Dans la nuit noire (Home After Dark: A Novel)

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Un roman graphique de David Smalls, l'auteur de Sutures, qui dresse avec virtuosité le portrait brutal d'une adolescence masculine qui a mal tourné.


Adolescence Comix Gros albums [USA] - Côte Ouest

Dans les années 50, Russel Pruitt, 13 ans, décide de suivre son père alcoolique en Californie après avoir été abandonné par sa mère. Obligé de se débrouiller seul dans Marshfield, une ville délabrée et hantée par un sadique tueur d'animaux, persécuté par une bande de garçons malveillants qui s'en prennent à lui parce qu'il est « pédé », Russel lutte pour survivre.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Dans la nuit noire © Delcourt 2021
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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14/04/2021 | pol
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Par Gaston
Note: 3/5
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J'avais bien aimé l'autre one-shot de David Small et je pensais que j'allais aussi adorer ce one-shot. Au final, je l'ai trouvé correct. Small raconte l'adolescence d'un jeune qui a plein de problèmes. J'avais peur de m'ennuyer, surtout qu'au début j'avais l'impression qu'il y avait plein de scènes pas utiles pour le récit (par exemple, lorsque le héros et son père vont vivre chez sa tante et partent rapidement). Puis, petit à petit j'ai trouvé le scénario pas mal et cela devient prenant vers la seconde moitié de l'album. J'ai bien aimé comment le scénario se révélait plus complexe qu'au premier coup d'œil. J'avais peur qu'on ait droit à 400 pages de 'le pauvre héros est maltraité par l'univers' et l'auteur montre justement que le héros a des défauts et qu'il n'est pas qu'une seule victime. De même, lorsqu'il devient copain avec deux cons, on va voir au fil des pages qu'un est moins con alors que l'autre est un vrai salopard. Un auteur avec moins d'imagination aurait juste fait du personnage principal une victime et des deux mauvais garçons que des brutes interchangeables. Il y a des moments assez glauques, mais cela ne tombe jamais dans le mélo facile même si certaines scènes sont très dures (lisez pas ça si vous être dépressif !). Le dessin est très bon et la narration est vraiment fluide. Vu le peu de cases par pages et que parfois il y avait peu de textes, j'ai lu le one-shot d'une traite en moins d'une heure sans difficulté.

13/12/2021 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
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David Small que je connaissais déjà par son album Sutures présente dans la nuit noire les tourments adolescents dans une ville pavillonnaire américaine où il ne se passe pas grand chose. A peine débarqué le personnage principal Russel se fait agresser par deux petites frappes de sa nouvelle école. Puis il se lie d'amitié avec un autre garçon lui aussi persécuté, jusqu'à ce qu'il lui fasse une proposition bizarre dans sa chambre. Russel prend alors ses distances et traine avec d'autres voisins. Son père de son côté est tellement déconnecté que le jeune est livré à lui-même. C'est un gros pavé de 400 pages mais les pages se tournent vite car elles ne sont pas chargées de texte. Une lecture d'une traite, un graphisme dynamique et une histoire choc et triste du malaise de ce passage à l'âge adulte.

27/11/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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L'histoire d'un jeune américain venant s'installer dans une ville Californienne un peu paumée avec son père en quête d'un boulot. Comme beaucoup de récits d'adolescence, il s'en dégage un certain coté malsain, celui d'un gamin pas forcément bien dans sa peau ni surtout dans sa famille, et qui fait des rencontres dont il ne sait trop s'il doit leur faire confiance ou s'en méfier. Je me rends compte en écrivant ces mots qu'il n'y a aucune jeune fille dans son entourage, que des garçons, si l'on excepte la vieille serveuse vulgaire du diner et la logeuse asiatique sympa qui héberge puis cuisine pour le héros et son père. Ce côté très masculin, avec pas mal de testostérone, accentue le malaise. D'autant plus que forcément à cet âge là, il est pas mal question d'hormones. J'ai apprécié le graphisme et sa mise en page aérée. Au vu du petit pavé que représente cet ouvrage, je craignais une lecture lente et un peu pénible, mais le très faible nombre de cases par page et une mise en scène dynamique permet une lecture fluide et rythmée. On n'a pas le temps de s'y ennuyer. Et le trait lui-même est plaisant. L'histoire, pour sa part, ne m'a que moyennement enthousiasmé. Je ne me suis guère attaché au héros et même si j'ai parfois été curieux de voir où l'auteur allait mener son récit et ce qu'il allait lui arriver, rien ne sort vraiment du lot à mon goût. Je ne me suis certes pas ennuyé, mais je n'ai pas non plus été touché ni vraiment captivé.

