Clapas

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Un éboulement arrête la progression d'un car et de la voiture qui était coincée derrière depuis plusieurs kilomètres.


Les Alpes

Le parcours de plusieurs personnages se trouve rassemblé derrière l'effondrement de la route, suite à une chute de pierre. Clapas (tas de caillou en franco-provençal) Un jeune homme qui va retrouver son père retiré dans une maison isolée du Vercors, une jeune fille qui vient faire de la rando, un quinquagénaire ventripotent qui fait du tourisme automobile, un chauffeur de car qui ne se démonte pas, un famille de chasseurs...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Novembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Clapas © Sarbacane 2021
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
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05/12/2021 | Canarde
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Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Clapas est un one-shot bien ficelé, un thriller dans les montagnes du Vercors. Certes on peut dire qu'on a déjà pu voir ou lire des histoires à la trame similaire mais pourquoi se priver d'un ouvrage avec un bon dessin joliment coloré, un peu de frisson avec une chasse à l'homme et quelques clichés à l'instar de cette famille de crétins des Alpes. C'est une mauvaise rencontre sur les routes sinueuses qui va salement déraper. Les dialogues sonnent également très justes. Bref un album qui se lit d'une traite. Bravo Isao Moutte.

09/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai été vraiment séduit par la série d'Isao Moutte. Pourtant le scénario est un classique du "mauvais endroit au mauvais moment". Si le mauvais moment est assez convenu, Moutte travaille sur le mauvais endroit avec un grand brio. J'ai trouvé que l'atmosphère décrite dans ce massif des pré-Alpes est d'une grande justesse. Moutte nous décrit une montagne sauvage, dangereuse et oppressante. C'est un univers propice à la description d'une chasse à l'homme comme le cinéma l'a exploité avec efficacité de nombreuses fois. Il n'y a donc rien de très nouveau dans le scénario : un élément déclencheur insignifiant, une famille de tarés, des innocents pris au piège des circonstances avec des réponses différentes face à cette situation désespérée. Les stéréotypes sont connus mais Moutte les développe avec un bon savoir-faire en distillant les rebondissements et le suspens comme un bon Hitchcock. Le graphisme privilégie les scènes d'espaces restreints même en pleine nature. Le regard ne porte jamais loin et les entraves aux déplacements sont nombreuses. Il y a toujours un rocher, un ravin une racine qui vous empêche de vous sortir de cette nasse tendue par une famille de névrosés. Les gros plans sont donc pour les angoisses, les résolutions et les émotions des intervenants. Le dessin de Moutte est très expressif et nous capture jusqu'à la dernière case. La mise en couleur travaille aussi à cette ambiance étouffante d'une monotonie déprimante. Une très bonne série distrayante qui m'a séduit par son ambiance bien réussie.

09/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Comme Ro, j’ai trouvé quelques faiblesses (par exemple le fait que les fuyards ne demandent clairement de l’aide à aucun des villageois rencontrés dans la fête, on aurait pu s’attendre à une tentative de « tout pour le tout »). Mais la fin, effectivement abrupte, et par certains aspects, incomplète, ne me frustre pas outre mesure, elle laisse en suspens des questions, certes, mais surtout une certaine angoisse. Pour le reste, j’ai plutôt apprécié cette lecture. Nous suivons un groupe de personnages, réunis par le hasard d’une route coupée par un éboulis, et qui vont se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, face à une famille un peu spéciale. Cela a parfois des airs de « Délivrance » dans la Drôme. Une fois la mauvaise rencontre effectuée, c’est très rythmé, on ne s’ennuie pas. C’est un bon thriller campagnard, dans de très beaux décors. Le dessin – des personnages surtout, ressemble à celui de Davodeau. Une lecture sympathique en tout cas. Note réelle 3,5/5.

06/08/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

A l'entame de cet album, je m'attendais à un roman graphique mettant en avant les espaces naturels de la Drôme. Je ne m'attendais pas du tout à ce que cela tourne au récit d'action à suspens dans une ambiance proche du film Delivrance. Les évènements s'enchainent plutôt bien même si on sent les choses venir un peu trop facilement, avec quelques coïncidences malheureuses pour les protagonistes. J'avoue avoir été surpris et positivement choqué par le sort dramatique et abrupt subi par des personnages qu'on pensait plus ou moins intouchables. C'est ce qui fait la marque des bons thrillers. Graphiquement, j'ai beaucoup apprécié les décors, un peu moins les personnages qui ne sont pas toujours parfaitement maîtrisés. Sur le plan narratif, on est très accroché avec ce sentiment de "comment aurais-je réagi dans une telle situation ?". Certains passages sont un peu moins bons comme le fait que tout semble jouer en défaveur des héros au point qu'ils ne fassent même pas appel à l'aide des centaines de participants d'une fête villageoise : croyaient-ils vraiment qu'ils allaient tous laisser faire les antagonistes comme s'ils étaient tous dégénérés ? J'ai trouvé également la fin un peu courte car finalement comment les deux protagonistes concernés pouvaient-ils être conscients de ce qu'il s'était passé ailleurs et se sentir pour de bon tirés d'affaire ? J'aurais aimé un petit épilogue pour être un peu plus satisfait. Mais globalement, c'est une bonne BD qui accroche bien le lecteur.

