschwitz. Dans un premier temps, on assiste assez médusés à la vie d’expat des Nazis qui n'ont rien perdu de leurs convictions idéologiques et qui, depuis leurs résidences luxueuses, envisagent la renaissance de l’Allemagne nazie sous le nom de IVe Reich. Dans un second temps, la pression des services secrets israéliens et l’enlèvement d’Eichmann font basculer le récit dans une fuite sans répit jusqu’à la mort. Le scénario est fidèle à l’histoire, un peu rapide sur certains points mais on ne peut pas tout développer. Il aborde aussi la question des procès, de l’après-guerre en Allemagne et de la place des anciens Nazis dans la société ainsi que le rôle des familles de Nazis qui tout en soutenant financièrement leur parent en exil ont, elles aussi, repris une vie normale sans être inquiétées. Le scénario est très cohérent et se développe chronologiquement puisqu’on suit le personnage jusqu’à sa mort. Le très beau dessin restitue parfaitement ces ambiances lourdes que ce soit à Auschwitz avec des couleurs presque noires ou en Amérique du Sud. Mailliet fait d’ailleurs un usage du noir tout à fait intéressant le faisant apparaitre là où on ne l’attend pas forcément, alourdissant les ambiances même quand la scène se déroule au soleil. Un très bon album qui remet en lumière la grande question de la justice internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

19/02/2023 (modifier)
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Cet album raconte la fuite d’un salaud, la fin de vie d’un monstre, d’une des figures les plus symptomatiques du IIIème Reich. Et les auteurs (Matz au scénario, Mailliet au dessin) présentent très bien ce tas de boue. Entrecoupé de flash-back, durant lesquels nous voyons Mengele à Auschwitz, le récit s’étend de la fin des années 1940 à celle des années 1970. La première partie est crispante, puisque l’on voit Mengele, fort de ses appuis, mener grand train en Argentine, ne regrettant rien et bien au contraire envisageant froidement avec d’autres un IVème Reich « finissant le travail » du IIIème. La seconde partie est plus réconfortante, puisque Mengele, repéré, traqué par quelques rares juges et le Mossad, doit se cacher, changer encore d’identité et de pays, chaque étape le voyant descendre un peu plus, dans une déchéance qui n’est pas la justice, mais qui là va en faire office. Au travers de ce récit, c’est aussi l’hypocrisie de la jeune RFA, qui est accommodante avec certains anciens hauts responsables nazis (il faudra attendre l’action de gens comme Klarsfeld pour que cela change un peu), de l’Église qui a fourni des aides, la famille Mengele ayant jusqu’au bout continué à financer la cavale sans être inquiétée. Parmi les crabes croisés dans les cercles nazis sud-américains, mention spéciale à Eichmann, qui apparait ici comme un être grotesque (et détesté par Mengele qui, en plus d’être le monstre que l’on sait, s’avère bourré de complexes de supériorité de classe). En tout cas l’album, qui s’inspire du roman éponyme d’Olivier Guez (que je n’ai pas lu) est très bien fichu. Sur le plan historique, mais aussi du point de vue narratif. Le dessin de Mailliet, moderne et dynamique est lui aussi réussi. Une lecture hautement recommandable donc, qui, au travers du destin d’un individu détestable, révèle le côté sombre, si ce n’est de l’humanité, du moins de beaucoup d’hommes – et d’organisations/États.

10/10/2022 (modifier)