Little Tulip

Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 20 avis)

1947. À l'âge de 7 ans, Pavel est emprisonné au goulag en même temps que ses parents. Il apprend à survivre au milieu de la lie de l'humanité… 1970. Paul vit à New York, où il exerce le métier de tatoueur. Il aide souvent la police en aidant à identifier les criminels. Or, une série de meurtres violents frappe les femmes qui rentrent seules de leur travail…


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Boucq Les coups de coeur des internautes Les Tatouages New York Prisons Russie Signé

Emprisonné en même temps que ses parents, c'est à l'âge de sept ans que Pavel a découvert l'enfer du goulag. Séparé des siens, il a dû apprendre à survivre seul. Quelques années plus tard, il connaît bien les règles qui régissent son univers: la violence permanente, l'incurie des gardiens, la toute-puissance des chefs de gangs... Il sait que s'adapter et s'endurcir ne suffisent pas. Grâce à ses talents de tatoueur, il obtient la protection de Kiril la Baleine, le plus cruel des caïds. Mais s'allier avec le diable a toujours un prix... [Texte de l'éditeur]

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Novembre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Little Tulip © Le Lombard 2014
Les notes
Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 20 avis)
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13/11/2014 | Eric2Vzoul
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Résilience - Il s'agit d'un récit complet et indépendant de tout autre. Il est paru initialement en 2014, écrit par Jérôme Charyn, dessinés et mis en couleurs par François Boucq, avec l'aide d'Alexandre Boucq pour les couleurs. Ils ont déjà collaboré ensemble pour les albums La femme du magicien (1986), Bouche du Diable (1990), du ventre de la bête New York (1994). En 1970, dans un quartier populaire de New York, Paul est en train de se tatouer un motif sur la poitrine dans son échoppe de tatoueur. Il est interrompu par l'arrivée de la jeune adolescente Azami à qui il refuse de montrer ses tatouages. Il est appelé par le commissaire de police du quartier. Il laisse la boutique à Azami et se rend au commissariat pour dresser un portrait-robot à partir des indications de la victime d'une agression. le monsieur est saisi par la ressemblance du portrait. Puis Paul se rend dans un musée pour admirer quelques tableaux, Il s'installe ensuite à l'ombre d'un arbre dans un jardin public pour réaliser quelques dessins. Il est interrompu par 3 loubards qui veulent le dépouiller. Ils s'en tirent avec de graves blessures. Allongé dans son lit, Paul se souvient de son enfance. Ses parents avaient quitté Manhattan alors qu'il n'avait que 6 ans pour aller s'installer à Moscou. Déjà doué en dessin, il rêvait de pouvoir étudier le décor de cinéma, sous la tutelle de Sergei Eisenstein (1898-1948). Mais un jour la police a fait irruption dans leur appartement, et ils ont été déportés pour avoir été accusés d'espionnage. Après un voyage de 2 mois transportés dans des wagons à bestiaux avec d'autres prisonniers, ils se sont retrouvés dans les camps de Magadan, la capitale de Kolyma en Sibérie. Paul a été séparé de ses parents, et s'est retrouvé avec les autres enfants du camp. Ses dons de dessinateur l'ont amené à représenter des motifs au pastel sur ses camarades, singeant les vrais tatouages des adultes. Ce récit complet commence par Pavel en train de se tatouer, puis passe à une histoire de meurtres en série. Il établit ensuite la dangerosité de Pavel, pour se lancer enfin dans ses souvenirs en camp de travail forcé. le lecteur peut être un peu impressionné à priori par le fait que cette bande dessinée soit publié dans le label prestigieux Signé du Lombard, et par une structure qui entremêle plusieurs fils narratifs. Il se rend rapidement compte qu'il peut apprécier le récit