Soixante printemps en hiver

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)

Le jour de son 60e anniversaire, Josy refuse de souffler les bougies de son gâteau. Sa valise est prête. Elle a pris une décision : celle de quitter mari et maison pour reconquérir sa liberté en partant avec son vieux van VW !


Aire Libre Auteurs néérlandais Crise de la quarantaine Gays et lesbiennes La BD au féminin Troisième âge

Sa famille, d'abord sous le choc, n'aura dès lors de cesse de la culpabiliser face à ce choix que tous considèrent égoïste. Josy va heureusement tenir bon, trouvant dans le CVL (« Club des Vilaines Libérées ») des amies au destin analogue et confrontées à la même incompréhension sociétale... Mais cela suffira-t-il pour qu'elle assume sa soif d'un nouveau départ ? Et qu'elle envisage peut-être même un changement d'orientation sexuelle ? Oui, si l'amour s'en mêle. Ou pas... Un « Aire Libre » surprenant, osant traiter le tabou du changement de vie et d'orientation sexuelle...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Soixante printemps en hiver © Dupuis 2022
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)
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20/05/2022 | Ro
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Par cac
Note: 2/5
L'avatar du posteur cac

Je suis triste de dire que cette histoire manque de crédibilité et n'est pas digne de la collection Aire Libre. J'ai par la suite lu Lulu Femme Nue sur une thématique similaire et c'est clairement 'au-dessus' si je puis dire. L'histoire d'un soudain changement de vie n'est pas neuve. Tout envoyer bouler, conjoint et enfants, situation professionnelle (mais à ce sujet pas grand chose n'est dit notamment sur les conditions économiques de cette nouvelle phase) pour aller vadrouiller en camping-car au lieu de travailler toute une vie jusqu'à une hypothétique retraite. Sans doute que beaucoup en rêvent sans oser franchir le pas. Enfin du moins pas en plein hiver comme c'est le cas ici. Les nouvelles rencontres que va faire cette femme, sa sexualité, et la taille démesurée de ce van à se demander si la dessinatrice en a déjà vu un dans sa vie... pas grand-chose qui tienne la route.

17/02/2023 (MAJ le 17/02/2023) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je ressors déçu de cette lecture. Sur une thématique très proche de « Lulu Femme Nue », Ingrid Chabbert et Aimée De Jongh nous offrent le récit de l’escapade d’une sexagénaire en quête d’autre chose, d’une liberté dont elle se sent privée, d’un amour qu’elle ne ressent plus, d’une jeunesse qui s’en est allée. Graphiquement, hormis un petit détail (l’intérieur d’un combi VW aux dimensions étonnement spacieuses), j’ai bien apprécié le travail d’Aimée De Jongh. Le découpage est bon, la lisibilité est parfaite, les grandes cases sont pleines d’élégance. C’est beau à voir et agréable à lire. Au niveau du scénario, ça coince nettement plus. Tout d’abord, j’ai beaucoup de mal à comprendre le personnage central, qui me semble bien plus sujette à un caprice de mamie sans soucis réels que portée par un besoin impérieux de liberté. Au final, elle me parait même fort peu sympathique, voire vaguement pathétique. Ensuite, il y a cette thématique de l’homosexualité refoulée qui me semble ici plus opportuniste que porteuse de sens. Et puis, il y a l’âge du personnage. 60 ans, ce n’est pas spécialement vieux et, en Belgique tout du moins, ce n’est pas encore l’âge de la retraite. Or, l’héroïne ne semble avoir aucune obligation professionnelle mais aussi aucune inquiétude quant à ses finances. Cette absence d’assise matérielle du personnage me la rend improbable. Elle « sonne faux ». Enfin, et c’est la deuxième fois que je constate ce problème dans un récit d’Ingrid Chabbert, cet album souffre d’un gros problème de rythme. Le début se traine, la fin est expédiée et entre les deux, le rythme est saccadé, on saute facilement dans le temps comme dans les émotions des personnages, ce qui accentue encore cette difficulté à les comprendre et à croire en eux. Sur ce même genre de thématique, j’ai de loin préféré « Lulu Femme Nue » et « L'Obsolescence programmée de nos sentiments ». Ici, c’est juste bof bof, et c’est dommage au vu du travail fourni par Aimée De Jongh.

11/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Une crise de la quarantaine vingt ans trop tard ? C'est l'histoire d'une femme qui quitte sa famille le jour de ses soixante ans. Au moment de souffler le gâteau d'anniversaire, elle leur annonce subitement qu'elle part et prend aussitôt la route avec son vieux van Volkswagen... pour aller échouer sur une aire de camping-car sous la neige hivernale en attendant de reprendre pied. Là, elle rencontre une jeune femme qui a elle aussi quitté son mari, et va plus tard rencontrer une groupe de femmes plus âgées dans la même situation qu'elle. Cette fameuse situation est un peu difficile à appréhender au départ. Car l'héroïne est présentée de matière très mutique, laissant juste entendre que ce n'était plus possible, que ça allait forcément arriver, qu'il était impossible de communiquer... mais elle n'en communique pas davantage envers le lecteur donc son comportement sonne forcément égoïste, ou du moins égocentrique en première lecture. Ce n'est qu'ensuite qu'il apparait manifeste que ses propres enfants sont de vrais idiots, que son mari est particulièrement inexistant et qu'elle dépérissait dans sa morne vie. Il n'y a donc pas de raisons concrètes et matérielles à son choix, pas de violence ni de comportement inacceptable, mais on perçoit les raisons de son départ, sans forcément partager la méthode. Et puis il y a la question du changement d'orientation sexuelle par le biais d'une rencontre et d'un rapprochement qui m'est toutefois apparu trop rapide pour être foncièrement crédible. De la même manière, ça parait un peu surprenant de voir l'héroïne rencontrer autant de femmes s'étant "libérées" comme elle. Voilà ce qu'il en est pour l'histoire qui, si elle aborde des sujets pas inintéressants, n'a pas réellement su m'atteindre, car je ne me suis pas attaché à l'héroïne, que certains non-dits entravent la clarté du récit et la compréhension de ses choix, et aussi du fait de l'aspect légèrement artificiel des rencontres et relations citées plus haut. Je reconnais par contre l'évidence de la conclusion où tous les doutes s'effacent devant la logique des évènements et des émotions. Pour sa part, le dessin est agréable quoiqu'un peu académique et sans trop de personnalité. Il n'en reste pas moins de bonne qualité et doté d'une narration graphique claire et fluide. Vous devinerez à me lire que je ne suis qu'à moitié convaincu et pas tombé sous le charme de cet album, mais je pense que les sujets qu'il aborde et la sensibilité qui s'en dégage sont à même de séduire certains lecteurs ou lectrices autres que moi.

20/05/2022 (modifier)