Le Manoir de Chartwell (Chartwell Manor)

Glenn Head, auteur de comics indépendant influencé par la BD underground des années 1960, retrace son effroyable passage au manoir de Chartwell dans son enfance et signe un puissant récit autobiographique.
Autobiographie Douleurs intimes Maltraitance infantile
« Bienvenus au manoir de Chartwell jeunes gens ! Je vous rappelle que dorénavant vous m'appellerez Monsieur ! » Lorsque Glenn, âgé d'une douzaine d'années écoute le discours de Mr Lynch, le directeur de l'école privée qu'il vient d'intégrer, il ne se doute pas que lui et les autres internes vont vivre un enfer qui détruira leur enfance et marquera aussi, par la suite, leur vie d'adulte.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 30 Mars 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Même si les deux ouvrages sont très différents, la découverte de cette œuvre m'a ramené à ma lecture de Contrition. La thématique centrale de la pédophilie reste la même. De plus, j'y ai trouvé la même puissance et la même profondeur dans le texte et le graphisme. Toutefois si contrition proposait une vision externe , Glenn Head nous propose une vision autobiographique interne bouleversante. Ce récit est d'une sincérité et d'un courage qui m'a ému tout du long de ma lecture. Je n'ai trouvé aucune faiblesse dans le scénario, aucun voyeurisme dans l'exposition de sa sexualité abîmée dès l'enfance. Ce témoignage est marqué par la devise de Chartwell détournée par l'infame Lynch, "Veritas". Ce que j'ai trouvé remarquable dans ce récit , c'est l'absence d'agressivité dans les paroles de Glenn. Les épisodes où il parle avec ses parents sont édifiants à cet égard. Tous les appels au secours du jeune Glenn, verbaux ou comportementaux, ont été ignorés par le père et surtout la mère. Toutefois l'auteur invite à un suivi de la relation parentale plus raisonnable qu'émotionnel même si c'est souvent difficile. Cette résilience prouve que Head n'avait pas voulu laisser Lynch tout détruire chez lui comme son ex principal l'avait fait chez certains de ses camarades. L'agressivité se retrouve dans le graphisme qui utilise le style underground. Ce style permet probablement à l'auteur de libérer le trop plain émotionnel qui a envahi son univers. Je ne suis pas un spécialiste de ce style mais j'aime cette représentation brute, chargée et souvent chaotique d'un monde extérieur qui reflète souvent notre désordre psychologique. Le N&B est l'option sombre d'un monde qui se présente souvent en bien et en mal. L'auteur invite son lecteur à aller au delà d'un Lynch toujours dessiné clair et net. La quatrième propose une case du récit en couleur. Elle est séduisante dans son option psychédélique bien représentative des années 70. Ce choix aurait probablement amoindri la puissance du message de l'auteur qui veut rester dans un souvenir triste et brutal. Comme beaucoup de victimes, Head a eu beaucoup de mal à libérer sa parole. Peu de choses l'y ont encouragé. Une justice tardive l'a aidé. Son courage remarquable et son talent lui ont permis d'offrir à tous , victimes ou pas, un outil pour accepter cette vérité et la rendre publique. Une très belle lecture qui m'a profondément touché.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2025 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site