Le Banquier du Reich

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

L'histoire d'un personnage de l'ombre qui a permis de rétablir les finances de l'Allemagne à la suite du traité de Versailles


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Biographies Nazisme et Shoah

Février 1945, un autobus franchit les grilles du camp d’extermination de Flossenburg, en Haute-Bavière. À son bord, Hjalmar Schacht, 68 ans, ancien grand argentier du chancelier Adolf Hitler qu’il a porté au pouvoir. Comment cet homme, président à vie de la Reichsbank, qui par trois fois a sauvé l’Allemagne de la faillite, s’est-il retrouvé aux portes de la mort ? Était-il seulement un génie de la finance ou, comme ceux de son camp, un monstre froid, opportuniste et sans scrupule ? En deux volumes, Le Banquier du Reich raconte l’histoire de Hjalmar Schacht, de ses premiers coups d’éclat lors de la Grande Guerre à sa collaboration puis son opposition au nazisme, son procès par les Alliés et sa participation à la relance de pays émergents pendant la guerre froide. Un destin hors norme pour un personnage aussi brillant qu’ambigu et énigmatique, et qui reste, malgré ses parts d’ombre, l’un des plus grands économistes de tous les temps. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Février 2020
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Banquier du Reich © Glénat 2020
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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10/06/2021 | montane
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Pour ma part, je reste sur un « pas mal, sans plus ». Le format : un diptyque aux dimensions traditionnelles. Ni trop long, ni trop court, c’est facile à lire mais cela n’autorise les auteurs qu’à aller à l’essentiel. Le personnage central : Hjalmar Schacht, le Grand Argentier du Reich, est un individu des plus antipathiques. Hautain, arrogant, il nous est montré sans complaisance par les auteurs mais ceux-ci tournent leur récit de sorte que l’on comprend que, si ce personnage est des plus détestables, ce n’était pas un nazi pour autant. Sa droiture, son obstination dans ses convictions, sont à la fois sa force et sa faiblesse. De ce point de vue, le portrait dressé interpelle. L’aspect économique : c’est à mes yeux le gros point faible du diptyque car je n’ai pas compris en quoi Hjalmar Schacht a été un économiste de génie. Tous ce que l’on montre ici se résume à deux choses : emprunter à gauche et à droite en profitant d’un réseau de connaissances bien placées et reporter le remboursement de la dette en menaçant de ne pas la rembourser le cas échéant. Bien sûr, d’un point de vue historique, il est intéressant de remettre en lumière que c’est l’incohérence du traité de Versailles (avec des dommages de guerre exorbitants impossibles à rembourser pour l’Allemagne) qui a été à l’origine de l’ascension d’Hitler, mais je m’attendais quand même à découvrir un économiste plus créatif, plus filou que celui qui nous est présenté. Là, j’ai juste vu un banquier bien raide qui use de son réseau en Allemagne, en Angleterre ou aux USA pour obtenir des crédits… qui ne seront jamais remboursés puisque l’Allemagne rentrera en guerre et en sortira vaincue et exsangue. Où est le génie ? Je ne sais pas… Le dessin : il est correct dans l’ensemble sans que je tombe en pamoison. La mise en page est classique, la colorisation est terne mais ça cadre bien avec le sujet. Ca va, quoi, mais c’est juste un dessin qui vient illustrer un propos, sans y apporter quoi que ce soit de plus. La structure du récit : elle est tout sauf originale puisque nous avons une fois de plus droit au grand classique de la confession a posteriori. Ici, Hjalmar Schacht va confier toute son histoire à un prétendu membre du mossad lors d’un voyage vers Rome. Le stratagème a déjà fait ses preuves et demeure efficace mais n’est quand même pas des plus originaux. En résumé, j’ai trouvé ce diptyque intéressant par certains aspects mais aussi décevant par d’autres. Pas mal, quoi, mais pas plus.

04/01/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur iannick

Vous voulez savoir comment financièrement le parti nazi a pu appliquer son programme et comment l’Allemagne tout particulièrement a réussi à se reconstruire après la première guerre mondiale malgré toutes les contraintes qui ont été dicté par les « vainqueurs » ? Vous trouverez pratiquement toutes les réponses dans cet ouvrage « Le Banquier du Reich » réalisé par Pierre Boisserie et Philippe Guillaume au scénario, et par Cyrille Ternon au dessin. Le lecteur est invité à suivre Hjalmar Schacht considéré comme le grand argentier du Reich et comme l’un des plus grands économistes de l’époque. Cet homme a été tellement obsédé par les conséquences néfastes du traité de Versailles sur son pays qu’il n’avait qu’un seul but : relancer l’économie de l’Allemagne afin d’endiguer l’extrême pauvreté et l’effrayant taux de chômage qui ont plongé son pays dans une grave récession suite à la signature de ce fameux traité. Tellement obsédé par cet objectif qu’il a laissé passer non sans remords au second plan l’idéologie du parti nazi. On suit donc l’itinéraire de ce banquier antipathique ayant une haute opinion de lui-même, hautain, très sûr de lui et relativement dégradant envers tous ceux qui ne partagent pas ses opinions. Et pourtant, j’ai été vachement fasciné par ce personnage ! Il faut dire que les auteurs nous ont pondu une bande dessinée particulièrement agréable à feuilleter que ce soit scénaristiquement que graphiquement. On a là une mini-série qui nous prend par la main jusqu’à ce qu’on ne lâche plus la lecture jusqu’à son dénouement. Ceux qui ont adoré « Il était une fois en France » retrouveront de nombreuses similitudes avec « Le Banquier du Reich »… et il y a fort à parier qu’ils vont se régaler à sa lecture ! Fans d’histoire et lecteurs curieux des questions relatives à la seconde guerre mondiale, ne ratez pas cette bande dessinée qui mériterait une plus grande visibilité qu’il ne l’est actuellement. Quant aux autres bédéphiles, laissez-vous tenter tout de même par son feuilletage parce que ce personnage s’avère attachant malgré ses nombreux travers.

