Les Nuisibles

Je n'ai pas été séduit par le scénario de Piero Macola. J'ai trouvé que les différentes histoires qui s'intercalaient dans le récit, le départ de la mamie, l'accident du travail avec la fuite du clandestin et le passé de Bruno formaient un tout assez disparate et peu cohérent. Le récit est constitué de nombreuses cases muettes ou avec des dialogues assez courts et plutôt hachés. Cela m'a rendu la lecture peu fluide avec des sauts et des non-dits pas toujours faciles à saisir. Il y a même des énormités dans certaines séquences comme notre ouvrier moldave en fuite qui paye deux cafés avec 100 euros ! C'est très peu crédible. Par contre le graphisme au crayon est juste. Il rend bien l'ambiance voulu par l'auteur dans une Italie rurale où un système mafieux persiste et impose sa loi du silence. Un dessin sympa mais une histoire décousue qui finit dans l'ennui.

20/09/2023 (modifier)

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Cette chronique rurale possède un aspect social car le tableau de petites gens dont tout le monde se fout, et de travailleurs clandestins honteusement exploités sonne assez juste ; il y a dans certaines campagnes des gens comme ça qui vivent chichement sans rien demander à personne. C'est un récit d'ambiance où pas mal de cases muettes sont aussi parlantes que de longs dialogues, et le dessin épuré, aux décors dépouillés, réalisés vraisemblablement avec des crayons de couleurs ou au fusain illustre à sa façon tout ceci, j'aurais pu trouver cet ensemble intéressant. Mais ce récit simple n'a pas su me séduire, je n'ai sans doute pas compris le véritable intérêt de cet album, sa véritable teneur, et je n'ai pas trouvé les personnages attachants ou sympathiques, il manque certainement plus de profondeur pour m'attirer là-dedans, aussi me suis-je désintéressé de ce sujet qui m'a plutôt ennuyé qu'autre chose.

28/02/2023 (modifier)

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Avec « Les nuisibles », l’auteur, Piero Macola nous conte le destin croisé d’un italien vivant à la campagne et d’un clandestin moldave. Surtout, à travers l’histoire de ces deux hommes, il nous montre les travers de la xénophobie qui semble tirer de plus en plus sa toile dans le monde rural. Pour cela, Piero Macola met en scène Bruno, un homme discret et simple qui ne se pose pas de questions. Son credo, c’est d’aider de son mieux des personnes qui aiment ou plutôt seulement une personne : cette amie qui va bientôt quitter sa maison de campagne (elle y vit seule et commence à avoir des problèmes de santé) pour rejoindre sa fille qui habite en ville pour principalement des raisons de sécurité. Depuis son jeune âge, Bruno a appris à se taire auprès des gens peu recommandables. Il se sent rejeté de la société justement parce qu’il ne se comporte pas comme les ruraux qu’il côtoie : ceux qui méprisent les « faibles », qui s’isolent dans leur baraque au fin fond de la campagne avec leurs chiens chargés de fuir les « intrus » et qui n’aiment pas les « étrangers » mais qu’ils n’hésitent pas à les exploiter comme le jeune moldave… Pour raconter ce récit, Piero Macola utilise beaucoup les non-dits , les séquences muettes, ils en résultent une histoire d’une grande sensibilité qui nous fait poser beaucoup de questions… et dont on ne connaitra pas toutes les réponses… A quoi bon d’ailleurs ? Cet auteur n’est pas un sociologue à ce que je présume, il n’est pas sensé non plus nous présenter des solutions pour vaincre la xénophobie… et puis, dans la vie, on n’est pas capable également de tout connaître sur la vie des gens n’est ce pas ? Que dire du graphisme ? Il est comme le scénario : d’une grande sensibilité avec l’utilisation de crayons de couleurs. Mention spéciale aux scènes se passant dans le brouillard, elles restent malgré tout d’une beauté admirable et d’une lisibilité exemplaire. Avec « Les nuisibles », Piero Macola nous offre une bande dessinée d’une grande sensibilité à travers son coup de crayon délicat et surtout son scénario qui nous interroge sur les travers de la société rurale de nos jours. Attention, ce récit ne contentera pas ceux qui aiment les débats et des récits qui nous apportent des réponses plus ou moins pertinentes aux problématiques abordées. Pour les autres bédéphiles, ceux qui ne sont pas habituellement dérangés par les non-dits et des dénouements ouverts… jetez-y un œil !

28/05/2022 (modifier)

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