au premier degré pour l'enquête. Il se prend au jeu de l'intrigue, à la fois pour découvrir qui commet les meurtres, mais aussi pour découvrir les années de formation de Pavel et la manière dont il a pu survivre à un environnement aussi impitoyable que celui du camp de travail. En outre, le scénariste développe son récit sur la base d'un contexte historique clairement identifié, au début des années 1950, qui n'est pas un simple décor, mais un environnement qui façonne les individus qui s'y trouvent. Il ajoute une poignée de références comme la mort de Staline (le 05/03/1953), ou la mention du film Alexandre Nevski (1938) de Sergei Eisenstein. Pour cette dimension historique, le récit bénéficie des compétences de François Boucq. Dès la première page, le lecteur est épaté par la qualité de la reconstitution du New York des années 1970, où des petits détails tels que les tenues vestimentaires ou les accessoires permettent de voir de quelle décennie il s'agit. La qualité de la reconstitution historique s'avère tout aussi exceptionnelle pour les séquences se déroulant dans les années 1950, en URSS. le lecteur reconnait quelques éléments qu'il sait être authentiques et il accorde alors sa confiance au dessinateur pour le reste. Ainsi assuré de la qualité historique, il prend plaisir à observer les autres éléments qui ne lui sont pas forcément familiers, tels que le modèle de locomotive, la façon de transporter les prisonniers pour les amener sur le pont du navire les attendant à la ville portuaire de Varino, les barbelés de l'enceinte du camp de travail forcé, les baraquements du camp, l'aménagement façon yourte du quartier du Comte, etc. Il revient avec plaisir dans les années 1970, dans les rues de ce quartier populaire de New York, avec le métro aérien et les piliers métalliques de soutènement, les toits de New York, les escaliers de secours à l'extérieur des immeubles, etc. Il se rend compte que les cases comprennent énormément d'informations visuelles et qu'en même temps elles ne sont pas lourdes, l'artiste ayant trouvé un mode de rendu descriptif, avec des traits qui semblent réalisés rapidement, tout en conservant une justesse épatante. C'est d'ailleurs une caractéristique de la narration de ce récit que de reposer énormément sur les images, avec un volume de texte maîtrisé. le scénariste a pensé son récit de manière visuelle, à commencer par les éléments d'action. François Boucq se retrouve à représenter la violence des combats, la sexualité des personnages et parfois les 2 entremêlées. La première explosion de violence se produit quand le groupe de 3 voyous s'en prennent à Pavel dans le parc. Les dessins restent dans une veine réaliste et transcrivent toute la brutalité efficace de Pavel. Il n'y a pas de postures esthétiques ou de semonces, juste des réactions rapides et définitives. François Boucq ne transforme pas la violence en un spectacle esthétique, encore moins en un ballet sophistiqué d'une grande beauté plastique. Il reste à un niveau factuel, rendant compte de la rapidité des réactions et de la douleur générée par les blessures. Les coups ont des conséquences. Il aborde les actes sexuels de la même manière. Il ne souhaite n'y introduire ni une fibre romantique, ni une dimension voyeuriste. À nouveau, il ne s'agit pas d'un spectacle. Il sait conserver tout l'aspect bestial des rapports charnels. Ce choix graphique transcrit l'horreur des viols et le caractère transgressif de certaines relations. Lors de la traversée maritime, des criminels endurcis descendent dans l'entrepont où sont parqués les prisonniers et se mettent à violer systématiquement les femmes. Les dessins ne deviennent pas hypocrites, mais ils montrent l'horreur de ces agressions, sans complaisance, sans un soupçon d'érotisme, scène pourtant difficile à réussir. Quand Pavel, encore enfant, doit satisfaire les besoins sexuels d'une garde, à