Trafalgar

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Retour sur la bataille de Trafalgar, qui deviendra la plus grande victoire de la Royal Navy et ruinera définitivement les ambitions maritimes de Napoléon.


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte L'Océan Atlantique Vieux gréements

1805. Napoléon Ier a le projet de mener la guerre sur les terres mêmes de son éternel ennemi. Un plan audacieux pour l’empereur, car s’il lui est simple de rassembler des troupes en nombre sur les côtes de la Manche, faut-il encore réussir débarrasser les eaux de cette dernière de toute présence de vaisseaux anglais, au risque sinon de voir son projet prendre l’eau. C’est au vice-amiral de Villeneuve que revient la tâche ardue d’attirer la Royal Navy loin de ses côtes pour libérer le passage. Malheureusement pour l’empereur, son plan échoue. Il doit faire lever le camp à ses troupes pour les envoyer à l’est de son empire où la guerre menace et la Royal Navy n’a pas été abusé. Pis, la flotte franco-espagnole commandée par de Villeneuve, pourchassée par Horatio Nelson, s’est réfugiée à Cadix. La confrontation semble inévitable car l’amiral français reçoit l’ordre d’appareiller, de forcer le blocus anglais et se rendre au large de l’Italie pour soutenir les troupes de l’Empereur. S’il ne s’exécute pas, c’est le limogeage et le déshonneur. Après bien des hésitations, le vice-amiral de Villeneuve ira à la rencontre de son destin, persuadé qu’il peut vaincre. Il connaît tout de Nelson, sa flotte est supérieure en nombre et ses vaisseaux n’ont rien à envier aux Anglais. Mais l’amiral français a oublié que la puissance d’une flotte ne se trouve pas que dans les canons et le gréement des vaisseaux... La bataille de Trafalgar deviendra ainsi la plus grande victoire de la Royal Navy et le pire affront pour la marine française.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Mars 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Trafalgar © Glénat 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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27/10/2019 | Mac Arthur
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Par ethanos
Note: 3/5
L'avatar du posteur ethanos

Alors, que dire sur ce Trafalgar qui n'ait déjà été dit dans les précédents avis ? Pas grand chose en toute honnêteté, car, pour l'essentiel, je rejoins en grande partie tout ce qui a pu être dit sur ce nouvel album de la collection 'Les grandes batailles navales'. La patte de JY Delitte y est immédiatement reconnaissable, c'est une garantie de sérieux historique, comme d'habitude. Cet album ne fait aucunement exception, le petit dossier historique sous forme d'addendum à la suite vient d'ailleurs (très) rapidement apporter quelques éléments de contexte, toujours utiles, surtout pour celles et ceux qui ne connaissent pas spécialement cet épisode de l'histoire de l'Empire. L'ensemble est globalement sérieux, efficace, et bien ficelé, comme sur les quelques albums de cette collection que j'ai pu lire d'ailleurs. On pourra en dire à peu près autant du dessin de Béchu, même si ce dernier, bien que précis et méticuleux sur le soin apporté aux détails techniques (les navires sont reproduits avec une grande fidélité, me semble-t-il, même si je ne prétend aucunement être expert en la matière), son dessin donc, n'a rien de révolutionnaire, ne possède aucune caractéristique véritablement susceptible de marquer les esprits. La BD étant d'abord, on peut le penser, un art graphique, qui ne peut se limiter à une fonction purement pédagogique, ce dessin finalement assez neutre, probablement voulu comme tel, pourra être vu par certains comme le talon d'Achille de ce Trafalgar. On aurait pu espérer davantage de 'fougue'. L'autre point qui peut susciter quelques débats concerne la façon dont l'histoire nous est contée. Si le fait de faire une sorte de préambule qui ne pourra être véritablement compris qu'à la fin de la lecture est plutôt une bonne idée, on pourra cependant s'étonner des choix de narrateurs. Nous entrons en effet pas à pas dans un contexte, dans un évènement, en suivant l'évolution d'un jeune gabier qui, à l'image du lecteur, découvre un peu ce monde des navires de guerre, et, parallèlement à cela, grâce aux conversations entre différents gradés français ( Montalembert, Deniéport, etc) qui s'agacent de l'inaction imposée par l'amiral Villeneuve. (les auteurs ont choisi d'insister sur sa particule 'de' Villeneuve, ce qui peut surprendre, même s'il était effectivement noble, dans la mesure où la particule a souvent tendance à disparaître lorsque l'on donne un grade. Ici, l'amiral Villeneuve. Mais cela relève du détail...) Ces deux choix, et surtout le second, s'ils sont pertinents pour nous aider à 'entrer' dans cette histoire, nous éloignent paradoxalement de la bataille elle-même. Celle-ci se limite d'ailleurs à une double page (et encore) dans l'album. On ne nous dit rien de la brillante manoeuvre de Nelson qui se laissa volontairement 'barrer le T' (attaquer en colonne face à la ligne des bâtiments français), tactique hautement risquée, ni sur sa communication restée célèbre auprès de ses troupes (avec le message passé à tous ces hommes juste avant la bataille : 'England expects that every man will do his duty', célèbre aujourd'hui encore en Angleterre...), rien non plus sur les duels homériques entre le HMS Victory, face au Redoutable et au Bucentaure chez les français (cf les différents tableaux qui ont été faits sur ces affrontement, dont celui de Turner). Tout cela est réglé en quelques coups de crayons, sans que l'on ne voit bien, ni ne comprenne l'importance de l'exploit : gagner avec un flotte très inférieure à la flotte française, au moins en nombre. Au final, on a l'impression que l'on s'est beaucoup (trop ?) focalisé sur ce qui a précédé la bataille, sur certaines des raisons qui peuvent expliquer la déroute française, au détriment de ce qui pourtant devait constituer la 'pièce de résistance' de cet album, à savoir la bataille elle-même. C'est pour moi LE principal défaut de cet album, qui, du coup, laisse comme un goût d'inachevé. Raison pour laquelle je ne monte pas au dessus de 3/5. Bon, ben, finalement pour quelqu'un qui n'avait a priori pas grand chose à rajouter par rapport aux précédents commentaires....je me suis manifestement moi aussi laissé emporter par la houle.... ;-)

