Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête

Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 16 avis)

Capturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d'animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d'Anvers.


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Réussissant à s'enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d'animaux dont le quotidien est loin d'être facile. Le début d'une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d'espoir, et d'une belle amitié.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Octobre 2020
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête © Dupuis 2020
Les notes
Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 16 avis)
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07/10/2020 | Ro
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Par Cleck
Note: 4/5
L'avatar du posteur Cleck

J'aime beaucoup cette BD, son projet. A l'heure où l'on publie un nouveau et sacrilège Gaston Lagaffe, il est beau de constater combien il était possible de concilier hommage à Franquin et projet personnel enthousiasmant. Nulle idée mercantile ici de refaire le Marsupilami, simplement le souhait de se saisir de ce personnage merveilleux pour proposer tout-à-fait autre chose : rendre un hommage inattendu à la ville de Bruxelles, évoquer une sombre époque, donner une vision mélancolique du récit d'aventure. Le ton est très sombre, et pourtant l'humanisme est sans cesse là. Le Marsupilami est sauvage, exploité par l'homme, mais malgré tout facétieux. L'après-guerre est noir, le lynchage des collabos encore bien ancré, la thématique contemporaine du harcèlement habilement travaillée. Et puis il y a ce dessin de Franck Pé, une indéniable réussite ! L'aventure se clôt après deux jolis tomes très agréables à lire. La construction de l'histoire n'est pas des plus originales, le personnage du sympathique professeur par exemple a été maintes fois vu, mais l'univers décrit, le ton employé, les illustrations et donc le projet global, sont inattaquables. Une tendre et révérencieuse réussite.

24/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je sors assez déçu de ma lecture. Pourtant j'avais bien aimé l'opus de Spirou qui reprend une partie de la même thématique sur les animaux. Les auteurs y ajoutent un hommage appuyé à Franquin, une ribambelle de références au monde Bruxellois un peu obscure pour un non initié et une histoire de "tondue" stigmatisée dans une ambiance sombre et réaliste d'après-guerre. L'exercice est périlleux puisqu'il revisite le personnage du Marsupilami sans Spirou et Fantasio et avec une image éloignée du personnage créé par Franquin. En effet c'est le côté invulnérable du Marsu qui fait son charme à mes yeux. Pour moi il est l'image d'une nature forte et triomphante malgré la bêtise humaine alors qu'ici il est devenu un animal sauvage et vulnérable qui se laisse prendre à tous les pièges et qui a besoin d'aides pour s'en sortir. De plus j'ai trouvé le traitement de l'ambiance rance à l'encontre de la maman de Franz/François assez caricatural et avec un point de vue anachronique. Le graphisme de Franck Pé est vraiment saisissant. Il nous plonge immédiatement dans une ambiante froide, humide et sombre des années 50 que la présence de Franquin/Bonniface n'a pas encore réussi à ensoleiller. Malgré des qualités (surtout graphiques) évidentes, je n'ai pas été très séduit par cette atmosphère déprimante et cette image du Marsupilami.

06/10/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je suis partagé entre le trait toujours magnifique, surtout en ce qui concerne les animaux que Frank Pé continue de sublimer, l'histoire assez convenue, l'audace de mettre le Marsupilami dans la position d'un animal sauvage et les personnages qui restent dans la lignée de ce que Zidrou a déjà créé. Bref, c'est un beau mélange de bonnes choses et de moins bonnes. Je suis assez mitigé au sortir de ce premier tome (en attendant le second qui ne devrait plus tarder). Frank Pé semble à l'aise dans certains genres d'histoire, et je dois dire qu'il s'y entend pour représenter les animaux qu'il case dans toutes les cases. Cependant, je dois bien dire que j'ai l'impression de voir une certaine redite de leur Le Spirou de Frank Pé et Zidrou - La Lumière de Bornéo pour pas mal de détails. Il y a également la question de la violence sociétale et de l'amour envers les animaux que peut ressentir un enfant. C'est toujours une question d'opposition entre un monde adulte intolérant et violent, opposé à un monde plus tolérant et humain. Quelques personnages tempèrent le côté "méchants adultes" et j'ai l'impression que Zidrou nous parle encore de la gentillesse, de cette idée de protection de la nature et des animaux qu'il défend tout au long de ses histoires. C'est sympathique et je ne blâme pas la volonté. C'est plus que dans l'histoire, je trouve qu'on a des choses quelque peu convenues dans le déroulé. C'est l'idée d'origine, de montrer le Marsupilami avant tout comme un animal, sauvage et puissant, qui fait vraiment mouche. J'aurais presque aimé que le récit insiste encore sur cet aspect, qui le sera peut-être d'ailleurs dans la deuxième partie. En somme, c'est assez proche des autres œuvres de Frank Pé, et je trouve que parfois on est un peu trop dans la redite. Mais en même temps il y a quelques idées originales qui suffisent à éveiller mon intérêt pour l'histoire. Je pense lire la suite qui sort bientôt, mais sans être enthousiaste. Si c'est du même tonneau, je pense que ça ne me convaincra pas.

