Macadam Valley

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Macadam Valley, c’est la cité de tous les possibles, même les pires. Sous leurs airs "bonhomme", ses habitants vandalisent les conventions sociales, le sens commun et les valeurs familiales, bref tous les fondements du vivre ensemble à la mode.


Humour noir Strips Webcomics

Macadam Valley, c’est la cité de tous les possibles, même les pires. Sous leurs airs "bonhomme", ses habitants vandalisent les conventions sociales, le sens commun et les valeurs familiales, bref tous les fondements du vivre ensemble à la mode. Du professeur Schnött, dont on connaît mieux les lubies psychotiques que le cursus universitaire, au shérif prompt à mettre une orpheline de cinq ans sous les verrous, Macadam Valley semble avoir été fondée par un architecte délirant pour accueillir des individus bien trop "pétés du casque" pour être pris en charge par la psychiatrie traditionnelle. Ben Dessy, maître-d’oeuvre de ce chantier, dessine ses strips à l’aide d’un marteau piqueur et dynamite dans un grand éclat de rire les derniers restes de savoir-vivre et de bon goût de la civilisation.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Juin 2013
Statut histoire Strips - gags 2 tomes parus

Couverture de la série Macadam Valley © Même Pas Mal 2013
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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29/09/2013 | Sejy
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai été attiré par la couverture, aux vagues airs de South Park, avec des personnages rondouillards, ressemblant aussi un peu à Dickie, que j’adore. J’ai donc ensuite ouvert cet album, et ai découvert cet auteur, que je ne connaissais pas du tout. Et j’ai acheté dans la foulée ce condensé de conneries. C’est un recueil de strips plus ou moins courts, mêlant humour noir et humour con, avec quelques très timides incursions dans le trash. En tout cas, c’est de l’humour qui est réellement drôle, et j’ai passé un très bon – même si assez court – moment, entre sourire et rigolade. Inégal donc, mais c’est le lot de ce genre d’album. En tout cas recommandé, pour la lecture et l’achat ! MAJ après lecture du deuxième tome: Ce deuxième tome est du même niveau que le premier, avec le même genre de gags d'humour noir, con, mâtinés de trash parfois. Encore inégal, mais il n'y a pas trop de déchet, c'est le plus souvent drôle. Les amateurs d'humour crétin peuvent sans problème acheter les deux albums. Je passe même ma note d'ensemble à quatre étoiles ! Note réelle 3,5/5.

28/01/2014 (MAJ le 02/09/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai pas été sensible à cet humour assez noir se dégageant des habitants de cette cité de tous les possibles. Il faut dire que les habitants vandalisent les conventions sociales ce qui est parfait pour le lecteur rebelle ne voulant pas entrer dans le moule. Le premier gag va donne le ton de l'ensemble. Nous avons une maîtresse qui demande aux élèves d'amener son père et de le présenter à la classe. Une élève lui rétorque qu'elle ne peut pas le faire car on papa est mort. Réponse cinglante de la maîtresse qui n'a absolument aucune compassion: tu auras un zéro pointé. Oui, il faut aimer ce genre d'humour. Pour ma part, c'est à ce comics que j'ai envie de décerner un zéro pointé. Cependant, je ne me laisserais pas aller à la colère. J'ai lu l'ensemble et j'avoue que certains gags m'ont tout de même fait sourire comme cet homme désespéré qui enterre ses pantoufles devant son épouse en faisant des funérailles et en se recueillant sur la tombe. Oui, comme dit, il faut aimer ce genre de gags irrévérrentieux! :?)

