Celestia

La « grande invasion » est arrivée de la mer. Elle s’est dirigée vers le nord, le long du continent. Beaucoup se sont enfuis, certains ont trouvé refuge sur une petite île de pierre, construite sur l’eau il y a plus de mille ans. Son nom est Celestia.
Atrabile Les petits éditeurs pendant la pandémie Venise
Celestia, désormais coupée du continent, est devenue un étrange ghetto, un repère pour de nombreux criminels et autres marginaux, mais également un refuge pour un groupe de jeunes télépathes. Les événements vont pousser deux d’entre eux, Dora et Pierrot, à fuir l’île pour rejoindre le continent; là, ils vont découvrir un monde en pleine métamorphose, un monde où les adultes, prisonniers de leurs propres forteresses, restent les gardiens de « l’ancien monde », et où une nouvelle génération pourrait guider la société vers une nouvelle humanité. Récit spéculatif ouvertement ancré dans la science-fiction, Celestia poursuit une réflexion entamée par l’auteur dans L’Entrevue (Futuropolis), une réflexion sur le futur de l’être humain, sur sa possible évolution en tant qu’espèce, comme sur les prochains défis auxquels il sera confronté dans un avenir plus ou moins proche. Près de dix ans après Cinq mille kilomètres par seconde (Prix du meilleur album au FIBD d’Angoulême en 2011, traduit depuis dans une quinzaine de langues) Manuele Fior revient chez Atrabile et nous offre son œuvre la plus ambitieuse à ce jour, et sans aucun doute la plus aboutie.
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Date de parution | 20 Août 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


"Celestia" c'est d'abord un bel objet, avec l'extrémité de ses pages de couleur bleues, avec la texture de sa couverture. Mais comme l'a signalé le précédent chroniqueur, "Célestia c'est aussi un conte futuriste, et le parallèle avec "la terre des fils" de GIPI est pertinent. Sauf que, si la vision d'une société future que nous propose GIPI se décline essentiellement sur le mode de la violence, il n'en va pas de même ici. En effet, si on retrouve un peu un coté "Orange Mécanique" avec cette bande qui croise le chemin des héros principaux, Pierrot et Dora, et qui donne lieu à des scènes de grande violence, la poésie et la contemplation dominent pourtant ce récit. Dora appartient à un groupe de télépathes dont les activités sont organisées par le père de Pierrot. Lui est en rupture de banc avec ce groupe, de même que Dora qui cherche à s'en extraire. Pour ce faire ils cherchent à quitter cette ville qui ressemble à s'y méprendre à Venise. On y apprend que cette ville était naguère reliée au continent; mais qu'à la suite d'une invasion dont on ne saura rien, le pont qui reliait la ville au Continent à été détruit. Echapper à son père , échapper à ces "amis" envahissants signifie donc gagner l'ailleurs, le monde au delà du pont. Pierrot et Célestia vont donc gagner en gondole, ce monde peuplés de gens étranges, vivant en vase clos, où les adultes semblent vivre en autarcie, voire retomber en enfance pour certains, tandis que les enfants semblent prendre la relève. C'est notamment un enfant qui sera le guide de PIERROT ET DORA dans leurs pérégrinations sur cet étrange Continent. Pierrot et Dora vont donc s'engager dans un voyage, mystérieux et contemplatif, dont ils reviendront finalement pour regagner leur ville d'origine. Il faudra pour Pierrot affronter cette bande en quête de revanche. Mais ce retour aux sources lui permettra de se réconcilier avec un père qui lui aussi se sent à l'étroit dans cette ville, et qui souhaite lui aussi gagner cet au delà même s'il est moins sécurisant. Ne cherchez pas de réponses évidentes dans cette histoire vous n'en trouverez pas. L'auteur laisse le lecteur libre de ses interprétations. L'auteur s'interroge et nous interroge sur la société du futur. Doit-on rester emmurés dans un environnement clos, coupé du monde pour préserver notre sécurité? Ou doit-on au contraire ne pas craindre d'aller ailleurs, quitte à prendre des risques et à se confronter à l'inconnu? Le dessin de FIOR est désormais affirmé, les couleurs et les ambiances sont superbes comme dans ses précédents albums. Point de phylactères superflus ici puisque les images parlent souvent d'elle même. Si vous aimez les histoires ambitieuses, les histoires à tiroir, laissez vous embarquer dans ce nouveau "one shot" de l'auteur Italien. En revanche si vous êtes un adepte d'une BD Franco Belge plus classique, passez vous chemin, car vous n'y trouverez pas votre compte.


Celestia est une utopie de Manuele Fior, une île dans une lagune qui sert de refuge face à une mystérieuse invasion (guerre ?). Les décors m'ont tout de suite fait penser à Venise, l'eau est omniprésente, les rares habitants se déplacent en barque. Certains portent des masques comme au carnaval. Le personnage principal se maquille avec une grosse larme de Pierrot sous l’œil droit, d'ailleurs c'est son nom. La couverture est attirante, magnifique miroir avec ce couple qui évolue à la fois sur l'eau et les nuages. L'ouvrage est épais avec près de 300 pages mais assez rapide à lire. Toutes les pages sont colorées en bleu sur leur rebord participant à cette ambiance aquatique. On est clairement dans un registre science-fiction avec cette ville peuplée d'habitants aux pouvoirs télépathiques, mais ce n'est qu'un prétexte. Cela m'a rappelé les albums de son compatriote Gipi à l'instar de La Terre des fils. Les relations entre les personnages, leur passé qui les hante, leurs rêves, tout cela est le propos de l'auteur. Il me semblait bien avoir lu Cinq mille kilomètres par seconde du même auteur qui avait eu le Fauve d'or à Angoulême mais en lisant le résumé je doute et vais essayer de remédier à cela bientôt. Le sentiment sur cet ouvrage est difficile à résumer. Je mettrai bien 4/5 pour l'ambition, le dessin et ces aquarelles superbes, mais j'avoue que la fin m'a laissé circonspect. A chacun de faire son interprétation. Pour autant si je parle en pur plaisir de lecture, et d'éventuelle relecture, je lui mets 3/5.
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