Macaroni !

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

"Le vieux chiant", c'est comme ça que Roméo appelle son grand-père. Alors, quand il apprend qu'il va devoir passer quelques jours avec lui à Charleroi... c'est une certaine idée de l'enfer pour le gamin de 11 ans. Pourtant, cette semaine s'avérera surprenante à bien des égards.


Auteurs italiens Collection Repérages Hébergé chez ses grands-parents Immigrants Les ritals Prix oecuménique Wallonie

"Le vieux chiant", c'est comme ça que Roméo appelle son grand-père. Alors, quand il apprend qu'il va devoir passer quelques jours avec lui à Charleroi... c'est une certaine idée de l'enfer pour le gamin de 11 ans. Pourtant, cette semaine s'avérera surprenante à bien des égards. Peut-être grâce à Lucie, la petite voisine, qui parlera de son "nono" à elle et qui lui fera découvrir la beauté des terrils, peut-être grâce à son papa qui, pour la première fois, évoquera son enfance, certainement grâce à Ottavio qui derrière ses airs de vieux bougon cache une vie faite de renoncements et de souffrances. Une vie qu'un gamin d'aujourd'hui ne peut imaginer. C'était une simple semaine de vacances, ce sera l'occasion de lever le silence qui pèse sur des hommes de trois générations.Un récit humain et touchant qui nous parle de l'immigration italienne, du travail des mineurs, de transmission et du difficile accouchement de la parole quand, une vie durant, on a été habitué à se taire.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Avril 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Macaroni ! © Dupuis 2016
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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29/03/2016 | Ro
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L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Pas si courant en bd, le scénario est très bien construit, équilibré... Je dirais mature. Ce qui trouve son explication d'ailleurs par le petit texte en fin de bd, qui comporte un historique de la décantation du scénario. En général je ne suis pas un grand fana des textes "explicatifs" sur la construction du projet en fin bd, dans ce cas précis c'est particulièrement intéressant. Un dessin et une colorisation qui construisent l'histoire à merveille. Vivement recommandé.

05/01/2019 (modifier)
Par Chris
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Lue aussi à mon tour et vraiment beaucoup aimé aussi ! Tout d'abord ce sont les dessins et plus particulièrement les couleurs qui séduisent, chaque case est un régal pour les yeux, un travail graphique de premier ordre vraiment magnifique. La richesse de la palette de couleurs sert ici totalement l'ambiance, elle laisse le temps à la contemplation, comme le récit laisse le temps aux personnages de partir dans leurs pensées, dans les non-dits, leur apportant toute l'épaisseur nécessaire pour les rendre vivants. Heureusement que Zabus a pu finalement écrire cette histoire dans une pagination libre et non en 62 planches comme il l'explique à la fin dans une très intéressante genèse de l'œuvre, sans quoi le résultat n'aurait absolument pas été le même... J'avais émis le doute que le récit se lise trop vite. Il n'en est rien, du fait de l'aspect contemplatif de l'œuvre mais aussi parce les émotions qui naissent au fil des cases se prolongent entre les cases en quelque sorte, c'est une des grandes forces du talentueux narrateur qu'est Zabus. On a donc la forme, le fond n'est pas en reste. L'histoire touche à bien des égards car les thèmes abordés sont — malheureusement pour certains — assez universels et on se retrouve donc impliqué dans cette histoire à laquelle on peut facilement s'identifier à un moment ou à un autre forcément. C'est une histoire réaliste de toute façon, et pour adultes comme il l'explique en fin d'ouvrage aussi, abandonnant le côté onirique/fantasmagorique du scénario initial pour finalement ne laisser que la substantifique moelle : une œuvre profondément humaine. Chacun des personnages ayant la place de nous faire découvrir sa propre humanité, son lot de questions et d'épreuves, de petits bonheurs et de tracas ou de plus grands aléas de la vie, de ceux qui modifient le chemin que l'on suit et de ceux qui le suivent avec nous dans notre entourage proche. J'avais déjà beaucoup apprécié Les Larmes du Seigneur Afghan du même duo d'auteurs (Zabus/Campi), "Macaroni" est une autre de leur réussite à mettre avec tous les honneurs mérités sur nos étagères ! 17/20

16/07/2016 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Canarde

Une histoire émouvante et très bien menée Une petite maison mitoyenne en briques, avec un jardin tout en longueur. Au fond une petite cabane avec un cochon ; un peu plus près de la maison : une serre. Partout des rangs bien désherbés d'oignons et de salades. Sur une chaise un vieil homme qui renifle dans un appareil à oxygène. A priori rien de très folichon pour le petit Roméo qui doit passer deux semaines chez ce grand-père rital et taiseux, au milieu des papiers peints à fleurs, et des souvenirs noirs d'Ottavio. Bref rien d'original au départ : on voit bien que les deux personnages vont s'apprivoiser. Mais la manière de raconter l'histoire est très agréable. Ce grand-père d'origine italienne a tout un passé qui le travaille, et que l'on découvre au gré des questions de l'enfant, par exemple comment a-t-il pu faire la guerre du coté de Mussolini ? Les seconds rôles tiennent aussi leur place vaillamment : le père, qui vient seul et à qui son père n'a jamais rien raconté, la petite voisine qui avait aussi un grand-père mineur, qui en sait beaucoup sur la mine, et aimerait en échange en savoir plus sur les garçons... Pour l'image, c'est comme si l'Italie avait envahi Charleroi. Les traits fins et relativement indécis sont judicieusement cernés par des couleurs très vives et ensoleillées, modulées au pinceau. Les visages expressifs permettent d'en dire beaucoup avec peu de mots. Les passages muets ont une belle densité. Parfois des anges noirs (chariots de mineurs, salles des pendus, mais aussi d'autres éléments plus mystérieux...) passent en surimpression sur le décors familier. Une sorte de making-off en fin d'album raconte la construction de l'histoire, le premier jet, le livre pour enfant, puis un spectacle de théâtre et marionnettes, puis la rencontre avec Thomas Campi. C'est vraiment intéressant de voir que la forme choisie, les rencontres vont modifier le scénario sur plusieurs points. Lisez-le : vous rirez et vous pleurerez. N'est-ce pas tout ce que l'on peut demander à une bande dessinée?

25/04/2016 (modifier)