08/04/2016 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Sejy

Peur du noir ? Frigorifié par les préceptes moraux du comique et son éthos sévère du comment et de qui se moque-t-on ? Non ? Tant mieux ! Car l’humour de potence n’a pas de tabou. Et il m’est pénible de concevoir une culture BD équilibrée et sage spoliée de sa poésie ébène. Amputée des plaisirs masochistes, incontournables, d’un libre arbitre tiraillé entre la spontanéité du rire et le flegme de la décence. Haro donc ! Décrassons nos inhibitions ! Fustiger la stupidité, conjurer les angoisses en nous gloussant de la réalité (pour ne pas en pleurer ?) ! Si le panorama de cette politesse du désespoir (joliment baptisé par Achille Chavée) ne nous autorisait qu’une œillade orpheline, adoptons les sentiers imagés de Macadam Valley. Alors bienvenue ! Dès les premiers pas, d’aucuns relèveront une filiation singulière. Du format italien aux tonalités gémellaires de la couverture, depuis la construction narrative jusqu’en toile de fond, voire un clin d’œil ironique dans le titre, l’album transpire l’aura du sensationnel « Ice Haven ». Hommage décalé ou hasard croustillant ? Passons. Les chemins divergent là où Clowes acère son pamphlet social en exhibant la banalité du quotidien alors que Dessy emprunte les voies de la loufoquerie acide. En effet – revenons à notre bourgade avenante –, la bande à Ben, avec ses bouilles à croquer et ses éraflures à la tirelire, trimballe son déphasage existentiel aux quatre coins de la vie de tous les jours. Et c’est Monsieur le Maire qui régale ! Castagnant les conventions du savoir-vivre à coups de strips ravageurs, boxant les convenances avec un cynisme hilarant, rimant irrévérence avec intelligence dans l’acuité de la figuration. Crédulité, effronterie, surprise, fatalité, inquiétude (même les ustensiles jouent du sentiment) ; l’attirail de la bonhommie est prodigue et chaque nouvelle expression, chacune des mues émotionnelles confond par son éloquence unique. Affinant les perceptions, épurant les images, la ligne sobre, minutieuse, émancipe les ultimes idées encore dissimulées. Les saynètes achèveront de se dénuder aux outils de la dérision : mots valises librement réinterprétés, symbole ou propos empoigné au pied de la lettre, croche-pieds graphiques et parodie salée… Soumis par le talent, aiguisés de subtilité, ils façonnent le détachement glacé de chutes à plusieurs temps. Absurdes ou choquantes. Jubilatoires, mais sans mépris. Je voue une reconnaissance affectueuse à l’auteur pour tous ces courts tableaux salutaires qui continuent d’habiter ma mémoire, longtemps après les avoir lus. Je ne résiste pas à l’envie de vous livrer l’un de mes favoris (Strip 51 du blog ; il n’est pas dans le bouquin, mais on s’en fout). Un petit garçon en chemise de nuit se tient immobile sur le pas de la porte. Une moustache « brosse à dents » tristement célèbre orne sa lèvre supérieure et une longue mèche balaye son front. Visiblement, le gamin sort d’un sommeil agité et il observe son père lisant le journal dans son fauteuil. Le papa : « - retourne te coucher Adolf… Ça n’existe pas les monstres » *Terrassé par le triple effet kill cool : se figurer un des pires criminels de l’humanité en mouflet inoffensif / s’interroger sur ce qui pouvait bien lui coller les miquettes (qui hantait ses cauchemars ?) / LA réplique laconique assenant le coup de grâce Prêt à succomber ? Que Belzébuth vous patafiole si vous n’y trouvez pas le bonheur ! Apostille : c’est avec une mauvaise foi occasionnelle que je conseille l’achat. Il serait déloyal de soutenir l’urgence impérative à acquérir l’objet. Il y a beaucoup moins de matière dans le bouquin que sur le blog (y’a un blog, je ne vous l’avais pas dit ?), et l’on peut, avec la même injustice, reprocher la brièveté d’une lecture réclamant moins de temps qu’il n’en faudra pour parcourir cette assommante exceptionnelle chronique. Pour ma part, je privilégie le support papier et, par dessus tout, il faut encourager l’auteur…

29/09/2013 (modifier)