25/05/2022 (modifier)
Par Sam Cragg
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sam Cragg

Etrange thriller qui mâtine les genres, Clapas installe et maintien une tension qui s'accentue au fil des pages jusqu'à l'ultime case. Dans un cadre - les magnifiques paysage de la drôme - qui évoquerait davantage une atmosphère paisible et aimablement pastorale, Isao Moute entraine ses six naufragés d'une étroite route de montagne littéralement déchirée par des éboulis de pierres dans un périple pédestre qui va les mener vers le drame. Très rapidement, on sent s'épaissir un malaise qui ne nous quittera plus. Quand les évènements déraperont, nous assisterons le souffle court au fatal mouvement qui tend à les mener les uns après les autres à la mort. Bientôt, il ne s'agira plus que d'essayer de survivre par tous les moyens. Dans un contexte qui nous laisserait aisément croire à une aimable chronique sur la ruralité et ses valeurs éternelles, l'auteur nous fait glisser petit à petit dans un registre à la brutalité crue et à l'angoisse poisseuse. Il y a un côté Délivrance (le film de Boorman) dans cette histoire. Mais c'est surtout l'histoire de choses qui s'enchainent mal et déraillent, comme autant de cailloux dévalant les pentes du lieu où se déroule l'action qu'on appelle "le Claps" (ou" clapas" en occitan en référence à ces rochers de toutes tailles qui jonchent le coin depuis la fin du moyen âge). L'influence du cinéma est évidente dans le découpage et dans l'inspiration du récit. L'intelligence de l'auteur est de lui avoir donné une forme à laquelle on ne s'attend pas, celle d'un style propre au roman graphique français. Isao Moute est un formidable dessinateur, qui sait rendre l'expressivité d'un visage, la posture d'un corps, un regard, aussi bien que l'imposante présence d'un paysage, d'un levé de soleil ou d'un crépuscule brumeux. Tout cela dans un style très caractérisé, vibrant, libre et appliqué à la fois, jouant habilement avec deux couleurs terreuses et le noir du trait pour composer toutes les nuances d'ombres et de lumières de ses planches. Il possède un sens aigu du rythme et du découpage qui donne à son récit une fluidité et une lisibilité assez rare. Rien n'est laissé dans l'ombre dans son dessin, chaque détail se livre sans qu'on ait besoin de décrypter une case pour appréhender tous les recoins du récit. Oui, Isao Moute est un auteur doué, un conteur de premier ordre. Clapas est un pur polar et mille autres choses cependant, un objet hybride fort bien né. Clapas constitue une bien belle découverte et un album haletant.

20/02/2022 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Moins je vous en dirai, et plus vous apprécierez. D'où la difficulté à doser cet avis. Je reste à 3 étoiles, avec un coup de cœur, parce que j'ai l'impression de me laisser emporter par le fait que l'action se passe assez près de chez moi... En effet, l'histoire commence dans le Diois (camouflé en Dillois) et on reconnait parfaitement les rochers, les routes sinueuses et les forêts serrées où se déroule l'intrigue. C'est la première page qui a attiré mon attention avec son ciel sombre, une éclaircie au fond qui laisse imaginer la grande vallée du Rhône nettoyée par le mistral. A l'intérieur, Le dessin à l'encre empâtée, simplifié dans un noir et blanc et bistre, évoque une sorte d'automne éternel : les arbres frisés, comme les intérieurs vieillots sont rassemblés dans cette couleur qui sait naviguer du feuillage chaud au papier peint défraichi. Les gueules des personnages sont très bien saisies et jettent un pont entre Baru (sans le flou généreux de son aquarelle) et Tardi (mais sans le coté macabre de ses taches noires). Clapas (tas de caillou en patois) pour l'éboulement qui déclenche l'action. Clapas pour les décors minéraux des nombreux vallons qui constituent le Diois. Je ne peux pas aller beaucoup plus loin que ça. Si ce n'est que l'intrigue nous tient en halène, et malgré l'invraisemblance du propos, la vérité des personnages (par leur conversation et leurs motivations si proches de ce que nous connaissons) emporte le lecteur. On finit la lecture, comme à la fin d'une montée, en découvrant un paysage, dans une sorte de soulagement, est-ce pour les personnages, ou pour nous-même ?

05/12/2021 (modifier)