nouveau les dessins montrent la perversion, sans dépourvue de toute possibilité d'excitation. Boucq sait également allier l'horreur à la poésie macabre, avec ce cadavre de femme pris dans la glace. Les 2 auteurs racontent leur récit de manière adulte, montrant la réalité de la violence sans la transformer en spectacle. Il s'agit de décrire un état de société dégénéré, revenu à la loi du plus fort. Chaque niveau fait partie d'un système duquel il participe. Bien sûr, dès la découverte du camp de travail, le lecteur comprend que les meurtres commis à New York en 1970 ont un lien direct avec le passé de Pavel. En fait, le mystère relatif au coupable passe rapidement au second plan, derrière l'histoire personnelle de Pavel. La description de la société des camps constitue à la fois un témoignage historique, et à la fois un constat de la rapidité avec laquelle une société peut revenir en arrière, à un état antérieur dans lequel les plus faibles sont la proie de l'avidité des plus forts, à commencer par les femmes et les enfants, premières victimes. le lecteur constate que dans ces séquences, les auteurs savent toujours inclure une attitude personnelle d'un des principaux personnages, par exemple quand Pavel perd son cahier de dessins alors que les prisonniers sont groupés dans un filet pour être déposés sur le pont du navire. Lorsqu'il découvre la résolution de l'intrigue, et plus particulièrement la manière dont le tueur est série est appréhendé, le lecteur se retrouve décontenancé et il est en droit d'estimer que les auteurs se sont montrés un peu désinvolte dans leur résolution. À l'évidence, ce n'est pas ce que le lecteur attendait, et ce n'est pas ce que la scène du parc promettait. Il revient d'ailleurs au début du récit pour s'en assurer et remarque qu'il y avait d'autres scènes avant, à commencer par celle où Pavel se tatoue lui-même et celle où il dessine un portrait-robot. À plusieurs reprises, les auteurs évoquent sa capacité à dessiner, à représenter avec justesse des choses qui ne sont le plus souvent que perçues de manière inconsciente. le père de Pavel dit que quand il dessine, il tente de saisir l'esprit qui se trouve dans les formes qui nous entourent. C'est l'esprit qui crée les formes et, comme un miroir, les formes renvoient son image. Dans un premier temps, le lecteur peut se contenter de ne voir dans ses capacités à dessiner qu'une compétence qui permet à Pavel de se faire une place un peu particulière au sein du camp de travail. Mais les auteurs reviennent à plusieurs reprises sur ce don, faisant dire à Andreï (le maître tatoueur) que l'art libère l'esprit. le lecteur se souvient alors qu'au début du récit (page 11) Pavel se considère comme une bête féroce, mais dans le même temps il vit une vie apaisée dans les années 1970. le lecteur peut alors y voir un credo sur le pouvoir de transformation de l'art, ainsi qu'une mise en avant de ce qui a permis à Pavel de résister au camp, le moteur de sa résilience. de ce point de vue, le dénouement fait sens, ainsi que la dernière phrase : Mes rêves avaient trouvé une complice. La fin peut être envisagé sous un aspect métaphorique, et elle complète une figure d'épanadiplose, avec Pavel se tatouant lui-même au début pour se transformer. I est également possible de la considérer sous un angle systémique, quand Andreï indique que celui qui ne sait pas voir ne mérite que le monde qui lui a été dicté. Un peu intimidé, le lecteur se plonge dans cette lecture l'attention en éveil pour être sûr de repérer les éléments faisant sens. Rapidement, il se laisse emporter par l'histoire, en appréciant la narration adulte qui évite les écueils voyeuristes, pris par le suspense. Décontenancé par la fin, il se rend compte que le récit reste avec lui après avoir refermé la bande dessinée, et qu'il en observe d'autres facettes moins immédiatement perceptibles à la lecture.

