Rio

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

Deux gamins des rues de Rio essayent de tirer leur épingle du jeu.


Auteurs brésiliens Brésil

Un flic véreux de Rio, Jonas, tue son indique qui se trouve être aussi la mère célibataire de deux enfants. Rubeus et sa petite sœur, Nina, vont se retrouver seuls dans un univers guère ragoutant. De bandes plus ou moins organisées en orphelinat catholiques, leur périple aventureux ne fait que commencer...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mars 2016
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Rio © Glénat 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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23/10/2016 | Canarde
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Par Ro
Note: 3/5
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J'ai fait un drôle de mélange dans ma tête en étant persuadé d'avoir déjà lu cette série parce que je la confondais avec Cuervos, Gemelos et aussi un peu Juan Solo : des histoires de gamins des rues en Amérique du Sud confrontés trop tôt à l'âpre réalité et à la violence des gangs, et qu'on voit ensuite grandir sans pouvoir se départir complètement du milieu où ils sont nés. De fait, il m'a fallu arriver au bout du second tome de Rio avant de réaliser que je ne lisais pas une série parue dans les années 90-2000 comme elle m'en donnait l'impression initialement mais bien une BD récente parue il y a moins de 5 ans. Je crois que ma méprise a en partie été engendrée par les couvertures de ces albums que je dois avouer ne pas aimer. Je n'aime pas leur composition, donnant l'impression d'y voir le détail d'une grosse case plutôt qu'un dessin de couverture, et je n'aime pas non plus leur mise en page et l'écriture du titre et des auteurs. Les planches, par contre, sont très bien. J'y aime le trait souple de Corentin Rouge qui me fait penser à celui de Rossi ou de Boucq, avec en parallèle un certain académisme me rappelant le style de Faure. Ca donne une mise en scène dynamique et une narration graphique claire et prenante. Et les couleurs aussi sont bien. L'histoire ne m'a pas trop passionné le temps des deux premiers tomes du fait de ces réminiscences de lectures précédentes que j'ai ressenties, comme indiquant plus tôt. L'intrigue se déroule bien et n'est pas ennuyeuse, mais je n'y voyais pas suffisamment d'originalité. Celle-ci intervient avec l'évènement dramatique de fin du second tome que je n'avais pas vu venir, je l'avoue. Le scénario va alors pouvoir se concentrer sur les trames qui avaient commencé à se mettre en place depuis le début, à savoir la corruption du gouvernement, l'hypocrisie des organisations internationales et américaines, et comment finalement les gangs des favelas sont peut-être un moyen pour la population de s'en sortir, aussi cynique que soit cette solution. Et il y aussi cette autre touche d'originalité qui provient de ce mélange de vaudou, de satanisme et de spiritisme qui orbite autour du passé du héros et de la mort de sa mère. En définitive, c'est une série pas mauvaise et plutôt accrocheuse. Je l'aurais toutefois davantage apprécié si j'avais pu m'attacher davantage au héros que je trouve parfois assez agaçant dans son comportement de petit rebelle donneur de leçons.

18/04/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
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Rio ouvre ses portes vers une aventure qui m’a tenu en haleine ! Le dessinateur a créé un environnement graphique qui représente super bien la ville : favelas, plage, grande rue, funk, carnaval… On s’y croirait! Les codes vestimentaires sont reproduits de manière admirable, dommage qu’il n’y ait pas de street-food avec quelques coxinhas pour compléter le tableau ! La couleur de peau de Rubeus, différente de sa sœur, rappelle qu’il fut un temps au Brésil où le métisse se voyait rejeté aussi bien par les blancs que par les noirs, métaphore qui illustre la position délicate de notre personnage principal. Mon seul reproche est l’utilisation assez abusive de vieux clichés (tournés négativement) pour construire le scénario, donnant une image assez faussée du Brésil. Quelques exemples non exhaustifs: - On peut se faire voler son argent jusqu’au dernier étage d’un hôtel de luxe… Comme si la délinquance se trouvait en tout lieu. - la medium du Candomblé (religion afro-brésilienne la plus populaire du Brésil) a pour seule image celle d’une véritable sorcière qui souhaite la mort des gens. Assez réducteur. - les étrangers sont riches, le peuple brésilien est pauvre et/ou corrompu… Et si les auteurs ont certainement voulu partager une certaine vision du système actuel (Directeur ONG, gouverneur, traitement des favelas), je ne me suis pas attardé là-dessus parce-que je trouve ça bancal ou trop simpliste. Le mieux serait donc de se concentrer sur la fiction…et quelle intensité ! Les auteurs proposent un drame cruel et violent (mais accessible), l’intrigue est bien menée et j’ai aimé sauter quelques mois/années entre les tomes pour suivre l’évolution des personnages, leurs aspirations et pour tomber direct dans le sujet. Lisez cette BD pour plonger dans l’environnement des cariocas, avec cette histoire qui sait mettre la pression du début à la fin.

