L'Usine

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Fadette et Violetta doivent s'échapper d'une usine où les femmes sont traitées en esclaves dénudées.


Circus Ecole Duperré Les Arts Appliqués de Paris

Alors qu'elle commence à travailler pour l'entreprise de M. Melchior, Violetta commet une faute qui la verra disparaître dans une usine-prison très spéciale pour femmes. Fadette, militante féministe, vient enquêter sur la disparition de Violetta et d'autres femmes. Ensemble, elles vont découvrir et devoir s'échapper de la fameuse usine où les femmes nues sont fouettées, enchaînées et forcées de pousser les wagonnets dans les mines.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1979
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série L'Usine © Glénat 1979
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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21/08/2017 | Ro
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L'avatar du posteur Agecanonix

C'est avec cette courte série que je découvrais en 1979 le monde orgasmique de Georges Pichard, véritable moule érotique et coït visuel qui m'a forgé un intérêt vers la BD érotique, mais qui en même temps m'en a un peu rendu méfiant. La faute à cet ouvrage paru d'abord en 2 tomes mais que j'avais découvert dans le magazine Circus entre 1979 et 80 ; je n'ai lu Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope et Ulysse que bien après. "L'Usine" m'a d'abord montré comment un dessinateur reconnu par ses pairs dessinait des femmes nues, il n'était plus question ici de petits pockets brochés achetés en kiosques dessinés sous le manteau par souvent des auteurs qui se défoulaient. Ici, Pichard était un auteur qui avait déjà publié dans des magazines célèbres comme Pilote, des bandes sans érotisme, il donnait libre cours à ses fantasmes les plus fous, mais surtout je trouvais alors que ça ne menait à rien, parce que je ne comprenais pas son propos. Il se servait de l'érotisme et de femmes nues pour dénoncer des trucs et faire dans la critique sociale, c'était latent dans Blanche Epiphanie, ça sera encore plus exacerbé dans Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope. "L'Usine" parle de femmes plantureuses et de locomotives superbes, association étrange qui sert en fait à Pichard pour dénoncer les excès du féminisme alors très à la mode à cette époque. Les héroïnes Fadette et Violette, proies d'un vieux fou obsédé de morale, subissent des châtiments terribles, la nudité, l'humiliation de bosser nues à pousser des chariots dégueulasses... le sujet est tellement con quand on y réfléchit bien, il y a un voisinage d'absurde, de surréalisme et d'érotisme qui surprend ; plus de l'érotisme d'ailleurs que de la pornographie, car on ne voit pas d'actes sexuels. Mais les femmes pichardiennes sont caractéristiques de son style graphique : aux poitrines très généreuses, aux fesses rebondies, opulentes et aux lèvres gourmandes, bref des filles bien en chair au trait souligné par des pointillés, qui font qu'elles sont reconnaissables au premier regard. En contrepartie, les hommes chez Pichard sont toujours laids et sans intérêt. Relu aujourd'hui par cet album qui regroupe les 2 récits d'origine, j'avoue que ça ne me dit plus rien de voir ces bonnes femmes toutes à poil pour une raison stupide, c'est un peu du voyeurisme, et cet étalage de chairs m'a fait comprendre que des auteurs de BD comme Pichard ne projettent que leurs fantasmes machistes dans leurs oeuvres, des fantasmes sérieusement tordus, et l'absence d'un scénario consistant et linéaire qui justifierait une telle nudité se fait cruellement sentir, ça me manque vraiment, je ne suis donc pas tellement client de cette Bd, préférant plus la vision fantastique de Ulysse ou certains autres délires pichardiens.

01/11/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 2.5/5 Difficile d'appréhender cette bande dessinée qui tient à la fois du fantasme érotique macho, de la satire sociale et de l'humour un peu loufoque. On y découvre une bourgade rurale où la société de M. Melchior impose son autorité sur la région. Et quand une femme y commet une faute, petit larcin ou autre acte allant à l'encontre de la morale rétrograde de son directeur, elle se retrouve jugée d'office et emprisonnée dans une prison où elle sera humiliée, dénudée et soumise au fouet et aux travaux forcés. Face à cela, Fadette, femme de tête et féministe engagée, va se battre pour y mettre fin, non sans elle-même passer par l'étape humiliation. Le ton du récit a de quoi dérouter. Il y a peu de planches où l'on ne trouve pas de femme nue, de seins voluptueux, de fesses rebondies et de scènes tenant du fantasme de domination/humiliation. Le côté érotique est clairement présent, sans jamais tomber pour autant dans la pornographie. Ce sont clairement des scènes destinées à un public masculin car les rares fois où les femmes sont consentantes, c'est pour s'agenouiller avec dévotion devant la braguette des hommes. Et pourtant, en même temps, il y a une vraie critique sociale. Les hommes y sont représentés sous un angle satirique, avec soit de vieux aigris réactionnaires et autoritaires, soit des benêts mollassons. Et du côté des femmes, s'il y a les victimes d'un côté et les héroïnes plus vaillantes de l'autre, on y trouve aussi des sortes de collabo, presque plus attachées aux valeurs patriarcales et plus perfides envers les autres femmes que les hommes eux-mêmes. Quant à l'atmosphère générale du récit, elle est légèrement loufoque, à la frontière du réalisme, de l'onirique et de la comédie. Si bien qu'on ne sait jamais trop sur quel pied danser. Le dessin de Pichard y est intéressant. Son trait est solide et clair, avec une vraie touche personnelle très reconnaissable. On sent son plaisir manifeste à mettre en scène des femmes bien en chair, musclées et dotées d'attributs féminins très visibles. Ses hommes par contre, sont souvent laids, volontairement ou pas. Et si certaines cases et planches sont jolies et esthétiques, les perspectives souvent ratées et des mises en scène bizarres rendent l'ensemble un peu bancal. Je note en outre dans cette série là une étrange passion pour les locomotives et les machines. Certaines d'entre elles, pas toutes, y sont représentées avec un grand soin dont le côté mécanique et détaillé contraste étonnamment avec les corps plus voluptueux et épurés des femmes. C'est donc une lecture surprenante, qu'il est difficile de juger clairement. On peut se laisser porter par son charme, son graphisme particulier, son côté érotique ou par son étrange satire sociale, mais on peut aussi être rebuté par sa vision humiliante des femmes, son intrigue fantasque qui ne tient pas vraiment la route et par l'inégalité de son dessin.

21/08/2017 (modifier)