03/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je n'ai vraiment pas apprécié cette série trop violente pour moi. Tout d'abord, j'ai trouvé bien des défauts à un scénario assez improbable. Les auteurs voulaient probablement dénoncer l'univers concentrationnaire soviétique mais ce n'est pas ma perception d'une scénarisation de la violence proche du voyeurisme. En effet le récit fait la part belle aux scènes de sexe, et aux pseudo combats bien sanglants. De froid, de faim ou de travail forcé il n'en est jamais question. La partie américaine est d'une grande banalité avec des scènes mille fois vues dans un genre justicier dans la ville. Il faudra en outre m'expliquer comment en pleine Guerre froide des prisonniers anonymes de droit commun du Goulag ont pu se retrouver aux USA. Enfin un dénouement particulièrement facile et guimauve clôt une série sans intérêt à mes yeux. De plus je ne suis pas très amateur du dessin de Boucq. Ses trognes conviennent particulièrement bien dans des ambiances de grande violence (Bouncer) mais je ne m'y retrouve pas dans une ambiance plus apaisée. C'est particulièrement vrai pour les personnages féminins assez peu séduisants. Une lecture décevante pas à mon goût dans sa banalisation de la violence.

16/03/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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J'ai beaucoup envie de lire New York cannibals de Boucq, mais je me devais de lire au préalable ce tome qui le précédait. Et je ressors de ce tome avec une impression de Déjà-vu par rapport à une autre histoire de Boucq : Bouche du diable. Sans dire que c'est identique, on retrouve beaucoup de points communs : enfance en Russie soviétique dans un endroit où le personnage est violentée, arrivée en Amérique, retrouvaille avec des bribes du passé qui obligent à affronter des nouveaux les mêmes personnes côtoyées précédemment, le tout alternant les flashbacks et une enquête sur le présent. Avec en prime, l'incursion du fantastique dans le dernier moment du récit. Ça ressemble quand même beaucoup en terme de trame. Après, ce n'est pas du tout la même chose dans le fond et l'histoire, bien sur. Ici c'est une question de tatouage et de l'importance de ces clans qui existent dans les goulags ou les bas-fonds New-Yorkais. A ce niveau, l'histoire fait une part belle au dessin, celui des tatouages mais aussi le dessin de manière générale. On sent que Boucq se fait plaisir niveau représentation de ceux-ci, de même qu'il apprécie visiblement la représentation de "trogne" au niveau des personnages. Niveau histoire, la violence est assez présente, une violence qui semble venir de loin dans le temps et l'espace, mais se perpétue dans les milieux des années 80, une violence qui frappe toujours les femmes d'ailleurs. C'est assez ancré dans l'insécurité des grandes agglomérations de cette époque, je me demande comment il poursuit cette histoire ! Parce qu'au sortir de ce tome, dont je n'ai pas grand chose à dire de plus que mon avis sur Bouche du diable qui a beaucoup de points communs, je suis surtout intéressé par la façon dont il a poursuivit cette histoire. Pour le reste, je ne peux toujours pas me déclarer fan de Boucq, étant toujours sur un ressenti de "pas mal sans plus". Je ne pense pas que c'est un auteur que j'adulerais, je trouve juste son travail sympa. Mais c'est déjà très bien !

27/10/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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J’ai emprunté « Little Tulip » à la bibliothèque sans savoir ce que ça allait raconter, d’ailleurs, je n’ai même pas lu le résumé en quatrième de couverture… C’est donc avec un œil complétement neutre que j’ai abordé cette bande dessinée. Le début de cette histoire m’est apparu assez captivant : on est invité à suivre les péripéties d’un ancien prisonnier d’un goulag sibérien, Pavel, qui vit désormais à New-York dans les années 70, celui-ci aide désormais la police locale à localiser un dangereux criminel. Ce qui m’a le plus intéressé dans ce récit, ce sont les séquences dans le goulag. En effet, de nombreux passages dans ce one-shot racontent le passé de Pavel, de sa plus jeune enfance où il s’y fait emmener de force avec ses parents jusqu’à l’âge adulte. On y découvre donc comment les prisonniers y vivaient et comment étaient régies les règles internes… et ma foi, c’était effrayant tant la violence et l’inhumanité y régnaient ! D’ailleurs, je me pose pas mal de questions sur les conditions réelles dans les goulags telles qu’elles sont racontées dans ce one-shot ! Je ne me suis pas documenté sur ces prisons mais j’ai du mal à croire qu’il y avait un tel déchainement de violences. De plus, je suis assez sceptique sur la fascination voire même l’idolâtrie qu’apportaient les prisonniers sur les tatouages… Dans ce récit, Pavel se montre surdoué dans ce domaine et de ce fait, il est protégé par ses pairs… M’ouais… et le plus improbable est qu’à un moment de la bande dessinée, il va être amené à se battre alors qu’il est le maestro en tatouages… là, je ne comprends pas, si des grands tatoueurs sont rares dans les prisons et qu’ils sont protégés, pourquoi avoir envoyé Pavel au casse-pipe ?! Quant à la partie graphique, ma foi, c’est du super boulot de la part de François Boucq ! Son style nerveux, un peu tortueux mais réaliste me semble parfaitement adapté à ce récit. De plus, la narration est très bonne, aucune incompréhension dans l’enchainement des séquences ne m’est apparu dans cette histoire. Cependant, je regrette la fin de ce récit où le fantastique prend le pas sur le récit policier. Ce dénouement m’est donc apparu léger car l’intrigue sur les meurtres à New-Yorlk se résout -à mon avis- d’une façon improbable et à la va-vite. « Litte Tulip » m’a donc intéressé par ses passages où sont racontés le passé de Pavel dans le goulag sibérien, beaucoup moins ce qui concerne les meurtres dans un des quartiers new-yorkais trop vites expédiés et résolus à mon goût. Pour le reste, le coup de patte de François Boucq s’avère très bon pour cette bande dessinée. Cependant, je reste sceptique sur cet enchainement de violences dans les goulags (il est vrai aussi que je ne me suis jamais vraiment intéressé à la question) et sur le « pouvoir » des tatouages sur les prisonniers.