30/08/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
L'avatar du posteur grogro

Oui, c'est sur, le dessin est bon, voire très bon. Oui c'est sur, ça se lit bien (et vite), ça passe tout seul, sans douleur. Oui, ça dépoussière (si l'on peut dire) l'animal : on est plus chez Marcel Carné que chez Alain Chabat. C'est nettement plus sombre, ce qui n'est pas pour me déplaire. Qu'on se le dise, le Marsu est ici bel et bien une bête sauvage. En revanche, qu'est-ce que c'est convenu ! Le scénario est cousu de fil blanc. Rarement vu ça. J'ai eu le sentiment dès les premières pages, que je savais tout ce qui allait se passer. Et c'est ainsi que cela se passa effectivement. Pourtant, habituellement, je suis assez nullissime quand il s'agit de voir arriver les choses, au cinoche comme en BD, c'est dire comme cette histoire est téléphonée. Je me laisserai peut-être à lire le tome 2, s'il sort un jour et si j'ai le temps...

03/03/2023 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5
L'avatar du posteur Titanick

Rien que la couverture donne le ton, l'improbable bestiole risque d'être moins joyeuse et sautillante qu'avec Franquin. Effectivement, on a là une histoire bien sombre. Bien sombre et bien belle. Une histoire de vraie bête sauvage, capturée par la cruauté des hommes et qui n’a d’autre choix que de se défendre avec les armes dont elle dispose. Mais c’est aussi, et surtout, une histoire humaine. Cruelle aussi envers notre jeune héros et sa mère, coupable de s’être laissé embobiner par un soldat allemand. Mais finalement, tout l’art des auteurs est d’en faire une histoire tendre aussi. Les personnages principaux sont plus que touchants. On a l’impression qu’ils sont libérés de tout préjugé. On ne peut qu’être de tout coeur avec eux. Cruauté et douceur, c’est aussi le dessin. Epoustouflant ! Quelle maîtrise ! Quelles trognes ! Les premières pages vous mettent dans l’ambiance et ne vous lâchent plus. J’attends la suite avec impatience.

13/09/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Yann135

Me concernant il n’y a qu’un Marsupilami. Celui de Spirou et de Fantasio. Il m’était donc difficile d’imaginer qu’un « héritier » de Franquin puisse reprendre ce personnage si particulier qui a bercé toute ma jeunesse. Je me suis donc collé à la lecture de cet album avec une certaine réticence. Au final je n’ai pas été déçu. Bien au contraire. Je dirais même que j’ai été conquis ! Mais que c’est bon ! Zidrou et Franck Pé ont réussi le tour de force de déposséder le Marsupilami de toute sa force hilarante pour en faire un héros d’une aventure dramatique. Le dessin est tout bonnement admirable avec de très belles pleines pages du port d’Anvers. Les cadrages en mode cinématographique rétro sont magnifiques. Le lecteur est au cinéma ! Visuellement nous sommes sur une pépite graphique. La colorisation convient parfaitement à l’histoire. Houba Houba ! Oui le côté Spirou et Fantasio est gommé. Oui l’atmosphère est un peu glauque. Oui notre Marsupilami se retrouve bien loin de son nid habituel. Oui on peut le dire, ce récit est même un peu tragique et sombre. Et Oui je vous invite à lire cet album ! Et si tu rajoutes un scénario entrainant et rythmé, tu as compris que cela fleure bon le 4 étoiles et le coup de coeur !

26/08/2022 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

Je connais évidemment le personnage du Marsupilami même si je ne suis pas sur d'avoir lu une seule de ses aventures quand j'étais enfant. En tout cas j'ai vraiment bien apprécié cette version, même si c'est vrai qu'elle est très noire. Je m'y attendais. Le dessin y est vraiment excellent. Dès la première page il se dégage une atmosphère saisissante. On plonge instantanément dans cet album des deux yeux. Et ça ne se dément pas par la suite. Visuellement c'est vraiment splendide. C'est esthétique tant le trait est élégant, par moment c'est pesant quand le Marsupilami est représenté comme une bête blessée ou apeurée. Les visages humains ou animaliers sont vraiment expressifs et réussis. C'est maitrisé de bout en bout et c'est un régal visuel. Coté scénario cette vision est également une réussite. L'histoire est dure, notre héros est pris pour une curiosité (une vraie bête de foire), il est capturé, traqué. Il se cache, il sort les dents pour se défendre. L'histoire est dure, cruelle comme peuvent l'être les humains parfois. La tendresse du jeune héros en culotte courte contrebalance bien tout ça et apporte la petite touche gaie qui va bien. Ça fonctionne, le récit est assez prenant, c'est avec curiosité qu'on se demande ce qui va arriver à notre créature. Une revisite très originale, plus que réussie à mes yeux.