07/02/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai découvert ces 2 albums un peu par hasard, et j'ai tout de suite été séduit. C'est une sorte de thriller social assez dense qui n'évite pas certaines facilités et quelques clichés mais qui sait en jouer et ne s'enlise pas dedans. On assiste à la dure école de la rue avec un réalisme assez poussé autour des favelas de Rio de Janeiro, ses gosses de rue, ses policiers corrompus et assassins, ses foyers ou orphelinats, bref une misère bien décrite avec une plongée dans la délinquance et la spirale de la violence. Le Brésil, et plus particulièrement la ville de Rio possède 2 aspects bien distincts : un côté luxueux symbolisé par les plages de rêve de Copacabana et Ipanema, avec la vision du pain de sucre fermant la célèbre baie, et son envers misérable où des êtres humains vivent comme des rats dans des logis insalubres qui s'entassent. Tout ceci est bien montré grâce à une documentation visiblement solide. Il y a une nette différence entre les 2 albums : le tome 1 est axé sur les gosses de rue, alors que le tome 2 marque une nette rupture, puisque plus axé sur les mêmes personnages de Nina et de Rubeus devenus jeunes adultes, ça permet d'aborder les personnages sous un angle différent avec leur environnement et ses problématiques en pointant les liens entre ONG, politiques, flics et gangs des favelas, de même que la violence est plus présente. L'évolution de Rubeus n'est cependant pas terrible je trouve, car au lieu d'oublier son passé douloureux comme le fait sa soeur qui s'accommode de sa nouvelle vie, il se fourre dans les emmerdes et crache sur ce que peuvent lui offrir ses nouveaux parents américains. Enfin bon ce n'est qu'un détail. L'ensemble se révèle passionnant, et l'un des grands atouts de cette Bd est incontestablement le dessin qui est broussailleux, bien que détaillé, c'est très efficace et j'aime ce style un peu rugueux. Une bonne Bd, au réalisme brutal et actuel.

01/03/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Pour l'instant, j'ai plutôt bien aimé cette aventure dramatique mettant en scène un groupe de jeunes enfants dans les favelas de Rio qui luttent pour leur survie entre une police corrompue et les gangs qui sévissent. Je trouve qu'il y a un équilibre parfaitement réussi entre le graphisme et le scénario qui se tient. Sur le fond, on ne peut que trouver cela assez triste entre le luxe exubérant des hôtels de la plage de Copacabana et la misère sociale. C'est un thriller social qui ne laissera pas le lecteur indifférent avec des personnages fort attachants.

10/12/2016 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Une sorte de remise au goût du jour de Mon bel oranger ! Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais c'était le genre de livre sur la misère qu'on nous faisait lire au collège pour nous faire prendre conscience de la chance que nous avions dans notre pays bien tranquille. Ici le pitch de deux enfants qui perdent leur mère et errent dans Rio dans l'espoir de vivre un jour dignement, n'est pas tout nouveau mais il met aussi en scène d'autres éléments : Les riches américains qui viennent habiter dans des immeubles de luxe pour travailler dans des ONG, des femmes qui s'adonnent à des sacrifices satanistes à la lueur des bougies, des bonnes sœurs désabusées qui soignent des enfants affamées de vengeance, des flics véreux... C'est violent, ça joue sur les cordes habituelles du courage, des dilemmes entre la fidélité à sa culture et la volonté de s'en sortir, le lien fraternel qu'il faudra peut-être couper... Bref un point de vue occidental, mais avec une part sociale qui n'est pas superflue. Les dessins sont habiles, cela me rappelle Mexicana (dessins de Gilles Mezzomo) : lumières et couleurs efficaces, et une certaine grossièreté des traits, avec plus de rugosité encore ici, qui donne une expression particulière. Les personnages réussissent à conserver de l'épaisseur dans cet univers un peu cliché, par les dialogues mais aussi par le dessin.

23/10/2016 (modifier)