03/11/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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J'étais bien intéressé de découvrir la vie de Hjalmar Schacht car je ne le connaissais pas du tout. J'ai bien aimé la manière dont est présenté à la vie de Schacht: il raconte sa vie à un agent du Mossad et leurs interactions rend le récit plus vivant que si c'était une simple biographie montrant les moments marquants de la vie du personnage principal. J'ai particulièrement aimé comment leur discussion montre que Schacht est un personnage trouble qui s'il n'a jamais voulu la guerre et les horreurs du nazismes, est tout de même un peu antisémite, froid, hautain et justifiant toutes ses actes. En revanche, la révélation finale m'a semblé prévisible. C'est intéressant aussi de voir un homme qui a suivis Hitler jusqu'à ce qu'il va trop loin à son gout, ce qui a du être l'état d'esprit d'une partie de la population allemande. Disons que cela change des fidèles d'Hitler qui l'ont suivis jusqu'au bout et qui sont les plus connus. Toutefois, je ne mets que 3 étoiles parce que si la biographie est pas mal, je n'ai pas été captivé. On retrouve le défaut majeur de ce type de bd: ça va un peu trop vite à mon gout: par exemple, j'ai eu plus l'impression qu'il y avait plus de planches montrant Schacht dire qu'il a fait des actes de résistances que des pages sur ce qu'il a fait pour combattre le nazisme. Disons que c'est un bon résumé de la vie d'un personnage historique au parcours trouble et c'est très bien pour ceux qui n'on pas envi de lire des livres 'sérieux' de plusieurs centaines de pages. Pour ceux qui comme moi voudrait en apprendre plus, on pourra toujours lire les livres suggérés par la BD.

03/03/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Cacal69

Le premier mot qui me vient après ma lecture : waouh. J'aime les bd historiques et plus particulièrement celles qui racontent la "petite histoire" avec ses conséquences sur la "grande histoire". Ce diptyque raconte la vie de Hjalmar Schacht de 1923 à sa mort en 1970. Personnage énigmatique, Schacht était un banquier et un économiste de renom, qui après la défaite de l'Allemagne en 1918 et le traité de Versailles, va essayer de remettre son pays sur le devant de l'échiquier mondial. Pour cela il ira jusqu'à être le ministre des finances d'Adolf Hitler. Quelle maestria dans la narration, Boisserie et Guillaume ont la merveilleuse idée de nous conter cette histoire sous la forme d'un interrogatoire entre Schacht et un agent du mossad, ce qui permet de faire cogiter nos méninges. L'agent du mossad, dont l'identité nous sera dévoilée à la fin du tome deux, fait contre poids au dire du banquier. Chacun aura sa propre opinion sur cet économiste. Deux couvertures austères qui mettent dans l'ambiance. Le dessin rétro nous transporte de suite dans ces années d'entre deux guerres. Ce n'est pas mon style, mais il est tout à fait en harmonie avec le récit. Une petite merveille que je conseille vivement.

19/09/2021 (modifier)
Par montane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur montane

J'avais déjà lu Kersten, médecin d'Himmler chez Glénat, qui racontait déjà l'histoire d'un homme de l'ombre de la seconde guerre mondial. Un personnage qui a gravité dans l'entourage du 3e Reich, sans être lui-même accusé d'avoir collaboré avec le régime Nazi. Il en va de même avec cette remarquable histoire en 2 tomes parus chez Glénat qui n'avait pas fait l'objet de critiques jusqu'à ce jour. Après la première guerre mondiale, l'Allemagne est à genoux économiquement. Le traité de Versailles lui impose en effet de payer aux alliés des dommages de guerre conséquents, qui empêchent tout redémarrage économique. Le régime Nazi, dont on connait aujourd'hui les funestes projets, souhaite desserrer ce carcan économique, sans trop alerter les puissances alliées sur son funeste projet. Pour ce faire, il va alors solliciter un de ses plus brillants économistes, Président de la Deutsche Bank, pour négocier avec les puissances alliées un allégement de ces contraintes. C'est ce qu'il parviendra à faire, sans éveiller les soupçons grâce à ses talents d'économistes et de négociateur. De ce fait ce sympathisant du régime Nazi resté dans l'ombre va contribuer bien malgré lui au financement de l'effort de guerre Nazi, et donc à la mise en place de la "solution finale". Certes il ne cautionnera jamais les atrocités du régime et s'en écartera progressivement jusqu'à être démis de ses fonctions de grand argentier du Reich. Il n'en demeure pas moins qu'il sera malgré tout jugé et acquitté à Nuremberg. Dans 2 tomes de plus de 100 pages, les auteurs nous retracent dans un récit de style très classique cette passionnante histoire qui ravira les amateurs du genre. Le dessin, très classique lui aussi, renvoie à un style très en vogue dans la BD Franco-Belge des années 50/60. Le trait est précis, mais un peu figé comme pouvait l'être celui d'un Jacques Martin ou d'un Gilles Chaillet. Néanmoins, cela ne lui en rien au plaisir de la lecture de cette ouvre qui reste une vraie réussite.

10/06/2021 (modifier)