Big Baby

Note: 3.9/5
(3.9/5 pour 10 avis)

Les aventures de Big Baby, un enfant pas comme les autres.


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Au dos du premier album "blood Club", on peut lire : Blood club est la toute dernière publication d'une brillante série de bandes dessinées que les enfants adorent (et que les parents et enseignants apprécient) à travers le monde entier. Chaque album raconte une excitante aventure du héros de la série, Big Baby, un petit garçon américain légèrement anormal que ses exploits entraînent de son propre jardin jusqu'aux recoins les plus sombres de son déconcertant cerveau. Les enthousiastes et fidèles lecteurs de Big Baby se comptent par milliers et ne comprennent pas que des enfants, mais aussi une poignée d'adultes gâteux.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1995
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Big Baby © Cornélius 1995
Les notes
Note: 3.9/5
(3.9/5 pour 10 avis)
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26/02/2003 | ArzaK
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Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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De prime abord, Big Baby n'avait rien d'attirant à mes yeux, ni ce titre peu évocateur, ni cette couverture limite hideuse avec cet enfant monstrueux à tête de foetus ou d'alien de l'area 51 !!! Seule la 4ème de couverture avec ses jouets mélimélo me rappelant un vieil album des Cocteau Twins et l'espoir de lire un nouveau titre de Charles Burns m'ont convaincu d'aller au delà des apparences... Et bien mal m'en a pris car voici à nouveau une petite pépite du catalogue Cornelius... D’ailleurs une fois le bouquin refermé, j’ai beaucoup pensé au film « Blue Velvet » de David Lynch qui n’avait pas son pareil pour dépeindre une violence désincarnée et absurde derrière les volets d’une petite bourgade américaine tranquille et « propre » sur elle… Big Baby, c’est un peu tout cela au travers des yeux volontairement obliques d’un enfant de la classe moyenne. Tony est un enfant unique et choyé par ses parents malgré son physique peu engageant et guère charismatique. Ce « Big Baby » raffole de comics qu’il lit à la tombée de la nuit seul dans son lit et rompt consciemment ou inconsciemment les limites de son imaginaire en ne faisant plus qu’un seul univers avec le réel. Une piscine en construction chez le voisin ? Tony y voit une sombre invasion d’hommes taupes dans ce carré mystérieux chaque nuit… Deux ados en proie à une maladie vénérienne ? L’enfant perçoit une menace extra-terrestre digne des EC Comics ou autres 4ème dimension. Les récits sont palpitants et suffisamment bien construits pour y semer le doute. Burns est un maître de la narration et il sait rendre extraordinaire une histoire à priori banale sans jamais remettre en cause le surnaturel qui intervient presque de façon insidieuse dans le quotidien. Quelle est la part de vérité ou de fantasme ? Difficile de le dire ou de le prévoir mais là où certains trouvent ce style « glacial », je le vois plus comme une ode à la jeunesse avec cette peur du noir et toutes ces histoires que tout enfant inventait au fond de son lit pour se faire frisonner ou se rassurer. Le point d’orgue intervient avec la dernière histoire « Blood Club » avec une maitrise absolue dans la description de ces camps d’ados où il fallait faire un tas de trucs débiles pour se rendre intéressant auprès des autres… Aucun doute possible : Big Baby c’est Charles Burns lui-même, un « grand enfant » qui signe avec ce bel ouvrage une sortie en apothéose vers l’âge adulte. Non content de livrer un dessin impeccable et des histoires dont on a de cesse de vouloir en connaitre le dénouement, j’ai ressenti de la tendresse et une certaine poésie plus mélancolique que macabre. De surcroit l’histoire relatant les « maladies » des deux ados est une ébauche qui servira plus tard de base à l’auteur pour établir son gigantesque Black Hole. Big Baby est une grande œuvre méconnue et une introduction parfaite au monde de Charles Burns dont vous gouterez et savourerez ses histoires décalées. Voici une excellente entrée en matière dans les comics underground de qualité. Vraiment excellent comme le dit Piehr en plus de proposer un hommage alternatif et respectueux aux années 50.

05/11/2012 (MAJ le 05/11/2012) (modifier)