30/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après Salamine, Lépante et Actium, cet album est le 4ème que je lis de cette collection des Grandes batailles navales, et ma foi, il n'est pas plus mal que les autres. C'est certainement la plus célèbre défaite de la Marine française, il est vrai face à la flotte d'un pays qui était à l'époque maître des mers, l'Angleterre. D'après ce que j'en ai lu dans des bouquins il y a bien longtemps, la bataille de Trafalgar a d'emblée été mal engagée pour l'escadre française, Villeneuve n'était guère compétent, une suite de maladresses, d'erreurs et de mauvaises manoeuvres ont conduit à la perte de cette bataille qui ruinera les espoirs de Napoléon d'anéantir son plus puissant ennemi. La bande aborde la bataille sous un angle plus humain que généraliste, on suit les faits à travers un jeune gabier affecté sur le Redoutable, le tout est conté de façon factuelle dans une dimension romanesque où Delitte prend quelques libertés avec l'Histoire. Comme dans les autres albums que j'ai lus sur ces batailles navales, celle de Trafalgar en elle-même n'est montrée que très partiellement, pratiquement en fin d'album, tout l'album conte la préparation et pose le contexte historique dans une sorte d'état des lieux entre la France et l'Angleterre. J'en avais appris bien plus au Musée Tussaud à Londres lors de mes séjours linguistiques lorsque j'étais étudiant ; en effet, ce célèbre musée de cire possédait le clou de sa collection (comme la soirée à la Malmaison était celui du Musée Grévin à Paris) avec une reconstitution de la bataille en son et lumière et une cinquantaine de personnages, dont le point d'orgue était la mort de Nelson. Je regrette ce choix de ne pas montrer cette bataille en plus de détails car il y avait de quoi évoquer ; apparemment, il me semble que c'est l'option commune à tous les albums de cette collection : préparation, décor historique, mise en place des personnages, bataille expédiée en 2 ou 3 pages, c'est regrettable. Sinon, au niveau graphique, dommage aussi que Delitte ne soit pas aux crayons, mais même s'il a moins d'élégance et s'il est moins détaillé que le dessin de Delitte, celui de Denis Béchu reste cependant très correct, plus appliqué sur les décors et les vaisseaux que sur les personnages, avec une bonne composition d'images et une bonne dynamique.

26/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Si les sujets traités dans cette collection m’intéressent, je suis souvent sorti déçu de ma lecture des précédents opus. Ici, je trouve que c’est globalement réussi – dans les limites évidemment très serrées d’une pagination classique. Ce qui fait le point faible souvent de cette collection, à savoir l’exposition du cadre, l’intrigue romancée sensée lancer la bataille, est ici agréable à lire. Pas trop de longueur ni de scène trop « édifiante » (peut-être la « sélection » du gabier devenant tireur d’élite et qui inévitablement va tuer Nelson…). Le dessin de Béchu est plutôt bon – y compris pour les navires de guerre (même si j’ai été surpris que Delitte ne s’en charge pas, puisque c’est sa « spécialité »). Par contre, comme souvent dans cette collection, la bataille en elle-même est expédiée très rapidement. Elle arrive même plus que brutalement (j’ai même cru un moment qu’une page avait été arraché à l’album, tant on passe d’une scène calme avant à presque la fin de la bataille, au milieu des explosions. Du coup rien sur la tactique suivie, le combat lui-même, ce qui est un peu frustrant ! A lire à l’occasion donc, c’est fluide, pas rébarbatif, mais n’attendez pas trop de détails sur la bataille elle-même, hélas.

16/06/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Trafalgar est bien plus une évocation historique du contexte qui entoure la bataille navale qu’une description de la bataille en elle-même. Le nombre de planches consacrées au combat naval est en effet des plus restreints (4 planches en comptant large) mais j’ai quand même trouvé cet album intéressant et instructif. La précision historique me semble manifeste, le contexte général est bien expliqué et la narration est agréable. En utilisant des personnages de fiction, Jean-Yves Delitte parvient à romancer quelque peu son récit. Les précisions historiques nous sont parfois fournies d’une manière un peu artificielle mais ce n’est pas trop gênant. Le dessin de Denis Béchu est assez proche de celui de Jean-Yves Delitte… A un point tel que j’ai cru au début que c’était Delitte qui en était l’auteur, m’étonnant de ses encrages parfois fort prononcés. Si vous aimez ce genre de rapide survol historique (la bd fait 46 planches, ce qui est très court pour une évocation en profondeur), cet album vaut le coup d’œil. Il est soigné et instructif. Sinon, passez votre chemin, car d’un point de vue purement ‘divertissement’ cela reste fort chiche.

27/10/2019 (modifier)