16/02/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
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Je voulais absolument lire « little tulip » avant de m’attaquer au dernier ouvrage « New-York cannibals » des duettistes Boucq et Charyn. Nous voici donc embarqué dans un récit sur deux époques dans lesquelles nous retrouvons Paul/Pavel à la fin des années 70 à New York où il exerce comme tatoueur professionnel tout en collaborant avec la police en dessinant les portraits robots des suspects suite aux déclarations des témoins d’agressions ou de meurtres, et dans les années 40 dans un terrible camps concentrationnaire soviétique au fin fond de la Sibérie. Deux univers, deux périodes, deux vies. Ces allers retours entre le passé et le présent ne sont pas rédhibitoires, bien au contraire. La lecture est fluide et plaisante. Tout est parfaitement maitrisé. La violence quotidienne est permanente. New York. Un sérial killer avec un bonnet de Père Noel - bad Santa - viole et égorge les femmes seules dans les ruelles désertes en toute impunité. Le goulag. La loi du plus fort est une réalité. Tu tues ou tu es tué. Il faut se battre pour survivre ou pour mourir. Voilà donc un thriller mêlant suspens à perdre haleine et histoire. Du grand art. Tu commences à lire l’album. Tu ne peux plus le lâcher. Ça claque. Graphiquement c’est réaliste. C’est bluffant. Le passé vous rattrape. Et vous rajoutez pour finir une petite touche de fantastique. Ça frise le chef d’œuvre. Évidemment, les éditions Lombard ont labellisé cet album dans la séduisante collection Signé. Je suis impatient désormais de plonger de nouveau dans l’univers de Boucq et Charyn.

10/12/2020 (modifier)
Par Sempai
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sempai

Ayant ADORE « New York cannibals » il me fallait lire ce « premier » tome qu’est « Little Tulip » et je ne suis absolument pas déçu ! Alors j’ai préféré « New York Cannibals » MAIS « Little Tulip » est vraiment très bon !!!!!! Cette histoire est passionnante, dure mais passionnante. Elle ouvre bien sur ce qui va suivre. Certes il y a de la violence (vu le contexte), mais il y a de l’espoir, de la transmission. Je vous recommande de lire cette BD et de vous précipiter sur sa suite en attendant, je l’espère, un tome 3 (mais il ne peut en être autrement

04/12/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’histoire se laisse lire – j’allais dire agréablement, malgré le sujet, en tout cas c’est fluide. Les flash-back, les allers-retours entre le présent (1970) aux États-Unis et le passé dans un camp du goulag (durant la dizaine d’années ayant suivi la seconde guerre mondiale) ne hachent pas trop la lecture. Le passé du héros, Pavel, interné gamin, et qui ne survit que grâce à son talent de dessinateur/tatoueur, est plus que dur : cette partie en URSS est la plus intéressante du récit. L’autre, aux États-Unis, avec cette enquête sur le tueur en série, à laquelle collabore notre héros, comme une sorte de « profiler », qui établit des portraits robots, m’a moins captivé. Et je n’ai pas trop accroché au petit passage fantastique vers la fin (fin que j’ai aussi trouvée trop facile et rose pour conclure une histoire si dure). Mais globalement, c’est un album qui se laisse lire, avec certaines parties d’une grande brutalité (au goulag). Et le dessin de Boucq est vraiment bon, comme presque toujours !