13/08/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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David Small est un auteur américain surtout connu pour ses livres illustrés pour enfants, qu’il réalise seul ou en partenariat avec d’autres auteurs (dont sa femme, Sarah Stewart). Ses incursions dans la BD sont rares, et surtout à des années lumières de son travail habituel. Les thèmes y sont sombres, notamment dans sa première BD, Sutures, parue en 2009. Son nouvel album « Dans la nuit noire » parle d’adolescence difficile : une mère qui s’en va, un père qui boit, un déracinement forcé, et surtout l’intégration à l’école… le mal que les autres lui font, mais surtout le mal qu’il fait aux autres, pour impressionner ses potes. Russel a parfaitement conscience des erreurs qu’il commet, mais manque cruellement de repères, de soutien à la maison. Je ne suis pas spécialement fan de la thématique « adolescence difficile », mais je dois avouer que cet album m’a beaucoup touché (la deuxième partie, notamment). La réalisation est par ailleurs exemplaire, avec notamment une narration super fluide et légère : grandes cases aérées, peu de textes, passages muets et contemplatifs – voir à titre d’exemple le prologue (dans la galerie). J’ai avalé les 400 pages d’une traite, sans effort. Voilà, si vous êtes allergique aux « romans graphiques » un peu miséreux, ne vous infligez pas la lecture de « Dans la nuit noire »… mais les amateurs (dont je fais partie) devrait apprécier cet album à sa juste valeur.

20/04/2021 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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Sur un peu plus de 400 pages, ce livre retrace une tranche de vie : l’adolescence de Russel, un jeune garçon pas tellement favorisé par le destin. Abandonné par sa mère, élevé par un père alcoolique et chômeur. Vous voyez le décor, on a connu de meilleures conditions pour attaquer cette période charnière de la vie. L’arrivée dans une nouvelle ville et un nouveau collège, c’est l’opportunité d’un nouveau départ, de nouvelles rencontres et de nouveaux amis potentiels. Malheureusement c’est aussi l’occasion de devenir le nouveau souffre douleur des petits caids en devenir (comprendre des petits cons dans la classe du dessus). Finalement c’est un peu le genre d'évènements et de péripéties qu’on s’attend à trouver. Mais au delà de ce parcours, ce livre interroge le lecteur sur la quête d’identité et la construction de soi à cette période si particulière qu’est l’adolescence. Quête d’identité sexuelle, douleur psychologique qui marqueront l’enfant à jamais, difficulté des relations à cet âge là : un jour pote, le lendemain rival voir ennemi. La cruauté des enfants entre eux peut faire des ravages. On en a ici une belle illustration. C’est toutes ces épreuves que Russel va traverser, nous avec. Le sujet est traité de manière interessante, ça ne dégouline pas de bons sentiments, ça ne vire pas dans le pathos. L’auteur évite de tomber dans la facilité et le ton me parait assez juste. Les sentiments et les doutes de Russel sont bien mis en images. Mais pour autant il manque un petit quelque chose pour en faire un ouvrage vraiment émouvant qui pourrait marquer durablement le lecteur une fois le livre refermé.

14/04/2021 (modifier)