13/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Je n'ai jamais lu Le Marsupilami, et je n'en ai donc - à tort ou à raison - que l'image d'une série jeunesse et d'un animal un peu bêta qui fait Houba houba. Cet opus-ci raye d'un coup vengeur cette impression, avec une histoire d'une noirceur effarante. Tout au long de ce livre, le décor se veut réaliste et transpire la pauvreté, la crasse et la bêtise humaine, mais l'arrivée du marsupilami en cargo tel un King Kong, dans ce milieu industriel, pluvieux et sombre, avec cette cargaison honteuse de cadavres, bat tous les records. Les personnages sont fort bien campés, et se divisent assez bien entre les gentils et les méchants, avec un troisième camp plus neutre ou pas encore tranché (le directeur, le lieutenant) qui pourra apporter son lot d'évolutions. Au milieu de ce décor très fort, cela donne une histoire où les sentiments s'exacerbent assez facilement, et qui pour peu qu'on se laisse aller, remue facilement les tripes. Le dessin de Frank Pé y est pour beaucoup, absolument somptueux, qui parvient à faire cohabiter harmonieusement ces personnages aux têtes douces et enfantines, et ces décors crûment réalistes et sombres. Ces 150 pages ne se lisent pas, elles s'avalent, et constituent d'ores et déjà un début très fort pour ce qu'on espère être une série marquante.

20/06/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Bon ben je vais encore jouer le rôle du type qui met une moins bonne note que les autres. Le dessin est très beau. Pé est au sommet de son art, ça c'est certain. Ce qui m'a plus dérangé c'est le scénario. Je le trouve pas mauvais, il se lit bien et j'ai bien aimé suivre ce pauvre garçon dont le père était un soldat allemand. Je trouve ça original d'avoir comme personnage principal le fils d'une femme qui a couché avec l'occupant. Habituellement, on voit juste des femmes se faire tondre durant la libération et après on les voit plus. La narration est fluide, c'est sombre sans tomber dans l'exagération. En effet, mon seul problème est le Marsupilami lui-même. J'adore cet animal et je pense que c'est une erreur de lui donner une version sombre, ça enlève tout le coté poétique et fantaisiste du merveilleux animal créé par Franquin. Pour moi, il y a des personnages qu'on peut utiliser pour des récits sombres et des récits plus joyeux (Batman, par exemple) et d'autres qui ne sont bons que dans un registre. Ainsi, je n'ai pas envie de lire une version sombre de Gaston Lagaffe ou une version édulcorée de Canardo. Cela reste tout de même une bonne BD et je vais lire la suite. J'espère que le Marsupilami va être plus présent.

07/06/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une série déroutante pour ceux qui attendent une simple suite des aventures de la peluche surexcitée de Franquin ! En effet, c’est ici une version noire, crasseuse qui nous est donnée. Dès le départ le décor est planté. L’intro singe certaines scènes d’arrivée à New-York du King Kong de Jackson ou d’un dinosaure de Jurassik Park : tout en suggestion, c’est très violent. Quant à la suite, c’est assez poisseux, noir, dans une Belgique des années 1950 qui garde encore les séquelles de la seconde guerre mondiale (misère d’une partie de la population ; François, le jeune héros rejeté car « fils de boche », etc.). Et d’ailleurs la violence et la misère sont ensuite omniprésentes (que ce soit ces animaux éclopés recueillis par François, la fourrière qui les lui prend, ses condisciples qui le martyrisent, sa mère qui est mise à l’écart après avoir « couché avec un boche », etc.). Mais Zidrou contrebalance cette noirceur par la personnalité même de François (qui ressemble un peu avec la Marsupilami à Elliott recueillant E.T., le cachant et cherchant à le protéger des hommes), et par la romance qui rapproche sa mère et son instit, deux personnalités écorchées mais avec un très bon fond. L’histoire est donc ambivalente, mais riche, avec une narration dynamique, fluide (on ne voit pas passer les 150 pages !). Mais si la lecture est si agréable, c’est aussi dû au très beau dessin de Frank Pé, que ce soit techniquement et esthétiquement. Quant à la colorisation, c’est là aussi une belle réussite. Ajoutons que Dupuis a bien fait les choses, avec ce format étrange (presque un très grand carré), et un papier épais. Bref, voilà une série bien lancée, dont j’attends la suite avec une certaine impatience.

22/04/2021 (modifier)