10/07/2020 (modifier)
Par jul
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Bien sûr, en lisant cette bd, on pense immédiatement aux premiers chapitres de Bouche du diable. Mais ce n'est pas gênant car c'est que j'avais préféré dans cet ancien album (le début dans l'internat en Russie) et ces 2 auteurs excellent à dépeindre cet univers slave, sauvage et sans pitié. C'est cru, violent et romanesque et finalement pas si éloigné de certains scénarios de Jodorowsky. Du coup j'adore ! Nous assistons à un aspect peu connu des goulags sibériens, mais qui ne nous étonne guère : les bandes d'anciens malfrats qui font régner l'ordre par la terreur. A l'aise comme des poissons dans l'eau (et même plus en sécurité ici qu'à l'extérieur à cause des milices communistes) ils règnent tels d'anciens barbares, tatoués de toute part. Le jeune héros, déporté avec sa famille, puis séparé d'elle, se fera accepter petit à petit grâce à son don pour le dessin et se fera enseigner l'art sacré du tatouage. Comment ne pas penser à l'initiation de Bouche du diable pour l'art des icônes. Une intrigue qu'on pourrait également transposer dans les gangs latino-américains comme la maras ou les ms13. La partie new-yorkaise n'est pas vraiment indispensable, car on se passionne surtout pour cette vie dans les goulags. Et puis la fin, soudainement fantastique, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, même si cela me gène moins que d'autres car j'ai toujours aimé ce dérapage vers l’irréel. Bref, un très bon cru de Boucq (et Charyn bien sûr) dur et cruel comme les goulags. A rajouter sur ma pile d'achats.

24/01/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Voyant ces deux auteurs réunis dans une BD mettant en scène, dans le New York des années 70, un ancien Russe qui cache son difficile passé soviétique, j'ai craint un moment de lire une redite de Bouche du diable, même si j'avais apprécié cet album là. Mais l'intrigue est ici nettement différente. Pas d'espionnage, pas d'infiltration. Le héros était à la base un petit garçon américain émigré à Moscou juste après la guerre car ses parents voulaient travailler dans le cinéma avec Eisenstein. Mais quand sa famille se fait arrêter sur un faux prétexte par les sbires staliniens, c'est au goulag en Sibérie que se passera l'extrêmement rude jeunesse du héros. Et c'est le traumatisme de cette jeunesse qu'il cherchera ensuite à occulter une fois revenu en Amérique. Objectivement, c'est une très bonne BD. Le dessin de Boucq est toujours aussi excellent à mes yeux même s'il ne se peut s'empêcher comme toujours de donner des visages un peu simiesques à ses personnages les plus rustres, accentuant leurs traits bestiaux. Le scénario est crédible, bien mené, prenant et en même temps particulièrement instructif sur ce qu'étaient véritablement les goulags. On a tendance à se dire qu'il s'agissait de prisons dans les neiges sibériennes et on sait que beaucoup (énormément) y sont morts mais quand on constate à quel point la vie y était un enfer, pas seulement physique mais également psychologique, quand on voit comment une gentille famille peut y être effroyablement ravagée, c'est édifiant et surtout effarant. D'autant plus effarant quand on sait que les choses se sont très probablement passés de cette manière là. Bref, c'est une bonne intrigue, intéressante et prenante, avec un vrai développement et une fin satisfaisante quoiqu'un peu abrupte et facile. Mais j'ai trouvé ça également trop dur, trop révoltant pour avoir pris plaisir à cette lecture. Je n'en garde pas un souvenir agréable et tant qu'à faire, je préférerais relire un autre album de Boucq et Charyn plutôt que celui-là, malgré son côté instructif que je pourrais conseiller à ceux qui s'intéressent au sujet des goulags.

03/12/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Encore une bd que plusieurs trouvent formidable alors que pour moi le résultat est moyen. Je n'ai eu aucun problème concernant le dessin de Boucq que j'aime autant quoique je trouve qu'il montre toute l'étendue de son talent lorsqu'il illustre des histoires moins réalistes et plus fantaisistes (même si ce n'est pas 100% réaliste, une grande partie l'est à mes yeux). En revanche, je ne peux pas en dire autant du scénario. J'aime bien le début lorsqu'on nous présente Pravel, mais dès qu'on raconte sa vie j'ai trouvé le scénario moins palpitant. Ce n'est pas mauvais et ça se laisse lire, mais la vie de ces pauvres gens dans le goulag ne m'a pas ému. Je trouve parfois le traitement un peu superficiel comme lorsque Pravel tombe amoureux pour la première fois.

27/08/2015 (modifier)